DJI Mavic 2 Enterprise Dual, la preview

Visible et non visible ?

Que vous ayez choisi un retour vidéo IR (thermique), VI (images classiques dans le spectre visible) ou MSX (hybride), le Mavic 2 Enterprise Dual filme en IR et en VI simultanément lorsque vous déclenchez une prise de vue photo ou vidéo. Cela signifie que vous obtenez à la fois un fichier IR en basse définition (480p) et un fichier VI en haute définition (de 1080p à 4K selon les réglages). Intéressant ! A noter que si le nombre d’images par seconde en IR est de 8,7 selon DJI, il est en pratique variable, souvent proche de 9 images par seconde. Mais on constate des arrêts sur image qui sont un peu perturbants.

Visible et non visible, la réglementation

En France, la réglementation permet de prendre des photos et des vidéos dans le spectre visible. Il est théoriquement obligatoire de déclarer cette activité, selon l’article D133-10 du code de l’aviation civile (voir ici). L’imprimé Cerfa à remplir pour cela est le n°12546*01 (voir ici). En pratique, les particuliers ne déclarent rien, sachant le document demande des renseignements comme le numéro SIRET (d’une entreprise). Mais cet article D133-10 indique un autre requis : « Sont assujetties à la possession d’une autorisation les personnes utilisant tout appareil d’enregistrement d’images ou de données en dehors du spectre visible tel que thermographe, radar, etc. » Cette demande est à déposer en préfecture (du département du pilote). Elle aboutit à une autorisation valable 3 ans… ou un refus ! L’imprimé Cerfa de la demande se trouve ici. Notez qu’une page dédiée aux demandes prises de vues est proposée par le site officiel du Service Public (voir ici). Pour résumer, il faut une déclaration pour filmer dans le spectre du visible (qui en pratique n’est pas exigée), et une autorisation pour filmer dans le spectre invisible.

Outlaw…

Pour ma part, je n’ai pas déposé de demande d’autorisation en préfecture pour réaliser mes tests : j’ai su la veille que j’allais pouvoir tester la machine. C’était trop court pour espérer une réponse dans les temps. Les délais qui m’ont été rapportés par des professionnels opérant avec des images thermiques sont longs, très longs. Trop longs pour être compatibles avec les requis de l’immobilier, par exemple. Bref, de quoi pousser au crime des professionnels par manque de réactivité. J’ai donc officié de manière illégale… La solution ? Des délais administratifs beaucoup plus courts.

La qualité des images thermiques ?

La définition des photos et des vidéos est faible, mais suffisante pour la plupart des activités professionnelles. Notez tout de même que le faible nombre d’images par seconde (moins de 9) oblige à voler de manière lente lors d’une recherche d’objets « chauds », comme des personnes ou des départs de feu. La technologie reposant sur un capteur à microbolomètre non refroidi introduit aussi un flou, assez prononcé. Mais il est réduit en utilisant la vue MSX qui trace les contour des formes. Il est assez facile de superposer, en post-production, les images du spectre visible et celles filmée sur le spectre invisible.

Les accessoires

Comme pour le Mavic 2 Enterprise (tout court), DJI livre 3 accessoires à installer sur l’appareil. Un cache à l’avant de l’appareil, sur le dessus, protège le connecteur qui sert à brancher ces accessoires. Il s’agit d’une prise au format microUSB. On peut donc imaginer que des accessoiristes puissent proposer leurs propres outils, simples s’il suffit de les brancher (et sans doute d’obtenir une alimentation), ou plus intégrés au Mavic s’ils s’appuient sur un SDK (kit de développement, pour le moment indisponible). Le cache, sur l’exemplaire que j’ai testé, ne tenait pas. DJI en fournit un supplémentaire, d’ailleurs… Pour installer les accessoires, il suffit de les placer sur le connecteur, puis de sécuriser l’ensemble avec les 2 vis. Une fois serrées, tout tient solidement. A savoir : les accessoires peuvent être installés et retirés « à chaud », c’est-à-dire sans éteindre le Mavic…

La lampe volante ?

Le premier accessoire est le projecteur M2E (spotlight en anglais). Il s’agit d’une lampe double dont la luminosité est réglable. Dès que l’accessoire est installé, une icône correspondante apparaît dans l’interface de DJI Pilot Elle permet d’allumer et d’éteindre le projecteur. Pour modifier sa luminosité, il faut aller dans les réglages et choisir l’intensité avec un curseur. Le projecteur M2E est plutôt puissant, très efficace quand il fait sombre, avec une portée de 10 à 40 mètres selon la luminosité ambiante. Le défaut de cet accessoire ? Son inclinaison est à choisir manuellement avant le décollage. Dommage, il aurait été pertinent de lui offrir une petite motorisation capable de lui faire suivre l’inclinaison de la caméra…

Le haut-parleur volant ?

Le deuxième accessoire est le haut-parleur M2E (speaker en anglais). C’est un haut-parleur qui diffuse des enregistrements à 100 dB selon DJI. Il fonctionne selon 2 méthodes. Vous pouvez parler à votre smartphone : votre voix est enregistrée, diffusée vers l’appareil, et jouée avec un petit délai, de 1 à 3 secondes. Ou bien préparer des enregistrements à l’avance, et choisir de les diffuser en cliquant dessus. C’est simple et pratique à l’usage. Le son porte plutôt bien, je m’attendais à beaucoup moins efficace. Il faut tout de même être à une distance de 10 mètres ou moins d’une personne pour qu’elle entende correctement. A noter que le son poussé à 100 % produit un crachotement désagréable – il disparaît à 95 % et moins.

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12 commentaires sur “DJI Mavic 2 Enterprise Dual, la preview

  1. aucun professionnel du thermique ou des secours n’aura l utilité d une camera si peut performante , que c est il passé chez DJI ? ils se sont fait avoir par flir qui ecoule ses stock obsolète ?

  2. Mon entreprise interdit l’usage de produits DJI sur ses sites, qui poseraient des problèmes de confidentialité. Or très peu de prestataires peuvent se plier à cette contrainte. Ce n’est pas plus mal ceci dit. Les professionnels qui utilisent du matériel sur-mesure sont aussi les plus sérieux (en photogrammétrie du moins).

  3. @bob tu ne dois pas utiliser souvent des caméras de flir pour dire un truc comme ça. Retourne voir leur catalogue, regarde la taille des caméras de meilleure définition et compare avec un Mavic

  4. @ Geoffroy : Il serait intéressant de connaitre les grandes lignes de résultats d’audit de ta société pour mettre en évidence les problèmes de confidentialité avec des produits DJI par rapport à des produits de prestataires.

  5. darky
    heuuuu comment dire …. le catalogue de flir je le connait que trop bien , il est remplis de camera qui sont 3 a 4 fois au dessus de leurs valeurs réelles pour compensé avec les camera offertes à des assassins , mais surtout un microbolometre c’est maximum 10 ans et tu le change car il est périmé, combien de chose à 3000, 4000, 5000 balle périmé d’ici peut au catalogue flir ? et chez les revedeurs ?
    flir à violé DJI comme ils violent tout le monde …. c est le jeu
    il est préférable de bossé avec les microbolometre grenoblois, ceux que tu ne connais pas 😉

  6. Darky ….. PS , le jour où tu vois un vrais pro du thermique qui vend des images de 160 pix à ces clients tu fait des photos et tu reviens nous voir ?

  7. @ Bob tu me parles de vendre des images, moi mon but est de retrouver des personnes ou des animaux, et en temps réel. Je me contrefous d’avoir une Def de 480p réels ou plus, ça ne sert à rien ! Changer tous les 10 ans ? La blague quand on parle d’un appareil dont la durée de vie ne dépasse pas 2 ans sur le terrain, au grand maximum. Je vole qu’il fasse beau ou moche, avec de la pluie ou pas, chaud ou froid.

  8. LOL ! a bein bravo, tu va leur faire peur avant de les trouver tes animaux, il va faloir etre très proche si tu cherche des bete plus petite que des vaches , car à 30 metre tu ne vois meme pas un homme avec cette camera de 160 pixel monté avec une lentille de quelques millimètres , mais va z’y achete 🙂
    et si ta camera thermique ne dure pas plus que 2 ans , c’est qu il y a un proleme dans le soins que tu apporte au matos, mais ca c ‘est une autre histoire

  9. @bob les acquisitions sont régulières, je suis en intervention avec ce type de caméra tous les jours travailles, à plus de 30 mètres, principalement en montagne, de jour comme de nuit. On voit parfaitement un homme où des animaux, sauf s’ils se sont refroidis après le décès. Après il faut attendre quelques jours que la température remonte, quand le processus de décomposition débute. Tu peux avoir une super définition, ça n’améliore pas le process de recherche.
    Ce n’est pas la caméra thermique qui ne dure pas 2 ans, c’est le drone, ils volent comme je te l’ai dit par tous les temps, et sauf entraînement exclusivement sur des missions d’urgence.

  10. @ Phil 17

    Quel que soit l’appareil que vous utilisez, il est impératif de prendre des points de contrôle au sol dans les applications professionnelles pour avoir une échelle correcte (d’où l’intérêt de faire appel à des cabinets de géomètres).

    Vous pouvez aussi oublier Photoscan ou Pix4D mapper dès que vous travaillez dans une zone encombrée. Mais ça c’est une autre histoire.

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