Hawkeye Firefly 4K Nakedcam V4, le test d’une caméra HD, analogique et compatible Gyroflow

Le constructeur Hawkeye destine sa caméra Firefly 4K Nakedcam V4 à ceux qui pilotent avec un retour vidéo analogique.

Ses promesses ?

Une caméra capable de fournir un flux vidéo pour un émetteur vidéo analogique en temps réel, d’enregistrer des images en 4K, et de stocker des données issues d’un capteur gyroscopique. Pour faire simple, elle permet d’assurer le retour vidéo à la place d’une caméra FPV, d’enregistrer les images en HD à la place d’une caméra HD, et de les stabiliser en post-production avec l’outil open source Gyroflow pour des vidéos tout en souplesse…

La vidéo

Tour du propriétaire

La Firefly 4K Nakedcam V4 est en fait une Firefly 4K Split Cam V4 de Hawkeye. Cette dernière se présente en deux parties reliées par une nappe : la caméra d’un côté, un composant électronique de l’autre. La Firefly 4K Nakedcam V4 regroupe le tout dans un boitier – et c’est un peu trompeur puisque le principe des caméras « Naked » est justement de les débarrasser de leur boitier pour réduire leur poids ! La caméra mesure 4,5 cm de largeur, 3,5 de profondeur (en comptant l’objectif) et 6,5 cm de hauteur. Si elle est si haute, c’est parce qu’elle est équipée à sa base d’un support compatible GoPro (trous de 5 mm de diamètre), et sur le dessus d’un support petit format (3 mm de diamètre)… 

L’avantage ?

La caméra peut être placée sur un support GoPro ou pour caméras petit format, il suffit de la retourner. L’inconvénient ? C’est cette hauteur de 6,5 cm, puisqu’elle ne serait que de 4,5 cm sans les supports. A noter que deux vis avec leurs écrous, de diamètres correspondants aux deux supports, sont fournies dans la boite. Sur le dessus de la caméra se trouvent 2 connecteurs. L’un avec 6 pins est destiné à l’alimentation, au signal vidéo, à la tension batterie, et au déclenchement à distance. L’autre est prévu pour brancher une télécommande pour les réglages de la caméra. Sur le côté gauche, on trouve un connecteur USB-C et une trappe pour une carte mémoire microSD avec un ergot de maintien pour qu’elle ne risque pas de s’échapper suite à un crash. Sur le côté droit figurent un bouton Ok et et bouton M. 

Les branchements ?

Dans la boite, Hawkeye fournit 2 câbles avec un connecteur 6 pins, dont les fils sont dénudés. C’est à vous d’effectuer les soudures. Le minimum syndical consiste à alimenter la caméra avec un GND et du 5V à 23V (soit 2S à 5S). Attention, le constructeur prévient que la caméra ne prend pas en charge le 6S ! La Video Out permet de diffuser les images filmées par la caméra à destination d’un émetteur vidéo analogique. Vous pouvez aussi récupérer la tension de la batterie pour l’afficher sur l’OSD de la caméra, et piloter le déclenchement des photos et des vidéos via le contrôleur de vol – mais c’est une option dispensable.

Le poids ?

La caméra seule pèse 27,4 grammes. Elle passe à 29,1 grammes avec le câble à souder, 30,7 grammes en ajoutant la vis et son écrou petit format, ou 33,1 grammes avec la vis et son écrou grand format. 

Effectuer les réglages ?

Il y a 2 manières de procéder : soit en utilisant le retour vidéo via l’émetteur analogique, soit en branchant la caméra sur un écran avec un connecteur RCA. Hawkeye fournit pour cela un câble USB-C vers Jack 3,5 mm, et câble Jack 3,5 mm vers RCA. Je n’avais pas d’écran avec prise RCA sous la main, je me suis contenté de la solution avec le retour vidéo. Hawkeye fournit une petite télécommande à brancher sur la caméra le temps d’effectuer les réglages.

Les réglages de la définition ?

Ils concernent la définition et le nombre d’images par seconde. Au mieux, la caméra permet de la 4K à 50 fps en 4:3, mais sans stocker les données gyroscope, donc sans possibilité de stabilisation en post-production. Ces données sont disponibles pour tous les autres réglages : 4K/30, 4K/25, 2.5K/50 4:3, 2.5K/30 4:3, 2.5K/50 16:9, 2.5K/30 16:9, 1080p/50 et 1080p/30. Sympa, mais dommage que le mode 60 fps ne soit pas pris en charge. Car si vous utilisez des images en 50 fps, vous ne pourrez les mixer convenablement qu’avec des images en 25 fps. En 30 fps, vous verrez apparaitre des sautes d’images. Le bouton M permet de passer de 2.5K/50 4:3 à 2.5K/30 16:9 à 1080p/50. 

Les autres réglages ?

La caméra permet de filmer en WDR pour pousser les couleurs, de choisir l’exposition (-1.0 à +1.0), la netteté, le contraste, si l’enregistrement doit démarrer seul à l’allumage de la caméra, si vous voulez les données du gyroscope. Elle propose aussi un étalonnage du gyroscope, qu’il est recommandé d’effectuer avant le premier vol. Les réglages permettent aussi de choisir date et heure pour un éventuel horodatage, des bips sonores pour les commandes, de passer l’interface en français, de choisir la fréquence (50 ou 60 Hz), le format d’écran, l’ISO, la balance des blancs, un algorithme pour réduire le bruit en faible luminosité, la retournement de l’image, le formatage de la carte mémoire…

Mes essais ?

J’ai placé la caméra sur plusieurs racers : un Titan DC2 de iFlight, un LR4 Explorer de Flywoo, un Protek R25 de iFlight, un LR3 de Eachine. Pour certains, j’ai utilisé la caméra pour le retour vidéo, pour d’autres elle a simplement servi d’enregistreur HD. La qualité des vidéos est très correcte pour une caméra plutôt d’entrée de gamme. Mais ce n’est pas la peine de comparer avec une GoPro, évidemment, elle n’est pas aussi efficace. La caméra donne le meilleur avec une luminosité assez forte. En basse luminosité, elle introduit un fort grain dans les images. Le passage de basse luminosité à forte luminosité est assez rapide, suffisamment en tous cas pour piloter.

Le retour vidéo analogique ?

L’image filmée par la caméra est de qualité correcte (pour une image analogique). La latence est très faible, suffisante pour piloter en FPV de manière engagée… mais uniquement avec un nombre d’images par seconde de 30 ou moins. Car à 50 fps, le retour vidéo de la caméra est moins fluide, donnant l’impression de flotter, et rendant difficiles les vols en présence d’obstacles. L’OSD en surimpression a le mérite d’exister, avec la durée du vol, la tension de la batterie (si le câble est soudé), un rappel de la définition et du nombre d’images, et un témoin de l’enregistrement en HD. Mais la police est un peu grosse ! fort heureusement cet OSD peut être désactivé. 

La stabilisation ?

Elle est effectuée en post-production avec l’aide de l’outil open source Gyroflow. La première constatation, c’est que les données gyroscope sont plutôt efficaces. Hawkeye assure qu’elles sont réalisées à « 1000 Hz / s ». Il s’agit de 1000 Hz tout court, soit 1000 mesures par seconde, et effectivement le fichier .csv des données gyro contient environ 184000 mesures pour un peu plus de 3 minutes de vol. Pour simplifier les réglages, le constructeur fournit un fichier de presets. Voilà qui facilite l’usage de Gyroflow, un outil logiciel qui peut devenir très complexe quand on plonge dans sa multitude d’options.

Stabiliser une vidéo ?

La méthode est simple. Lancez Gyroflow, faites un glisser-déposer de la vidéo dans la fenêtre du haut. Faites un glisser-déposer du fichier .csv des données gyro dans la fenêtre du bas gauche. Faites un glisser-déposer du fichier de preset Hawkeye 4K naked preset.gyroflow (à télécharger ici) dans la fenêtre principale. Le preset s’occupe de régler automatiquement le profil de la lentille et l’orientation IMU (YxZ, qui n’est pas la valeur par défaut). Cliquez sur AutoSync et attendez la fin du calcul. Vous pouvez visionner le résultat en temps réel si votre ordinateur est suffisamment costaud. Cliquez sur la flèche à droite de Export en bas de l’écran, puis Export Projet File (including processed gyro data) pour mémoriser ces calculs. Ensuite cliquez sur Export pour produit la vidéo stabilisée. Si le résultat ne vous satisfait pas, vous pouvez agir sur les sliders FOV, Smoothness… et tous les autres !

Le résultat ?

A la différence d’une GoPro, d’un Inta360 GO 2 ou d’une Action 2 de DJI, la Firefly 4K Nakedcam V4 « n’absorbe » pas les vibrations du drone de type Jello. C’est-à-dire qu’avec un drone qui gigote en l’air mais exempt de vibrations, les images produite par la caméra et stabilisées par Gyroflow sont très réussies. C’était le cas avec le Titan DC2 de iFlight et l’Explorer LR4 de Flywoo, lors de mes tests. Mais sur le LR3 de Eachine ou le Protek R25 de iFlight, la stabilisation conserve les parasites Jello, et ce n’est pas très agréable. Pour éviter cela, la solution simple (mais pas toujours efficace ni possible) consiste à utiliser un filtre ND. La vraie solution est d’éliminer le Jello, par exemple avec de bonnes hélices, en vérifiant l’état de la visserie, en modifiant les réglages de Betaflight ou en plaçant la caméra sur un support avec softmount. Autant dire que si votre racer n’est pas « sain », vous ne tirerez pas grand-chose de la Firefly 4K Nakedcam V4. A noter que les vidéos sont stockées en H.265. Si votre ordinateur est un peu lent, vous aurez des soucis pour lire correctement les vidéos. 

Peut-on utiliser les données gyro pour une autre caméra ?

J’ai fait l’essai avec les images d’un émetteur DJI FPV Air Unit enregistrées dans le masque de DJI et sur la carte mémoire à bord du drone. Je les ai utilisées avec Gyroflow et le fichier des données gyro pour tenter d’obtenir des images stabilisées. Le résultat est plutôt correct…

Faut-il l’acheter ?

La caméra Firefly 4K Nakedcam V4 de Hawkeye coûte 75 € sur AliExpress. C’est une somme, mais la facture est bien plus légère qu’avec une caméra FPV analogique et une caméra de type GoPro ou Insta360. Si votre racer est sain, sans vibrations de type Jello, elle donnera des résultats corrects. Ne vous attendez pas à des images de qualité GoPro, et ne comptez pas les utiliser professionnellement. Mais pour conserver une trace de jolis vols, elle donne satisfaction… Donc pour résumer : elle convient si vous volez en analogique ou si vous voulez obtenir des données gyroscopiques, si votre racer est exempt de vibrations qui produisent des parasites de type Jello, et si vous n’en attendez pas la qualité de caméra haut de gamme. Dans le cas contraire, passez votre chemin… Notez qua la page officielle de la caméra se trouve sur le site de Hawkeye.

D’autres photos

D’autres captures de l’interface

Un commentaire sur “Hawkeye Firefly 4K Nakedcam V4, le test d’une caméra HD, analogique et compatible Gyroflow

  1. Salut fred,
    Je viens de recevoir ce produit. J’avais lu ton article avant de me décider et j’ai vraiment apprécier (l’article :)). Je n’envisage pas le FPV ; je cherchais une solution économique et fiable pour une installation sur un quadri plutôt lent. Je verrai bien ce que cela donne, mais des tests en maison me mettent en confiance. Il manque juste le câble 6 boches. C’est ballot ! En contre partie, les liens pour les doc et la mise à jour firmware est généreuse.
    Merci à toi pour cet article qui a contribué à aider ce choix.

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