DJI Goggles 2 : le test des antennes d’origine vs TrueRC X-Air 5.8 Mk II vs StartRC Yagi

Comment améliorer la portée et la pénétration du signal vidéo des DJI Goggles 2 ? La première méthode consiste à passer en mode FCC avec l’aide d’un hack simple à mettre en oeuvre (voir ici). Ca fonctionne très bien… mais c’est illégal. L’autre méthode ? Elle est légale : il s’agit de remplacer les antennes du casque de DJI par des modèles plus performants. Une vidéo à la fin de ce post compare la réception avec les antennes d’origine, des antennes de TrueRC et des accessoires Yagi pour antennes d’origine de StartRC.

Comment retirer les antennes d’origine ? 

Peut-être ne l’avez-vous jamais fait : il suffit de tirer dessus pour les extraire. Pour les remettre, il faut procéder doucement en vérifiant qu’elles sont placées du bon côté (lettre R à droite, lettre L à gauche). Sans forcer, en utilisant le détrompeur de chaque antenne pour guider l’insertion. 

Les TrueRC X-Air 5.8 Mk II

Le spécialiste canadien des antennes, TrueRC, propose deux antennes destinées à remplacer celles d’origine. La partie antenne semble la même que celles des autres modèles de X-Air 5.8 MkII pour d’autres casques ou lunettes – elle est prévue pour améliorer la réception en 5,8 GHz. Ca tombe bien, le casque Goggles 2 de DJI est figé en 5,8 GHz. La partie support des antennes est en revanche imprimée en 3D, avec un connecteur MCX. Leur poids ? 20,2 grammes pour les deux au lieu de 9,5 grammes pour les antennes d’origine – la différence est imperceptible.

Installation

Il y a une antenne droite et une antenne gauche, sans indication. Mais il y a un détrompeur qui permet d’éviter une erreur de placement. Enfoncer les antennes est un peu plus difficile qu’avec les modèles d’origine. Tant mieux, elles restent bien en place une fois installées ! A la différence des antennes d’origine, celles de TruerC ne se replient pas. Il faudra donc prévoir une pochette un peu plus grande pour le transport – ou les retirer après chaque session de vol.

Le résultat en vol ?

Les X-Air 5.8 Mk II sont très directionnelles, avec un angle de 68° selon TrueRC. En pratique, à courte distance, elles se comportent exactement comme les antennes d’origine, quel que soit la direction et la hauteur à laquelle se trouve le drone par rapport au casque. Mais j’ai noté une nette amélioration en prenant de la distance, que ce soit en mode CE (d’usine) ou en FCC après avoir appliqué le hack. Là où le bitrate baisse fortement avec les antennes d’origine, il se maintient à une valeur plus élevée avec les TrueRC. Suffisamment, le plus souvent, pour réduire l’effet pixellisé et les pertes de trames très perturbantes en vol.

Dans quelles conditions ?

L’amélioration est nette en prenant de la distance. Avec une émission en FCC, entre deux points en vue directe au sol (mais élevés) distants de 3,9 km, le débit plafonne à 3 Mbps avec les antennes d’origine, mais monte à 6 Mbps avec les TruerRC – la différence est majeure ! La pénétration des obstacles est également améliorée de manière très significative. Derrière un rideau d’arbres, ou en forêt, les antennes permettent de conserver un signal suffisant pour piloter là où l’image est inexploitable avec les antennes d’origine. 

Mais pas toujours !

Il y a une condition pour profiter de l’amélioration de la réception en prenant un peu de distance ou en passant derrière des obstacles : il faut que les antennes soient tournées précisément vers le drone. Car dans le cas contraire, quand les lunettes ne sont pas orientées dans la bonne direction, le signal s’écroule à une valeur semblable à celle constatée avec les antennes d’origine. Or quand on pilote, on ne peut pas toujours maîtriser l’orientation de la tête, même avec l’aide de l’observateur.

Faut-il les acheter ?

Si vous avez besoin de conserver un retour vidéo suffisamment correct pour continuer à piloter, les antennes X-Air 5.8 Mk II améliorent la réception de manière significative, à condition de bien pointer en direction du drone. Je n’ai pas tout de même pas constaté un « massive range boost » comme promis dans la fiche technique, mais le gain en portée et en pénétration est net. Leurs défauts . Elles sont chères, puisque la paire d’antennes est commercialisée 70 € chez StudioSPORT (taxes comprises) par exemple, et elles sont plus encombrantes que celles d’origine et elles ne se replient pas.

Les StartRC Yagi Antenna Signal Booster for DJI Goggles 2

En préambule, je dois avouer que j’ai débuté mes essais avec cet accessoire avec un a priori très négatif : « ça ne sert à rien ». J’ai tout de même réalisé mes essais dans les mêmes conditions et en même temps que le comparatif entre les antennes d’origine et les TrueRC. Bien m’en a pris, puisque j’ai été surpris du résultat ! Et pourtant, je n’y croyais pas du tout.

C’est quoi ?

Ce booster est un cousin des antennes de télévision « râteau », faites d’éléments métalliques placés parallèlement, dont la longueur totale, la longueur de chaque éléments en cuivre et leur espacement dépend de la plage de fréquences. L’accessoire de StartRC est optimisé pour le 5,8 GHz.

Pourquoi « accessoire » ?

Parce que le Yagi Antenna Signal Booster for DJI Goggles 2 est constitué de deux râteaux à installer sur les antennes d’origine. Un guide et un capuchon permettent de les installer. Il y a un râteau pour l’antenne de droite, noté R et un pour l’antenne de gauche, noté L. Il faut y aller doucement : le capuchon en caoutchouc souple a tendance à sortir de la gaine en plastique. 

Une fois en place ?

Les deux Yagi tiennent plutôt bien une fois installés sur les antennes d’origine. Dommage, il n’est plus possible de les replier. Le surpoids des deux est de 19,4 grammes : on ne les perçoit pas une fois le casque sur le visage. 

Le résultat en vol ?

Je m’attendais à un gain de portée et de pénétration nul par rapport aux antennes d’usine. Pourtant, pour faire simple, il y a une nette amélioration ! Ce résultat m’a surpris, et j’ai multiplié les essais dans différentes situations, en confrontant les antennes d’origine seules, les TrueRC et les antennes d’origine avec les accessoires Yagi. L’amélioration n’est pas aussi nette qu’avec les TrueRC, mais elle permet de profiter d’un retour vidéo de meilleure qualité qu’avec les antennes d’usine quand les conditions de réception se dégradent. Avec une émission en FCC, entre deux points en vue directe au sol (mais élevés) distants de 3,9 km, le débit plafonne à 3 Mbps avec les antennes d’origine, monte à 6 Mbps avec les TruerRC, et à environ 4 Mbps avec les Yagi – la différence est significative !

Mais pas toujours !

Comme avec les TrueRC, l’amélioration est directionnelle, elle nécessite de pointer les râteaux vers le drone. Dans le cas contraire, la réception se dégrade très vite, comme avec les TrueRC, et le bitrate devient semblable à celui constaté avec les antennes d’origine sans Yagi ! Le gain n’est donc obtenu qu’en veillant à tourner la tête dans la bonne direction – ce n’est pas toujours évident à faire. Pourtant c’est indispensable pour conserver la liaison, surtout si vous partez un peu loin.

Faut-il les acheter ?

Je ne m’y attendais pas : oui, les accessoires Yagi améliorent clairement portée et pénétration, à condition de les pointer vers le drone. Les inconvénients des Yagi Antenna Signal Booster for DJI Goggles 2 ? Elles sont plus encombrantes que celles d’origine et elles empêchent de replier les antennes d’origine. Le principal avantage ? C’est leur prix ! Car les deux extensions d’antennes sont proposés à 12 € (hors port, hors taxes) chez AliExpress. Le coût est minime pour un gain intéressant.

Ce qu’il faut en retenir ?

Les antennes X-Air 5.8 Mk II de TrueRC et les accessoires Yagi de StartRC améliorent la portée et la pénétration du signal vidéo reçu par les Goggles 2 de DJI, mais uniquement dans un cône directionnel face aux antennes. Le gain est significatif, il permet de conserver un signal plus longtemps lorsque la réception est dégradée. Les TrueRC donnent le meilleur résultat, mais elles sont assez onéreuses. Les accessoires Yagi sont plutôt efficaces pour un coût bien inférieur. A noter que les deux sont moins pratiques pour le transport puisque les antennes ne se replient plus.

Pas de valeurs chiffrées ?

Je n’ai pas tenté de calculer une moyenne des débits constatés avec les différentes configurations dans les différents scénarios de test, je ne suis pas équipé correctement pour effectuer des mesures. En effet, le débit varie beaucoup pendant un vol, ou même en statique, ce qui ne rend pas les essais faciles à interpréter. Pour faciliter la comparaison, j’ai regroupé les 3 retours vidéo (antennes d’origine, TrueRC, origine + Yagi) pour les présenter en vidéo simultanément sur des parcours identiques. Ce qui est intéressant, c’est de surveiller la valeur du bitrate, haute quand la réception est bonne, basse quand elle se dégrade. Puisque j’ai isolé la partie droite du retour vidéo, on voit aussi l’apparition de flou dû à la mauvaise réception, et sa disparition quand la liaison se rétablit. La vidéo ne présente que des séquences tournées avec l’Avata de DJI. Les résultats sont les mêmes avec des racers équipés en O3 Air Unit – mais le tournage des séquences pour présentation en simultané est tout simplement plus facile avec l’Avata.

La vidéo comparative

D’autres photos des TrueRC X-Air 5.8 Mk II

D’autres photos des Yagi de StartRC

2 commentaires sur “DJI Goggles 2 : le test des antennes d’origine vs TrueRC X-Air 5.8 Mk II vs StartRC Yagi

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