Eachine Q90C, le test

Armement et décollage

Par défaut, c’est-à-dire quand il n’est pas configuré, l’armement sous Betaflight repose sur le joystick gauche. Mais avec le Q90C, l’armement s’effectue en plaçant le joystick de droite vers la droite. Pas de désarmement, il faut attendre que l’appareil se désarme tout seul, en ne touchant à rien, au bout de 2 secondes environ. Bizarre. Le Failsafe est indiqué comme « Land » dans Betaflight Configurator, pourtant il se comporte comme « Drop » : il coupe les moteurs dès qu’il n’y a plus de réception radio. De toute manière, il n’est pas possible de changer le paramètre FailSafe… Poussez les gaz : le Q90C décolle facilement, avec pas mal de puissance…

Premier essais

Par défaut, le Q90C est en mode stabilisé. Le mode « Angle » de Betaflight. Les commandes répondent bien, la stabilisation est efficace, mais l’appareil prend rapidement de la vitesse. Il faut veiller à ne pas se laisser entrainer par l’inertie : la prise d’angle sur le Roll est faible. La solution ? Augmenter un peu la nervosité avec une pression sur la touche D/R, puis une seconde pour plus de réactivité encore. Le Yaw est également augmenté, ce qui permet de piloter de manière assez agressive, même avec la stabilisation. Une pression sur la touche Horizon permet d’activer ce mode, qui permet de réaliser des loopings et des tonneaux. Il est impératif de prendre de la hauteur et de choisir le D/R maximal, sous peine de figures qui s’exécutent trop lentement : on finit au sol.

Sans stabilisation ?

La touche Manual permet d’activer le mode Acro, c’est-à-dire de désactiver la stabilisation de l’appareil. Le pilotage est assez proche de celui d’un racer. Mais si le D/R est au plus bas, l’appareil est difficile à contrôler dans la mesure où il prend beaucoup de vitesse sans proposer suffisamment de Roll et de Yaw pour négocier des virages serrés. Il faut passer à un D/R supérieur pour améliorer les choses, mais l’appareil devient très nerveux. Le Q90C est-il prévu pour voler en extérieur ? Oui ! Et en intérieur. C’est possible, mais il accélère vite, trop pour que le pilotage entre 4 murs soit agréable. Les protections d’hélices n’y changent rien. L’appareil ressemble un peu à un Tinywhoop avec ses moteurs brushed et ses protections d’hélices. Ne vous y trompez pas, c’est un 2S qui vole beaucoup, beaucoup plus vite, et requiert un peu d’expérience pour être maitrisé, même en modes stabilisés.

Retour sous Betaflight

Etre handicapé dans son pilotage par des réglages non appropriés des Rates et de l’Expo, c’est frustrant. Mais n’essayez pas de les modifier sous Betaflight Configurator. La punition est sévère : une fois les réglages validés, l’appareil ne répond plus du tout. Pour SeByDocKy, lors de son test, les moteurs se sont mis à tourner à pleine vitesse. Je n’ai pas expérimenté ce problème, mais je me suis tout de même retrouvé avec un Q90C qui ne réagit plus aux ordres de la radiocommande. C’est fichu ? Non, il y a moyen de récupérer Betaflight. La méthode est indiquée par SeByDocKy dans sa vidéo (voir ici) : il faut installer une version 3.1.1. de Betaflight Configurator et faire un Reset Settings. Disposer de Betaflight et ne pas pouvoir en tirer réellement parti ? C’est frustrant et décevant.

En immersion ?

L’intérêt de ce Q90C, c’est bien sûr d’être piloté en FPV. La caméra est une 1000TVL associée à un émetteur de 25 mW compatible avec 8 canaux du 5,8 GHz, ceux de la plage de fréquences Raceband d’ImmersionRC. Ne cherchez pas un bouton sur le Q90C, le choix de la fréquence s’effectue en appuyant de manière séquentielle sur le bouton CH/Game de la radiocommande. Comme sur le Q90, l’image est plutôt belle, avec un angle suffisamment large pour voler en intérieur et pour assurer de belles sensations de vitesse en extérieur. Suffisamment aussi pour faire oublier l’absence de charnière pour modifier l’inclinaison de la caméra. La portée de la vidéo n’est pas formidable : une centaine de mètres, pas plus. C’est sans doute en raison de l’usage d’une antenne dipôle peu efficace. Dommage, parce que le Q90C est capable d’aller vite et loin !

Autonomie ?

La batterie assure une autonomie de presque 5 minutes, dans la moyenne des appareils de ce type. Mais moins que les 6 minutes du Q90. On s’y attendait, avec une batterie de plus faible capacité. Le bon point ? La radiocommande vous prévient en vibrant lorsque la batterie du Q90C est presque vide. De quoi vous laisser le temps de revenir vous poser tranquillement. Il n’y a pas d’OSD sur l’appareil. Ce n’est pas bien grave : la radio vous prévient en fin de batterie et de toutes manières, Betaflight n’est pas configurable (sauf pour les PID, qu’on ne change pas souvent). Dommage qu’il n’y ait pas de buzzer à bord pour le retrouver dans de hautes herbes – surtout qu’il est vert -, ni de LEDs autres que celles des composants visibles en transparence du carénage.

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