BetaFPV Pavo 25 V2, le test d’un nano racer 4S en DJI O3 

Avec le Pavo 25 V2, BetaFPV entend proposer un nano racer suffisamment puissant pour revenir avec de belles images et pour se faufiler partout, aussi bien en intérieur qu’en extérieur. C’est une version V2 – mais je n’ai pas eu la V1 entre les mains pour établir les différences.  

Cette version reprend le principe initié par le Pavo Pico : l’appareil est livré prêt à voler, mais sans le boitier O3 ni sa caméra. A vous d’installer le vôtre avec une promesse, celle de n’avoir besoin de rien d’autre qu’un tournevis…

Notez que le Pavo 25 V2 m’a été donné par BetaFPV. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement.

La vidéo

Tour du propriétaire

Le Pavo 25 V2 ressemble beaucoup au Pavo Pico et au Pavo 20, mais il mesure 11,2 cm de moteur à moteur pour des dimensions de 15 x 15 cm. C’est un appareil qui repose sur une structure en carbone assez dense – elle est peu ajourée. La protection d’hélices en un bloc est fixée avec l’aide de 4 montants en Y. La partie à l’avant destinée à accueillir la caméra est montée sur une plaque de carbone avec des renforts en plastique. C’est une frame à l’évidence prévue pour être solide.

Est-il facile de démonter le Pavo 25 V2 ? Oui, il y a 8 vis à retirer pour ôter la protection d’hélices. Il y a 4 vis à retirer pour ôter la plaque qui protège la partie inférieure de l’appareil, celle où est installé le boitier O3. La prise d’alimentation XT30 est placée dans une pièce en plastique fixée à la plaque carbone. Excellente idée pour éviter que la prise ne se balade…

L’électronique ?

Le contrôleur de vol est un F722 35A AIO V2. Il est animé par un processeur F7, offre 6 UART, un connecteur microUSB, un connecteur prêt pour le branchement d’un DJI O3 (ou d’un Walksnail Avatar). Il y a un condensateur mais, c’est dommage, pas de baromètre altimétrique (donc pas d’indication de la hauteur de vol). BetaFPV a ajouté un fil destiné à alimenter le bandeau de LED fourni dans la boite. Enfin, le contrôleur de vol comprend un ESC 4 en 1 de 35A.

Les moteurs sont fixés avec des soudures – il faudra dégainer le fer à souder pour les remplacer. Ces moteurs sont des brushless 1505 à 4600KV prévus pour encaisser du 4S. Ils se présentent en mode Push, orientés vers le bas. Les hélices sont des tripales Gemfan D63-3 avec un trou central de 1,5 mm.  

Sur l’appareil que j’ai testé, BetaFPV a installé un récepteur ExpressLRS branché sur un UART et une mini antenne T, le tout placé dans un support en TPU à l’arrière de l’appareil. Dans la boite se trouve un bandeau LED bleu à coller sur le tour des protections d’hélices. Il est à brancher sur une petite prise à 3 pins.

Installer le DJI O3 ?

Il est prévu pour être installé sous le contrôleur de vol, à l’intérieur de la structure de protection des hélices. Pas de besoin de souder, il suffit de le brancher avec le câble fourni par BetaFPV. La promesse est donc tenue ! Il y a en fait 2 méthodes pour le mettre en place.

La première consiste à simplement retirer les 4 vis de la plaque carbone carrée inférieure. Mais dans ce cas il faut retirer les fils de caméra et antenne pour l’installation et les remettre. En pratique, il faut dévisser les petites plaques du fil de la caméra, débrancher la nappe (avec précaution), passer son fil dans la frame, rebrancher la nappe et revisser la plaque. Puis faire de même avec avec la plaque de l’antenne et ses deux connecteurs uFL.

L’autre méthode permet de ne pas toucher au boitier O3 et ses fils pour l’installation. Elle consiste à retirer les 8 vis de la protection d’hélices.

J’ai trouvé cette méthode beaucoup plus facile et finalement plus rapide puisqu’il n’y a pas besoin de toucher à la fragile nappe de la caméra.

Un conseil ?

Installez la carte mémoire microSD avant le montage dans le Pavo 25 V2, parce qu’une fois le boitier O3 à l’intérieur, la trappe microSD est très difficilement accessible, voire impossible.

Il est difficile aussi d’accéder au connecteur USB-C pour accéder à la carte mémoire et à la mémoire interne ! La solution, c’est d’utiliser un modèle coudé, inséré sous l’appareil. car dans ce cas, il n’y a aucun souci d’accès au connecteur.

Le poids ?

La frame pèse 145,5 grammes avec moteurs, hélices, contrôleur de vol, récepteur ExpressLRS, protections d’hélices, bandeau, strap Velcro, mais sans le boitier O3 et sa caméra, et sans sa batterie. Avec le boitier O3 et la caméra, elle passe à 184,3 grammes. Enfin, avec une batterie 4S 850 mAh, le Pavo 25 V2 en ordre de vol est à 280,3 grammes. Il dépasse donc les 250 grammes.

Mise en route

Le récepteur ExpressLRS est facile à connecter à une radiocommande, soit avec la méthode des 3 allumages rapides, soit en accédant au récepteur en wifi pour ajouter une Binding phrase, soit en flashant complètement ce récepteur pour avoir une version à jour (par rapport à la radiocommande) et en ajoutant la Binding phrase. Dans ExpressLRS Confoigurator, le récepteur est un BETAFPV 2.4 GHz Nano RX.

Le firmware est Betaflight en version 4.4.2. Pour finaliser les réglages, il faut connecter le Pavo 25 V2 à un ordi avec Betaflight Configurator via un câble USB vers microUSB. L’insertion du côté microUSB, sur le contrôleur de vol, n’est pas facile. Ce connecteur se trouve derrière un moteur, il faut donc un câble avec une prise courte ou coudée. Et attention, le connecteur sur le contrôleur de vol est fragile, il ne faut surtout pas forcer.

BetaFPV s’est occupé de la plupart des réglages : les 2 UART pour le O3 (ou un Avatar) et le récepteur ELRS – il en reste donc 4 de dispos. Les PID et les rates sont réglés d’usine. La bandeau est pilotable (on/off). Ne reste plus qu’à associer les inters à l’armement, aux modes de vol, au Flip Over After Crash, au bips des ESC et au bandeau LED. Au cas où, voici le dump du Pavo 25 V2 sorti d’usine.

La batterie ?

Le Pavo 25 V2 est prévu pour une batterie 4S avec un connecteur XT30. Elle est à placer sur le dessus de la frame, avec un strap Velcro et l’aide d’un pad grip pour qu’elle ne glisse pas.

Peu importe la taille de la batterie (avec l’aide du velcro), mais le volume optimal est celui des Lipo 4S de 650 à 900 mAh. BetaFPV m’a fourni un exemplaire de batterie dans leur nouvelle gamme Lava. C’est une LiPo 4S de 850 mAh 100C qui pèse 96 grammes. Elle est un peu moins volumineuse et lourde que des 4S 850 mAh d’Ovonic (96,3 grammes) et CNHL (100 grammes).

Les sensations en vol ?

Oubliez les nano drones 2S de type Pavo Pico, le Pavo 25 V2 offre une expérience de vol bien différente ! En indoor, y compris en mode Acro (donc sans assistance au pilotage), il reste sur place avec un besoin minimal de correction. A vrai dire, il est un peu sur-dimensionné pour les vols en intérieurs encombrés, même en adoucissant la courbe de gaz. Parce que si vous poussez les gaz, il monte vite. Et avec du pitch, il se lance dans de belles accélérations. Mais il est très précis, y compris dans les vols très lents.

C’est en extérieur qu’il est le plus agréable. Malgré ses protections d’hélices, il est capable de voler rapidement et de rester stable même s’il est confronté à des rafales de vent. Parce qu’il est plus lourd et mieux motorisé que les nano 2S et 3S, il profite d’une meilleure stabilité. Le résultat est remarquable : pas de vibrations apparentes, et les vols sont souples et précis. Ce n’est pas un appareil destiné à des vols freestyle, mais il peut se lancer dans des manoeuvres assez engagées. 

Les protections d’hélices et le poids de l’appareil lui permettent parfois de passer des obstacles en force. C’est le cas dans des branches d’arbres par exemple : si la végétation n’est pas trop dense, il est possible de les traverser en force. Si le Pavo 25 V2 tombe à l’envers, vous pouvez espérer le retourner à distance avec la fonction Flip Over After Crash, elle fonctionne bien. 

Le bandeau LED ?

Comme sur le Pavo 20, il est possible d’installer le bandeau LED bleu fourni dans la boite. Il est à coller avec sa bande adhésive, alimenté par le contrôleur de vol et piloté on/off à distance.

Un gadget ? Non, la LED est particulièrement utile pour retrouver le Pavo 25 V2 si vous crashez un peu loin et qu’il vous faut le retrouver. La LED est également utile pour que l’observateur (obligatoire en FPV, faut-il le rappeler ?) conserve une vue efficace sur l’appareil, notamment en environnements faiblement éclairés.

La qualité des images ?

J’ai utilisé un boitier O3 avec sa caméra avec et sans stabilisation, en FOV Normal, Large et Ultralarge. Le premier point important : les vibrations sur le retour vidéo sont présentes, mais elles disparaissent totalement avec la stabilisation Rocksteady, sans présence de Jello même dans le vent ou sur de fortes accélérations. Je n’ai d’ailleurs pas eu besoin de « tricher » avec des filtres ND puisqu’il n’y avait pas de Jello. La caméra est fixée suffisamment haut pour que le bord de les protections d’hélices n’entrent jamais dans le champ de l’image, même en FOV Ultralarge. Si la stabilisation de DJI ne vous convainc pas, vous pouvez filmer en FOV Large et sans Rocksteady, puis stabiliser les images en post-production avec Gyroflow.

Peut-on se passer d’une caméra HD de type GoPro pour revenir avec de belles images ? Tout dépend de votre exigence et de la destination de ces images. Avec le boitier O3 de DJI, il est possible de filmer en D-Log 10 bits pour appliquer des corrections colorimétriques en post-production avec un logiciel spécialisé comme Adobe Premiere Pro ou Davinci Resolve de Black Magic. Cela permet de faciliter l’accord de ces images avec d’autres sources vidéo. Mais si vous avez l’habitude de pousser une GoPro dans ses retranchements, les images O3 auront du mal à vous convaincre.

BetaFPV fournit un support de type GoPro que vous pouvez installer à l’avant de l’appareil. Il est parfait pour une caméra allégée, façon naked. Avec le surpoids, il perd un peu en maniabilité, il est amputé d’une à deux minutes d’autonomie environ. Mais le Pavo 25 V2 est capable de porter une caméra naked. Il peine beaucoup trop, en revanche, avec une caméra de type GoPro complète.

L’autonomie ?

BetaFPV promet des vols de 6 à 8 minutes. Avec la LiPo Lava 4S 850 100C de BetaFPV et des vols soutenus, le Pavo 25 V2 a tenu 5min30 au mieux. Il a presque atteint les 6 minutes avec une LiHV 900 mAh de Flywoo (mais avec un peu moins de pêche).

Ce n’est pas si mal, mais la promesse n’est pas tenue. C’est un peu moins avec une 650 mAh. Avec des vols sauvages, l’autonomie chute sous les 4 minutes – mais de toutes manières cet appareil n’est pas prévu pour cela. Les Li-ion 4S ne donnent pas de bons résultats, le surpoids et le manque de pêche rendent le drone beaucoup trop mou.

La portée ?

Je n’ai jamais expérimenté une mise en défaut de la portée radio ExpressLRS lors de mes essais, y compris en indoor et avec du feuillage. La mini antenne T à l’arrière semble placée de manière correcte. C’est toujours la liaison vidéo O3 qui m’a lâché en premier. Mais le boitier fonctionne avec la mono antenne d’origine, plutôt efficace. Cela permet d’aller loin en distance ou profond en pénétration d’obstacles. Loin comment ? Suffisamment loin !

La solidité ?

J’ai cogné fort avec le Pavo 25 V2, il s’est sorti indemne de tous les crashs. Pas de souci avec les protections d’hélices, ni d’ailleurs avec les hélices qui ne sont pas écrasées lors d’un choc, la structure carbone n’a pas bougé. La caméra est protégée par les deux montants en plastique. Il résiste si bien qu’on finit par voler avec un tout petit peu d’excès de confiance…

Et c’est pour cette raison que mes essais ont été interrompus brutalement : lors d’un nième crash, le Pavo 25 V2 est tombé dans de l’eau. Tous les composants ont survécu… sauf l’un des moteurs – alors que les moteurs brushless ne sont théoriquement pas trop sensibles à l’immersion dans l’eau. Mais en l’absence d’un moteur dispo en spare, il est resté cloué au sol. 

Faut-il acheter le Pavo 25 V2 ?

Oui, c’est un appareil que je recommande. Parmi ses points forts, il y a tout d’abord sa tenue de vol, sa réserve de puissance qui lui permet de réaliser de belles lignes, le tout associé à une absence de vibrations de type Jello. Les protections n’apparaissent pas dans l’image, le bandeau LED est efficace (et il en existe d’autres couleurs). L’autonomie est correcte même si on attendait un peu mieux. Enfin, et ce n’est pas le moindre des points positifs, le Pavo 25 V2 est solide ! 

Son prix est correct : il est proposé à partir de 175 € en version sans récepteur radio directement chez BetaFPV (hors port, hors taxes), ou à partir de 240 € avec un récepteur radio chez Drone-FPV-Racer (taxes comprises). Attention, il faut encore ajouter un boitier O3 de DJI et une batterie pour qu’il soit opérationnel.

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