DJI Air 3 : le test d’un drone à double caméra en classe C1 européenne

Après les Mavic 3 et Mavic 3 Cine, après le Mavic 3 Classic, voici un nouveau drone de DJI arborant le sticker C1. Cela signifie qu’il s’agit d’un drone avec marquage CE et indication de classe européenne destiné à évoluer en sous-catégorie A1. Ca veut dire quoi ? Vous trouverez le détail de ce que cela permet (et ce que cela ne permet pas !) à la lecture de ce post. Mavic ou pas Mavic ? Ce drone est à l’évidence successeur du Air 2S, c’est donc un Air 3 et non pas un « Mavic Air 3 ».  Notez que le Air 3 m’a été prêté par DJI. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement.

La vidéo

Si vous voulez voir la vidéo en évitant les lags et la compression de YouTube, vous pouvez télécharger la version brute ici. Notez que vous pouvez aussi télécharger des séquences brutes ici, et des exemples de photos brutes là.

Le look ?

Le Air 3 conserve la même couleur gris que la plupart des appareils de DJI, avec un look assez proche de celui des Mavic 3 et du Air 2S. Au premier coup d’oeil, on peut le confondre avec un Mavic 3 d’autant que son encombrement est assez proche. Replié, il est tout de même plus court, moins épais, moins large, moins haut, mais de peu. Lorsque ses bras sont dépliés, on ressent un peu plus la différence de taille, principalement sur la longueur des bras. Il faut impérativement déplier les bras avant en premier, puis ceux à l’arrière. L’appareil pèse 721,8 grammes en ordre de vol (avec sa batterie).

Les hélices ?

Elles sont également pliables et équipées d’un système d’installation rapide et équipées d’un système de détrompeur bien pratique : vous ne pouvez pas monter les hélices au mauvais endroit si vous n’êtes pas attentif. Car il y a les hélices A destinées à tourner dans le sens contraire de celui des aiguilles d’une montre, marquées d’un cercle gris. Et il y a les hélices B, qui tournent dans le sens des aiguilles d’une montre, sans cercle gris.

Nouveaux modèles 

Les hélices du Air 3 sont incompatibles avec celles du Air 2S, ce sont donc de nouveaux modèles spécifiques au Air 3. Elles sont dotées d’une extrémité en caoutchouc, sans doute pour limiter le volume sonore. 

Fragiles…

Cette extrémité un peu flexible est fragile : elle ne tient pas sur une touchette avec des branches d’arbre, par exemple. Le Air 3 peut-il voler avec des hélices dont le bout a sauté ? Ce n’est pas du tout recommandé : il faut changer les hélices quand elles sont endommagées. Cela dit, j’ai volé plusieurs jours avec des hélices ayant perdu leurs pointes sans expérimenter de problèmes, ni de vibrations, ni de volume sonore plus élevé.

Compatibilité des hélices ?

Elles sont uniquement compatibles avec le Air 3. Pour être plus précis, elles peuvent être physiquement montées sur un Mavic 3, puisque le mécanisme de fixation est semblable. Et les hélices de Mavic 3 peuvent être installées sur le Air 3. Mais attention ! cela ne signifie pas pour autant qu’elles soient compatibles. Car sur le Mavic 3, les hélices du Air 3 sont trop petites et n’assurent pas une portance suffisante. Et sur Air 3, les hélices du Mavic 3 touchent le carénage et ne peuvent pas tourner. 

Le volume sonore ?

Le marquage CE est accompagné de la puissance sonore maximale, notée 81 dB. Pour mémoire, le Mavic 3 Classic est à 83 dB. Le Air 3 est donc plus silencieux qu’un Mavic 3, mais évidemment moins qu’un Mini 3 Pro. Beaucoup plus qu’un Avata ou un DJI FPV (mais ce n’est pas difficile). En pratique, le bruit de l’appareil disparait à une centaine de mètres de distance, sauf quand il se bat dans le vent.

Réglementation…

Voici sans doute l’un des points les plus importants du Air 3 : il est marqué CE avec indication de classe. DJI a pour cela travaillé avec l’organisme notifié TÜV Rheinland pour certifier le Air 3 en classe C1 et lui permettre des vols dans le cadre de la catégorie Ouverte et sous-catégorie A1. Si vous êtes un peu perdu dans les réglementations, voici un résumé de ce qu’il faut savoir…

Les requis ?

Le propriétaire du drone doit, pour satisfaire à la réglementation européenne :

  • s’être enregistré en tant qu’exploitant UAS pour obtenir un numéro d’exploitant UAS.
  • avoir apposé son numéro d’exploitant UAS sur le drone.

Le télépilote du drone doit, pour satisfaire à la réglementation européenne :

  • avoir lu le manuel du drone (ce requis, ne l’oubliez pas, est inscrit dans la réglementation !)
  • avoir suivi la formation A1/A3 et passé avec succès l’examen en ligne.

Si vous êtes propriétaire et utilisateur de l’appareil, alors vous êtes à la fois son exploitant UAS et son télépilote. 

Parce que le Air 3 pèse 722 grammes environ, soit moins de 800 grammes, il n’est pas concerné par l’obligation française d’enregistrement sur AlphaTango, et par conséquent pas soumis à l’obligation d’apposition de ce numéro sur le drone ni à l’obligation de diffusion du signalement électronique à distance. Et c’est tant mieux ! Notez bien que le numéro d’exploitant, lui, doit être apposé !

Ce que la classe C1 permet ?

La classe C1 permet d’opérer le drone en catégorie Ouverte, sous-catégorie A1. Cela permet de :

  • voler près des personnes (mais pas de les survoler sauf si c’est de manière involontaire et si l’action est stoppée rapidement).
  • survoler des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives.
  • réaliser de vols en suivi automatique du pilote, à une distance de 50 mètres max. 

Sans cette indication de classe C1 ?

Edit : je m’étais trompé sur cette partie, le texte a été modifié en conséquence ! Merci à Fred1 pour ses corrections !

S’il ne disposait pas de l’étiquette C1, le Air 3 serait opéré en sous-catégorie A3 « limitée », maintenant et après la fin de la période de transition européenne (c’est-à-dire après le 1er janvier 2024)… Ce qui obligerait à voler loin des personnes et à plus de 150 mètres des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives. C’est déjà le cas pour le Air 2S, qui est dépourvu d’indication de classe et qui n’en obtiendra vraisemblablement pas. Il est possible aussi de l’exploiter en sous-catégorie A2 « limitée » plus intéressante, mais la formation en ligne et l’examen A1/A3 ne sont pas suffisants pour y prétendre (et ce ne sera possible que jusqu’au 31 décembre 2023). Pour résumer : la classe C1 est d’ores et déjà plus intéressante pour le Air 3 que s’il en était dépourvu. Pour en savoir plus sur les droits et les devoirs avec un drone, prenez un peu de temps pour lire ce post !

Attention avec la notion de “proximité des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives” : gardez en tête que la réglementation française interdit le survol l’espace public en agglomération en catégorie Ouverte (et ce quelle que soit la classe, même si la réglementation européenne, elle, permet de survoler des “zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives“). La classe C1 vous permet en revanche de voler au-dessus de l’espace privé en agglomération (sous réserve de ne pas être soumis à d’autres restrictions à cet endroit). C’est pénible, ces particularités franchouillardes que l’on ne retrouve pas dans les autres pays européens ? Oui. Est-ce que cela va changer ? Oui, mais les conditions pour voler en agglomération en catégorie Ouverte ne sont pas encore fixées – et le nouveau texte n’a pas encore été publié (voir ici).

En voyage ?

La classe est valable dans tous les pays de l’Union Européenne, ainsi que quelques pays qui ont adopté une réglementation semblable comme la Suisse.

Notez que le Air 3 est également compatible avec le Remote ID pour les Etats-Unis, avec approbation de la Federal Administration Agency (FAA). Intéressant si vous partez aux USA avec votre Air 3 dans les bagages.

L’application ?

Pour le retour vidéo et les réglages de l’appareil, comme pour ses autres appareils grand public, DJI a choisi son logiciel DJI Fly. L’application est proposée sur les smartphones et tablettes iOS et Android, à télécharger directement depuis le site de DJI (ici). Elle est présente d’origine sur la nouvelle radiocommande DJI RC 2. DJI Fly est une application opérationnelle, assez efficace à l’usage, mais très simpliste face à l’application DJI Pilot 2 des drones « professionnels » (ou DJI GO 4 pour ceux qui se souviennent de ce logiciel).  

Les radiocommandes ?

Le Air 3 est compatible avec la radiocommande RC-N2, qui fonctionne avec l’aide de votre smartphone, et la radiocommande DJI RC 2, équipée de son propre écran. Le point commun entre les deux ? Elles sont toutes les deux équipées du nouveau protocole de transmission O4. Je n’ai pas eu la RC-N2 entre les mains, je ne peux donc pas en parler. En revanche, j’ai effectué tous mes tests avec la DJI RC 2. 

La DJI RC 2, les points forts ?

Elle est autonome, avec sa batterie intégrée et son écran, sans besoin d’un smartphone. Vous ne craignez plus un appel téléphonique pendant un vol, vous profitez d’une radiocommande opérationnelle en une vingtaine de secondes, le temps de visser les joysticks (ce sont les mêmes que sur la DJI RC). La luminosité est très correcte, même si en plein soleil l’écran est un peu difficile à utiliser. A la différence de la DJI RC et ses antennes intégrées, la DJI RC 2 s’offre deux antennes extérieures, orientables et directionnelles. Cela promet des liaisons radio et vidéo plus efficaces ! Pour optimiser la portée, faites en sorte de présenter le plat des antennes face au drone. Le cache caoutchouc pour protéger la trappe de la carte mémoire microSD et le connecteur USB-C (qui ne tenait pas bien longtemps sur la DJI RC) a été supprimé sur la RC 2. Bonne idée. La DJI RC 2 dispose d’un GPS intégré, basé sur le GPS, Galileo et BeiDou. Son autonomie est de 3h environ, et elle peut être chargée en 1h30.

La DJI RC 2, les points faibles ?

La radiocommande n’est pas connectée automatiquement à Internet. Il faut pour cela soit être connecté à un point d’accès wifi, soit au partage de connexion d’un smartphone. C’est un problème ? Pas vraiment. Mis à part l’activation, à effectuer une seule fois,  vous pouvez aller voler sans être connecté à Internet. Mais pour profiter des mises à jour et des cartes, il faut être en ligne. A noter que DJI Fly permet télécharger de (petites) cartes à l’avance. L’arrière de la radiocommande a été légèrement modifié, les accessoiristes risquent de perdre la compatibilité de certains produits. Enfin, cette radiocommande fonctionne sous Android, mais elle ne laisse pas de possibilité d’installer des applications. Il faut se contenter de DJI Fly.

La protection du Air 3

Le Air 3 est équipé d’une simple de protection de la caméra et sa nacelle, sous la forme d’un accessoire en plastique fumé transparent. Il est facile à installer et à retirer. Il n’y a rien pour maintenir les hélices en place, comme avec la protection façon « Hannibal Lecter » des Mavic 3. 

La batterie ?

C’est un nouveau modèle spécifique au Air 3, incompatible avec les autres drones de DJI. Il s’agit d’une batterie Li-ion de 4S (14,7V, avec des cellules à 4,35V au lieu de 4,2) et 4241 mAh, pour une énergie de 62,6 Wh. Elle entre à l’arrière de l’appareil, maintenue par deux clips. Elle dispose, à l’arrière, d’un bouton qui sert à l’allumage du drone (pression courte puis pression longue comme d’habitude chez DJI), et d’indicateur de l’état de charge par une pression simple avec 4 LED témoins. DJI indique 267 grammes pour cette batterie dans sa fiche technique, mais elle s’est affichée à 263,4 grammes sur mes balances. Tant mieux !

Le pilotage

Le Air 3 est un appareil ultra assisté, dont la stabilisation en vol repose sur de nombreux capteurs… et sur l’expérience de DJI, riche d’une dizaine d’années ! Le résultat est un pilotage particulièrement facile, avec un appareil qui répond bien aux sollicitations du pilote, qui sait rester tout seul en vol stationnaire, en extérieur comme en intérieur. La stabilité est exemplaire même en présence de vent fort. J’ai pu voler avec un vent fort en rafale en haut d’une station de ski sans que le Air 3 m’affiche de message d’alarme ni qu’il dévie de sa position en stationnaire.

Subtilités…

A noter que l’appareil opère automatiquement un virage quand on demande une rotation sur le yaw. C’est efficace pour des vols souples mais cela empêche, par exemple, d’effectuer une rotation à 360° sur une ligne droite. DJI Fly n’affiche pas de boussole ni de carte par défaut. Mais si vous touchez l’icône en bas à gauche, vous obtenez la carte. Une autre pression affiche la boussole. Pour obtenir la carte sur un radiocommande avec écran, il faut qu’elle soit connectée à Internet via un point d’accès wifi ou que les cartes aient été téléchargées au préalable. Par défaut, l’appareil est verrouillé pour ne pas dépasser 120 mètres au-dessus du point de décollage. Mais il est possible de pousser cette valeur à 500 mètres dans les réglages. 

RTH ?

Le Return To Home (RTH) ou retour automatique au point de départ est une fonction évidemment présente sur le Air 3. Elle se déclenche automatiquement en cas de batterie très faible – vous pouvez interrompre le processus en appuyant sur une touche de la radiocommande. Elle se déclenche aussi en cas de liaison radio défaillante, mais dans ce cas vous pouvez la régler pour que le drone reste en stationnaire ou se pose. C’est à prévoir si par exemple vous comptez voler sous des arbres. Le RTH tient compte des obstacles… mais la détection et l’évitement ne sont pas toujours opérationnels. La précision des atterrissages automatiques est correcte, le point de retour est rarement décalé de plus de 30 cm de celui du décollage.

Vitesse

En mode Sport, j’ai atteint 74,6 km/h avec le Air 3. C’est plus que ce qu’autorise la réglementation européenne, qui ne permet pas aux drones de classe C1 de dépasser 19 m/s, soit 68,4 km/h. Bizarre pour un drone noté C1 ! A noter que le Air 3 est capable de monter verticalement, en mode Sport, jusqu’à 10 m/s, soit 36 km/h. Pas mal !

Détection des obstacles…

Le Air 3 s’appuie sur 4 capteurs optiques fisheye, 2 caméras verticales et un TOF pour assurer une détection des obstacles dans toutes les directions ! Selon DJI, la détection fonctionne de 30 cm (vers le bas) ou 50 cm (dans les autres directions) jusqu’à au moins 18 mètres. La présence d’obstacles est matérialisée par des arcs de cercle de couleur à l’écran, le rouge indiquant une proximité un peu trop importante, ainsi que des indicateurs affichés sur le radar, beaucoup moins visibles. La fonction APAS (Advanced Pilot Assistance System) en v5.0 est à la base de plusieurs fonctions. Il y a l’évitement des obstacles, qui peut être désactivé, activé en mode Freinage (le drone s’arrête lorsqu’il y a un obstacle sur son chemin), ou activé en mode Contournement. Dans ce cas, il se débrouille pour contourner l’obstacle et poursuivre son chemin. Il y a deux options de contournement : Normal ou Agile. 

Ca fonctionne, l’évitement des obstacles ? 

En pratique, la détection et l’évitement se sont révélés plutôt efficaces lors de mes essais en présence de branches d’arbres en mode Normal. Les mouvements de caméra sont beaucoup plus fluides en mode Agile, mais l’évitement est moins efficace puisque le drone effectue des mouvements plus souples, et le risque de chute est plus élevé. Le plus souvent, lorsqu’il a été confronté à un environnement particulièrement dense et complexe, le Air 3 a cherché à trouver un chemin, mais il a abandonné le suivi lorsqu’il a perdu sa cible de vue. Il a aussi plusieurs fois loupé la détection de branches fines, même en mode Normal. Pas de chute, il s’est rétabli instantanément, mais les extrémités des hélices n’ont pas apprécié la blague. N’oubliez pas que l’évitement d’obstacles est désactivé en mode Sport. La détection des obstacles est active lors de vols automatisés comme l’ActiveTrack, l’Hyperlapse, les Quickshots, etc.

Le Air 3 et les images ?

DJI a équipé le Air 3 d’une nacelle stabilisée comprenant une double caméra. Elle repose sur 2 capteurs, semblables, de 1/1.3’’ pouce, mais équipés d’une optique différente. 1/1.3’’, cela représente une surface moins grande que celle du capteur 1’’ du Air 2S ou du 4/3’’ des Mavic 3. Ou encore la même taille que celle des Mini 3 ! Est-ce que ce capteur est moins performant ? Selon les chiffres, oui. Mais DJI se défend de proposer une caméra de moins bonne qualité en arguant que la qualité globale était meilleure (que sur le Air 2S) avec une optique de qualité, plus d’images par seconde, un algorithme et des composants électroniques customisés. 

Les caractéristiques vidéo

Chaque caméra du Air 3 filme en 4K Ultra HD (4K 3840 x 2160) jusqu’à 120 fps, et en FullHD (1920 x 1080) jusqu’à 200 fps. Il y a un mode 2,7K… mais uniquement en mode portrait (vertical, noté « 2,7K 9:16 »). Car dans ce cas, la définition des images est de 1512 x 2688 pixels. Pourquoi cela ? Parce que, contrairement au Mini 3 Pro capable de faire basculer sa caméra à 90°, le Air 3 ne le peut pas. Il compense en filmant en 4K et en coupant l’image pour obtenir un format vertical. Il propose aussi un mode 1080p 9:16 sur le même principe. Un outil à détection optique permet la mise au point automatique rapide. Dans le cas d’une mise à point manuelle, DJI Fly permet de visualiser la mise au point en colorant le décor en rouge (fonction Focus Peaking).

Et puis ?

Dans les réglages, on peut aussi choisir un mode Nuit jusqu’en 4K 3840 x 2160 à 30 fps et un mode Ralenti en 4K 100 fps ou 1080p 100 et 200 fps. La séquence sera en 25 fps, soit un ralenti de 4 ou 8x selon le réglage. La compression est proposée en H.264 et H.265 (uniquement H.265 pour les formats HLG et D-Log M). Le débit maximal ? Il atteint 150 Mbps en 4K H.264. Cela permet d’obtenir des images avec une compression très peu visible.

Pourquoi deux optiques ?

Parce qu’il y a une caméra grand-angle (6,72 mm équivalent 24 mm) qui ouvre à f/1.7, et une autre avec zoom 3x (19,35 mm, équivalent 70 mm) qui ouvre à f/2.8. En vidéo, ces deux modes sont disponibles, et profitent d’un zoom supplémentaire numérique. Avec la première caméra, on passe de l’absence de zoom à un 3x numérique. Avec la seconde caméra, on zoome de 3x optique jusqu’à 9x numérique (sauf en modes Ralentis dépourvus de zoom). Si vous comptez réaliser de belles images, restez en zoom optique, donc 1x sur la première caméra ou 3x sur la seconde. Car le zoom numérique a le mérite d’exister, mais les images zoomées sont très pixellisées et bruitées. Elles sont utilisables à but informatif (lire une plaque d’immatriculation ou un panneau à grande distance par exemple), mais pas pour revenir avec de belles images. A savoir : un zoom continu du 1x au 9x n’est pas possible puisqu’il faut passer manuellement d’une caméra à une autre. Il y a une icône à l’écran pour changer de caméra. Il n’y a pas de zoom numérique possible en photo.

10 bits pour plus d’informations

La caméra offre aussi (et surtout !) le mode D-Log M pour utiliser un codage des images en 10 bits, ce qui permet de profiter d’une immense palette de couleurs. L’intérêt du 10 bits est particulièrement perceptible dans les dégradés d’un ciel bleu ! Sympa, mais cela requiert impérativement de traiter les images avec un logiciel spécialisé, manuellement ou avec l’assistance de préréglages comme les Lut ! C’est ce mode qui sera privilégié par les amateurs de belles images, puisqu’il permet d’avoir un meilleur contrôle des couleurs. A noter que la fonction Color Display Assist permet de profiter de couleurs plus naturelles sur le retour écran que celles trop « flat » (ternes) quand on filme en D-Log M. Pour mes essais, j’ai utilisé le pack de Lut Atmospheria de Stéphane Couchoud pour gérer la colorimétrie des images et donner du relief à mes séquences.

Format HLG pour téléviseurs

Le Air 3 permet aussi de filmer en HLG (Hybrid Log-Gamma), un format HDR sur 10 bits créé par la BBC et NHK. Mais il faut le visionner sur un téléviseur compatible pour en profiter.

La stabilisation

Le bloc caméra est stabilisé sur 3 axes. Cette stabilisation mécanique est épaulée par une stabilisation numérique, gérée automatiquement par l’appareil. Je n’ai noté aucune faille dans la stabilisation, y compris dans des situations difficiles comme de fortes bourrasques de vent, ou en mode Sport. Y compris aussi lorsque le zoom est activé ! La caméra peut être contrôlée manuellement sur l’axe vertical de -90° (la verticale) à +60° (vers le haut). Elle peut aussi être gérée sur l’axe vertical (tilt) et l’axe horizontal (pan) de -5° à +5° avec une pression longue sur l’écran puis en déplaçant le doigt.

La qualité des vidéos ?

Les images tournées avec le Air 3 sont particulièrement belles, même en laissant l’appareil se débrouiller avec des réglages automatiques. Bien sûr, c’est en choisissant vos propres paramètres par rapport aux conditions de shooting que vous obtiendrez les meilleurs résultats. Et en filmant en D-Log M avec un travail de colorimétrie en post-production avec un logiciel de montage vidéo. Pour vous faire votre propre opinion, téléchargez des séquences brutes pour étudier leurs caractéristiques, ici.

Les photos

Le Air 3 shoote ses clichés en 12 mégapixels dans une définition de 4032 x 3024 pixels, et en 48 mégapixels en 8064 x 6048. Le format 48 mpix est de type Quadbayer. Les photos en 12 mégapixels sont de définition plus faible, mais la gestion de la luminosité est optimale. Les photos en 48 mégapixels, avec leur haute définition, permettent par exemple des impressions papier grand format, mais au prix d’une perte de détails sur les zones sombres.

Jpeg, RAW ou les deux ?

Photo jpeg avec traitement HDR automatique.

Le Air 3 shoote en Jpeg, ou en RAW, ou en Jpeg et RAW simultanément. Le Jpeg est pratique pour profiter des images sans traitement, avec une compression. Le RAW est efficace pour retoucher les photos avec un logiciel spécialisé. Les images, y compris en RAW, sont orthorectifiées pour un horizon plat même lorsque la caméra est inclinée. C’est sans doute ce qui explique un léger flou sur les bords des images. 

HDR automatique

Notez que les photos Jpeg profitent d’un traitement automatisé des images, soit de type HDR, soit Hyperlight, soit avec reconnaissance de scène. Le résultat, discret pour ne pas dénaturer les images, est cependant suffisant pour « déboucher » des zones sombres. La fonction est particulièrement efficace pour réussir des photos avec une partie très lumineuse et une autre dans l’ombre. Selon DJI, les clichés DNG (RAW) réalisés en stationnaire profitent aussi d’un traitement HDR pour une plus grande plage dynamique.

HDR manuel ?

Fusion de 5 photos d’expositions différentes AEB avec Adobe Photoshop.

Il est possible de shooter une photo unique, ou 3 ou 5 clichés en AEB pour une exposition différente (avec un écart de 0,7EV) dans le but de réaliser des images HDR avec un logiciel spécialisé. Notez que les EXIF des photos contiennent les réglages de la caméra, mais aussi les coordonnées GPS et l’altitude (attention, ce n’est pas la hauteur). 

Les photos, suite

Une fonction permet de shooter des photos automatiquement à intervalles réguliers pendant le vol, entre 5 et 60 secondes. Pratique pour réaliser de clichés en se concentrant sur le pilotage. Il peut aussi réaliser des clichés en rafale pour capturer des scènes rapides.

Peut-on ajouter des filtres ?

Oui, DJI commercialise des filtres spécialement prévus pour le Air 3, ceux des autres drones de DJI ne sont pas compatibles. Les fabricants spécialistes vont également proposer leurs filtres ND, PL, etc. Les réglages des photos et vidéos sont très corrects en mode Automatique pour privilégier la facilité d’emploi. Si vous utilisez des filtres ND ou si vous tenez à gérer vos réglages, il faut passer en mode Pro : il permet de choisir ISO, vitesse d’obturation, exposition et température. 

Les fonctions automatisées

Le Air 3 propose les fonctions Quickshot, qui permettent de réaliser des séquences simples et automatisées : le Dronie, le Cercle, la Fusée, le Boomerang et l’Asteroide. Ces Quickshots sont réalisables en 1080p, 4K, 1080p 9:16 et 2,7K 9:16, en 30 ou 60 fps, en couleurs Normales, HLG ou DLog-M, avec un zoom 1x ou 3x (optique). A cela s’ajoute la possibilité de bouger pendant la prise de vue : le Quickshot suit sa cible automatiquement. Ces améliorations des fonctions Quickshot vont très certainement être mises à profit par des pilotes ingénieux !

La fonction MasterShots

Elle permet de réaliser des enchainements de séquences automatisées pour proposer une petite vidéo. Sympa, mais on se lasse assez rapidement des choix de DJI Fly. Mieux vaut réaliser ses propres séquences.

Les suivis FocusTrack ?

La fonction FocusTrack permet de sélectionner une cible à l’écran et de fixer la caméra pour qu’elle filme dans sa direction. Soit centrée, soit légèrement décentrée à la demande en forçant la rotation du drone. FocusTrack est à la base de la fonction Spotlight en version v2.0 (Projecteur) qui permet de piloter en laissant le Air 3 jouer le rôle du cadreur. Il y a aussi POI en version v3.0 : le drone tourne en cercle au-dessus de sa cible, même si elle se déplace. 

Et puis ActiveTrack en version v5.0

C’est aussi une fonction dérivée de FocusTrack : le drone suit sa cible. Ou la précède, ou la suit de côté, voire de trois quarts. La fonction est opérationnelle… tant que la vitesse du sujet est réduite. A pied ou en courant, pas de souci, le suivi est efficace. Mais si la vitesse dépasse les 30 à 40 km/h, en voiture par exemple, le Air 3 ne parvient plus à se maintenir autrement que derrière sa cible. Si elle est masquée par le décor, par des arbres, le suivi est interrompu. Et les obstacles ? Le Air 3 les détecte… le plus souvent. Mais la fonction n’est pas infaillible, soyez attentif à l’environnement de vol et ne le placez pas devant des challenges de détection avec de petites branches, par exemple. 

Suivi et réglementation

Puisque le Air 3 dispose d’une indication de classe C1, il doit respecter les requis de cette classe. Laquelle permet des vols automatiques en « mode suivi de sujet » mais avec une obligation : le drone ne doit pas se trouver à plus de 50 mètres du pilote. DJI a prévu le cas : si la distance entre la radiocommande et le Air 3 dépasse les 50 mètres, l’ActiveTrack s’interrompt, le drone reste en stationnaire en attendant de nouveaux ordres. Un message expliquant ce qu’il se passe apparait sur l’écran de DJI Fly. 

Hyperlapse

Les Hyperlapse, ce sont des vidéos faites de clichés pris automatiquement à intervalles réguliers pour produire des séquences accélérées. Elles donnent de beaux résultats avec des nuages, avec des bateaux – des objets qui bougent lentement. Il y a possibilité de régler l’intervalle de shooting, la durée de la vidéo, etc. Il y a le mode Libre (vous pilotez manuellement), le mode Cercle (le Air 3 tourne tout seul), le mode CourseLock (le Air 3 vole dans une direction figée, sur une ligne droite) et le mode Waypoints (le Air 3 vole selon des points préprogrammés). La détection des obstacles fonctionne en mode Hyperlapse.

Les Waypoints

C’est une fonction qui permet de faire voler le Air 3 automatiquement selon des points de passages préprogrammés. Soit en effectuant un vol dont vous mémorisez les points-clés, soit en préparant un itinéraire dans DJI Fly avec l’aide d’une carte à l’écran. C’est une fonction très sympa pour réaliser des vols à l’identique, mais à des moments différents. La fonction manque toutefois de souplesse dans les actions possibles, ne permet pas de modifier les vols avec un éditeur sur PC / Mac, et n’offre pas de fonctions pour des prises de vues pour de la photogrammétrie.

Les aides à la prise de vues ?

DJI Fly permet d’activer des outils pour faciliter le contrôle des prises de vues. Par exemple les zébras qui mettent en évidence les zones surexposées, l’histogramme, le Focus Peaking aider à la mise au point manuelle. 

Les panoramas

Panorama Sphere

Le Air 3 propose plusieurs types de fonctions Panorama. La plus intéressante est la Sphere, une suite de 33 photos. L’appareil réalise la prise de vues en 50 secondes environ et le « stitching » logiciel en 20 secondes environ, soit un peu plus d’une minute en tout. Le résultat est sympa, mais pas totalement satisfaisant : le ciel n’est pas complètement pris en photo, la partie manquante est comblée artificiellement. C’est correct avec un ciel uni bleu ou gris, mais il y a trop de flou ajouté dans le cas d’un ciel avec des détails. En revanche, les erreurs de jointure sont rares. 

Si vous voulez mieux ? 

Vous pouvez demander à obtenir les Jpeg ou les RAW du shooting pour les assembler vous-même avec un logiciel spécialisé dans le stitching. Vous pouvez aussi tenter de réaliser des photos avec un angle de 60° vers le haut pour compléter celles du Air 3, ou même réaliser un cliché au zénith avec un smartphone, et fournir le tout à un outil comme PTGui ou ICE de Microsoft. Cela permet d’obtenir une définition d’image supérieure et de mieux gérer le ciel, mais il faut y passer un peu de temps.

Les autres panoramas ?

Ils ne déméritent pas : il a y le 180°, un shooting de 21 photos, le Grand Angle fait de 9 photos, et le Vertical, avec 3 photos. 

Notez que vous pouvez télécharger ici des exemples de photos Jpeg et Raw, 12 et 48 mégapixels, de photos AEB et des différents panoramas, dans le but de les étudier pour vous faire votre propre idée.

Et le GPS ?

Le positionnement GPS sur le Air 3 repose sur le GPS (américain), sur Galileo (européen) et BeiDou (chinois). Le « fix » GPS est rapide, même en environnements difficiles, et l’appareil capte rapidement suffisamment de signaux satellites. Il est possible de décoller sans que le GPS soit opérationnel, mais cela signifie que l’appareil ne sera pas capable de revenir tout seul au point de départ, ni de proposer les fonctions Quickshot, Mastershots, Hyperlapse, Waypoints, etc. 

AirSense ?

DJI avait promis d’équiper tous ses appareils de plus de 250 grammes de la fonction AirSense. Promesse tenue avec le Air 3, puisqu’il dispose de cette fonction ! Pour mémoire, AirSense est un récepteur qui permet de détecter la présence d’aéronefs habités (avions, hélicoptères) équipés en ADS-B, d’être prévenu par un message à l’écran et d’une indication de la position sur une carte. Notez bien que AirSense est uniquement un récepteur de la proximité d’aéronefs habités : ce n’est pas une balise qui diffuse la position du Air 3.

Les NFZ ?

La géovigilance est une fonction obligatoire pour prétendre à la classe C1 : le constructeur doit s’assurer que le drone prévient son pilote à l’approche d’une zone interdite. Le Air 3 est équipé de cette fonction, donc conforme aux requis européens. Mais il faut noter deux particularités (communes à la plupart des appareils de DJI). La première, c’est que DJI applique une géobarrière plutôt qu’une géovigilance. 

La subtile différence ? 

La géovigilance se cantonne à prévenir le pilote, alors que la géobarrière interdit physiquement la poursuite du vol ! DJI applique une géobarrière et va donc plus loin que la réglementation. La seconde, c’est que les zones restreintes ou interdites de vol ne sont pas conformes à celles des cartes OACI internationales, ni des particularité nationales. Pour faire simple, DJI a conçu ses propres cartes, qui prennent plus ou moins (et souvent plus) de liberté avec la réglementation ! C’est le système GEO, dont vous pouvez consulter les cartes ici ou dans DJI Fly.

GEO ? 

Le principe de GEO est d’interdire ou de limiter les vols à proximité de zones que DJI considère comme sensibles. On aime, si on considère que c’est un moyen de limiter les vols illégaux au abords des aéroports et prisons, ou on déteste, si on considère que les limitations ne suivent pas la réglementation française, que cela interdit les vols en intérieur dans les zones interdites (or les vols en intérieur clos ne sont pas soumis à ces zones), et qu’il arrive que la procédure de déblocage soit capricieuse (et c’est pénible pour une mission professionnelle).

Signalement électronique et identification à distance

Pour mémoire, parce qu’on finit par s’y perdre : ce sont deux requis réglementaires qui permettent aux forces de l’ordre de détecter et identifier votre drone lorsqu’il est en vol. L’identification à distance est le requis européen, indispensable pour la classe C1… mais pas encore opérationnelle. Le signalement électronique à distance est le requis franco-français pour les drones de plus de 800 grammes opérés en France. Puisque le Air 3 est sous la barre des 800 grammes, vous n’avez pas besoin d’activer le signalement électronique à distance comme nous l’avons vu au début de cette chronique. Et c’est tant mieux !

L’autonomie ?

DJI promet jusqu’à 46 minutes de vol dans des conditions optimales, et 42 minutes en stationnaire. Le constructeur est-il un peu trop optimiste, comme d’habitude ? Oui, comme souvent, mais les résultats sont tout de même excellents. En mode stationnaire, le Air 3 tient presque 34 minutes avant d’indiquer que la batterie est faible et qu’il est temps de se poser. Il continue à voler pendant 2 minutes encore, mais il faut surpiloter en poussant les gaz pour éviter qu’il ne se pose automatiquement. Cela permet de tenir encore 3 minutes de plus. Au bout de 40 minutes environ, il se pose définitivement. En mode Sport et gaz à fond, l’autonomie chute beaucoup, bien évidemment. La charge de la batterie prend environ 1h20 en USB-C avec un chargeur de 65W ou plus. Tout cela est plutôt satisfaisant !

Le chargeur du pack Fly More

Dans le pack Fly More, DJI fournit un bloc de charge pour 3 batteries. Comme d’habitude, il n’y a qu’une seule batterie qui charge la fois, même s’il y en a plusieurs dans le bloc, en commençant par la plus chargée (pour être opérationnel au plus vite).

Le plus de ce chargeur ?

C’est une nouveauté, et elle m’a parue très efficace sur le terrain ! Elle est appelée « fonction d’accumulation d’énergie » par DJI. Le principe ? Vous pouvez transférer le contenu d’une ou plusieurs batteries pas tout-à-fait vides pour en recharger une autre. Il suffit pour cela d’une pression longue sur le bouton du bloc de charge (lorsqu’il n’est pas alimenté en USB). 

Ca sert à quoi ? 

Un exemple permet de mieux comprendre. Si vous avez volé sans aller jusqu’au bout de vos batteries, par sécurité, il reste encore un peu d’énergie dedans. Lancez cette fonction de charge : le bloc cherche la batterie la plus chargée, et la recharge en allant puiser dans les autres batteries. Avec un peu de chance, cette mutualisation des « restes » de chaque batterie vous permet d’obtenir une pleine charge et de voler encore ! En pratique, cette fonction est parfaitement opérationnelle, surtout si vous poussez rarement vos batteries dans leurs derniers retranchements. Dans ce cas, une fois 3 vols effectués, le résidu de charge des 3 batteries permet d’en charger une à bloc, ou quasiment à bloc. Ce qui permet de réaliser un 4ème vol ! 

Batterie et trappe

La batterie est solidement fixée, et se retire en pinçant deux boutons sur les côtés. Elle dispose de 4 LED pour indiquer l’état de la charge, et d’un bouton pour les allumer. Juste en-dessous de la batterie se trouve un cache qui protège la trappe pour une carte mémoire microSD, pour la prise USB-C destinée à la charge de la batterie et à accéder aux données de la carte mémoire et de la mémoire interne. Cette mémoire interne offre une capacité de 8 Go, bien pratique si vous avez oublié de prendre une carte mémoire ! 

Le MSDK ?

DJI a indiqué sur son site destiné aux développeurs que le Mobile SDK (MSDK) serait désormais proposé en priorité pour ses drones à vocation professionnelle ou industrielle. Le Air 3 n’en fait pas partie, il est donc fort probable que le MSDK ne soit pas disponible avant fort longtemps, voire… jamais. C’est dommage, vraiment dommage, puisque l’appareil serait parfait pour des missions de photogrammétrie, des vols avec waypoints avancés, etc. 

Portée radio et vidéo ?

Le Air 3 inaugure la nouvelle version d’OcuSync : O4. La promesse ? Ce sont des liaisons radio et vidéo à plus grande distance (10 km théoriques en Europe), une meilleure stabilité, un retour vidéo en 1080p à 60 images par seconde. Et puis une nouveauté permise par une modification réglementaire européenne validée par la France (que je vous avais présentée ici) : la possibilité d’émettre en 5,1 GHz en plus des bandes 2,4 et 5,8 GHz ! DJI précise que le Air 3 est plus efficace avec ses 6 antennes (2 pour l’émission et 4 pour la réception) par rapport aux 4 antennes des Air 2S, Mavic 3 Pro, Mini 3 Pro…

Et à l’usage ?

Le retour vidéo profite de la définition de 1080p : c’est très agréable et cela permet de voir des détails à l’écran. Les 60 images par seconde sont moins convaincants, il y a souvent des saccades à l’écran. Mais ce retour vidéo reste d’une qualité impressionnante et d’une stabilité très agréable. Je n’ai pas testé la portée radio maximale en vol : la réglementation limite l’enveloppe de vol à la vue directe du télépilote. Au sol (sans décoller), à une distance de 2,6 km, la liaison était robuste… même en orientant la radiocommande dans le mauvais sens. Lors de mes essais en vol, la liaison a particulièrement bien tenu y compris en présence de perturbations probables, et à côté d’une tour téléphonique que je sais être source d’ennuis ! 

Oui mais…

J’ai tout de même expérimenté 3 pertes de liaison brusques, à chaque fois à courte distance. Le temps d’initier un RTH, la liaison est revenue pour le reste du vol. Je n’en tire pas de conclusions, le firmware que j’ai testé sur le Air 3 et la radiocommande DJI RC 2 n’étaient pas définitifs, ce sera donc à vérifier avec les versions logicielles finales.

Compatibilité actuelle des produits

Le Air 3 est compatible avec la radiocommande DJI RC 2 et la radiocommande RC-N2. Lesquelles ne sont en revanche, à date de sortie du Air 3, compatibles avec aucun autre drone de DJI. 

Le Air 3 n’est pas compatible avec les Goggles V2, ni les Goggles 2, ni les Goggles Integra, ni le Motion Controller 1, ni le Motion Controller 2, ni la DJI RC, ni la RC-N1, ni la DJI RC Pro. C’est décevant !

Compatibilité à l’avenir ? 

J’ai interrogé DJI sur le sujet, le constructeur s’est cantonné à me répondre que « les Goggles 2, Goggles Integra et Motion Controller 2 n’étaient pas encore pris en charge ». Faut-il y voir un espoir de compatibilité pour ces 3 accessoires ? Allez savoir… En revanche, on peut imaginer que de futurs produits de DJI basés sur O4 (OcuSync 4) seront compatibles avec la DJI RC 2. Mais pour le moment, on ne sait rien de ces futurs produits.

Faut-il l’acheter ?

Le Air 3 est un drone de gamme intermédiaire. Il s’apparente à un Mini 3 Pro avec un capteur de taille équivalente, mais il propose un zoom 3x optique et des fonctions avancées comme les Waypoints, ainsi qu’une autonomie bien supérieure et une meilleure résistance au vent. Il est moins cher que le Mavic 3 Pro, avec une classe C1 au lieu de C2, pour des fonctions assez semblables, mais le capteur est beaucoup plus petit et il lui manque la caméra zoom 7x optique. Il dispose de capteurs multidirectionnels qui permettent de voler avec sérénité – même s’il ne faut jamais se reposer totalement sur la détection pour éviter les obstacles. Enfin la transmission radio et vidéo O4 est améliorée par rapport aux précédentes générations de drones DJI. Est-il pour autant un appareil révolutionnaire ou indispensable ? Pas sûr, d’autant qu’il lui manque (pour le moment ?) la compatibilité avec les Googles et Motion Controller de DJI – et c’est bien dommage… En résumé, il est intéressant si vous n’êtes pas encore équipé, et si vous hésitiez entre un appareil de la gamme Mavic ou de la gamme Mini. Par rapport à d’anciens modèles, il faudra peser le pour (nouvelles fonctions, détection des obstacles 360°, autonomie, liaison radio) et le contre (capteurs d’ancienne génération, pas de MSDK).

Le prix ?

En pack avec la radiocommande RC-N2, le Air 3 est positionné à 1099 €. Comptez 1549 € pour la version avec radiocommande DJI RC 2 et Fly More Combo (avec son chargeur avec fonction d’accumulation d’énergie, des hélices de rechange et une sacoche de transport). Ou 1349 € pour la version Fly More avec radiocommande RC-N2. Les liens que je vous ai indiqué pointent chez StudioSPORT, mais le Air 3 dans ses différentes variantes est aussi proposé directement chez DJI, en boutiques DJI et chez des revendeurs spécialisés…

D’autres photos

D’autres photos (avec le Air 2S)

D’autres photos (avec le Mavic 3)

 

 

D’autres captures d’écrans (de la DJI RC 2)

27 commentaires sur “DJI Air 3 : le test d’un drone à double caméra en classe C1 européenne

  1. Merci Fred pour ce belle essais. Des points positifs, des points négatifs. Je reste sur ma faim …
    PS: Petite typo ici « Les images tournées avec le Mavic 3 Classic sont particulièrement belles »

  2. Merci Fred pour ce belle essais. Des points positifs, des points négatifs. Je reste sur ma faim …
    PS: Petites typo. de reste de Mavic 3 Classic (exemple au paragraphe « La qualité des vidéos ? » => « Les images tournées avec le Mavic 3 Classic sont particulièrement belles »)
    😉

  3. Superbe publication, avec des tas d’informations claires.
    Petite question (vécu sur un mavic 3 Pro) : est-ce que LES caméras (cap+log) sont pré-étalonnées à chaque allumage (ou fonction cachée pas trouvée)?
    Parce que quand on doit monter des séquences prises dans des conditions fort différentes, la post prod en mode « jonglage colorimétrique », c’est fatiguant.

  4. Merci Fred pour ce belle essais. Des points positifs, des points négatifs. Je reste sur ma faim …
    L’inflation est passé par là par contre.
    PS: Petites typo. de reste de Mavic 3 Classic (exemple au paragraphe « La qualité des vidéos ? » => « Les images tournées avec le Mavic 3 Classic sont particulièrement belles »)
    😉

  5. Merci beaucoup Fred pour ce très exhaustif essais ; je reste aussi sur ma faim
    avec des ouvertures non variables ( galère des filtres ) , mon r2s sera remplacé
    par un m3C . Salutations . JCC .

  6. Merci Fred pour cette revue bien complète ! (Tu n’as pas chômé) 🙂

    Pour ma part, je venais d’acheter le Mini 3 Pro en remplacement de mon Mavic Air 2, et j’ai reçu le colis le jour où DJI a teasé leur nouvelle sortie 🙁 Heureusement, j’avais effectué l’achat sur Amazon, donc le Mini 3 Pro est reparti aussi vite qu’il est arrivé 🙂

    J’ai passé commande ce jour chez StudioSport.

  7. Salut Fred, beau boulot, comme d’habitude 🙂

    Une petite critique cependant : concernant ce que tu indiques comme étant possible de faire avec un drone de classe C1, au lieu d’écrire « survoler des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives », j’aurais plutôt mis « voler à moins de 150m des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives ».

    En effet, ta phrase peut laisser penser aux plus néophytes qu’il est autorisé de voler au-dessus des zones résidentielles.

    Peut-être préciser à ce moment là que la classe C1 permet de voler au-dessus de l’espace privé en agglomération.

  8. Hello Fred, merci pour le test !
    Bon au final pas de bonne surprise par rapport à ce que j’avais lu coté qualité vidéo… Ca ressemble plus à du mini 3 pro que du Mavic 3 …
    Vraiment déçu pour le coup, je passe mon tour et attends la version, Air 3S avec un vrai capteur 1″ !

  9. @Fred : également, je ne suis pas d’accord avec toi sur ce point :
    « S’il ne disposait pas de l’étiquette C1, le Air 3 serait opéré en sous-catégorie A1 « limitée » jusqu’au 31 décembre 2023… ce qui ne changerait pas grand-chose en termes d’usage.  »

    En fait, si il ne disposait pas de l’étiquette C1, le Air 3 serait opéré non pas en sous-catégorie A1 « limitée », mais en sous-catégorie A3 « limitée » ! (car il fait plus de 500gr), à partir de maintenant, et aussi après le 31/12/23. Et cela change tout en termes d’usages !

  10. @Fred :
    et aussi « C’est ce qui va arriver au Air 2S, qui est dépourvu d’indication de classe et qui n’en obtiendra vraisemblablement pas. Pour résumer : la classe C1 sera donc vraiment intéressante à partir de 2024. »
    => le Air2S (m>500gr) opère déjà en sous-catégorie A3 « limitée » depuis le 01/01/2021 (car il fait plus de 500gr), sauf si on est dans le cas particulier de l’A2. Rien ne va donc changer pour lui (il va rester en sous-catégorie A3 limitée.
    => pour résumer, la classe C1 est intéressante dès aujourd’hui ! (permet aux drones de plus de 500gr de voler en sous-catégorie A1, plutôt que de voler en sous-catégorie A3 « limitée »).

  11. @ Fred1 : Ouille ouille ouille, j’ai très mal géré mes copier-coller 🙁 🙁 🙁 Merci pour les corrections, j’ai modifié le texte en conséquence !!
    Pour le survol des zones, j’avais ajouté un paragraphe spécial pour indiquer la particularité française de l’agglomération. Je l’ai laissé en ajoutant la mention à l’espace privé.

  12. @Fred:

    Je l’aurais bien gardé pour sa portabilité, mais ma flotte de drones est déjà assez conséquente pour un amateur, lol.

    Et si tu compares le prix du combo en version « Plus » avec le combo DJI Air 3, le délta n’est pas si conséquent (à ma grande surprise, en fouinant sur Amazon, j’avais trouvé un fly more combo original DJI 47 min et en prime vendu par XXX et expédié par Amazon).

    Petite question concernant l’Air 3, je n’ai pas encore trouvé la réponse : quel est le taux de transfert du QuickTransfer ?

    Sachant que sur le Mini 3 Pro, le taux de transfert est nettement inférieur à celui du Mavic 3 Pro.

  13. @ PFAU Sébastien : Hmm, excellente question sur QTransfer, je n’ai jamais fait attention. Je vais voir si je peux calculer le débit avec des fichiers test, et dans un environnement (radio) stable.

  14. Quelle review ! Le top 👍 comme d’hab, vraiment bravo Fred pour ce boulot.
    Sinon DJI, encore un drone différent ..ils vont finir par nous lasser 😁

  15. Ah merde !!!!!!!
    Encore un capteur 4/3
    Je vais donc attendre le prochain sans trop y croire.
    Qu’est ce qui peut pousser ces idiots à penser qu’on trouve des télés et moniteurs 4/3 ailleurs que dans les déchetteries ????????

  16. @Jean-Hérald Khu : ne pas confondre la taille du capteur exprimée en pouce (ex: 4/3″, 1″, 1/1.3″, etc…) avec le ratio d’image 4/3 ou 16/9.

  17. @ Gerald : C’est ce qu’affirme le guide catégorie Ouverte. J’ai demandé des précisions pour la classe C1 et surtout pour la C4 (puisque je ne comprends pas ce qui leur imposerait un enregistrement), mais je n’ai pas encore obtenu de réponse.

  18. Hello,
    Le DJI Air 3 est maintenant compatible Goggles Integra et Goggles 2 avec le nouveau firmware :
    « Added support for DJI Goggles 2, DJI Goggles Integra, and DJI RC Motion 2. Visit https://www.dji.com/air-3/downloads and refer to the Consumer Drones and Goggles Compatibility Information for more information. »

    On peut aussi le voir sur la page du Air 3, vers la fin : « Vivez le vol en immersion – Grâce à DJI Goggles Integra, DJI Goggles 2 et DJI RC Motion 2, Air 3 offre une expérience de vol à la première personne des plus exaltantes. »
    Et dans les pages Goggles Integra et Goggles 2 dans la liste de compatibilité.

    Est-ce qu’un heureux possesseur du Air 3 et de Goggles Integra pourrait me confirmer, s’il vous plaît ? J’attendais cela pour casser ma tirelire 🙂

  19. Bonjour,
    Merci pour les explications! Faut il la formation CATD pour piloter ce drone et pour créer une auto entreprise ?
    Merci par avance

  20. @ Haeg : Non, c’est un drone de classe C1, il suffit de la formation A1/A3 pour le piloter, que ce soit en loisir ou à but professionnel…
    Pas besoin de quoi que ce soit lié au drone pour créer ta micro entreprise.

    Mais si tu persévères dans cette voie, tu vas être confronté aux subtilités réglementaires et de pratique : télépilote vs exploitant, catégorie Ouverte vs Spécifique, assurance vs assurance professionnelle, Certificat A1/A3 vs Open.A2, CATT vs CATS, etc. Pour cela, je te recommande le livre de Thierry Mohr, une mine d’infos sur ces sujets !

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