PhilOfDrones : le prix Horizon du festival Cinédrones 2017
La vidéo « In the dust, Burning man 2016 – 2017 » a fait sensation au festival Cinédrones qui s’est tenu à Bordeaux, en remportant le grand prix dans la catégorie Horizon. L’occasion de poser quelques questions à Philippe, son auteur !
Helicomicro : Tu es un professionnel du drone ?
Philippe Meicler : Non, pas du tout, je suis médecin dans la vraie vie. Mais cela fait longtemps que je pratique la vidéo avec un caméscope quand je voyage. En 2013, à la sortie du Phantom 1 de DJI, j’ai imaginé pour un voyage en Islande que les images aériennes pourraient compléter la vidéo au sol. J’ai sans doute été parmi les premiers à voler en drone, pour le plaisir, en Islande.
HM : On était loin des Phantom 4 Pro à l’époque…
PM : Mon drone était sans nacelle stabilisatrice et sans retour vidéo. La caméra était la GoPro avec son image « fisheye ». Pour l’anecdote, tu m’avais même répondu sur le forum de Kosem au sujet de la connexion de la GoPro ! Souvenir souvenir…
HM : Tu étais satisfait des images ?
PM : Pouvoir réaliser cette vidéo m’avait impressionné, mais à la regarder aujourd’hui (voir ici) , elle est vraiment « nulle ». Pourtant cela été le début de ma progression, accompagnée par les différents modèles de Phantom. J’ai progressé aussi dans ma façon de monter mes films. Il suffit de voir la différence avec ma vidéo Islande 2017 (voir ici), réalisée avec le Phantom 4 Pro. Je suis aussi passé à l’Osmo pour les vidéos au sol.
HM : Avec quoi mets-tu en forme tes vidéos ?
PM : Je les monte avec Final Cut Pro X, sur Mac, évidemment !
HM : Tu ne partiques pas la photo ?
PM : J’ai la chance, avec ma femme, de pouvoir voyager et d’aimer cela. On se partage les tâches, je m’occupe des vidéos et ma femme préfère les photos.
HM : Et tu publies des images à chaque retour de voyage ?
PM : Le partage est un élément important qui s’est développé avec les réseaux sociaux. C’est la raison pour laquelle je suis sur Facebook (facebook.com/philippe.meicler). Mais je publie aussi sur mon blog (philofdrones.com). Il permet de regrouper mes vidéos et d’expliquer le contexte des voyages. Ma femme le fait encore mieux sur le sien ! (ghislaine-photos.com)
HM : Tu as pu filmer partout où tu es allé ?
PM : J’ai eu la chance d’aller au Botswana avant que les drones soient interdits à cause des braconniers. La Namibie est aujourd’hui hui menacée à cause d’une utilisation pour la même raison.
HM : Les contrôles en aéroports se sont-ils durcis ?
PM : J’ai vu évoluer le passage dans les aéroports. Mais à ce jour je n’ai jamais eu de soucis. En 2013, ils ne connaissaient pas. Maintenant je n’ouvre même pas mon sac et il passe… La dernière fois, pour Burning Man 2017 aux Etats-Unis, j’avais 17 batteries dans mon sac, entre celles du drone, de l’Osmo, du caméscope, de l’écran Crystalsky, aucun problème !
HM : Tu as été primé au festival Cinédrones à Bordeaux…
PM : Oui, ma vidéo « In the dust » a été sélectionnée dans la catégorie Horizon. Sur plusieurs centaines de vidéos, je me suis retrouvé parmi les 4 finalistes, puis primé à ma grande stupéfaction ! Dans le jury de professionnels, il y avait des césarisés…
HM : Tu peux nous parler de Burning Man 2017 ?
PM : Burning Man, c’est un festival artistique et déjanté dans le désert du Nevada. Il est peu connu en France. C’est un événement difficile à définir, on dit d’ailleurs qu’on « fait son Burning Man ». On le fait effectivement chacun à sa façon. Certains habitués depuis plusieurs années y vont comme dans un camping un peu original. Ce sont souvent des américains qui habitent la Californie, avec leur côté fun, l’environnement artistique, musical et très « friendly ». Certains dansent et dansent encore jusqu’au bout de la nuit et se couchent quand d’autres se lèvent. Certains y pratiquent des « trucs », des expériences. Mais tous se rencontrent, discutent, partagent, s’offrent ou pas un petit truc comme des badges, des bonbons, se font des « hugs ». Une vraie ouverture d’esprit. Pas de jugement sur le physique, ni sur le comportement s’il est dans le respect de l’autre.
HM : Tu y es allé avec ton drone. Il a été bien accepté ?
PM : Le drone est toujours source de beaucoup d’échanges, de discussions, de cartes de visite du blog distribuées pour qu’ils puissent voir le résultat à l’écran.
HM : Comment va-t-on au Burning Man ?
PM : La première étape, c’est de vouloir y aller ! Bah oui , c’est tout de même un voyage très différents des destinations habituelles. Ensuite il faut obtenir des billets. Il y en a eu 30.000 vendus en 30 minutes en mars 2017. Il vaut mieux être sur une connexion Internet rapide. Nous, on a réussi à les avoir en 5 minutes. De la chance, yes, on va au Burning Man !
HM : Il y a une logistique particulière ?
PM : On s’est dit que ce serait en camping-car pour des raisons de commodité. C’est évidemment plus cher qu’une tente, mais tellement pratique pour emmener vélos, nourriture, 90 litres d’eau minérale… Parce qu’il faut ça, on consomme 5 litres par jour pour 2 pendant 9 jours. Il y a aussi les habits, l’équipement photo-vidéo-ordi. On découvre vite que tous les camping-cars sont loués pour Burning Man. La réservation est donc difficile, avec une surprime liée à l’événement ! Il faut encore ajouter les billets d’avion, la liste de tout ce qu’il faut emmener de France et acheter sur place. La découverte de l’endroit s’effectue en vélo. Un conseil ? Adoptez une selle en silicone pour affronter 20 km par jour.
HM : Et sur place ?
PM : Mon but initial était de faire une vidéo « esthétique » comme mes autres vidéos, en toute humilité. En effet, beaucoup de vidéos de Burning Man montrent le côté plus déjanté et libertaire, alors que c’est aussi une véritable exposition artistique avec de vraies oeuvres d’arts. Cette vidéo à fait le buzz avec 300.000 vues en 48 heures sur Vimeo. J’ai eu beaucoup de contacts qui souhaitaient m’acheter des séquences de drones pour leur documentaires ou des pubs… La Burning Man Organisation nous ont invités en 2017 dans l’équipe de documentation !
HM : Tu peux nous en dire plus sur les moyens que tu utilises ?
PM : Je suis passé du Phantom 1 au Phantom 4 Pro en passant par le 2, le 3, le 4 et j’ai vu une progression qualitative impressionnante. Je suis resté sur le Phantom malgré sa taille, parce la qualité de ses images me semble idéale. J’ai fabriqué mon sac à dos pour pouvoir porter tous mes appareils et batteries en permanence.
HM : Quelle est ta méthode pour assembler les prises de vues ?
PM : Je recherche l’esthétique dans mes vidéos. Au fur et à mesure de mes montages, j’évolue vers des vidéos courtes de 5 minutes environ. Pas plus sinon les spectateurs décrochent. C’est frustrant, et malgré plusieurs heures de rushs, je me limite à des séquences très courtes de 10 à 15 secondes maximum. Quand je monte mes films, je regarde comme un spectateur et dès que je me dis que c’est trop long, je coupe. Je fais toujours en sorte que les séquences soient rythmées par la bande son. J’aime aussi les plans fixes en drone, pas uniquement filmer en avançant ou en rotation. J’aime aussi l’association avec la caméra au sol pour une question de perspectives.
Crédit photos : Philippe Meicler
La vidéo « In the dust, Burning man 2016 – 2017 »
In the Dust ( Burning Man 2016-2017) from Philippe Meicler on Vimeo.
Burning Man…. ZE FESTIVAL !!!
Un jour j’y serai. Un jour…
yes! l’expérience a faire!!
faut pas détester le sable et le vent aussi!
Super images et super voyage
salut.
17 batteries …on ateint pas la limite légale autorisé en avion…?;-)