Survol présumé de la prison de Fresnes

La prison de Fresnes, de jour. Crédit photo Lionel Allorge / CC BY-SA 3.0

Un article dans le Parisien, repris par de nombreux sites web de quotidiens, fait état du survol de la prison de Fresnes, en banlieue parisienne, par un drone. L’appareil aurait été aperçu à 100 mètres de hauteur par un surveillant posté dans un mirador, vers 1h25 dans la nuit du lundi 30 au mardi 31 octobre 2017. Comment l’a-t-il détecté ? « Des lumières blanches sont visibles à chaque extrémité de l’appareil », rapporte le Parisien. Il aurait pratiqué un vol stationnaire au-dessus de « quartiers dédiés à l’évaluation de la radicalisation, au terrorisme islamique et aux isolements », assure le quotidien, puis aurait fait des allers retours. La BAC de l’Haÿ-les-Roses aurait également vu l’appareil pendant leur intervention. Il aurait définitivement disparu à 2h10 sans que les forces de l’ordre aient pu localiser le pilote. J’emploie ici le conditionnel, mais ce n’est pas le cas de l’article du Parisien.

Les questions ?

La prison de Fresnes est matérialisée par une Nofly Zone non déblocable sur les appareils de DJI.

Pourtant l’article invite à se poser des questions. Le titre de l’article du Parisien est « L’inquiétant survol d’un drone à la prison de Fresnes ». Difficile de faire plus anxiogène ! Le vol a-t-il duré 45 minutes – auquel cas l’appareil utilisé est un modèle qui n’appartient pas aux gammes proposées dans le grand public -, ou le vol a-t-il été fractionné lors de ces « allers retours » pour un changement de batterie ? C’est possible… mais très osé ! Difficile de trouver un drone grand public qui soit doté de LED blanches sur ses 4 bras (à moins que le vol pratiqué de nuit ait occulté les couleurs). Il faut ajouter que les NFZ de DJI protègent la prison de Fresnes. L’appareil était-il vraiment positionné à 100 mètres de hauteur – sachant qu’il est très difficile d’évaluer la position d’un drone de jour, encore plus de nuit ? Etait-ce pour larguer des objets ? C’est techniquement possible et difficile à contrer puisqu’il faudrait couvrir les zones extérieures de filets suffisamment fins pour qu’aucun objet ne puisse passer au travers.

Identification, neutralisation ?

Un tel vol est illégal : la prison de Fresnes est notée zone interdite de survol n°215 dans la nouvelle liste des zones interdites de prises de vues, située dans la CTR parisienne, en agglomération et il est interdit de voler de nuit. C’est rassurant de savoir que la réglementation veille au grain, non ? Non, évidemment. Car il faut être pragmatique : les arrêtés de 2015 et les peines encourues en cas d’infractions n’ont strictement aucune influence sur le comportement de pilotes volontairement malveillants.

Y a-t-il moyen de faire respecter la loi ?

Lors de cet incident, l’identification était partielle, en tous cas insuffisante. Peu importe que le survol de cette prison soit avéré ou pas, il met en évidence l’impossibilité actuelle de procéder à une levée de doute ou une confirmation. Cela devrait théoriquement être réglé par la loi dite « drones » promulguée en octobre 2016, qui stipule que l’identification électronique devra être opérationnelle au 1er juillet 2018. Il n’y a plus que 9 mois pour que des solutions viables soient mises en place. On ne parle évidemment pas encore de neutralisation, la loi de 2016 ne l’évoque pas…

Source : le Parisien

3 commentaires sur “Survol présumé de la prison de Fresnes

  1. je me demande vraiment quel aurait pu être ses intentions, franchement faire un vol de nuit sans occulter les led pour ne pas se faire voir n a pas grand intérêt d un point de vue discrétion.
    Ca sent un peu l écervelé qui a pas réfléchi à son truc, ou une association qui a pour but de prouver qu il est possible d enfreindre les règles.
    Et c est pas une loi qui empêchera quoi que ce soit, il sera toujours possible de se monter un drone pour faire ce type vols.

  2. il est fort possible voire probable que de vrais vols de type sérieux existent, mais PAS de LEDS,
    hélices anti-brui, logiciel bidouillé inside par un hacker, et plan X réalisé.
    écervelé : 20 ans de prison, 2000000 € d’amende, suicide
    espion salafiste : tranquille en train de fourrer tout son cheptel !

  3. waip ca sent le débilos ou l’intox car effectivement le moindre salefist ou mafioso aurait l’idée de cacher les led
    A moins qu’il ne doivent voler a vue ?

    D’ailleurs peut on voler de nuit avec un Mavic?

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