Drones : il y a près de 120.000 exploitants UAS enregistrés officiellement en France

Le 11 janvier 2024, l’Office Fédéral de l’Aviation Civile en Suisse (OFAC) a publié un communiqué de presse intitulé « Bon démarrage pour la nouvelle réglementation sur les drones ». Il y est indiqué que 70.000 personnes se sont inscrites sur le portail de l’OFAC, et que 46300 pilotes ont obtenu leur certificat de compétence.

Et les drones en France ?

J’ai demandé les informations concernant la France au pôle communication de la DGAC, ainsi que celles de l’examen OPEN.A2. Voici la réponse :

  • « Nombre d’exploitants enregistrés comme exploitants d’UAS en France : 119000 
  • Nombre de télépilotes ayant passé l’examen OPEN A1/A3 : 44700
  • Nombre de télépilotes titulaires d’un BAPD (ayant passé l’examen OPEN A2 ou ayant converti leur qualification de télépilote selon les scénarios standard nationaux en BAPD) : 4500 ».

Les chiffres parlent-ils ?

  • 119.000 exploitants UAS, cela peut sembler beaucoup. Mais si le rapport entre exploitants enregistrés et population totale était le même qu’en Suisse, la France en compterait plus de 550.000. Le rapport est de 1 à 5 ! (brut, sans tenir compte des disparités entre les pays comme le niveau de vie médian). Il y a manifestement trop peu d’exploitants UAS déclarés en France par rapport à la réalité.
  • 44.700 pilotes ayant suivi la formation en ligne, c’est… moins qu’en Suisse ! Il y a donc aussi un grand nombre de pilotes français qui semblent pratiquer sans avoir obtenu leur qualification.
  • 4500 pilotes titulaires du BAPD, c’est beaucoup, puisque cela représente 10 % des formations A1/A3. On peut imaginer que la perspective de piloter en catégorie Ouverte sur l’espace public en agglomération en sous-catégorie A2 a motivé les conversions et les passages d’examen.

Les difficultés ?

Pour que le plus grand nombre d’utilisateurs concernés s’enregistrent et se forment, il faut des moyens pour porter les bases de la réglementation à la connaissance du grand public. 

  • A l’évidence, la notice obligatoire fournie avec les drones n’est pas efficace.
  • Les vendeurs de drones n’ont pas pour obligation ni mission d’informer leurs clients. 
  • La presse se fait souvent l’écho de nuisances dues aux drones (voir ici par exemple) et de l’existence d’une réglementation… mais sans décrire les requis.
  • La formulation « exploitant UAS » est handicapante : le mot « UAS » est inconnu du plus grand nombre, et le mot « exploitant » est connoté professionnel. La plupart des pilotes ne se sentent pas concernés !
  • Le peu de contrôle des drones de loisir par les forces de l’ordre ne permet pas de procéder à une sensibilisation des pilotes.

Les solutions ?

Les outils de formation existent déjà ! Il manque des moyens de les rendre visibles par le grand public. Et pour cela, les solutions résident dans les outils de communication : il faut une couverture média, sur les canaux traditionnels de la presse papier et TV, sur les sites d’informations web, sur les réseaux sociaux et chez les influenceurs vidéo. Ce qu’il faut espérer ? C’est que cette couverture média soit pensée et planifiée, et pas imposée en communication de crise suite à un incident…

Mais au fait…

Quelle est la définition d’un « exploitant UAS » ? Le règlement 2019/947 dit ceci : « toute personne physique ou morale qui exploite ou entend exploiter un ou plusieurs UAS ». Ok… Et « UAS » ? « tout aéronef sans équipage à bord et l’équipement servant à le contrôler à distance ». Ok ok…

Une définition plus facile à comprendre est celle que m’a suggéré Georges Blaignan sur le groupe Facebook Drones, Professionnels et Débutants : « l’exploitant de drones est la personne ou l’entreprise qui dispose d’un ou plusieurs drones, dont il n’est pas obligatoirement propriétaire, et avec lesquels il entend faire réaliser des vols par un pilote de drones. Il peut être lui-même le pilote mais peut aussi faire appel à d’autres pilotes ».

6 commentaires sur “Drones : il y a près de 120.000 exploitants UAS enregistrés officiellement en France

  1. Bonjour,

    Concernant la comptabilisation des personnes titulaires d’un BAPD, quid de ceux qui comme moi ont passé l’examen open A2 en ligne via les services d’un autre pays européen ? Dans quel pays sont-ils comptabilisés ?

    Bonne journée

  2. @ Manu : Pour les chiffres des autres pays, il faut faire la demande dans les autres pays – à ma connaissance, il n’y a pas encore de centralisation à l’EASA.

  3. deja c’est un bourbier cette license, ça change trop souvent, laissez nous juste kiffer en fait, ça fait 20 ans je fais du drone a quel moment je vais passer une licence dans la mesure où je vole pas au dessus des gens

  4. Bonjour,

    j’ai une question bête : tous les appareils volant d’aéromodélisme (Avion RC, hélicoptère RC, planeur RC, etc ) sont il à considérer comme des drones ? et donc si usage en dehors d’un terrain de modélisme nécessitent ils la formation en ligne ?
    Même question pour les jouets volants (> 250g) vendus pour les enfants en magasins de jouets (multi rotors, hélicos ou avions…) ?

  5. @ Xavier : C’est moi qui ai employé le mot drone, la réglementation parle d’aéronef sans équipage à bord. Donc oui, les appareils dont tu parles hors terrains avec localisation d’activité en sont…
    Pour les jouets, je ne me prononce pas parce… j’ai du mal à définir un jouet. La réglementation invite à se référer à la directive 2009/48/CE, et c’est pas super simple !!

  6. @Fred : Merci beaucoup pour ton retour, la réponse me semble effectivement logique.
    et Effectivement, c’est ça semble compliqué pour les jouet…, Qu’est ce qui différencie exactement un jouet d’un vrai modèle réduit ? (ou un multicoptère de chez Joey Club et un de chez Studio Sport )
    la taille ? le poids ? la puissance des moteur ? le prix ? la provenance ? le télépilote (adulte ou mineur ?)
    La communication, la médiatisation et la sensibilisation visent tellement les drones que les autres appareils volants ne sont plus considérés.
    Par exemple, je vois souvent un jeune faire voler son avion radio commandé au dessus de mon lotissement, une machine thermique qui doit mesurer au minimum 1,5m d’envergure….. il décolle et atterrit dans un grand terrain non construit en fasse de chez moi, le jeune homme une fois son appareil dans les airs fait des acrobaties au dessus du lotissement ou des autres constructions alentours… et de la route (ceci dit, ça reste très joli à regarder :p ).
    Visiblement, ça ne choque personne, les gens s’arrêtent, le regardent avec des yeux innocent en oubliant le potentiel danger… ils n’y voient qu’un jouet, parfois, ils applaudissent même…
    Moi, à chaque fois que je fais voler mon petit drone FPV (+/- 650g et 22cm de diagonale), si un promeneur passe par la, j’ai souvent droit à une petite réflexion : « vous savez que les drones sont interdit en France ! …. ça va trop vite, c’est dangereux !!… c’est bruyant…. !!!.. ça filme ? »
    Dans 95% des cas, je discute un peu, je montre les images à travers les goggles, et ça ce passe très bien, les gens sont même enchantés, mais dans les 5% des cas restant, je tombe sur des idiots qui ne veulent rien entendre, (je précise que je vole toujours loin de toute civilisation et je mes spots sont ok sur Géoportail)
    je ne jalouse pas le jeune pilote (quoi que :p ) , mais je constate qu’il y a un monde entre les règles, leur applications et comment elles sont interprétées.
    j’espère que les pilotes d’aéromodèles pourront continuer à jouir paisiblement de leur passion (dans le respect des règles bien sur) et je trouve dommage que les pilotes de drones ne puissent plus bénéficier des mêmes privilèges…à cause d’une mauvaise communication, et de la démocratisation de nos jouets préférés (je parle du regard et de la perception des gens à l’égard de l’aéronef, pas de la règlementation)

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