DJI Goggles RE (Race Edition), première prise en main

Le constructeur chinois leader du marché dans le domaine des caméras volantes se place, tout doucement, sur le marché de niche mais en progression du FPV racing. Des ESC, des moteurs, des salles de compétition en Asie. Une étape supplémentaire a été franchie avec le masque Goggles RE. DroneVolt m’a proposé de prendre cet accessoire en main. Comme d’habitude, dites-moi si vous pensez que la pratique a influencé mon jugement. Ce masque est très semblable au premier modèle, blanc, destiné au retour vidéo avec une caméra volante de type Phantom, Mavic Pro, Inspire ou Spark. Mais ce Race Edition comporte aussi un module de réception vidéo 5,8 GHz, dite « analogique », trahi par une antenne sur le dessus.

A quoi ça sert ?

A le rendre compatible avec les racers, qui dans leur immense majorité, utilisent un retour vidéo en 5,8 GHz ! Il s’agit évidemment d’une tentative de séduction des pilotes de FPV racing. Qui, il faut le dire, sont rarement fans de la marque. Est-ce uniquement pour ravir des parts de marché à FatShark, Skyzone, Aomway, Eachine et les autres ? Non, bien sûr, la stratégie de DJI ne fait aucun doute : le constructeur a l’intention d’imposer le retour vidéo numérique avec son système OcuSync. C’est celui que l’on trouve dans le Mavic Pro. Il est désormais disponible sous la forme d’une caméra et d’un émetteur à installer dans un FPV racer. A la différence de ce qui est possible avec un Mavic Pro, il sera possible de réduire la définition de l’image pour privilégier une faible latence. L’idée est donc d’aller piétiner les plates-bandes d’Amimon et sa solution Connex Prosight.

Tour du propriétaire

L’appareil est imposant et il pèse 1027,1 grammes. Plus de 1 kilo sur le crâne en vol, c’est lourd ? Oui, un peu. Mais l’équilibrage est réalisé de manière efficace, ce qui permet de le porter sans gêne. DJI a aussi habillé le tour de tête d’une mousse (rouge) très agréable. La taille du tour de tête est réglable avec une molette qui se trouve à l’arrière. Le masque est en fait constitué de 2 parties, le tour de tête et le masque lui-même, les deux étant reliés par un gros connecteur, et séparables pour le transport. La recharge de la batterie intégrée repose sur un connecteur microUSB situé sur le tour de tête. A l’intérieur du masque se trouvent 2 écrans de 5 pouces, d’une définition de 1920 x 1080 pixels chacun, placés derrière une lentille.

Suite du tour

Le visage est isolé de la lumière par une membrane en caoutchouc très fine. Notez qu’elle est ajourée sur les côtés pour permettre aux porteurs de lunettes correctrices de les porter en même temps que le masque ! Le défaut de cette membrane, c’est qu’elle laisse passer un peu de lumière : elle n’isole pas totalement. Dommage pour la sensation d’isolement de l’immersion – mais les pilotes qui souffrent de claustrophobie dans un masque ou des lunettes apprécieront. Sur le côté gauche du casque se trouvent une trappe pour une carte mémoire microSD, une prise casque jack 3,5 mm et un connecteur HDMI, le tout protégé par une languette en caoutchouc. Sous l’appareil se trouvent une molette qui règle la distance de l’œil à l’écran, un bouton noté Fn et un bouton de retour en arrière. Sur la droite du masque, on trouve le bouton d’allumage et 4 diodes. Pour allumer le masque, la procédure est la même que sur les multirotors de DJI, il faut une pression courte suivie d’une pression longue. Et c’est tout ? Oui.

Mais alors…

Comment se pilote l’interface pour les réglages ? En fait, tout le panneau de droite est tactile ! Il reconnaît des glissements de doigts, un ou deux simultanément. La méthode est déroutante au début, mais on s’y fait vite et l’interface se parcourt rapidement sans jamais devoir retirer le masque. Deux haut-parleurs diffusent le son de l’interface, mais aussi des sources vidéo. Enfin, un connecteur à l’avant du masque permet de brancher une antenne. DJI fournit deux exemplaires d’une Pagoda en RP-SMA (une pour le masque, une pour le racer).

Premier essai : le Spark, en numérique

J’ai connecté le masque DJI Goggles à la radiocommande d’un Spark, via le câble USB. En effet, la connexion sans fil est réservée aux appareils équipés d’OcuSync (Mavic Pro et module avec caméra). La fonction s’appelle Liveview : elle permet de profiter de l’image filmée à bord du Spark en 1280 x 720 pixels à 30 images par seconde. La qualité est assez impressionnante, et l’écran semble gigantesque : on est comme assis au premier rang au cinéma. Le masque offre le support des fonctions TapFly, ActiveTrack et Tripod. Il permet aussi le headtracking, c’est-à-dire de contrôler l’appareil ou la caméra avec les mouvements de la tête. Ca fonctionne, mais seuls les mouvements haut-bas (pitch) sont pris en charge pour piloter la caméra. Edit : les mouvements de rotation sont aussi pris en charge, ils font tourner le Spark sur lui-même (en l’absence de l’axe du yaw sur la nacelle).

Deuxième essai : un racer, en analogique

Le menu du masque permet de choisir entre « Racing Drone (Analog) » et « Racing Drone (Digital) ». Le premier permet de recevoir la vidéo diffusée par les émetteurs 5,8 GHz classiques. Son principal avantage ? La latence est très réduite. Son inconvénient ? L’image est de qualité médiocre, à peine meilleure que du VGA. Les réglages permettent de lancer un scan automatique des fréquences : la recherche est plutôt rapide. Il est possible, aussi, de choisir une fréquence « à la main ». Il n’y a pas de notion de plages de fréquences, ni de numéros : on indique la fréquence avec ses 4 chiffres, exprimée en MHz et, à la différence de modules de réception concurrents, au MHz près ! L’interface permet aussi de choisir la taille de l’image, parmi 11 réglages.

A quoi ça sert ?

Si l’image vous semble trop grande – rappelons que l’on se trouve comme au premier rang au cinéma -, vous pouvez la réduire. Il est également possible de régler la luminosité, le contraste et la saturation. Il faut bien noter qu’en analogique, l’image reste de qualité médiocre, elle est simplement affichée en grand format dans le masque. Dernier détail : le masque est équipé d’un DVR qui enregistre les images en analogique. Le fichier est d’une définition de 720 x 448 ou 544 pixels à 50 ou 60 images par seconde. A noter que le nombre d’images-clés est faible : cela se traduit par des erreurs de décodage avec certains logiciels. Pour « monter » une vidéo, il est recommandé de la passer au préalable dans une moulinette qui ajoute des images-clés, sous peine de bugs d’encodage si vous coupez les séquences (car ce sera sans doute loin d’une image-clé). La portée est plutôt correcte malgré un récepteur « monoversity », un peu inférieure à celle du masque EV800D de Eachine ou des lunettes Skyzone V1. La latence ? Elle est de 40 millisecondes environ.

>>>> La suite de cette prise en main se trouve ici <<<<

27 commentaires sur “DJI Goggles RE (Race Edition), première prise en main

  1. Merci pour ce premier retour 😉
    Pourras-tu quand tu auras le module de transmission tester avec les goggles 1 ?
    Je ne me fais pas d’illusion même si ça serait la moindre des choses…
    Mais connaissant la politique commerciale DJI ;(

  2. J’attendais avec impatience le module Occusync pour pouvoir le monter sur d’autres machines mais depuis que DJI a dévoilé Aeroscope c’est terminé: plus question d’acheter l’occusync de DJI (et même du DJI tout court).
    Tout d’abord un Aeroscope pour les grands aéroports (OK) et les centrales nucléaires (pure démagogie de politiques mais bon si ça rassure le peuple, OK) puis ensuite dans chaque mairie, chaque bureau de police municipale, chaque poste de secours sur les plages, chaque spectacle, etc…
    Je n’arrive même pas à concevoir que des gens soit heureux d’ ainsi fliqués.
    Sur le forum des DJI boys (devinez duquel je parle…) il y en avait même qui se félicitaient d’avoir choisi DJI avec l’annonce d’Aeroscope ! On crois rêver !
    Tant pis on restera en 1.2GHz et vive la neige !

  3. Si on vit dans un endroit à l’écart de toutes ces zones, aucun problème en ce qui me concerne.
    Evidemment si un concurrent du même niveau que DJI sort un drone exempt de tout flicage,
    je serai le premier à l’acheter.
    En attendant, faute de faucons on mange des merles.

  4. @ Bernard : Bon, AeroScope n’a pas de lien direct avec ce sujet, mais je rebondis tout de même, parce que tout ça me passionne.

    Je fais partie de ceux qui trouvent que AeroScope est très intéressant pour décourager les vols illégaux, par ignorance ou par malveillance. Si c’est utilisé pour empêcher des vols au-dessus de commissariats de police (comme on a eu en France, filmés), de postes de secours sur les plages, au-dessus de spectacles, je fais toujours partie de ceux qui trouvent qu’AeroScope est pertinent. Ces types de vols sont pour moi dangereux. Evidemment, chacun met son curseur « dangerosité » où il l’entend. En France, la réglementation l’a de toute manière fait pour nous. En Suisse, c’est différent, mais les zones interdites existent aussi, et elles ne sont pas forcément respectées (j’ai pu le constater il y quelque semaines à proximité de Lausanne).

    Après, il y a les usages plus gênants, comme la détection au-dessus de propriété privées, la détection tout court pour connaitre les habitudes de vols de chacun. La méthode de fonctionnement, le prix et la méthode de distribution d’AeroScope ne vont pas dans le sens de tels usages. Evidemment, c’est maintenant, rien ne permet de dire comment le produit et surtout son canal de distribution évolueront.

    Mais je suppose que des concurrents vont voir le jour, il y a déjà plusieurs projets en cours d’élaboration, qui fonctionneront de la même manière, c’est-à-dire détecter des fréquences utilisées et étudier les trames en temps réel pour savoir ce qui est en vol. Ca nécessite du reverse engineering s’il y a besoin d’aller loin dans le datamining des données captées pour en extraire des informations pertinentes, le scan de beaucoup de plages radio, mais rien d’impossible. Ce sera probablement simplement une histoire de coût et de logistique de déploiement. En gros, il faut s’attendre à plusieurs concurrents d’AeroScope, qui fonctionneront avec la quasi totalité des machines du marché, sur la quasi-totalité des fréquences.

    Avec AeroScope, en l’état, tu peux continuer à voler comme un fou au-dessus de Verbier, en long-range si tu veux (c’est ma traduction du 1.2 et vive la neige 🙂 ). Mais si tu veux faire ça au-dessus de Zermatt ou de Gland, tu seras détectable… Avec les autres solutions qu’on nous prépare, tous tes vols seront potentiellement détectables.

  5. Y’a pas un peu de triche ? Sur les photos, on voit bien la grosse antenne supplémentaire derrière le monsieur avec le casque, à sa droite… ;-)))
    -> Je suis déjà dehors…

  6. @ Fred
    Être détecté c’est une chose, mais la différence c’est qu’avec l’Occusync ce n’est pas anonyme, on connaît le proprio et on l’identifie dès qu’il met en route ! Toutes les dérives sont possibles et dans ce domaine ce qui est possible finit toujours par se réaliser… (y compris un jour peut-être proche une détection mondiale via satellite).
    Et puis ensuite détecter de nuit un engin en EPP du style aile volante X8 qui n’émet rien, sans Tx video, mais juste en mode de vol auto je demande à voir ! C’est pas demain la veille… je n’ai évidemment pas du tout l’envie de réaliser le moindre vol illégal mais c’est juste un exemple pour dire qu’une personne mal intentionnée se fichera toujours de la réglementation ou de ces mesures démagos.

  7. @ Bernard : Oui, il y a identification du propriétaire à l’allumage, mais uniquement dans une zone où il ne doit pas y avoir allumage. Donc en l’état, ça me semble très bien. Je suis évidemment conscient que les dérives sont possibles… mais je doute que ce soit du fait de DJI. Je suppose d’ailleurs qu’ils n’ont aucune envie que leurs machines sont détectables partout tout le temps, ce serait un frein à l’achat et très difficile à gérer en communication. Mon avis est que les inévitables dérives viendront de solutions beaucoup plus sournoises, pour le compte d’états ou de sociétés spécialisées, et plus universelles (pas que de la détection DJI). Et là, tout est envisageable.
    Sans oublier qu’à contrainte (AeroScope), il y a toujours des parades possibles, comme une fausse déclaration d’identification, des outils de modification des machines, etc. Mais si on en arrive à ce genre de procédure, c’est qu’on désire voler illégalement en toute connaissance de cause.

    Pour la détection, c’est comme dans tous les domaines de la sécurité, il n’y a jamais de 100 %. Un outil de détection sur ondes radio ne chopera pas un machine sans radio, sans émission vidéo, uniquement au GPS et avec caméra en mode local. Mais ça ne représente pas grand chose dans le paysage des trucs volants, le principal pour le moment est de faire comprendre qu’on ne vole pas à proximité d’un aérodrome, d’une zone interdite, etc., et ça s’adresse au tout-venant, s’entend celui qui s’est acheté un Mavic Pro parce que tous ses amis en ont un et que c’est formidable. Pour une détection proche des 100 %, il faut d’autres technologies, donc beaucoup de moyens.

  8. Hello,

    Quelques questions au passage :
    – Qu’est-ce que ça vaut pour un racer alors ? La latence est-elle acceptable pour de la HD ou simili HD ?
    – Quel est le FOV des lunettes ? C’est si important que ça pour vous soyez obligés de réduire la taille de l’image dans les lunettes ?

  9. Bonjour Fred,
    Concernant le mode « Racing Drone (Analog) », peut-on enregistrer des fréquence pour se faire le préréglage de la RaceBand ?
    Et pour ton test avec le Spark, a-t’il fallut un smartphone avec le logiciel « DJI Go 4 » ou le masque à lui seul suffit ?

  10. on s’en fout de l’analogiqu eon veux le test avec l’ocusync air module!!
    pas la video de papa des anné 80
    reveille!!

  11. Bonjour à tous.

    Pour avoir pris la V1 (549€ tout de même), j’en suis très déçu ! L’écran est trop grand. Pas de possibilité de réduire comme sur la V2. Mais le pire, c’est tout flou. Je doit porter des lunettes pour lire et même avec elles dans le masque, ça reste flou. Comme il n’y a pas de réglage de Dioptrie, c’est cuit ! 549€ dans le baba. J’ai des Cinemizer qui m’apportent un réel plaisir à utiliser. Même si l’immersion n’est pas au niveau des Goggle DJI, au moins, l’image est nette et ce, sans mes lunettes !

  12. Bof…

    ça me paraît :

    – un peu cher
    – peu différenciant et peu singulier par rapport à ce qu’on peu trouver et porter en pratique FPV racing
    – bien lourd ce « masque »
    – les masques au « 1er rang » d’une salle de cinéma, avec une vision trop rapprochée (certes, nette pour certains détails gros plan) avec peu de « prises de recul » sur les angles, c’est pas top pour anticiper sur des runs. Une des raisons pour lesquellese il y a très peu de pilote FPV Racing de bons et hauts niveaux qui portent des masques… mais des lunettes.

    En plus, ce qui me fait marrer, c’est que sur la vidéo, le masque Eachine (à 77 boules avec du Diversity – soit 7,8 fois moins cher que les Google DJI) semble en analogique proposer…une meilleure prestation (couleur, glitch…).

    Merci Fred pour ce test.

  13. @ Totof63 : Aie. La taille de l’écran est dispo en analogique, en play de fichiers stockées sur la carte mémoire, mais pas en Liveview (en tous cas pas avec le Spark en USB).
    Je suppose que tu l’as acheté en boutique, sinon tu aurais fait jouer le délai de rétractation…

    Les masques et lunettes sont vraiment à essayer avant d’acheter. Moi ce sont les Cinemizer que je ne peux pas utiliser, l’écran est trop petit, beaucoup trop pour que je puisse m’en servir, je ne vois presque rien. Même chose avec les lunettes EV100 de Eachine…

  14. Bonjour, je me permet une petites question… est ce que tu rescend une différence de réaction par rapport au v1 que l’ont disait de 100 ms contre 50 ms sur le v2 ….? je n’arrive pas à trouvé l’info d’un utilisateur….

    d’avance merci et merci pour ton site qui ammene tjrs des infos de qualitées !

  15. @ ROGER GAEL : Je n’ai toujours pas de G1 pour essayer. Mais dans la mesure où la connexion au module Air s’effectue via un menu spécifique, je doute que ce soit possible. A moins d’une mise à jour, bien sûr.

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