DJI Osmo Action 3, le test

La caméra Osmo Action a épousé le format classique des caméras sportives de GoPro. Puis la Action 2 (qui a perdu le nom « Osmo ») s’est singularisée avec un format cube bien pratique pour les pilotes de drones FPV mais dépendante d’un bloc additionnel. La Osmo Action 3 retrouve le nom « Osmo » sur les fiches techniques, la boutique de DJI, etc. Mais pas sur la caméra elle-même, qui n’affiche qu’un « Action 3 » – allez comprendre la logique… Elle retrouve aussi le format habituel des caméras GoPro.

Que vaut-elle vraiment ?

Réponses dans ce test, pour lequel je l’ai mise en difficulté avec des secousses particulièrement fortes. La vidéo vous montre le résultat comparatif avec et sans stabilisation. Notez que la Osmo Action 3 m’a été prêtée par DJI. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement.

La vidéo

Si YouTube peine à vous laisser visionner la vidéo en 4K/60, vous pouvez la télécharger pour la regarder hors ligne et vous affranchir de la compression. Ca se passe ici. Vous pouvez aussi télécharger des exemples de photos et des exemples de vidéos, brutes sans retouche.

Taille et poids

La Osmo Action 3 ressemble beaucoup à la Osmo Action, mais elle est un peu plus imposante. La fiche technique indique des dimensions de 70 x 44 x 31,8 cm. C’est vrai… sauf si on laisse en place la protection en caoutchouc apposée sur le bord de l’objectif, auquel cas la caméra prend 1 mm de plus en hauteur et en largeur. Le poids est plus élevé, aussi : 145 grammes selon la fiche technique. Sur ma balance, elle s’affiche à 110,5 grammes, plus 34,4 grammes de batterie, soit un total de 144,9 grammes. Plus 0,8 gramme pour la protection en caoutchouc, soit 145,7 grammes. La cage de maintien pèse 29,7 grammes supplémentaires.

Tour du propriétaire

L’objectif est plutôt imposant, avec un diamètre extérieur de 2,8 cm. L’arrière de la caméra est entièrement occupé par un écran tactile de 2,25 pouces pour une définition de 640 x 360 pixels. Sur le côté droit se trouve la trappe pour la batterie, amovible, et la carte mémoire microSD. Sur le côté gauche, c’est la trappe pour le connecteur USB-C. Il assure la charge de la batterie et l’accès aux données de la carte microSD. Il y a aussi, sur le côté gauche, le bouton On/off. Sur le dessus, on trouve le bouton d’enregistrement. Et dessous ? Il y a un système d’accroche magnétique et physique…

Et à l’avant ?

Il y un autre écran, tactile lui-aussi, de 1,4 pouce pour une définition de 320 x 320 pixels. Dans le logo Osmo Action 3 se trouvent 2 micros (le troisième est sur le dessus de la caméra) et un capteur qui permet à la caméra de régler automatiquement la température des couleurs. 

Etanche !

C’est l’un des points forts de cette caméra : son étanchéité est assurée jusqu’à une profondeur de 16 mètres, sans besoin d’un accessoire additionnel. C’est plus que la plupart des caméras concurrentes, c’est plus aussi que la plupart des usages grand public en plongée.

Le capteur, l’optique, les modes vidéo

La Osmo Action 3 s’appuie sur un capteur CMOS 1/1.7’’ de 12 mégapixels, avec une optique qui permet une ouverture (fixe) f/2.8 et un FOV maximal de 155° (en mode Ultra Large). L’image est nette de 30 cm à l’infini. La plage ISO varie de 100 à 12800, et la vitesse d’obturation de 1/8000s à 1/le nombre d’images par seconde en vidéo, 1/8000s à 30s en photo.

Les modes photo

La caméra est capable de prendre des photos en 4000 x 3000 pixels (4:3) ou 4000 x 2250 (16:9). Mais ce n’est sans doute pas sa vocation première : les deux seuls modes dont elle dispose sont la prise de vue immédiate ou avec un retardateur réglable. Il n’y pas de mode de prises de vues automatiques par intervalle en Photo… mais cette possibilité existe tout de même, en Timelapse. Il n’y a pas de mode Rafale. Un zoom 4x, numérique avec pertes, est disponible. Les photos peuvent être stockées en Jpeg, légères mais avec pertes. Ou en RAW pour des fichiers plus imposants mais comprenant plus d’informations pour faciliter la retouche avec des logiciels spécialisés. Pas de HDR, pas non plus de prises de vues AEB (à plusieurs valeurs d’exposition) – mais l’absence de ces modes est à peu près compensée par le RAW, moyennant l’usage d’un logiciel spécialisé dans la retouche. 

Les modes vidéo

La Osmo Action 3 est capable de filmer dans une définition max de 4K en 4:3, soit 4096 x 3072 pixels), jusqu’à 60 images par secondes. En 4K 16:9, soit 3840 x 2160, elle peut grimper jusqu’à 120 fps. Il est possible d’ajouter de la stabilisation, du zoom, de changer le FOV… mais pas dans tous les modes. Je vous ai préparé un tableau récapitulatif, à consulter juste en dessous. Les vidéos sont tournées par défaut avec une colorimétrie choisie par la caméra, c’est le mode Normal. Mais vous pouvez préférer le D-Cinelike, qui filme en « flat » pour un travail en post-production.

 

4K (4:3)

4K (16:9)

2.7K (4:3)

2.7K (16:9)

1080p (16:9)

24, 25, 30, 48, 50, 60 fps

Sans stab : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

RockSteady : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

Sans stab : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

RockSteady : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

HorizonBalancing : FOV Standard – Zoom 1-3x

Sans stab : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

RockSteady : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

Sans stab : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

RockSteady : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

HorizonBalancing : FOV Standard – Zoom 1-3x

HorizonSteady : FOV Standard – Zoom 1-3x

Sans stab : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

RockSteady : FOV Standard, Large, Ultra Large – Zoom 1-4x

HorizonBalancing : FOV Standard – Zoom 1-3x

HorizonSteady : FOV Standard – Zoom 1-3x

100, 120 fps

Non dispo

Sans stab : FOV Standard, Large – Zoom 1-2x

RockSteady : FOV Standard, Large – Zoom 1-2x

Non dispo

Sans stab : FOV Standard, Large – Zoom 1-2x

RockSteady : FOV Standard, Large – Zoom 1-2x

Sans stab : FOV Standard, Large – Zoom 1-2x

RockSteady : FOV Standard, Large – Zoom 1-2x

200, 240 fps

Non dispo

Non dispo

Non dispo

Non dispo

Sans stab : FOV Standard, Large – Zoom 1-2x

RockSteady : FOV Standard, Large – Zoom 1-2x

Les autres modes vidéo

Il y a le Ralenti, 4x en 4K et 2,7K, et 8x en 1080p. Il y a enfin les fonctions Timelapse et Hyperlapse qui permettent de créer des vidéos à partir de photos successives, en accéléré. Le mode TimeLapse peut profiter des FOV Standard et Large, et il stocke des vidéos générées automatiquement, qu’il peut accompagner de tous les clichés isolés en Jpeg ou RAW. Pratique pour shooter des photos automatiquement depuis un drone ! Le mode HyperLapse peut profiter des FOV Standard et Large, du choix de couleur Normal ou D-Cinelike. Il stocke des vidéos uniquement (pas de Jpeg ni de RAW), mais ajoute une stabilisation pour des images fluides. 

L’interface

Le bouton On/off requiert une forte pression. En d’autres mots, il est dur et pas toujours facile à utiliser, surtout qu’il faut une pression longue pour allumer la caméra et pour l’éteindre. Ce bouton, en pression courte caméra déjà allumée, sert à passer d’un mode de prises de vues à un autre. Il y a ceux par défaut comme Photo, Vidéo, Ralenti, Lapse, switch d’écran, mais vous pouvez ajouter vos propres modes. Par exemple Vidéo 2,7K 16:9 120fps. Une invite vocale (à activer) prononce le nom de la fonction, pour piloter la caméra sans la regarder. Le bouton orange de prise de vues est beaucoup moins dur. Il allume automatiquement la caméra dans le dernier mode choisi et lance l’enregistrement. Le reste de l’interface repose sur l’écran tactile, ou plutôt les deux écrans tactiles. Mais un seul à la foi : si vous utilisez le grand à l’arrière, le petit à l’avant est verrouillé. Et vice-versa. Pour déverrouiller un écran, il suffit de faire un swipe avec le doigt.

Les écrans

Malgré leurs définitions et leurs ratios différents, les deux écrans affichent les mêmes informations, plus ou moins compactées. La prise en mains (en doigts !) est rapide : le choix des modes repose sur un swipe au milieu de l’écran, les paramètres images sur un swipe vers le haut, les paramètres généraux sur un swipe vers le bas. L’icône à gauche affiche les images enregistrées, celle à droite les réglages d’exposition, ISO, ouverture, FOV, etc. Celle en bas à droite, par une pression longue, donne accès au zoom. On s’y fait très vite !

La qualité photo

Bien que j’ai peu utilisé l’Osmo Action 3 pour de la photo, j’ai été agréablement surpris de la qualité des clichés. Si vous voulez vraiment photographier avec cette caméra, le stockage en RAW est indispensable pour mieux profiter des outils de retouches avec un logiciel comme Photoshop, Lightroom, Gimp ou d’autres.

La qualité vidéo

Les couleurs en mode Normal sont assez pétantes, parfois un peu trop, mais elles donnent de l’éclat aux séquences. Si vous estimez que la correction colorimétrique par défaut est trop intense, passez en mode D-Cinelike pour choisir vous-même les modifications. Le mode D-Cinelike est en 8 bits. Dommage, DJI sait pourtant produire du 10 bits (c’est le cas sur le Mini 3 Pro). Quand la luminosité est forte, les vidéos sont plutôt réussies, affichant une netteté agréable sans excès de sharp, et ce même dans le cas des vidéos pour lesquelles a été effectué un fort travail de stabilisation. Quand la luminosité baisse et que la caméra monte en ISO automatiquement, l’image se dégrade. Le débit maximal est de 130 Mbps pour du 4K 4:3 60 fps. En 4K 16:9 60 fps, il est de 110 Mbps. Ce n’est pas mal du tout, d’autant que vous pouvez choisir une compression en H.265 (HEVC) ou en H.264 (AVC). Notez que les modes vidéo les plus gourmands en ressources imposent du H.265. Les fichiers vidéo sont accompagnés de fichiers .lrf, qui sont des vidéos en très basse définition pour accélérer l’affichage dans la galerie de la caméra.

La stabilisation

Lors de mes essais, c’est la fonction qui m’a semblé la plus importante de toutes ! La raison, c’est que j’ai principalement évalué l’Osmo Action 3 en la plaçant à bord de racers… et pas forcément les meilleurs. S’entend des appareils qui sont agités par des vibrations assez fortes pour les vols en extérieur, surtout en présence d’un peu de vent. J’ai aussi essayé la caméra montée sur un guidon de vélo. Sans aucun outil amortisseur mécanique, les images tournées sans stabilisation sont évidemment difficiles à regarder ! C’est là que l’outil de stabilisation en temps réel, RockSteady, désormais en version 3.0, entre en scène. Car avec la stabilisation activée…

Tout change ! 

A l’évidence, DJI a progressé dans ses algorithmes de stabilisation numérique, et RockSteady 3.0 donne de bien meilleurs résultats que les précédentes versions. A tel point qu’il est difficile de les différencier d‘images stabilisées avec Gyroflow en post-production. Rappelons que RockSteady est appliqué en temps réel sur les vidéos… Je vous recommande de jeter un coup d’oeil à la vidéo qui accompagne ce post pour un aperçu de la stabilisation sur des racers comme le Venom H20 de Flywoo, qui bougent beaucoup, ou mon petit vélo électrique sur un chemin caillouteux – c’est assez impressionnant ! La caméra a réussi à gommer des effets Jello, ces vagues à l’image dues aux vibrations. 

Evidemment…

La stabilisation montre ses limites lorsqu’il y a trop de vibrationsmais il en faut beaucoup pour mettre RockSteady 3.0 en défaut ! Une option permet même de réduire les erreurs de stabilisation en conditions d’éclairage faible. C’est à vrai dire indispensable : sans cette option, les images stabilisées filmées dans la pénombre sont inexploitables. On en vient là à l’un des principaux défauts de l’Osmo Action 3.

En faible luminosité…

La caméra est à la peine dès que la luminosité est faible. Car la montée en ISO, volontaire ou en laissant la caméra gérer automatiquement, s’accompagne d’un bruit très présent, trop présent. En photo avec un pied, il y a moyen de rester à une valeur ISO faible en compensant par une pose longue. Mais en vidéo, ce n’est pas possible. Résultat ? La caméra est médiocre en basse luminosité.

RockSteady, HorizonSteady, HorizonBalancing ?

Il y a 3 modes de stabilisation. RockSteady retire les vibrations et adoucit les mouvements, mais conserve l’inclinaison vers la droite et la gauche (le roll). C’est le mode utilisé pour des vidéos dynamiques « en vol ». HorizonBalancing ajoute la stabilisation horizontale : l’horizon reste toujours à plat sauf si vous dépassez un angle de 45°. HorizonSteady stabilise totalement l’horizon, même si la caméra effectue un tonneau complet de 360°. Ces deux modes sont utilisés pour obtenir des images plus douces, comme avec un Steadycam. Et ça fonctionne, les stabilisations Horizon ? Oui, et je n’ai même pas eu à calibrer la caméra au préalable !

Le « flare »

Lorsque la caméra est face au soleil, elle affiche un halo (« flare ») qui donne un effet sympa… sauf lorsque la stabilisation travaille beaucoup. Car dans ce cas, l’image est stabilisée, mais le flare gigote dans tous les sens, de manière assez disgracieuse. Il faudra probablement ajouter un cache objectif pour éliminer ce défaut.

La gestion des couleurs

Le capteur à bord de l’Osmo Action 3 (caché dans le O de Action) détecte automatiquement la température des couleurs de l’environnement. La fonction est particulièrement intéressante pour les prises de vues sous l’eau. La fonction est le plus souvent efficace, mais pas toujours : j’ai expérimenté des variations de couleurs une fois la caméra immergée. Notez que vous pouvez, en mode Pro, régler vous-même la température des couleurs, entre 2000K et 10000K par incréments de 100K.

Le système de fixation

A gauche : support Action 2. A droite, support Osmo Action 3.

L’Osmo Action 3 reprend le principe de l’Action 2 : la caméra est fixée avec un support magnétique complété par deux mâchoires. Est-ce exactement le même système ? Presque. La seule différence que j’ai notée est une base caoutchouc qui assure sans doute une meilleure adhérence en effectuant une pression qui sécurise les mâchoires. La bonne nouvelle, c’est que les fixations pour Action 2 sont compatibles avec l’Osmo Action 3. La mauvaise ? C’est que les fixations livrées avec l’Osmo Action 3 ne sont pas compatibles avec l’Action 2 (à cause de la base caoutchouc qui ajoute de l’épaisseur). Le poids ? Comptez 15,8 grammes pour la mâchoire de DJI avec fixation GoPro, et 11,2 grammes pour la vis de fixation (il en existe de bien plus légères chez les accessoiristes GoPro), soit 27 grammes.

Et ça tient bien ? 

Oui ! J’ai secoué la caméra sur des racers, elle a pris des coups montée sur un vélo, et elle a été poussée par le courant dans un torrent. Tout cela sans broncher. Attention tout de même aux fixations proposées par des accessoiristes : la caméra s’est décrochée d’une mâchoire avec rotule, un modèle AliExpress sans marque. L’autre bonne nouvelle, c’est que les mâchoires sont compatibles avec tous les supports GoPro – et il en existe des centaines sur le marché, pour tous les usages (ou presque). Pratique et économique si vous êtes déjà équipé. Mais attention, sur un gros choc, les mâchoires des supports de DJI ne tiendront pas aussi bien qu’un support classique de type GoPro.

La solidité ?

DJI assure que l’objectif est protégé par un verre Gorilla Glass qui permet de résister à des chutes de 1,50 mètre. Je n’ai pas essayé volontairement avec la caméra de prêt. Lorsqu’elle s’est décrochée (avec l’accessoire de fixation sans marque), elle a été propulsée vers des caillasses, ce qui équivaut sans doute à un choc plus important que les 1,50 mètres évoqués par DJI. Le verre ne s’en est pas sorti totalement indemne : il y a une petite marque qui se voit sur le verre, (oups !) mais qui ne semble pas apparaitre à l’image (ouf !).

Paysage ou portrait ?

On doit sans doute aux réseaux sociaux sur smartphones le mode vertical : il s’agit de placer la caméra verticalement pour filmer en mode portrait, plus haut que large. De quoi faire hurler les puristes de la vidéo, mais parfait pour satisfaire les accros à TikTok et aux autres réseaux sociaux ! A vrai dire, cela permet de réaliser des images sympas en présence d’objets plus hauts que larges, comme des arbres, des personnes, etc. L’Osmo Action 3 détecte automatiquement son orientation pour filmer en paysage (horizontal) ou en portrait (vertical). Les fonctions restent inchangées : stabilisation, FOV, etc.

La fixation en mode portrait

La fixation magnétique et les mâchoires se trouvent à la base de la caméra. Pour la fixer en mode portrait, vous n’avez pas le choix : il faut la placer dans la coque protectrice. Elle laisse apparents la base magnétique et les inserts des mâchoires pour le positionnement horizontal, mais ajoute une seconde base magnétique et ses inserts sur le côté. Et hop, cela permet de positionner la caméra pour filmer en vertical ! Le seul inconvénient : la coque protectrice ajoute encore 29,7 grammes.

A bord de racers ?

La caméra est imposante et lourde. J’ai tout de même tenté de l’installer sur plusieurs de mes racers. Aucun souci sur des appareils de 5 pouces en 6S, on ne ressent le surpoids que par la réduction d’autonomie. Un Flywoo HEXplorer LR 4 la porte, mais perd un peu en maniabilité. Je l’ai placée sur des cinewhoop petit format comme le Protek R25, iFlight Titan DC2, le Flywoo Venom H20. Ce sont des appareils de 2 à 2,5 pouces, et pourtant ils s’accommodent de la Osmo Action 3. Attention, l’autonomie prend une claque monumentale sur les petits appareils, les vols plafonnent à 2 minutes et il faut oublier les vols engagés, mais la stabilisation permet de revenir avec de superbes images alors même que les appareils sont ballotés par le vent. Impressionnant ! Même avec mon vieux Tyro129 de chez Eachine, un 7 pouces LR qui à force de crashes danse la gigue même quand il n’y a pas de vent, les images sont stabilisées comme si l’appareil était réglé aux petits oignons.

Le « shielding »

La bonne nouvelle, c’est que la caméra semble être équipée d’un blindage radio assez efficace. Montée sur un DJI Avata et un DJI FPV, elle réduit très légèrement le nombre de satellites GPS, mais sans affecter le positionnement. Elle donne de beaux résultats, d’ailleurs, sur un DJI FPV – attention, il a fallu que j’utilise le support de SunnyLife, celui de SmallRig déclenche des oscillations et une chauffe excessive des moteurs. Attention aussi à l’autonomie en berne et aux reprises plus molles avec le surpoids de la caméra et son support. 

Vraiment étanche ?

DJI assure que l’Osmo Action 3 peut être immergée jusqu’à 16 mètres de profondeur. Je n’ai pas tenté l’expérience, je me suis contenté de plonger la caméra à environ 1m50 de profondeur avec la perche extensible. Je n’ai pas noté de souci d’étanchéité, pourtant elle est restée une bonne heure sous l’eau à attendre une écrevisse qui n’a jamais voulu se montrer… Ce qui m’a gêné, c’est la présence de buée dans l’objectif de la caméra après un passage dans un torrent. Elle se dissipe assez vite, mais suffit pour perturber les images lorsque j’ai sorti la caméra de l’eau !

Le zoom ?

C’est un zoom numérique, qui ne donne pas de bons résultats : les images sont bruitées dès 2x, que ce soit en photo ou en vidéo. A tel point qu’en 4x, l’image est totalement inexploitable. De plus la molette virtuelle affichée sur les écrans tactiles n’est pas pratique : il faut une pression longue pour l’obtenir et elle ne permet pas de passer de manière fluide de 1x à 4x, il faut s’y reprendre à plusieurs fois. En résumé, que ce soit pour filmer ou photographier, ce zoom ne sert pas à grand-chose.

Peut-on la rendre « naked » ?

Environ 150 grammes, c’est tout de même très lourd ! Va-t-on voir apparaitre des tutos pour retirer le superflu, c’est-à-dire la batterie, le boitier, pour gagner de précieux grammes ? Probablement, même si la tâche promet d’être un peu complexe puisque la caméra est étanche et dépourvue de vis apparentes.

Les commandes vocales

Elles sont disponibles, mais elles ne l’étaient qu’en chinois et en anglais lors de mes tests. A vrai dire, elles ne sont pas nombreuses. Il y a « take photo », « start recording », « stop recording » et « shutdown » pour éteindre la caméra. Et ça fonctionne ? Oui, avec un taux de reconnaissance proche de 100 %… si vous empruntez son accent à Charles 3. Avec un accent franchouillard, la reconnaissance est beaucoup moins efficace !

L’autonomie ?

DJI annonce 160 minutes, soit 2h40 d’enregistrement continu. Je n’ai jamais atteint cette durée d’enregistrement. En 4K/60 et la stabilisation activée, c’est-à-dire les réglages que j’utilise le plus souvent, la caméra tient 80 minutes, soit 1h20. Ce n’est pas si mal, même si c’est loin de la promesse de DJI (qui a effectué sa mesure sans la stabilisation). L’avantage de la batterie amovible, c’est qu’il est possible de la remplacer pour repartir filmer, en quelques secondes à peine.

La batterie…

Pour l’insérer dans la caméra, il suffit d’ouvrir son compartiment et de la pousser à l’intérieur. Pour la retirer, il faut tirer sur la petit languette. Facile, efficacemais gare à ne pas endommager cette languette. Car elle disparait, vous aurez toutes les peines du monde à extirper la batterie de son logement !

La charge de la batterie

Si vous disposez d’un chargeur de 30W ou plus, la charge est rapide. Très rapide, même : il faut moins d’une demi-heure pour atteindre environ 80 % de la charge ! La charge complète requiert environ 1 heure. Avec un chargeur de moins de 30W, le temps de charge est plus long…

Est-ce que l’Osmo Action 3 chauffe ?

Oui. Lors de mes essais d’autonomie, j’ai laissé la caméra immobile en filmant en 4K/60 avec RockSteady, avec une température ambiante de 25° environ : elle s’est arrêtée à plusieurs reprises pour chaleur excessive. En vol, en revanche, je n’ai jamais eu de souci d’arrêt de l’enregistrement en raison de la chaleur. Ni dans l’eau. Ni en statique pendant un Timelapse ou un Hyperlapse. Un ingénieur de DJI m’a expliqué que la caméra pouvait chauffer beaucoup plus sans qu’elle ne soit endommagée, mais que le constructeur est tenu de respecter des normes européennes et interrompre le fonctionnement lorsqu’elle dépasse 48°. DJI assure que l’Osmo Action 3 fonctionne par températures très basses, jusqu’à -20°. Les esprits taquins diront qu’il faut bien ça pour la refroidir…

L’app DJI Mimo

Disponible pour smartphone iOS et Android, à télécharger depuis le site de DJI, l’application DJI Mimo prend en charge la gamme des Osmo de DJI. La liaison est d’abord en Bluetooth, de manière transparente, ce qui permet de « réveiller » le wifi de la caméra pour établir la connexion. Le logiciel est assez agréable pour effectuer les réglages de la caméra en profitant d’un grand écran. Elle offre des outils supplémentaires comme l’histogramme ou les zébras de surexposition. Ou encore la diffusion de l’image en temps (presque) réel sur Facebook, YouTube ou BiliBili. DJI Mimo permet aussi des montages vidéo automatisés ou manuels, directement sur le smartphone, avec la fonction LightCut.

La fonction webcam

Elle est activable au branchement d’un câble USB-C sur un ordinateur. La caméra a été reconnue sur PC et Mac avec Zoom, son y compris. L’image est beaucoup plus sympa, évidemment, qu’avec une caméra intégrée dans un écran d’ordi. Les réglages permettent de choisir le FOV, la température des couleurs, l’exposition et la valeur ISO. Ou de laisser la caméra se débrouiller toute seule. J’ai peu testé les micros, dans la mesure où j’ai privilégié les essais en vol (pour lesquels le son est superfétatoire).

Faut-il l’acheter ?

L’Osmo Action 3 propose des images agréables, avec un FOV bien supérieur à celui du premier modèle, avec du 120 fps en 4K 16:9, de quoi revenir d’un vol avec de belles images accompagnées de ralentis. Elle m’a donné satisfaction lorsque je lui ai demandé de stabiliser les images de mes racers, même ceux qui secouent fort et qui souffrent de Jello. Plonger la caméra sous l’eau sans stress est très agréable, l’autonomie est correcte d’autant que la charge de la batterie est rapide et l’interface des écrans tactiles est efficace. Mais elle souffre de nombreux défauts, petits ou gros selon vos usages d’une caméra sportive, comme son zoom de qualité très médiocre, son comportement décevant en faible luminosité, l’incompatibilité des supports magnétiques avec l’Action 2, la formation de buée, le bouton on/off trop dur, pas de 10 bits de D-Cinelike, le flare qui gigote, la chauffe dans certains modes, le pilotage du zoom à l’écran… En revanche, le prix est plutôt contenu…

Ce prix ?

C’est une bonne surprise : la caméra en version Standard (caméra + batterie + coque de montage + support magnétique + base adhésive) est à 359 € chez DJI et chez des revendeurs spécialisés comme StudioSPORT. La version Adventure, qui ajoute 2 batteries, un chargeur à 3 batteries en USB, 1 support magnétique et une perche extensible de 1,50 mètre est positionné à 459 €, toujours chez DJI et StudioSPORT.

Et face à GoPro ?

Est-ce que l’Osmo Action 3 va gagner du terrain sur son principal concurrent GoPro ? C’est peu probable, les images GoPro restent plus séduisantes, et sont moins bruitées en faible luminosité – en comparaison avec la GoPro Hero10 et les précédents modèles. Certains points de détail manquent à l’appel sur l’Osmo Action 3. Par exemple, la GoPro Hero10 propose le ralenti 8x en 2,7K, la possibilité de programmer l’enregistrement d’un timelapse, des photos en 23 mégapixels, ou encore une définition de 5K en 60 fps pour effectuer des recadrages. Sans oublier la possibilité de cumuler la stabilisation temps réel (Hypersmooth) avec une stabilisation en post-production (ReelSteady) – sur la Osmo Action 3, il n’y a que la stabilisation temps réel. Enfin, il n’y a pas de GPS dans la Osmo Action 3, ce qui signifie qu’il n’y pas de coordonnées géographiques dans l’EXIF des photos, et pas de données pour agrémenter les vidéos d’un tracé de parcours en overlay. Certes la Osmo Action 3 est moins coûteuse que les GoPro récentes. Mais ce prix plus léger s’explique par moins de fonctions, et cela risque de ne pas être suffisant pour imposer l’Osmo Action 3.  

D’autres photos

9 commentaires sur “DJI Osmo Action 3, le test

  1. Merci Fred, pour le test !
    Est que l’action 3 est compatible avec giroflow ? (donnée giro dans le flux vidéo)

  2. J’attend 15h pour l’autre partie 😉
    C’est super complet comme test … je ne peux pas tout lire ici…..

  3. Merci pour le test complet et des infos qu’on ne trouve pas ailleurs. La chauffe par exemple car dans les tests US elle ne s’est jamais arrêtée contrairement aux GoPro, merci la norme EU 🙁

  4. Bonjour,qu’en est t’il du son ,de la qualité des micros notamment le souffle du vent en VTT ou moto et de la possibilité de brancher un micro externe…

  5. @ Jeanma : Sorry, comme je le dis dans la review, je ne l’ai pas testé les fonctions micro : le coeur de mon usage, c’est à bord d’un racer. Je n’ai pas fait l’essai en VTT ni en moto (je n’ai ni l’un ni l’autre). Je n’ai pas de micro externe non plus. Il y a d’autres reviews qui traitent de ce sujet, notamment pour ceux qui désirent vlogger avec la caméra.

  6. @tomas « Pas de GPS donc pas de gyro » , pas forcément…
    Gyroscope et GPS, sont des capteurs indépendants.
    La 4K Walnut de Caddx a un gyroscope, mais pas de GPS.

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