DJI Osmo Action 4, le test

Je ne vais pas y aller par 4 chemins : cette caméra aurait sans doute dû s’appeler la Osmo Action 3.5. La raison ? Cette version 4 n’apporte pas suffisamment de nouveautés pour justifier un saut de génération. La Osmo Action 3 et la Osmo Action 4 se ressemblent beaucoup, à tel point que j’ai décidé de reprendre intégralement le texte que j’avais publié pour la Osmo Action 3, modifié pour correspondre avec les nouveautés de la version 4. Je les ai indiquées en italiques pour bien visualiser les différences. Cela n’empêche pas cette caméra de présenter de nombreux avantages face à ses concurrentes – je vous détaille tout ça dans ce post. Notez que la Osmo Action 4 m’a été prêtée par DJI. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement.

La vidéo

Si YouTube peine à vous laisser visionner la vidéo en 4K/60, vous pouvez la télécharger pour la regarder hors ligne et vous affranchir de la compression. Ca se passe ici.

Question de noms…

La caméra Osmo Action (premier modèle) a épousé le format classique des caméras sportives de GoPro. Puis la Action 2 (qui a perdu le nom « Osmo ») s’est singularisée avec un format cube bien pratique pour les pilotes de drones FPV mais dépendante d’un bloc additionnel. La Osmo Action 3 retrouve le nom « Osmo » sur les fiches techniques, la boutique de DJI, etc. Mais pas sur la caméra elle-même, qui n’affiche qu’un « Action 3 » – allez comprendre la logique… Laquelle est la même pour la Osmo Action 4 : elle est affichée Action 4 sur le devant de la caméra.

Taille et poids

La Osmo Action 4 ressemble comme 2 gouttes d’eau à la Osmo Action 3. La fiche technique indique des dimensions de 70 x 44 x 31,8 cm et un poids de 145 grammes. Sur ma balance, elle s’affiche à 111,2 grammes, plus 33,6 grammes de batterie, soit un total de 144,8 grammes. Pour mémoire, la Osmo Action 3 pesait 145,7 grammes (110,5 de caméra, 34,4 de batterie et 0,8 de protection en caoutchouc). La cage de maintien pèse 29,7 grammes supplémentaires.

Tour du propriétaire

L’objectif est plutôt imposant, avec un diamètre extérieur de 2,8 cm. L’arrière de la caméra est entièrement occupé par un écran tactile de 2,25 pouces pour une définition de 640 x 360 pixels. Sur le côté droit se trouve la trappe pour la batterie, amovible, et la carte mémoire microSD. Sur le côté gauche, c’est la trappe pour le connecteur USB-C. Ce dernier assure la charge de la batterie et l’accès aux données de la carte microSD. Il y a aussi, sur le côté gauche, le bouton On/off. Sur le dessus, on trouve le bouton d’enregistrement. Et dessous ? Il y a un système d’accroche magnétique et physique

Et à l’avant ?

Il y un autre écran, tactile lui-aussi, de 1,4 pouce pour une définition de 320 x 320 pixels. Dans le logo Osmo Action 4 se trouvent 2 micros (le troisième est sur le dessus de la caméra) et un capteur qui permet à la caméra de régler automatiquement la température des couleurs. 

Etanche !

C’est l’un des points forts de cette caméra : son étanchéité est assurée jusqu’à une profondeur de 16 mètres, sans besoin d’un accessoire additionnel. C’est plus que la plupart des caméras concurrentes, c’est plus aussi que la plupart des usages grand public en plongée. Cela signifie aussi que la caméra peut être installée sur un drone tropicalisé ou traité pour les vols en milieux humides, et ce sans accessoire supplémentaire.

Le capteur, l’optique, les modes vidéo

La Osmo Action 4 s’appuie sur un capteur CMOS 1/1.3’’ de 10 mégapixels, avec une optique qui permet une ouverture (fixe) f/2.8 et un FOV maximal de 155° (en mode Ultra Large). L’image est nette de 40 cm à l’infini. La plage ISO varie de 100 à 12800, et la vitesse d’obturation de 1/8000s à 1/le nombre d’images par seconde en vidéo, 1/8000s à 30s en photo.

Les modes photo

La caméra est capable de prendre des photos en 3648 x 2736 pixels (4:3) ou 4000 x 2256 (16:9). Soit un peu moins de 10 mégapixels (à comparer aux 12 de l’Osmo Action 3). Mais ce n’est sans doute pas sa vocation première : les deux seuls modes dont elle dispose sont la prise de vue immédiate ou avec un retardateur réglable. Il n’y pas de mode de prises de vues automatiques par intervalle en Photo… mais cette possibilité existe tout de même, en Timelapse. Il n’y a pas de mode Rafale. Un zoom 4x, numérique avec pertes, est disponible. Les photos peuvent être stockées en Jpeg, légères mais avec pertes. Ou en Jpeg et RAW pour des fichiers plus imposants mais comprenant plus d’informations pour faciliter la retouche avec des logiciels spécialisés. Pas de HDR, pas non plus de prises de vues AEB (à plusieurs valeurs d’exposition) – mais l’absence de ces modes est compensée par le RAW, moyennant l’usage d’un logiciel spécialisé dans la retouche. 

Les modes vidéo

La Osmo Action 4 est capable de filmer dans une définition max de 4K en 4:3, soit 3840 x 2880 pixels (c’est moins que les 4096 x 3072 pixels de l’Osmo Action 3), jusqu’à 60 images par secondes. En 4K 16:9, soit 3840 x 2160, elle peut grimper jusqu’à 120 fps. Il est possible d’ajouter de la stabilisation, du zoom, de changer le FOV… mais pas dans tous les modes. Les vidéos sont tournées par défaut avec une colorimétrie choisie par la caméra, c’est le mode Normal. Mais vous pouvez préférer le D-Log M, qui filme en « flat » pour un travail en post-production – c’était du D-Cinelike sur l’Osmo Action 3).

Les autres modes vidéo

Il y a le Ralenti, 4x en 4K et 2,7K soit 120 fps jouées en 30 fps, et 8x en 1080p soit 240 fps jouées en 30 fps. Il y a enfin les fonctions Timelapse et Hyperlapse qui permettent de créer des vidéos à partir de photos successives, en accéléré. Le mode TimeLapse peut profiter des FOV Standard et Large, et il stocke des vidéos générées automatiquement, qu’il peut accompagner de tous les clichés isolés en Jpeg ou RAW. Pratique pour shooter des photos automatiquement depuis un drone ! Le mode HyperLapse peut profiter des FOV Standard et Large, du choix de couleur Normal ou D-Log M. Il stocke des vidéos uniquement (pas de Jpeg ni de RAW), mais ajoute une stabilisation pour des images fluides. 

L’interface

Le bouton On/off requiert une pression beaucoup moins forte que sur la Osmo Action 3. Ce bouton, en pression courte caméra déjà allumée, sert à passer d’un mode de prises de vues à un autre. Il y a ceux par défaut comme Photo, Vidéo, Ralenti, Lapse, switch d’écran. Les modes custom de la Osmo Action 3 ne sont plus proposés. Le bouton orange de prise de vues allume automatiquement la caméra dans le dernier mode choisi et lance l’enregistrement. Le reste de l’interface repose sur l’écran tactile, ou plutôt les deux écrans tactiles. Mais un seul à la foi : si vous utilisez le grand à l’arrière, le petit à l’avant est verrouillé. Et vice-versa. Pour déverrouiller un écran, il suffit de faire un swipe avec le doigt.

Les écrans

Malgré leurs définitions et leurs ratios différents, les deux écrans affichent les mêmes informations, plus ou moins compactées. La prise en mains (en doigts !) est rapide : le choix des modes repose sur un swipe au milieu de l’écran, les paramètres images sur un swipe vers le haut, les paramètres généraux sur un swipe vers le bas. L’icône à gauche affiche les images enregistrées, celle à droite les réglages d’exposition, ISO, ouverture, FOV, etc. Celle en bas à droite, par une pression longue, donne accès au zoom. On s’y fait très vite !

La qualité photo

Bien que j’ai peu utilisé l’Osmo Action 4 pour de la photo, j’ai été agréablement surpris de la qualité des clichés. Si vous voulez vraiment photographier avec cette caméra, le stockage en Jpeg + RAW est indispensable pour mieux profiter des outils de retouches avec un logiciel comme Photoshop, Lightroom, Gimp ou d’autres. Vous pouvez télécharger quelques exemples de photos shootées en Jpeg et RAW avec l’Osmo Action 4, ici.

La qualité vidéo

Les couleurs en mode Normal sont assez pétantes, avec semble-t-il aussi une netteté poussée artificiellement, mais elles donnent de l’éclat aux séquences. Dans certains modes à faible nombre d’images par seconde (<30), il semble qu’un mode HDR à plus grande dynamique se déclenche automatiquement. Si vous estimez que la correction colorimétrique par défaut est trop intense, passez en mode D-Log M pour choisir vous-même les modifications. Le mode D-Log M est en 10 bits (comme sur la Osmo Action 4, qui avait été pour cela mise à jour, après sa sortie). J’ai utilisé le pack de Lut Atmospheria de Stéphane Couchoud (voir ici) pour donner du relief aux images filmées en D-Log M. Quand la luminosité est forte, les vidéos sont plutôt réussies, affichant une netteté agréable sans excès de sharp, et ce même dans le cas des vidéos pour lesquelles a été effectué un fort travail de stabilisation. Quand la luminosité baisse et que la caméra monte en ISO automatiquement, l’image se dégrade. Le débit maximal est de 130 Mbps pour du 4K 4:3 60 fps. En 4K 16:9 60 fps, il est de 110 Mbps. Ce n’est pas mal du tout, d’autant que vous pouvez choisir une compression en H.265 (HEVC) ou en H.264 (AVC). Notez que les modes vidéo les plus gourmands en ressources imposent du H.265. Les fichiers vidéo sont accompagnés de fichiers .lrf, qui sont des vidéos en très basse définition pour accélérer l’affichage dans la galerie de la caméra.

En faible luminosité…

J’ai tenté quelques prises de vue de nuit, et j’ai été plutôt agréablement surpris. Si vous laissez la caméra gérer toute seule les réglages de manière automatique, le résultat n’est pas fameux. Si en revanche vous vous occupez de choisir la valeur ISO en l’adaptant à l’environnement, vous pouvez parvenir à des images peu bruitées, avec des noirs vraiment noirs. Reste qu’il s’agit d’une caméra d’action qui montre ses limites en captation d’images rapides de faible luminosité, notamment lorsque la stabilisation qui perturbe beaucoup les images.

La stabilisation

Lors de mes essais, c’est la fonction qui m’a semblé la plus importante de toutes ! La raison, c’est que j’ai principalement évalué l’Osmo Action 4 en la plaçant à bord de racers… et pas forcément les meilleurs. S’entend des appareils qui sont agités par des vibrations assez fortes pour les vols en extérieur, surtout en présence d’un peu de vent. C’est là que l’outil de stabilisation en temps réel, RockSteady 3.0, entre en scène.

RockSteady, HorizonSteady, HorizonBalancing ?

Il y a 4 modes de stabilisation. RockSteady retire les vibrations et adoucit les mouvements, mais conserve l’inclinaison vers la droite et la gauche (le roll). C’est le mode utilisé pour des vidéos dynamiques « en vol ». RockSteady+ adoucit encore les images avec plus de stabilisation, mais au prix d’un angle plus réduit (ce mode n’existait pas sur la Osmo Action 3 à sa sortie, mais il avait été ajouté par une mise à jour). HorizonBalancing ajoute la stabilisation horizontale : l’horizon reste toujours à plat sauf si vous dépassez un angle de 45°. HorizonSteady stabilise totalement l’horizon, même si la caméra effectue un tonneau complet de 360°. Ces deux modes sont utilisés pour obtenir des images plus douces, comme avec une Steadycam.

Et ça fonctionne, les stabilisations Horizon ?

Oui, et je n’ai même pas eu à calibrer la caméra au préalable ! A l’évidence, DJI maîtrise bien ses algorithmes de stabilisation numérique, et RockSteady 3.0 donne d’excellents  résultats. Rappelons que RockSteady est appliqué en temps réel sur les vidéos… Je vous recommande de jeter un coup d’oeil à la vidéo qui accompagne ce post pour un aperçu de la stabilisation sur des racers comme un vieux et délabré X220 de Eachine, ou un Avata de DJI, qui bougent beaucoup – c’est assez impressionnant ! La caméra a réussi non seulement à gommer des effets Jello, ces vagues à l’image dues aux vibrations, mais aussi de très fortes vibrations (pour lesquelles une GoPro ne s’en sort pas). Autre bon point : la stabilisation d’images avec de fortes vibrations introduit assez peu de flou, peu d’effet zoom-accordéon, même si elle réduit forcément le FOV. Evidemment, la stabilisation montre ses limites lorsqu’il y a trop de vibrations – mais il en faut beaucoup pour mettre RockSteady 3.0 en défaut !

Et Gyroflow ?

Si la stabilisation RockSteady ne vous convient pas, il existe une alternative adoubée par DJI. Elle consiste à utiliser les services de Gyroflow, un outil de stabilisation open source qui tire parti des mesures du gyroscope intégré dans la caméra. Mais attention, cela ne fonctionne pas dans tous le modes : il faut avoir désactivé la stabilisation RockSteady, être en FOV Large, en définition 2,7K et 4K 4:3 en 24 à 60 images par seconde, ou en définition 2,7K et 4K 16:9 avec 100 ou 120 fps (mais pas 24 à 60). Le résultat, avec Gyroflow, est très satisfaisant, assez proche de Reelsteady de GoPro, et vous pouvez régler assez finement les paramètres de la stabilisation, de manière plus ou moins agressive.

Le « flare »

Lorsque la caméra est face au soleil, elle affiche un halo (« flare ») qui donne un effet sympa… même lorsque la stabilisation travaille beaucoup. C’est une bonne nouvelle, parce que ce défaut était prononcé sur l’Osmo Action 3. DJI semble avoir revu ses algorithmes pour ne pas dénaturer les effets de flare, que certains recherchent pendant leurs vols.

La gestion des couleurs

Le capteur à bord de l’Osmo Action 4 (caché dans le O de Action) détecte automatiquement la température des couleurs de l’environnement. La fonction est particulièrement intéressante pour les prises de vues sous l’eau. La fonction est le plus souvent efficace, mais pas toujours : j’ai expérimenté des variations de couleurs une fois la caméra immergée. Notez que vous pouvez, en mode Pro, régler vous-même la température des couleurs, entre 2000K et 10000K par incréments de 100K.

Le système de fixation

L’Osmo Action 4 reprend le principe de l’Osmo Action 3 : la caméra est fixée avec un support magnétique complété par deux mâchoires. Est-ce exactement le même système ? Oui ! La bonne nouvelle, c’est que les fixations pour Osmo Action 3 sont compatibles avec l’Osmo Action 4. Le poids ? Comptez 15,8 grammes pour la mâchoire de DJI avec fixation GoPro, et 11,2 grammes pour la vis de fixation (il en existe de bien plus légères chez les accessoiristes GoPro), soit 27 grammes.

Et ça tient bien ? 

Oui ! J’ai secoué la caméra sur des racers, elle a été poussée par le courant dans un torrent. Tout cela sans broncher. Attention tout de même aux fixations proposées par des accessoiristes : un modèle AliExpress sans marque n’a pas fonctionné correctement. L’autre bonne nouvelle, c’est que les mâchoires sont compatibles avec tous les supports GoPro – et il en existe des centaines sur le marché, pour tous les usages (ou presque). Pratique et économique si vous êtes déjà équipé. Mais attention, sur un gros choc, les mâchoires des supports de DJI ne tiendront pas aussi bien qu’un support classique de type GoPro.

La solidité ?

Je n’ai pas infligé de chocs violents à la Osmo Action 4, mais j’ai tout de même planté mes racers à plusieurs reprises en passant trop près d’arbres et en atterrissant comme un sauvageon. Ni la caméra ni son objectif n’ont marqué. Mais ajouter un filtre ND (ou neutre si la luminosité est faible) est recommandé pour ajouter une couche de protection devant l’objectif. Le cerclage de l’objectif en caoutchouc n’est plus inclus dans la boite.

Paysage ou portrait ?

Filmer en mode portait est une pratique de plus en plus répandue, que les constructeurs encouragent. L’Osmo Action 4 détecte automatiquement son orientation pour filmer en paysage (horizontal) ou en portrait (vertical). Les fonctions restent inchangées : stabilisation, FOV, etc.

La fixation en mode portrait

La fixation magnétique et les mâchoires se trouvent à la base de la caméra. Pour la fixer en mode portrait, vous n’avez pas le choix : il faut la placer dans la coque protectrice. Elle laisse apparents la base magnétique et les inserts des mâchoires pour le positionnement horizontal, mais ajoute une seconde base magnétique et ses inserts sur le côté. Et hop, cela permet de positionner la caméra pour filmer en vertical ! Le seul inconvénient : la coque protectrice ajoute encore 29,7 grammes.

A bord de racers ?

L’Osmo Action 4 est imposante et lourde. J’ai tout de même tenté de l’installer sur plusieurs de mes racers. Aucun souci sur des appareils de 5 pouces en 6S, on ne ressent le surpoids que par la réduction d’autonomie. Un Flywoo HEXplorer LR 4 la porte, mais perd un peu en maniabilité. Je l’ai placée sur des cinewhoop petit format comme le iFlight Titan DC2, le Flywoo Venom H20. Ce sont des appareils de 2 à 2,5 pouces, et pourtant ils s’accommodent de la Osmo Action 4. Attention, l’autonomie et la maniabilité prennent une claque monumentale sur les petits appareils, les vols plafonnent à 2 minutes et il faut oublier les vols engagés, mais la stabilisation permet de revenir avec de superbes images alors même que les appareils sont ballotés par le vent. Impressionnant !

Pour des appareils de 5 pouces ou plus

Pour que la taille et le poids de la Osmo Action 4 ne soient pas (trop) perceptibles en vol, il est préférable d’utiliser un drone de 5 pouces ou plus. Les frames de 7 pouces, ou plus grandes encore, sont souvent sujettes à des vibrations assez fortes. Ca tombe bien : c’est le job parfait pour la Osmo Action 4. La caméra excelle dans la stabilisation d’images qui seraient, sans ce traitement, trop pénibles à visionner. Par exemple, la Osmo Action 4 est une petite pilule bleue pour mon vieux Tyro129 de chez Eachine, un 7 pouces LR qui à force de crashes danse la gigue même quand il n’y a pas de vent. Plus impressionnant encore, elle stabilise les images d’un X220 de Eachine qui vole pourtant en tremblant de partout… comme si l’appareil était réglé aux petits oignons. Magique !

Le « shielding »

De nombreuses caméras, comme la Osmo Action (premier modèle) et les Insta360, ont un effet occultant sur la réception GPS, même lorsque l’antenne est à bonne distance. La Osmo Action 4, comme la 3, est équipée d’un blindage radio assez efficace. Montée sur un DJI Avata et un DJI FPV, elle réduit très légèrement le nombre de satellites GPS (de 3 ou 4 au plus), sans affecter le positionnement.

Vraiment étanche ?

DJI assure que l’Osmo Action 4 peut être immergée jusqu’à 16 mètres de profondeur. Je n’ai pas tenté l’expérience, je me suis contenté de plonger la caméra à environ 50 cm de profondeur avec une perche extensible. Je n’ai pas noté de souci d’étanchéité, pourtant elle a passé du temps dans l’eau d’une cascade, très très fraîche. J’ai noté l’absence de buée dans l’objectif de la caméra, et c’est encore un bon point ! DJI assure que la balance des blancs est automatiquement gérée par la caméra lorsqu’elle est sous l’eau. C’est vrai, mais il est préférable, tout de même, d’effectuer ses propres réglages…

Le zoom ?

C’est un zoom numérique, qui ne donne pas de bons résultats : les images sont bruitées que ce soit en photo ou en vidéo. A tel point qu’en 4x, l’image est totalement inexploitable. De plus la molette virtuelle affichée sur les écrans tactiles n’est pas pratique : il faut une pression longue pour l’obtenir et elle ne permet pas de passer de manière fluide de 1x à 4x, il faut s’y reprendre à plusieurs fois. En résumé, que ce soit pour filmer ou photographier, ce zoom ne sert pas à grand-chose.

Peut-on la rendre « naked » ?

Environ 150 grammes, c’est tout de même très lourd ! Va-t-on voir apparaitre des tutos pour retirer le superflu, c’est-à-dire la batterie, le boitier, pour gagner de précieux grammes ? Probablement, d’autant que le démontage de l’Osmo Action 4 ressemblera sans doute beaucoup à celui de l’Osmo Action 3. Et même si la tâche promet d’être un peu complexe puisque la caméra est étanche et dépourvue de vis apparentes.

Les commandes vocales

Elles sont disponibles, mais elles ne l’étaient qu’en chinois et en anglais lors de mes tests. A vrai dire, elles ne sont pas nombreuses. Il y a « take photo », « start recording », « stop recording » et « shutdown » pour éteindre la caméra. Et ça fonctionne ? Oui, avec un taux de reconnaissance proche de 100 %… si vous empruntez son accent à Charles 3. Avec un accent franchouillard, la reconnaissance est beaucoup moins efficace !

L’autonomie ?

DJI annonce 160 minutes, soit 2h40 d’enregistrement continu. Je n’ai jamais atteint cette durée d’enregistrement. En 4K/60 et la stabilisation activée, c’est-à-dire les réglages que j’utilise le plus souvent, la caméra tient 80 minutes, soit 1h20. Ce n’est pas si mal, même si c’est loin de la promesse de DJI (qui a effectué sa mesure sans la stabilisation). L’avantage de la batterie amovible, c’est qu’il est possible de la remplacer pour repartir filmer, en quelques secondes à peine.

La batterie…

Pour l’insérer dans la caméra, il suffit d’ouvrir son compartiment et de la pousser à l’intérieur. Pour la retirer, il faut tirer sur la petite languette. Facile, efficace… mais gare à ne pas endommager cette languette. Car si elle disparait, vous aurez toutes les peines du monde à extirper la batterie de son logement ! Un point de détail… que j’ai trouvé assez important. Sur les caméras GoPro, il faut retirer la batterie pour alimenter en USB-C et filmer pendant de longues durées. Ce n’est pas le cas avec la Osmo Action 4 : vous pouvez charger la batterie à fond, et brancher la caméra en USB-C sur une Powerbank pour augmenter encore son autonomie. Parfait pour de longues séquences vidéo, des Timelapse ou des Hyperlapse ! 

Même batterie que sur Osmo Action 3 ?

La batterie de l’Osmo Action 4 affiche le même look et les mêmes caractéristiques que celle de l’Osmo Action 3, et elles sont compatibles. Mais les modèles fournis avec l’Osmo Action 4 sont plus légers de 0,8 gramme ! C’est bien, mais cela représente très peu sur le total de 145 grammes.

La charge de la batterie

Si vous disposez d’un chargeur de 30W ou plus, la charge est rapide. Très rapide, même : il faut moins d’une demi-heure pour atteindre environ 80 % de la charge ! La charge complète requiert environ 1 heure. Avec un chargeur de moins de 30W, le temps de charge est plus long… Le pack Aventure contient un boitier de charge pour 3 batteries – mais elles chargent une par une, en commençant par la moins déchargée. 

Est-ce que l’Osmo Action 4 chauffe ?

Oui. Lors de mes essais d’autonomie, j’ai laissé la caméra immobile en filmant en 4K/60 avec RockSteady, avec une température ambiante de 25° environ : elle s’est arrêtée à plusieurs reprises pour chaleur excessive. En vol, en revanche, je n’ai jamais eu de souci d’arrêt de l’enregistrement en raison de la chaleur. Ni dans l’eau. Ni en statique pendant un Timelapse ou un Hyperlapse. DJI assure que l’Osmo Action 4 fonctionne par températures très basses, jusqu’à -20°. Les esprits taquins diront qu’il faut bien ça pour la refroidir…

L’app DJI Mimo

Disponible pour smartphone iOS et Android, à télécharger depuis le site de DJI, l’application DJI Mimo prend en charge la gamme des Osmo de DJI. La liaison est d’abord en Bluetooth, de manière transparente, ce qui permet de “réveiller” le wifi de la caméra pour établir la connexion. Le logiciel est assez agréable pour effectuer les réglages de la caméra en profitant d’un grand écran. Elle offre des outils supplémentaires comme l’histogramme ou les zébras de surexposition. Ou encore la diffusion de l’image en temps (presque) réel sur Facebook, YouTube ou BiliBili. L’application LightCut permet aussi des montages vidéo automatisés ou manuels, directement sur le smartphone.

La fonction webcam

Elle est activable au branchement d’un câble USB-C sur un ordinateur. La caméra a été reconnue sur PC et Mac avec Zoom, son y compris. L’image est beaucoup plus sympa, évidemment, qu’avec une caméra intégrée dans un écran d’ordi. Les réglages permettent de choisir le FOV, la température des couleurs, l’exposition et la valeur ISO. Ou de laisser la caméra se débrouiller toute seule. J’ai peu testé les micros, dans la mesure où j’ai privilégié les essais en vol (pour lesquels le son est superfétatoire).

Les accessoires

DJI ambitionne de fidéliser ses clients avec la mise à disposition de nombreux accessoires, pour certains compatibles avec les autres Osmo. Il y a par exemple une poignée flottante, un support de siège vélo, une radiocommande et GPS Bluetooth sous forme de montre, un support de cou, etc.

Faut-il l’acheter ?

Si vous avez déjà une Osmo Action 3 mise à jour, non, il y a bien trop peu d’améliorations pour justifier l’achat. Si vous désirez équiper un racer plutôt grand format d’une caméra 4K stabilisée, l’Osmo Action 4 fait de petits miracles. Elle permet de récupérer des images correctes malgré un drone mal réglé, endommagé. Je l’ai utilisée pour réaliser des timelapse de nuages, des hyperlapse en voiture et à pied : elle se débrouille très bien ! Je n’ai pas tenté de l’utiliser sur un vélo ni pour filmer des sports aquatiques, mais son comportement face aux vibrations et à l’humidité est très rassurant. Je ne me prononce pas sur les usages pour d’autres activités sportives (course, plongée, parachute, etc.), puisque je ne les pratique pas. 

Le prix ?

Alors que la Osmo Action 3 avait débuté à un prix agressif (359 €), la Osmo Action 4 est proposée à un prix plus élevé : le bundle Osmo Action 4 Standard est à 429 €. Le bundle Osmo Action 4 Aventure, avec 3 batteries et des accessoires, grimpe quant à lui à 529 €. Vous les trouverez chez DJI et chez studioSPORT par exemple. Ce sont des prix assez élevés pour une version qui est finalement assez proche de la précédente, peut-être un peu trop.

Et face à GoPro ?

Est-ce que l’Osmo Action 4 va gagner du terrain sur son principal concurrent GoPro ? C’est peu probable, les images GoPro restent plus séduisantes, et sont moins bruitées en faible luminosité. Et il subsiste une différence de piqué en faveur des GoPro, ainsi que des particularités intéressantes comme le format 8:7 et la définition 5,3K/60, les coordonnées géographiques dans l’EXIF des photos et vidéos…

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3 commentaires sur “DJI Osmo Action 4, le test

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