De l’art du vol incontrôlable

Quel plaisir que de piloter des appareils qui reposent sur des capteurs pour assurer leur stabilité en vol et prennent en charge le retour automatique en cas de souci via le positionnement GPS. Ils assurent aussi, à la demande, une fonction de limitation de capacité en hauteur et distance, voire de geofencing , c’est-à-dire qu’ils s’interdisent de pénétrer dans des « nofly zones ». Parfait et terriblement efficace… quand ça fonctionne ! Mais quand l’électronique en a décidé autrement, tout se complique.

Nocomp aux commandes

Ou presque. Hervé Pellarin (faites sa connaissance ici !) lance sa Disco de Parrot pour un petit vol respectueux de la règlementation, en Haute-Savoie. L’appareil se place bien en vol circulaire automatisé, mais lorsque son pilote prend les commandes, rien ne se passe comme prévu. La machine n’en fait qu’à sa tête et part sans que le retour automatique ni la coupure des moteurs ne fonctionne. La Disco est partie vivre sa vie toute seule, avec le retour vidéo rapidement coupé. Livrée à elle-même et visiblement perturbée par des capteurs défaillants ou un bug logiciel, elle est passée en agglomération, très bas, pour finalement se poser sur le lac d’Annecy. Elle y a flotté une nuit entière pour être finalement récupérée par un pêcheur… radiomodéliste !

Ce qu’il faut en retenir ?

Hervé a eu beaucoup de chance ! De retrouver sa Disco, mais aussi et surtout qu’elle ne se soit pas écrasée en zone urbaine, avec le risque potentiel que l’on imagine. La morale de l’histoire ? Même si vous avez veillé à ce que votre matériel soit en parfait ordre de marche, même si vous avez consciencieusement limité l’enveloppe de vol, même si vous avez vérifié que le Failsafe était opérationnel, l’électronique peut en décider autrement. Il faut aussi tenir compte de cela lorsque vous décollez…

 

42 commentaires sur “De l’art du vol incontrôlable

  1. je suis touché de voir que la presse specialisé compare enfn mes vols à de l art, peut etre est ce parce que c est pas moi qui pilotait #ohwait !

  2. Si l’électronique embarquée est, un tant soit peu, sensible aux perturbations electro-magnétiques, pour info, hier, l’indice Kp est monté a 6 😉

  3. Ca me rassure que le flyaway arrive aussi a d’autre!!!
    Pour ma part en faisant justement un essaie en vol de failsafe ma machine construction perso et assitance GPS est parti dans un arbre heureusement sans dommage sauf la la mécanique!!!
    Depuis j’ai démonté le drone vendu le gps et vole avec de petits appareil maxi 130mn et sans GPS bien sur!!!

  4. bonjour,

    y a t il un moyen avec les fichiers log fournis par le drone ou l’application et avec l’aide de Parrot de savoir ce qui s’est passé
    ?

  5. Des « fly away » ont été vu avec d’autre marques, mais Parrot m’a montré trop souvent son manque de fiabilité… Ils vendent des trucs made in china comme s’ils étaient made in Neuilly avec la qualité du made in China d’il y a 10 ans. Un Rolling spider que n’a voulu se connecter qu’un seule et unique fois à un smartphone, pareil pour une Swing d’un ami, et aussi un Bebop 2 d’un autre ami qui a décidé de faire de l’exploration sous-marine dans un étang sans qu’on le lui demande…après il marchait beaucoup moins bien c’est sûr…

  6. vous etes raide, la disco reste un super produit, perso je l adore, + de 200 vols sans soucis, maintenant reste à comprendre ce qui a merdé..

  7. Une bonne vieille Z ou autre, une ESC, un LR12 avec le failsafe bien configuré, une pdb AIO pour la conso, et zou. Au moins t’es pas emmerdé. 😉

  8. Les gars vous oubliez le potentiel problème mécanique avant d’aller toute de suite taper sur l’électronique… Style une gouverne d’un des ailerons de l’aile bloqué… et franchement ca y ressemble fortement.

  9. @nocomp, tu à moyens de sortir les data et avoir la température extérieure ?
    l’impression que ça me fait est la même qui m’est arrivé il y a un peu plus de 20 ans en parapente, je volais
    le soir en restitution, une grosse bulle thermique a pété et suis monté a +10 m/s pendant 1000 m et sur 5/6 km de distance sans pouvoir sortir de cette putain de bulle.
    la si on regarde bien la trajectoire de la Disco,elle est rectiligne même en tournant sur elle même et sans
    perte d’altitude, elle est prisonnière de cette bulle thermique jusqu’à son arrivée au milieu du Lac ou la température refroidis, elle commence a en sortir vers 30′ pour reprendre un simili vol normal.

    les thermiques influe sur les gros quad de prise de vue léger, par exemple mon Q500 y est sensible, alors une Aile, je n’ose pas imaginer.

    PS: gerbante la vidéo! lol!

  10. Rien de plus qu’un servo abimé. Rien d’exceptionnelle sur une aile. Et surtout rien à voir avec un failsafe

  11. @nocomp, je vois pas de températures extérieures dans tes log, par contre le vol et le reste est bien comme
    je pensait plus haut.
    c’est assez rare comme phénomène, peut être que des parapenteux a la Forclaz t’en diront plus.

  12. @ Tiptop : Le rapport avec un Failsafe (ou tout autre ennui technique), c’est qu’il y a toujours une possibilité de problème pendant le vol, et que c’est à prendre en compte au décollage. C’était le propos de ce post 🙂

  13. @tiptop j ai testé les servos, ils vont au poil, c est pas un prob de servo. de plus si c etait qu un prob de servo, j aurais eu les commandes d attero et de rth ce qui etait pas le cas

  14. @ nocomp : Ah mais ouais, c’est VRAIMENT un vol artistique qui transcende le freestyle, une revisite de l’ADN en grand format. Du Jeff Koons haut-savoyard, je suppose… 🙂

  15. Surtout chanceux qu’il soit pas parti vers l’aerodrome de Meythet. Dejà que le spot de départ est à moins de 3 bornes dans l’axe de la piste, c’est déjà tres chaud.

  16. Pou rinfo vol au dessus de la maison au départ, la ferme. Tu n’es plus en S1 là mais en S3. Un S1 c’est à plus de 150m d’un habitation. Alors que tu perdes ou ai perdu le contrôle ok, mais il me semble que dès le départ tu ne respectes pas la réglementation pour voler en cercle au dessus d’habitation.

  17. @ Jack : Pour les vols de loisir et compétition, il n’y a pas de notion de scénarios et pas de notion de distance minimale par rapport aux agglomérations.

  18. En loisirs les zones peuplées et agglomérations sont interdites aux drones. Sauf au dessus de son espace privé ( sa maison) et s’il vous ne vous trouvez pas dans une zone R à plancher 0 . Voir la carte de restriction des drones de loisirs sur géoportail ( https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/restrictions-pour-drones-de-loisir )
    En drone professionnel le vol en zones peuplées et agglomérations est appelé scénario S3. Ce type de scénario est jute autorisé pour les professionnels avec au préalable une demande d’autorisation de survol à la préfecture 5 jours avant.
    Egalement pour le drone de loisirs (comme pour le pro) le survole DIRECTEMENT de personnes et d’animaux est interdit.
    Pour le loisirs ( comme pour le pro) la distance en horizontale par rapport à un rassemblement de personnes et de 30 m minimum et pas moins.
    Dans ce cas son DISCO PARROT est dans la totale illégalité ( même si il était hors de contrôle) et le spot d’envol est discutable car il semble très près de l’agglomération , justement en cas de problème technique comme cela est arrivé. Vraiment je ne sais pas si tu es professionnel Fred mais en drone de loisirs tu as eu beaucoup de chance que ton drone ne s’écrase pas sur une toiture , ni même que la gendarmerie ne s’aperçoive pas de ton vol. J’ai partagé ta vidéo sur mon profil d’entreprise facebook mais je ne sais si c’est vraiment te rendre service car si quelqu’un après la vision de cette vidéo porte plainte contre toi si il s’aperçoit que sa maison ou un jardin d’enfant ou une école ou je ne sais quoi d’autres à été survolé en toute illégalité …. Je pense que tu ne devrais pas mettre cette vidéo en ligne ou juste une petite partie.

  19. Si tu es droniste de loisirs va sur ce lien télécharge ce document
    http://www.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/R%C3%A8gles%20d%27usage%20d%27un%20drone%20de%20loisir.pdf
    Et va sur la carte de restriction des drones de loisirs
    https://www.geoportail.gouv.fr/donnees/restrictions-pour-drones-de-loisir
    Si tu es professionnel ….. la relecture du guide d’activité particulière qui est la bible du drone pro avec 2 pour le mal de tête.
    Après analyse de ton vol vu les donnés GPS j’ai le regret de te dire que tu as démarré ton vol en plein dans une zone rouge , c’est à dire interdit au vol des drones de loisirs et cela avant la perte de contrôle. Après avoir réparé ton aile volante je te conseil de changer de spot d’envol.

  20. @ Chauvet : Le but de ce post est justement de montrer qu’on ne maitrise pas tout même quand on pense que c’est le cas. L’appareil décolle hors agglomération. Oui, il part ensuite au-dessus d’une agglomération, mais il s’agit d’une perte de contrôle, pas d’une volonté. Les outils habituels de gestuion de l’uregcen n’ont pas fonctionné. Dire que ce n’est pas légal est une évidence, mais ni les pertes de contrôle ni les crashs en aéronautique ne respectent la règlementation…
    J’ajoute que la proximité d’une agglomération ou pas ne change rien aux risques de la perte de contrôle : l’appareil est parti sur 10 km. Y a-t-il des endroits en France éloignés de plus de 10 km d’une agglomération et d’une zone interdite ?

    Quelques points de détail :
    – Pour les loisirs, il n’y a pas de distance à respecter par rapport à un rassemblement de personnes dans les textes. Pas de 30 mètres, donc.
    – Le survol des animaux était interdit dans les arrêtés de 2012, il ne l’est plus dans les arrêtés de 2015.
    – Le terme « zone peuplée » concerne les Activités Particulières, il n’est pas utilisé pour les loisirs.

    La vidéo soulève un point très intéressant : quelle est la responsabilité en cas de perte de contrôle qui se termine mal. Celle du pilote ? Celle du constructeur ? Dans le cas d’un vol en immersion, celle de l’observateur ?

  21. @ Chauvet : Précision tout de même : lorsque Hervé a pratiqué son vol, une Notam de fermeture d’aéroport sauf pour les vols Dragon était active et le plafond fixé à 50 mètres sur le Geoportail.

  22. Ce n’est pas moi qui fait la réglementation mais pour information
    Les règles de vols du drone de loisirs (suivant la dernière réglementation)
    Je ne survole pas les personnes.
    Je respecte les hauteurs maximales
    de vol.
    Je ne perds jamais mon drone de vue
    et je ne l’utilise pas la nuit.
    Je n’utilise pas mon drone au-dessus
    de l’espace public en agglomération.
    Je n’utilise pas mon drone à proximité
    des aérodromes.
    Je ne survole pas de sites sensibles
    ou protégés.
    Je respecte la vie privée des autres.
    Je ne diffuse pas mes prises de vues
    sans l’accord des personnes concernées
    et je n’en fais pas une utilisation
    commerciale.
    Je vérifie dans quelles conditions
    je suis assuré pour la pratique
    de cette activité.
    En cas de doute, je me renseigne
    C’est à dire la carte de restriction des zones de vols. Actuellement le décollage est en plein zone rouge après si au moment du vol le plafond était de 50 m mais pourtant la zone peuplée ou agglomération semble vachement proche donc interdite aux drones de loisirs.
    Pour le reste personne n’est à l’abri d’une panne technique.

  23. Il est vrai que le terme agglomération plutôt que zone peuplée est utilisé en loisirs mais comme en fin de compte c’est la même chose pour les 2 PRO ou loisirs.

  24. Pour la distance par rapport aux personnes il est vrai que ce n’est pas dans le guide d’activité particulières qui concerne les professionnels mais dans le guide du modélisme car suivant la dernière réglementation sont englobés dans les aéromodèles même les drones de loisirs :
    7.3. Protection des personnes et des biens au sol4
    L’aéromodèle doit être utilisé de façon à ne pas mettre en danger les personnes et les biens à proximité.
    Les personnes et les véhicules ne doivent pas être survolés et une distance minimale de sécurité doit être
    respectée, prenant en compte la possibilité de pannes.
    L’aéromodèle doit rester nettement éloigné de tout rassemblement de personnes.

  25. @Chauvet la morale!!
    nocomp et Fred sont les principaux acteurs de la réglementation que tu cite a tort et à travers, sort de l’œuf!
    merci 😉

  26. @ Chauvet : J’insiste, le terme « zone peuplée » est utilisé pour les activités particulières, avec une notion de distance à respecter de 50 mètres d’une agglomération et 150 mètres d’un rassemblement de personnes. Les 30 mètres que tu as évoqués constituent la zone d’exclusion des tiers pour les scénarios applicables aux Activités Particulières. Pour les loisirs, il n’y a pas de notion de zone peuplée, mais seulement d’agglomération sans évocation d’une distance de sécurité.
    Donc, non, je persiste, ce n’est _pas_ la même règle pour le pro et le loisir…

    Il y a le point 1.4 qui stipule « Les aéromodèles ne sont pas utilisés dans des conditions où il y aurait un risque pour les personnes et les biens au sol, y compris en cas de panne probable, en conservant une distance minimale de sécurité par rapport à ces personnes et ces biens au sol ». Il est sujet à interprétation à deux titres. Tout d’abord parce que la notion de distance minimale n’est pas définie, et parce que la notion de risque ne l’est pas non plus. En cas de fly away, (le cas de panne évoqué dans la vidéo), il faudrait tenir compte de la portée de l’appareil. Avec un multirotor, elle est d’environ 7,5 km en considérant un multirotor qui évolue à 30 km/h pendant 15 minutes. Ou de 20 km avec une aile qui vole à 40 km/h pendant 30 minutes. Ce qui signifie qu’aucun aéromodèle ne pourrait décoller en garantissant l’absence de risque pour les biens et les personnes.

    Attention à ne pas te fier au guide de l’aéromodélisme, ce n’est qu’un outil pour simplifier les textes de manière moins lapidaire que la notice destinée aux pilotes de loisir. Il y a des points mentionnés dans ce guide qui ne font pas partie de la règlementation. Je prends pour exemple, parce que je me suis battu pour cela, la possibilité de pratiquer des vols hors loisirs et compétition en restant dans le cadre de l’aéromodélisme lorsqu’ils sont réalisés pour le compte d’un organe de presse dans le cadre d’un banc d’essai d’un aéronef télépiloté destiné au loisir ou à la compétition. C’est dans le guide, ça m’arrange beaucoup, mais cela ne figure (malheureusement) pas dans les textes.

  27. @ azbloc : J’suis pas acteur de la règlementation, elle serait un peu différente 😉 😉 Et sans vouloir parler pour Hervé, lui aussi l’envisagerait un peu autrement 😉 😉
    Mais décodeur, oui…

  28. C’est vrai qu’en fin de compte et réglementairement la pratique professionnel du drone est plus stricte que la pratique du drone de loisirs… Ce qui est un peu paradoxale ! Pour le reste la réglementation, même pour les professionnels , n’est pas toujours suivi à la lettre : voir les différents reportages médias avec des prises de vues par des drone qui passent au 20 h , voir même certaines publicités , la pub Charal par exemple qui passe actuellement.
    Pour revenir à nos moutons :
    Le survole d’une agglomération est interdite par un drone de loisirs et soumise à demande préfectorale pour un professionnel . Dans le cas de Hervé , si on fait abstraction de sa panne technique , il n’aurait jamais pu traversé une partie d’Annecy avec sa Parrot Disco comme droniste de loisirs et il aurait du demander une demande préfectoral pour un S3 comme droniste PRO ( sans parler du survole de personnes, le calcul du rayon d’exclusion etc ). Fred je crois que de ce coté là ont est d’accord ?

  29. Exemple :
    Si aujourd’hui avec comme droniste de loisirs avec mon drone de loisirs je veux filmer un quartier de la ville de Limoges : je n’ai pas le droit, ni de voler , de filmer, ni même de décoller dans ce quartier.
    Si aujourd’hui comme droniste professionnel avec mon drone professionnel ( immatriculé , en règle etc) je veux filmer un quartier de la ville de Limoges : j’ai le droit si j’ai fait une demande préfectoral (5 jours avant ) et sous conditions : calculs du rayon d’exclusion, distance limite etc ).
    La différence elle est là.

  30. @ Chauvet : Oui, tout à fait d’accord, la règlementation lui interdisait d’aller voler au-dessus de l’agglomération pour le loisir, bien sûr !

    Mais justement, il ne faut pas faire abstraction de la panne : c’est le propos de la vidéo et la raison d’être de sa publication. Le but était de montrer qu’un appareil qui prend sa liberté sur une panne technique devient imprévisible, et également que les mesures d’exclusion et distance de sécurité au décollage n’ont pas forcément d’impact positif.

    Pour illustrer cela, imagine que je vole à Plailly, dans l’Oise, sur un terrain d’aéromodélisme, légalement. Avec un trajet comme celui de la Disco d’Hervé, elle aurait traversé les approches ou décollages de Roissy, au moment où les avions sont à très faible altitude. A côté de la forêt d’Ermenonville, soit 1 km au nord du terrain, le vol est permis à 150 mètres sans restrictions (on est hors de la R 275 parisienne), et c’est loin de tout. Idem, une panne semblable mène sur la 27 R de Roissy.

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