Walkera Rodeo 110, le test

Premier décollage

Le Rodeo 110 décolle doucement, et vous pouvez le conserver en vol stationnaire sans effort : il est particulièrement stable. Le contrôle est plutôt doux, pas du tout nerveux, très rassurant pour les pilotes débutants. Le mode stabilisé (Angle) permet de prendre la machine en main. Quelques évolutions suffisent à confirmer l’impression de départ : l’appareil est réglé pour des vols souples. Passage en immersion pour poursuivre la découverte du Rodeo 110. La machine est tout aussi stable en mode acro, avec un vol « comme sur un rail ». Cela n’empêche pas les flips et les tonneaux rapides, et on peut se lancer dans des figures de voltige. Mais le Rodeo 110 montre très rapidement ses limites : la puissance en reprise de gaz est insuffisante pour pratiquer des vols freestyle. La récupération d’un Split-S ou d’un passage dos un peu long n’est possible que si vous avez pris de l’altitude. Même gaz à fond, on sent l’appareil peiner.

Le retour vidéo

L’image est de qualité passable, avec des couleurs ternes, un peu de flou – et tourner la bague de l’objectif de la caméra n’y change rien. Plus gênant, elle souffre de bandes verticales, qui se transforment en bandes horizontales dès que les moteurs sont en route ! Manquerait-il un filtre LC ? Le souci n’est pas handicapant pour piloter, mais le résultat est décevant. Ce n’est pas le seul défaut. Autant la caméra donne satisfaction tant que la luminosité ne varie pas, autant elle peine à s’adapter aux changements rapides de l’intensité lumineuse. L’émetteur vidéo 5,8 GHz est limité à 8 fréquences, qui se trouvent dans la bande B. L’avantage ? Ces 8 fréquences sont autorisées en France. Les inconvénients ? Cela ne laisse pas beaucoup de choix pour voler à plusieurs sans risquer des parasites, et le Rodeo 110 ne donne pas accès aux fréquences Raceband d’ImmersionRC.

Le retour vidéo, suite

La portée vidéo est correcte, sans plus. Les 25 mW et l’antenne dipôle ne sont pas une combinaison qui permet d’aller loin, et surtout pas derrière des obstacles. Sur la version que j’ai testée, l’émetteur vidéo est en mesure de passer à une puissance d’émission de 200 mW (attention, cette puissance n’est pas autorisée en France). Pour cela, il suffit d’une pression longue sur le bouton qui se trouve sur la plaque destinée à accueillir la batterie (dont l’utilité première, sur pression simple, est d’initier l’association entre le récepteur radio et une radiocommande Devo). Pression longue ? Oui, de plus de 30 secondes ! Une diode rouge s’allume pour témoigner du changement de puissance. La portée y gagne beaucoup… mais les bandes parasites sont encore plus visibles ! Passer en 200 mW offre une fonction bonus ! Avec une double pression rapide sur le bouton, on change de plage de fréquence. Cela donne accès aux 5 plages de fréquences du 5,8 GHz, Raceband y compris. Regrettons tout de même que cette fonction ne soit pas accessible en 25 mW. Attention, il n’est pas certain que toutes les versions du Rodeo 110 permettent de basculer en 200 mW et de profiter de plus de 8 fréquences. 

Les points forts ?

J’ai crashé le Rodeo 110 à plusieurs reprises, de manière assez dure : il n’a pas bougé d’un poil. La structure a tenu, les moteurs semblent bien protégés par les protections-pieds, la caméra se trouve suffisamment en retrait pour ne pas prendre de coups. Les tubes d’antennes sont les premiers à lâcher. Ensuite, c’est la butée arrière qui a cassé, tout en restant en place. Rien de bien grave. Les hélices sont particulièrement résistantes ! La batterie est bien maintenue dans le logement et ne semble pas affecter le centre de gravité. Notez que la caméra est montée sur une charnière qui permet de la placer à l’horizontale ou de l’incliner vers le haut, jusqu’à 45° pour les pilotes qui volent de manière très agressive. La diode blanche à l’avant est puissante, mais elle ne vous permettra pas de voler de nuit pour autant.

Les défauts

On pourrait craindre que les hélices ne se détachent au premier coup de gaz un peu fort. Ce n’est pas le cas : elles sont fermement maintenues par deux petites vis. Qui plus est ces hélices sont plutôt résistantes aux crashs. L’ennui, c’est que je n’ai pas trouvé d’hélices compatibles avec le Rodeo 110 – ce qui oblige à acheter du matériel Walkera. Les modèles d’hélices classiques reposent sur des pas de vis plus gros, incompatibles avec ceux des moteurs. L’appareil manque de puissance avec la batterie 2S. Comment se comporte-t-il avec une 3S ? Il fonctionne, avec un peu de puissance en plus, mais finalement pas tant que ça. Plus gênant, il tremble beaucoup dès qu’on pousse les gaz, et les moteurs sont très chauds à l’atterrissage. Le 3S fonctionne, donc, mais il faut sans doute modifier un peu les PID et se dire que les moteurs ne survivront pas très longtemps.

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