USA : la FAA a ouvert à la concurrence l’outil B4UFLY destiné aux vols de loisirs

Bien avant tous les autres pays, la Federation Aviation Administration (FAA) aux Etats-Unis avait imaginé B4UFLY, une application qui matérialise les zones interdites de vol sur des cartes géographiques. L’un des responsables, que j’avais rencontré à Paris en 2015, était convaincu que de telles cartes étaient indispensables pour porter les zones interdites de vol à la connaissance du grand public (voir ici), puisque les informations aériennes sont bien trop complexes à trouver et à déchiffrer pour le grand public. 

B4UFLY progresse aux Etats-Unis

Le Golden Gate Bridge, vu par Airspace Link, Avision, UASidekick (et la Team Blacksheep en 2012).

Dans une logique de liberté du commerce, l’application B4UFLY est depuis le 1er février 2024 sortie du giron de la FAA pour les pilotes de drones de loisir. L’administration américaine a autorisé 4 sociétés à proposer leur propre service B4UFLY.

Pour obtenir cette approbation, elles ont dû faire preuve, auprès de la FAA, de la pertinence de leurs outils de matérialisation des zones interdites de vol.

Le but de la FAA ?

Airspace Link, AutoPylot, Avision, UASidekick.

Dans la mesure où B4UFLY est gratuit pour l’utilisateur, la décision de la FAA est d’ordre financier, bien sûr, puisque le coût de développement est désormais partiellement pris en charge par des sociétés privées.

Il constitue aussi une émulation dans l’espoir d’obtenir un service optimal, notamment pour l’intégration dynamique des zones temporaires. Les cartes B4UFLY des différentes sociétés sont proposées en tant que services Web et applications pour smartphones. 

La base commune ?

Les services B4UFLY doivent fournir :

  • « des informations sur l’espace aérien contrôlé, l’espace aérien à usage spécial, les infrastructures critiques, les aéroports, les parcs nationaux et les itinéraires d’entraînement militaire.
  • Airspace Link, AutoPylot, Avision, UASidekick.
    des informations sur les restrictions de vol temporaires pour des événements spéciaux.
  • un indicateur d’état clair qui informe l’opérateur s’il est autorisé de voler ou pas. Par exemple, un indicateur matérialise l’interdiction de voler dans la zone des Special Flight Rules autour de Washington, D.C.
  • des cartes informatives et interactives avec options de filtrage.
  • la possibilité de vérifier s’il est autorisé de voler à différents endroits en recherchant un emplacement ou en déplaçant le repère de géolocalisation.
  • des liens vers d’autres ressources de la FAA sur les drones ».

Quelles sont les 4 prestataires ?

Il y a Airspace Link, AutoPylot, Avision et UASidekick. Tous fournissent des applications pour iOS, Android et navigateurs web (sauf AutoPylot qui ne propose que iOS et Android). 

Certains services sont-ils meilleurs que d’autres ? Il est difficile de trancher, les approches des différentes sociétés reposent sur des « philosophies » différentes. A chaque utilisateur de drone de loisir de faire le tour des prestataires pour trouver l’outil qui lui convient.

Automatisation de certaines démarches 

Les 4 sociétés autorisées par la FAA font également partie des prestataires pour la gestion de la Low Altitude Authorization and Notification Capability (LAANC). Il s’agit d’un système qui permet d’automatiser les notifications et attributions d’autorisations de vol (obligatoires) dans les espaces aériens contrôlés, pour les usages de loisir et pour les usages professionnels (Part 107). 

Et en France ?

En France, la DGAC s’appuie sur les cartes proposées par le service Geoportail de l’IGN pour matérialiser les « restrictions UAS catégorie Ouverte et aéromodélisme ». L’outil avait été demandé en 2015 par Patrick Gandil, directeur de la DGAC à l’époque, au vu de la première version de B4UFLY. 

Geoportail « restrictions UAS catégorie Ouverte et aéromodélisme » a le mérite d’exister, mais l’outil n’est pas convaincant. Il est simplifié à l’extrême parce qu’il ne tient pas compte des dates et horaires des zones, ni des zones temporaires. Par ailleurs, il comporte des erreurs et des approximations. La matérialisation de agglomérations est très inefficace – il faut dire que la tâche est particulièrement complexe ! Au final, l’administration se protège en indiquant dans les conditions d’utilisation que « La représentation des zones soumises à interdictions ou à restrictions n’engage pas la responsabilité des producteurs de la donnée »… 

Le résultat ? 

De gauche à droite, de haut en bas : Mach 7 Drone, Clearance, DroneKeeper, Drone-Spot, FlyBy, Geoportail.

C’est que Geoportail ne peut constituer qu’une première approche lorsqu’on désire savoir où il est possible de voler. Pour en savoir plus, il faut se tourner vers des services plus efficaces. Ils sont proposés par des sociétés privées : Mach 7 Drone, DroneKeeper, FlyBy, Clearance et Drone-Spot.

Mais à la différence de la FAA aux Etats-Unis, la DGAC n’a pas approuvé officiellement ces services pour fournir les informations à destination du grand public. Elle ne mentionne pas leur existence dans le guide Catégorie Ouverte… Dommage, puisqu’ils incluent pour la plupart un complément d’information salutaire pour comprendre à quelles interdictions un pilote est confronté, la matérialisation de zones dynamiques, avec des données prévisionnelles, et la présentation de zones qui n’apparaissent pas sur Geoportail, comme certains arrêtés préfectoraux.

On peut regretter l’absence de volonté de « labellisation » de ces services pour un usage en catégorie Ouverte, sachant qu’ils sont beaucoup plus opérationnels, efficaces et exacts que Geoportail « restrictions UAS catégorie Ouverte et aéromodélisme ». Et que la plupart d’entre eux ont répondu aux appels d’offres pour fournir « une solution numérique de gestion des demandes d’accord d’activités drones dans les espaces aériens des aérodromes gérés par la DSNA (Direction des Services de la Navigation Aérienne) ». Mais ceci est un autre sujet, dont je vous parlerai dans un autre post.

Source : FAA

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