HGLRC Rekon 3, le test du nano racer 1S en Li-Ion

Les sensations en vol

Le pilotage du Rekon 3 est un peu surprenant. Il répond bien aux commandes et semble bien verrouillé en vol Acro. Mais l’image n’est pas très belle et, surtout, elle vibre beaucoup ! Ce ne sont pas des parasites de type Jello, mais des vibrations plus amples, accentuées lorsqu’il y a du vent. J’aimerais croire que ces vibrations pourraient être atténuées avec une revisite des PID – mais je n’ai pas le courage ni la patience pour m’y mettre, surtout en l’absence de Blackbox pour étudier les réactions de l’appareil. Avec certains modèles de 18650, j’ai pu me lancer dans de rapides tonneaux, loopings, Split-S. Mais une loop pose problème, tout comme une longue montée ou une reprise vigoureuse : le Rekon 3 se comporte mal sur les fortes et les longues sollicitations des gaz…

Les conséquences ?

Quand on pousse les gaz, on expérimente très vite le « sag » : c’est l’affaissement des performances, comme si la batterie était totalement et prématurément déchargée. En pratique, les gaz ne répondent pour ainsi dire plus, jusqu’à aller au crash. Le phénomène s’accompagne d’un effet collatéral : la perte de la vidéo ! La tension qui parvient à l’émetteur vidéo ne suffit plus à son fonctionnement. Quand on pousse le gaz trop longtemps, on expérimente des pertes d’images plus ou moins longues selon la durée de la sollicitation et selon le modèle de 18650. Le souci ? Quand on pilote en immersion, une perte de vidéo qui dépasse la seconde est généralement suivie d’un crash…

Tentative de régulation de la tension

J’ai soudé entre le contrôleur de vol et l’émetteur vidéo un step up capable, en théorie, de fournir du 5V même quand la tension en entrée est trop faible. Il a un peu réduit les pertes de l’image, mais pas suffisamment pour voler sereinement. Car même si on pilote sans pousser les gaz, en cruising, les pertes de vidéos finissent par survenir quand la tension de la 18650 baisse. La solution pour se débarrasser totalement du problème ? Passer à une Lipo (mais ce serait réduire l’autonomie) ou installer 2 18650 à bord (mais les moteurs ne sont pas taillés pour une telle épreuve). A noter que, malgré la présence d’un condensateur, la vidéo affiche es lignes disgracieuses dans le retour vidéo.

Portée radio et vidéo ?

La portée radio dépend évidemment du récepteur que vous utilisez, elle sera correcte avec du FrSky, mais plus satisfaisante avec du Crossfire ou R9. La portée vidéo en 5,8 GHz analogique 25 mW est d’un peu plus de 150 mètres. C’est juste, et c’est sans doute dû à l’antenne dipôle peu efficace. En poussant l’émetteur à 350 mW, on peut envisager d’aller plus loin et d’approcher le kilomètre. C’est la distance à laquelle j’ai pu aller jusqu’à que la liaison vidéo soit trop médiocre. Ne faites pas ça chez vous : c’est beaucoup, beaucoup plus que ce que permet la réglementation. Pour rappel, elle impose des vols en vue directe d’un observateur et une puissance de 25 mW max en 5,8 GHz. Le risque, avec un appareil de 112 grammes, est très limité.

Question de confiance ?

Partir loin avec le Rekon 3, c’est une prise de risque minimale. Mais c’est aussi la quasi-assurance de partir en randonnée pour aller le chercher. La fameuse « marche de la honte » quand on crashe loin ! Car si la radio et la vidéo tiennent plutôt bien sur la distance, l’alimentation est capricieuse. Parfois les batteries 18650 fournissent du courant de manière satisfaisante pendant toute la durée du vol. Mais parfois elles faiblissent bien avant, et sans prévenir. La solution, c’est de se poser, d’attendre quelques secondes, et de redécoller. Mais ça, ce n’est pas possible quand on est un peu loin ! Dommage, parce que l’autonomie est quand même sympa…

Justement, cette autonomie ?

De toutes les 18650 que j’ai testées, j’ai obtenu les vols les plus longs avec une LG INR HG2, soit 12 minutes et 30 secondes. J’ai piloté de manière rapide, mais sans solliciter les gaz trop fort. J’ai arrêté les vols au moment où je perdais la vidéo. Autre test : la tenue des 18650 en poussant les gaz. Là, c’est une MJXO IMR qui a donné les meilleurs résultats ! Cette batterie est celle qui nécessite le moins de gaz pour maintenir la hauteur, et qui se comporte le mieux quand on pousse les gaz. Peut-on parvenir à 15 minutes de vol ? Oui, j’ai réussi, mais en volant de manière très douce, en poussant un peu la charge de la Li-Ion et en laissant l’émetteur à 25 mW – ce qui ne permet pas d’aller bien loin, on tourne comme un lion en cage. A noter que certaines 18650 ne m’ont même pas permis de décoller plus de 30 seconds, c’est le cas d’une IeGrow et d’une LeiFire – elles ne figurent pas dans le classement.

Le classement de la meilleure autonomie :

  1. LG INR HG2 (12’30)
  2. MJXO IMR (12’10)
  3. LG HG2L (9’30)
  4. Vap Procell (8’42), Hom Work 2 (8’45), Sony VTC6A (8’37)

Le classement de la meilleure tenue en poussant les gaz

  1. MXJO IMR
  2. Sony VTC6A
  3. Vap Procell, Hom Work 2, LG HG2L, LG INR HG2

Précision : il ne s’agit pas d’un classement des meilleures 18650 du marché pour le Rekon 3, mais d’un classement de celles dont je disposais et que j’ai achetées (principalement en me fiant à leur valeur de décharge). Les résultats sont à voir dans la vidéo qui illustre cette chronique.

>>> LA SUITE DE CETTE CHRONIQUE SE TROUVE ICI <<<<

6 commentaires sur “HGLRC Rekon 3, le test du nano racer 1S en Li-Ion

  1. Merci pour le test Fred.

    Moi aussi j’en attendais beaucoup. Je trouvais l’idée pas mal pour s’initier aux racers. Quand on commence on a besoin de plus de temps de vol que de puissance. Mais vue les problèmes de coupures vidéo, difficile de se faire la main dessus.
    Sur ces coupures qui interviennent quand on met un peu trop de gaz, penses-tu qu’elle pourrait être réduite en limitant le max des gaz ?

  2. @ Onya : Oui, limiter les gaz permet de les réduire. Dans la partie vidéo où je teste l’autonomie, je vole en restant à gaz constants, et il y a peu de coupures, elles n’interviennent qu’en fin de vol…

  3. Merci @Fred pour ce test que j’attendais avec un peu d’appréhension après lecture de celui d’Oscar Liang (même si l’addendum de fin mai est beaucoup moins critique)…
    Mon exemplaire n’a hélas pas encore volé.
    J’ai des problèmes de transmission vidéo : batterie chargée à bloc, à 1m du récepteur et sans solliciter les gaz, j’ai sous certains angles des blackouts complets de transmission, je n’avais jamais expérimenté ça auparavant. Je me suis même demandé si je n’étais pas en PitMode, mais non.
    J’ai directement changé l’antenne vidéo pour la remplacer par une BetaFPV Air, c’est mieux mais j’ai toujours des trous noirs…
    J’attends un vrai essai en vol pour voir ce que ça donne.

    Je ferai des essais avec les Gemfan F3015 à 3 pales pliables, peut-être qu’elles solliciteront moins les moteurs (?) et éviteront l’affaissement de tension responsable des coupures vidéo ?
    Et je vais peut-être me commander un step-up.

    À suivre donc …

  4. Euh … et StudioSport qui décrit le Rekon3 comme « un petit quad taillé pour le freestyle et le long range […] nerveux [… et] résistant », faudrait leur dire, non ?

  5. @Fred, et bien si : j’étais en PitMode. Mais alors j’ignore comment cela fonctionne !
    Je pensais que le quad était en PitMode quand il était désarmé et qu’il passait à la puissance d’émission désirée une fois armé, ça paraît logique … mais non.
    J’ai donc désactivé la fonction dans Betaflight dans les réglages VTx (et c’est beaucoup mieux en réception vidéo !!)
    Quelqu’un sait se servir de cette fonction …?

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