La guerre des fusils anti-drones ukrainiens et russes (et les autres)

L’Ukraine a inondé les réseaux sociaux avec des présentations d’un fusil anti-drones conçu par la société ukrainienne Kvertus. La réponse russe n’a pas tardé, via l’agence Tass, qui a décrit le fusil anti-drones Stupor, conçu par la société russe LokMas (Локмас). La mise en avant du moment fait partie des batailles qui se livrent ur le terrain des médias et des réseaux sociaux. Ces armes sont-elles réellement utilisées sur le terrain ? Probablement, même si elles semblent encore peu répandues. A vrai dire, peu importe : c’est l’usage média qui prévaut, du moins pour le moment. D’ailleurs, ces deux armes anti-drones mises en avant à l’été 2022 ne sont pas récentes. En effet, LokMas avait présenté un prototype en 2017, et assuré avoir utilisé le Stuport pendant la coupe du monde de foot de 2018 en Russie. De son côté, Kvertus avait fait la promotion de ses fusils en 2021. 

Fusil anti-drones, version russe

Stupor, de LokMas (Russie).

Le récent communiqué de l’agence Tass décrit le Stupor de LokMas : « L’appareil est capable de brouiller les canaux de navigation et de transmission utilisés par les drone, ainsi que leurs caméras photo et vidéo dans la gamme de fréquences électro-optiques. Il peut être chargé à partir du réseau électrique, ainsi que sur une batterie de voiture […] L’arme émet des impulsions électromagnétiques séparées pour brouiller les canaux utilisés pour faire fonctionner un drone. En conséquence, le drone perd le contact avec son opérateur, tandis que son vol se termine par un crash. Stupor a une portée de deux kilomètres, couvrant un secteur de 20 degrés ». Peu d’informations sont disponibles pour les produits de LokMas. Chez un revendeur, il est indiqué qu’il est capable de brouiller 6 plages de fréquences dont le GNSS, le 2,4 et le 5,8 GHz. Il est proposé en version pour les opérateurs privés et en version industrielle et militaire.

Fusil anti-drones, version ukrainienne

Antidron KVSG-6, de Kvertus (Ukraine).

Le constructeur ukrainien Kvertus Technology propose une gamme de brouilleurs destinés à neutraliser des drones, les KVSG. Le modèle mis en avant par Kvertus est le KVSG-6, un modèle de 6 kilos, qui mesure 77 x 28 x 85 cm, avec une autonomie de 30 minutes et une portée qui va jusqu’à 3 km. Il est capable de brouiller les GPS L2 (1227 MHz), les radio en 433 MHz, celles en 868 et 915 MHz, les GPS L1 (1600 MHz), les radios en 2,4 GHz et 5,8 GHz. Les clients de Kvertus mentionnés sur le site du constructeur sont des entités gouvernementales et militaires ukrainiennes.

Et les autres ?

Le marché des brouilleurs de drones est en pleine expansion depuis plusieurs années, avec une coup d’accélérateur supplémentaire que l’on doit au conflit entre la Russie et l’Ukraine. Il existe un nombre assez impressionnant de marques et de modèles – mais ce sont évidemment ceux du conflit en Ukraine qui sont très exposés en ce moment. Citons par exemple…

Cette liste n’est pas exhaustive, loin s’en faut ! D’ailleurs, vous pouvez en acheter sur alibaba.com si votre compte en banque est bien rempli, ici et par exemple. Oui mais attention…

Le brouillage en France ?

Nerod RF, de MC2 Technologies (France).

En France, le brouillage des ondes radio est interdit depuis 2012 dans le civil. Même la détention de matériel est illégale ! Voici un court résumé de la réglementation publié par l’ANFR, avec une brochure à télécharger : « elle interdit purement et simplement les brouilleurs radioélectriques : importation, publicité, cession à titre gratuit ou onéreux, mise en circulation, installation, détention et utilisation (article L.33-1 du Code des Postes et communications électroniques). Une sanction pénale allant jusqu’à six mois de prison et 30 000 € d’amende est prévue (article L. 39-1 du Code des postes et communications électroniques). Les agents de l’ANFR, habilités et assermentés, peuvent rechercher et constater ces infractions et dresser procès-verbal. Ils peuvent aussi appliquer une taxe forfaitaire de 450 € pour frais d’intervention en vertu de l’article 45 II de la loi de finances pour 1987 modifiée ». Les forces armées en France ne sont pas soumises à cette réglementation.

13 commentaires sur “La guerre des fusils anti-drones ukrainiens et russes (et les autres)

  1. Est-ce réellement utile sur le terrain ?
    Probablement, contre un nombre d’engine du marché hacké en machine de guerre.
    Mais ça ne protège pas des drones kamikaze ( missiles), ni de ceux qui volent en automatiques et sans GPS ( flux optique, camera, réseau GSM), par exemple les drones Russe Orlan
    Donc l’usage reste très limité pour des machines a fort encombrements et faible batterie…

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