Wolf Drone Shop : une boutique française dédiée aux racers pour des usages professionnels

Les racers, vous le constatez sur Helicomicro, sont désormais des outils de prises de vues qui apportent une dimension dynamique aux shootings aériens en complément des images stabilisées plus classiques. Les freins à l’adoption des racers pour les professionnels des images aériennes ? Il y a le pilotage, bien sûr, puisqu’un racer offre peu d’assistance au pilotage et demande de la pratique. Il y a les réglages, qui peuvent être un peu longs et pénibles quand on ne s’y connaît pas.

Et puis…

Il y a aussi et surtout la conformité à la réglementation française, notamment aux deux scénarios nationaux S-1 et S-3. Les produits proposés dans la boutique Wolf Drone Shop répondent à l’obligation de conformité réglementaire et proposent des réglages déjà effectués ! Voilà qui méritait quelques explications de la part de Florian Wolf, qui a accepté de répondre à mes questions…

Helicomicro : Florian, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Florian Wolf : J’ai 31 ans, je suis auto-entrepreneur et télépilote drone pro depuis presqu’un an. Je viens de créer un shop de solutions drones dédié aux professionnels.

HM : Comment décrirais-tu la boutique Wolf Drone Shop
FW : Je l’ai créée dans le but d’apporter des solutions drones BNF, le plus intuitives possible. Elles sont destinées aux professionnels qui n’ont pas forcément le temps ou les connaissances et compétences pour créer eux-mêmes un drone capable de répondre aux critères de la réglementation aérienne française.

HM : Les premiers produits, ce sont des Racewhoop de 3 pouces…
FW : Exactement, ce sont des Racewhoop basés sur le design de Free Zillion, un pilote pro belge (on lui fait un coucou au passage). Ils ont été élaborés en collaboration avec Julien Renault, qui réalise les impressions 3D. Il a beaucoup travaillé sur les techniques d’impression en PCTPE et TPU70D, il a participé aux choix et tests des composants sur la partie propulsion, c’est-à-dire les moteurs, les hélices, les ESC. Je travaille aussi avec Pierre Olivier, qui s’occupe de la découpe du carbone. Tout ça, c’est en France que ça se passe, et ça a son importance pour moi.

HM : A quels types de prises de vues sont-ils destinés ?
FW : J’ai choisi le Racewhoop car j’ai vraiment été surpris de ses performances. Il est très stable à plat, avec un indice de protection par rapport aux hélices vraiment intéressant quand on le compare aux Pavo de BetaFPV ou aux Protek de iFlight. Il y a aussi le fait que ça marche aussi très fort pour faire du freestyle, suivre des karts sur un circuit ou des BMX sur un terrain. Pour finir, il a ce côté vraiment résistant qu’offrent les ducts, c’est polyvalent et ça pardonne tout.

HM : Il faut une caméra HD allégée type Naked, ou l’appareil est capable de porter correctement une caméra complète dans son boitier ?
FW : On a fait des tests, on lève 1,5 kilo, les moteurs pissent du sang, mais ça le fait ! Blague à part, le drone seul en version Vista pèse 380 grammes, on a choisi un setup en 6s, vraiment coupleux, avec des moteurs Amax 2305.5 2550KV qui peuvent emporter une batterie 6S 1400 mAh et une GoPro Hero 9 Full, sans problème. Petite indiscrétion : on va bientôt sortir des moteurs « special racewhoop » qu’on a fait réaliser sur mesure !

HM : Tu as des exemples d’autonomies selon des configurations ?
FW : Avec la même config en vol cinématique, on va être sur plus ou moins 6 minutes, contre 3 à 4 minutes en freestyle pur. Donc ce sera plus avec une SMO 4K ou une GoPro Naked.

HM : C’est vraiment du prêt à voler ? Pas de PID à bidouiller avant de décoller ?
FW : Alors pour le coup on est vraiment sur un appareil clés en main. A part les rates si ça ne convient pas au client, sachant que je peux inclure ses propres rates sur simple demande !

HM : Faut-il imprimer soi-même les supports de caméra ? Tu en proposes en option ?
FW : On propose de base le drone avec ses pièces TPU en rouge dont le carénage qui inclut le support GoPro universel. On a fait le choix d’inclure un deuxième carénage noir au cas où, que ce soit une histoire de préférence ou pour faire suite à une casse. On inclut aussi un set d’hélices, un duct et un moteur en spare pour que le client soit vraiment le plus serein possible, dès le départ, avec notre produit. In fine on vendra les ducts, les plaques de carbone et les pièces détachées en spare sur le site.

HM : Pour correspondre aux exigences des scénarios nationaux S-1 et S-3, il faut ajouter une limitation de hauteur.
FW : Pour satisfaire les exigences des scénarios S-1 et S-3, il ne faut pas juste une limitation de hauteur, il y a tout un ensemble de paramètres auxquels il faut correspondre, comme l’affichage de la vitesse, de la hauteur, un limiteur de hauteur, un failsafe, etc. En ce qui concerne le limiteur de hauteur, on est passés directement par le firmware du contrôleur de vol, sous Betaflight. Une version pour Emuflight est aussi en route ! J’ai préféré faire le choix de logiciels open source et familiers pour conserver l’entraide déjà existante plutôt qu’un logiciel dédié qui séquestre les clients, je trouve ça bien plus plaisant.

HM : Comment a été réalisé le firmware avec la limitation de hauteur ? Ce sont des versions existantes de Betaflight et Emuflight ?
FW : Pour les deux, ce sont des versions améliorées car le limiteur d’altitude n’existe pas de base, ni sur Emuflight ni sur Betaflight. La mise au point comporte des étapes d’adaptation, de test, de vérification qualité, etc. Le but était de proposer un drone dont on peut être 100 % confiant, tant sur les pièces que sur le firmware. Pour Betaflight, je me suis appuyé sur les travaux de Manuel Berthomier alias Loutwice. J’ai ensuite choisi le bon matériel de telle sorte qu’il soit stable et de qualité. Pour cela, j’ai testé beaucoup de contrôleurs de vol ! Des Matek, des iFlight, des HGLRC, des T-Motor, des Holybro, etc. Au final, j’ai retenu la gamme Holybro, le plus adaptée et la plus stable. Pour Emuflight, j’ai demandé un coup de main à un développeur qui m’a proposé de le sortir sur la dernière version. Mais il va encore y avoir un peu de boulot de ce côté pour aboutir à la nouvelle version.

HM : Tu fournis une aide pour remplir un Manex ?
FW : Non, je ne fournis pas d’aide au Manex. Pour cela, en général, je conseille de se tourner vers les centres de formation. Eux sont experts dans ce domaine donc les mieux placés pour aider à remplir un Map/Manex.

HM : Un petit indice sur les prochains produits que tu proposeras ?
FW : Ha ha, oui ça va aller très vite et très fort, je n’en dis pas plus ! En revanche ce que je peux dire, c’est que sur le long terme j’ai un réel souhait de créer un catalogue 100 % made in France. Sauf pour l’électronique malheureusement. Mais pour tout ce qui est frame, j’ai déjà contacté des créateurs et pilotes français qui sont vraiment intéressés par le projet.

HM : La French Touch du racer ?
FW : L’idée, c’est qu’on a vraiment des gens talentueux en France qui ont créé des frames vraiment top. Je veux mettre ça à l’honneur, je veux rapatrier tout ce qu’on peut chez nous et favoriser le circuit court. On a le savoir-faire pour les découpes et les impressions de qualité. Donc voilà, à l’avenir dans ma boutique, il n’y aura que des frames françaises, fabriquées et assemblées en France. J’y crois donc je prends ce chemin là. Et si on le prend tous, je suis certain que demain ce sont les chinois qui nous achèterons les frames. Ce serait beau ça, non ? Eh bien il faut se bouger… et je me bouge !

La boutique en ligne Wolf Drone Shop se trouve ici. Les Racewhoop 3’’ BNF Pro S-1/S-3 sont disponibles en versions analogique et numérique, à partir de 999 790 € (taxes comprises). A noter que vous pouvez profiter d‘une promotion de 100 € pendant quelques jours, à l’occasion de l’ouverture de la boutique !

4 commentaires sur “Wolf Drone Shop : une boutique française dédiée aux racers pour des usages professionnels

  1. Ça fait vraiment plaisir à voir, un shop qui met a profit le savoir faire français !! Je te souhaite une énorme réussite et beaucoup de courage !! On sera verra très certainement une fois mon brevet de telepilote pro en poche !!

  2. Même pas de questions sur ArduPilot alors que c’est largement utilisable en racer et avec tous les requis législatif et une mise en série par simple flashage des controleurs de vol ? T.T

    Après le rêve que les chinois se fournissent en France restera qu’un rêve malheureusement… Il ne faut pas oublier qu’en plus de l’électronique, les plaques carbones, et le plastique (+l’imprimante ?) viennent de chez eux…mais c’est bien de faire marcher la filière local pour la production.

  3. @khancyr : J’attends de voir une première vidéo en ardupilot qui montre du freestyle cinématique. En attendant, ce sera beta, ému ou Falco..

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