Happymodel Mobula6 HD, le test

Premier décollage ?

Le Mobula6 HD décolle facilement, mais plus doucement que la plupart des Tinywhoop. Il a suffisamment de réserve pour des reprises de gaz, mais on perçoit les 7 grammes de surpoids par rapport au Mobula6. Cela ne pose pas de problème pour les vols doux et même rapides. Mais l’appareil est sujet au yaw washout lors de reprises des gaz un peu vigoureuses. C’est le cas pour redresser la barre après un plongeon par exemple. Pour éviter les embardées qui risquent de mener à la perte de contrôle, il faut anticiper et pousser les gaz de manière progressive. Le Mobula6 HD peut être lancé dans des figures de freestyle, mais elles seront forcément limitées. Il vous suivra dans des rolls, des flips, des Split S, mais vous aurez du mal à vous lancer dans une Powerloop. Cela dit, le but de cet appareil n’est pas d’exceller dans les manœuvres freestyle… Dommage que l’électronique et les moteurs ne permettent pas de passer en 2S (comme le Beta65X HD, beaucoup plus pêchu)

Le retour vidéo

L’angle est assez large, ce qui permet de voler dans des environnements encombrés. L’image est plutôt belle… pour un retour vidéo analogique. Evidemment la définition est médiocre, mais les couleurs sont correctes. Il y a de nombreux parasites à l’image pendant le vol, mais pas de quoi perturbe le pilotage, à moins de s’éloigner un peu trop. L’émetteur vidéo 5,8 GHz donne plutôt satisfaction, mais le Mobula6 HD est en difficulté au-delà de 100 mètres en vue directe, souvent moins quand il y a des obstacles. Difficile de gagner en portée du côté du récepteur : il est figé en 25 mW. Ca tombe bien, c’est le maximum autorisé en France. Mais c’est dommage si vous voulez volez avec plus de puissance là où c’est autorisé, ou si vous pratiquez le dangereux lifestyle d’un rebelle des ondes. Je n’ai pas expérimenté de perte de liaison radio, la vidéo a lâché avant. Notez que le RSSI radio est affiché dans l’OSD.

Les images enregistrées en HD ?

La caméra Split3 Lite de RunCam permet de filmer en 1920 x 1080 pixels à 60 images par secondes, avec un débit 28 Mbps environ, et avec le son (gniiiiiiiiiiiiii). Ces caractéristiques permettent en théorie de revenir avec de belles images. Les couleurs sont assez fidèles à la réalité, le contraste suffisant sans surenchère de la dynamique de type HDR, et le débit suffisant pour distinguer les brins d’herbe même quand on vole vite au ras du sol. Pas mal pour une si petite caméra. Dans des conditions de faible luminosité, les images sont très sombres.

Jello, ou pas Jello ?

Le nerf de la guerre, ce sont les vibrations, ou plutôt l’absence de vibrations. Au retour des vols en intérieur, les images sont réussies, dépourvues de Jello, ces vagues parasites qui perturbent les images. Les 60 images par seconde permettent des séquences fluides, même quand on se prend à voler vite. Les réglages de Betaflight sont en revanche un peu trop nerveux pour assurer des images agréables à regarder. Pour « calmer » un peu le Mobula6 HD, j’ai augmenté les RC Expo pour le Roll et le Pitch à 1, et le Yaw à 0,2. Cela permet des vols plus cinématiques. Même en l’absence de stabilisation, on peut obtenir des images agréables si on se force à pilote de manière très souple.

Et en extérieur ?

Le Mobula6HD vole bien en extérieur, même s’il est très sensible au vent. Ce qui est dommage, en revanche, et c’est sans doute dû à son poids plume : les images sont perturbées par un Jello assez prononcé, même quand le vent est faible. Il faut vraiment une absence totale de vent pour être débarrassé du Jello. Dommage, parce que les évolutions dans les arbres sont un plaisir intense : on se faufile entre les feuilles et ça passe… presque tout le temps. Les protections d’hélices jouent leur rôle et permettent de poursuivre le vol même en cas de touchette avec un obstacle. Attention, ce sont aussi des crochets de suspension qui peuvent coincer l’appareil au sommet d’un arbre.

Le Flip Over After Crash ?

La fonction est opérationnelle, efficace… mais pas toujours. Le Mobula6 HD peine parfois à fournir suffisamment de gaz pour se retourner. Sur une surface comme du parquet ou du béton, il glisse et ne se retourne pas toujours. Le problème est lié au ratio entre le poids de l’appareil et la motorisation, qui provoque aussi les yaw washout en remise de gaz. Mais il ne faut pas faire l’impasse sur l’activation du Flip Over After Crash : cette fonction permet de dégager l’appareil de situations qui peuvent sembler désespérées. Si vous êtes coincé en haut d’un arbre, elle constitue un espoir de réussir à vous dégager à coups de gaz. A noter que la structure en plastique est plutôt solide. Mais elle ne résistera pas à des assauts répétés. Si les bras qui maintiennent les moteurs viennent à lâcher, il faut coller pour rafistoler, ou carrément remplacer la structure toute entière (si elle est mal en point), faute de quoi de fortes vibrations apparaissent en vol. 

L’autonomie ?

Voilà sans doute l’un des principaux défauts du Mobula6 HD : son autonomie plafonne à 2 minutes et 50 secondes. Et encore, en volant de manière très souple et en poussant la batterie dans ses retranchements – ce qui lui garantit une durée de vie réduite. Avec des vols rapides, il faut compter sur 2 minutes 15 secondes d’autonomie, encore moins en cas de vols très agressifs. Utiliser une batterie de 300 mAh au lieu de 250 mAh n’améliore pas l’autonomie, et réduit un peu la maniabilité de l’appareil. C’est une autonomie un peu juste, qui explique pourquoi Happymodel fournit 4 batteries avec le Mobula6 HD. A noter que la tension affichée dans l’OSD descend vite, très vite, dès les premières secondes des vols.

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