Xiaomi MiTu, le test

Les limites des capteurs ?

A noter que l’interface indique « VPU » quand l’électronique est en mesure d’interpréter les données des capteurs, ou « ATTI » sinon. Cela arrive quand les conditions de luminosité sont trop faibles, lorsque la surface au sol est trop uniforme (l’eau par exemple), ou quand on prend trop de hauteur. Dans ce cas, il faut être prudent, le maintien de la position n’est plus assuré. La stabilisation reste efficace, c’est simplement le maintien de la hauteur et de la position qui risque d’être affecté. Attention si vous volez haut, le mode ATTI risque de se déclencher. En l’absence de maintien de la position, le vent fera dériver l’appareil et vous devrez contrer en pilotant.

Les commandes

Le MiTu se pilote avec les joysticks virtuels. La sensation est plutôt agréable et les réactions franches avec peu de latence. L’application permet de choisir entre le mode 2 (gaz à gauche) ou le mode 1 (gaz à droite). Même quand on n’apprécie pas de piloter avec un smartphone, c’est mon cas, le MiTu se laisse maitriser assez facilement. Un autre mode permet piloter avec l’inclinaison du smartphone. Il faut calibrer la mise à plat à chaque fois. C’est un peu contraignant, mais ce mode est parfait pour qui n’a pas envie de se former au pilotage.

Les commandes avancées

On note aussi un mode « headless » qui simplifie les commandes en les rendant indépendantes de la direction dans laquelle va l’appareil. Mais elle se dérègle vite, et donne de mauvaises habitudes. Il y a aussi des fonctions de pirouettes automatisées. Amusantes les premières fois, on s’en lasse rapidement puisqu’elles ne présentent aucun challenge. L’icône des réglages permet d’accéder à des paramètres intéressants. La hauteur de vol est limitée à 2,50 mètres par défaut, mais on peut la pousser à 25 mètres. La sensibilité des joysticks est réglable sur 3 positions. L’autonomie ? Elle est de 8 minutes environ. Notez que les options sont souvent grisées entre deux sélections dans les réglages. Il faut attendre quelques secondes pour y avoir accès de nouveau.

Et les images ?

La caméra filme en temps réel, avec un retour d’image sur le smartphone. C’est sympa, mais il faut voler extrêmement lentement si on veut piloter en FPV, c’est-à-dire en ne se fiant qu’au retour vidéo. En effet, la latence varie entre 190 et 230 millisecondes avec la caméra en mode VGA, et entre 200 et 350 millisecondes pour le mode 720p. C’est beaucoup ! Xiaomi n’a d’ailleurs pas prévu de mode FPV qui scinde l’écran pour un usage avec un masque d’immersion. La portée du signal vidéo est assez faible, vous n’irez pas au delà de 50 mètres, dans des conditions optimales.

Récupérer les enregistrements

Le MiTu permet de prendre des photos et d’enregistrer des vidéos. Il les stocke dans une mémoire à bord d’une capacité de 4 Go. C’est une mémoire Kingston non amovible. Les réglages sont un peu bizarres. Si vous filmez en 640 x 480 pixels (VGA), les photos que vous prenez (il faut arrêter l’enregistrement vidéo au préalable) sont stockées en 1600 x 1200 pixels. Si vous filmez en 1280 x 720 pixels, les photos sont en 1280 x 720 pixels. Une fois le vol terminé, les images se trouvent toujours à bord. Il faut aller dans la galerie depuis les réglages, sélectionner les vidéos et les télécharger vers le smartphone. Il faut encore les transférer depuis le smartphone pour les visionner sur un ordinateur de bureau. La méthde est un peu longue. Dommage que le branchement via le connecteur microSD ne permette pas d’accéder à la mémoire interne de l’appareil.

Les photos ?

Le résultat en 1600 x 1200 semble correct au premier regard, avec des couleurs respectées… mais pas toujours. L’image manque de piqué, avec un léger flou probablement du à la compression, très visible quand on zoome ou qu’on l’affiche en grand format. En 1600 x 1200, la première photo est shootée avec la bonne définition, mais les suivantes sont en 640 x 480 pixels ! Bizarre. Les photos prises en faible luminosité souffrent d’un très fort grain. On est loin, très loin des clichés pris par le Tello de Ryze. Les photos shootées en 1280 x 720 ne sont pas mieux, évidemment.

Les vidéos ?

Commençons par le point positif : puisque le stockage des images s’effectue à bord du MiTu, les vidéos sont exemptes des saccades dues aux pertes de liaison radio, comme c’est le cas sur le Tello de Ryze. En théorie, du moins, car ce n’est pas tout-à-fait vrai : il arrive que les vidéos souffrent d’images gelées pendant un court instant, suffisamment pour perturber le visionnage. Passons au principal point négatif : la vidéo n’est pas stabilisée !

Les vidéos, suite

En intérieur, les images bougent un peu ou beaucoup, selon que votre pilotage est doux ou brusque. En extérieur, même quand il y a peu de vent, les vidéos gigotent beaucoup ! Le débit est de 16 Mbps environ : c’est peu et cela explique sans doute le flou que l’on voit dans les images, probablement en raison d’une forte compression.  On est loin, très loin de la qualité des vidéos du Tello de Ryze, lesquelles sont stabilisées et nettes. Le nombre d’images par seconde est variable, entre… 9 et 45, avec une moyenne à 29. Des valeurs bizarres, mais la fluidité est correcte.

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