Le requis de géovigilance européen : l’intégration difficile, par Dronewatch

La géovigilance, c’est le fait que le drone vous prévienne si vous décollez dans une zone interdite ou restreinte de vol, ou si votre drone y pénètre. Ce n’est pas contraignant, à la différence de la géobarrière : vous pouvez ignorer le message d’avertissement et poursuivre votre vol (voir ici pour plus de détails sur le sujet).

La géovigilance fait partie des requis imposés au constructeurs de drones de classes C1, C2 et C3… Elle pourrait aussi être intégrée à d’autres classes de drones puisque les Etats membres de l’Union Européenne peuvent décider de restreindre l’accès à certaines zones géographiques aux seuls drones équipés de géovigilance. 

Ce requis est imposé aux constructeurs, mais les exploitants ont de leur côté obligation de « mettre à jour les informations dans le système de géovigilance, s’il y a lieu de le faire, en fonction du lieu envisagé de l’exploitation » (voir ici pour plus de détails sur le sujet avec les liens vers les textes réglementaires).

C’est opérationnel, la géovigilance ?

Plus ou moins. Le site dronewatch.eu a récapitulé 11 problèmes que l’on rencontre avec l’usage de la géovigilance. Je vous livre ici une sélection de 4 d’entre eux :

  • La difficulté d’emploi

L’intégration des cartes de géovigilance dans les drones diffère selon les constructeurs, elle nécessite des manipulations de fichiers, pas toujours faciles selon les smartphones ou les radiocommandes. 

  • Le manque de fiabilité

L’injection des données au format JSON aboutit parfois à un message d’erreur, et c’est frustrant.

  • La densité des zones

Dans certains pays, le grand nombre de zones entraine une surcharge d’avertissements : on passe son temps à toucher l’écran pour faire disparaitre ces avertissements.

  • Communication insuffisante

La communication officielle au sujet de la géovigilance est proche du néant, notamment du côté des administrations des pays de l’Union Européenne, la France y compris.

Les autres soucis sont décrits dans le post de dronewatch.eu à consulter ici en anglais (ou là en traduction automatique par Google).

A cela, j’ajoute que seuls certains pays proposent leurs données de géovigilance en téléchargement ! Rien pour l’Italie, rien pour l’Espagne, par exemple. L’Allemagne, elle, ne fournit ces données qu’aux constructeurs, alors que la réglementation impose aux exploitants d’UAS de réaliser les mises à jour eux-mêmes !

En conclusion ?

La géovigilance est encore inconnue du plus grand nombre, et parmi ceux qui en ont connaissance, rares sont ceux qui ont réellement injecté les données dans leur drone, encore moins mis régulièrement à jour ces données. Pourtant ce sont là des obligations réglementaires !

Rappelons qu’en France elles sont mises à jour mensuellement sur le site du SIA, ce qui impose aux exploitants UAS une mise à jour tous les mois !

La mise en place et l’intégration de la géovigilance en Europe ? On est encore bien loin du compte… 

Bonus : les cartes de FlyBy !

Le saviez-vous ? FlyBy, le service d’Air Space Drone (ASD), a intégré dans ses fonds de cartes les zones de géovigilance disponibles en Europe !

Il y a la France, bien sûr, mais aussi l’Irlande, le Portugal, le Luxembourg, la Bulgarie, la Suisse, le Royaume-Uni… Elles sont identifiées dans l’onglet Données aéronautiques, case Zones UAS.

2 commentaires sur “Le requis de géovigilance européen : l’intégration difficile, par Dronewatch

  1. Bonjour,
    Merci pour toutes ces infos.
    J’ai vu que lorsqu’on va sur le site des zones Géo de Dji, là où avant (pour la France) étaient situées quelques zones rouges, bleues, oranges, jaunes (ça ne faisait pas plaisir que Dji s’octroie le droit de limiter ou interdire les vols dans ces périmètres mais au moins la carte était lisible), maintenant quand on va voir les mêmes régions, il n’y a plus que des zones oranges, mais, genre, une foultitude complètement illisible de zones oranges.
    Est-ce que ça acte la fin des NFZ imposées « logiciel » par Dji en France ? On peut maintenant aller partout logiciellement parlant, charge à nous de respecter la loi ?

    Pour le moment (sur mon Air 2S), Dji Fly me prévient sur l’écran d’accueil que FlySafe requiert une mise à jour, que je n’ai pas encore faite.
    La mise à jour ferait passer mon drone au « nouveau régime », j’imagine ?
    Est-ce que ça signifierait qu’il faudrait, après màj, passer son temps à se coltiner des avertissements de zones de prudence accrues qu’il faut discarder un par un sur l’écran ?
    Aussi, suite à un commentaire lu sur un autre de vos articles parlant de ce genre de sujet, savez-vous si des réductions de performance (processeur, coupures vidéo, batterie) dues à la gestion de toutes ces nouvelles nombreuses infos par le drone ont été constatées par ceux qui ont déjà commencé à tester le nouveau régime ?

    PS : J’ai vu qu’en Espagne, Italie, l’aspect des zones Géo sur le site de Dji est toujours le même qu’avant, peu de zones mais avec présence de zones rouges et bleues et jaunes.

    Merci !

  2. @ Adrien : Oui, c’est la fin des NFZ dans le sens contraignant du terme chez DJI. Autant que je sache, ce sera le cas sur tous les pays d’Europe, au fur et à mesure de la disponiblité des cartes par les Etats membres. L’Espagne et l’Italie ne fournissent pas (encore) les données, ce qui explique que les zones n’ont pas changé…
    Les avertissements sont parfois un peu pénibles à faire disparaitre, mais je n’ai pas noté de réduction de performance,.

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