L’Armée de l’air, les aigles et les drones
La saison de la chasse aux drones va bientôt ouvrir. Après les survols supposés et très médiatisés de centrales nucléaires, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve avait assuré sur les ondes de France Info, en octobre 2014, que « des dispositions exist(ai)ent pour neutraliser ces drones ». Une affirmation sans doute faite les yeux dans les yeux. Résultat ? Panique dans les ministères, code red dans les corps d’armées, il a fallu imaginer des solutions. Après des expérimentations, des appels à projets, les premiers outils de détection et de neutralisation comment à être montrés. Ouf, cela n’aura finalement pris que deux ans. Entre la détection et la neutralisation, il manque encore l’identification. Mais fort à propos, la loi récemment promulguée ajoute cette brique au package anti-drones, avec un système d’identification (signalement électronique) qui sera requis pour les appareils de plus de 800 grammes (ou moins, selon les décrets à venir).
Les premiers à dégainer…
Lors d’un point presse, les actions de l’Armée de l’air pour la protection de la France et des français ont été dévoilées. Le but est de répondre à une menace qualifiée de crédible pour des modes d’actions terroristes sur le territoire national comme en opérations extérieures. L’Armée de l’air se félicite de la nouvelle réglementation, qu’elle qualifie de « plus stricte et mieux adaptée ». Les outils imaginés par l’Armée de l’air ? Dans un premier temps, à titre transitoire, une détection et une identification par jumelles, et une neutralisation par brouilleurs et ou par action cinétique (c’est-à-dire des armes à impact). A plus long terme, en 2017 voire 2018, seront ajoutés d’autres outils comme MILAD (dont on ne sait pas grand-chose), et l’usage de rapaces.
Royal !
Quatre aigles royaux qui ont été acquis par l’Armée de l’air avant l’été, et entrainés à considérer les drones comme des proies. Les résultats sont, semble-t-il, excellents puisque les aigles sont capables de détecter et d’intercepter les appareils malveillants, avec pour avantage d’éviter la chute au-dessus d’un éventuel public. La pratique est-elle dangereuse pour les rapaces ? Oui selon la police néerlandaise, qui avait équipé ses oiseaux de protèges-serres, alors que ses expérimentations étaient pratiquées avec un multirotor brushed, beaucoup moins coupant que le Phantom de DJI montré sur les photos de l’Armée de l’air. Voilà pour l’Armée de l’air. D’autres solutions vont être présentées par le SGDSN à Villacoublay, suite aux appels à projets de l’Agence nationale de la recherche (ANR). On vous en dit plus bientôt.
Source : Armée de l’air
Criminel pour nos amis les rapaces 🙁
Je haie ce type de solutions et espère de tout cœur que SPA et consœurs ne vont pas laisser ce genre de pratique se développer … 🙂
En 1940 on dressait des chiens pour se loger sous les chars ennemi avec une charge d’explosif fixée sur leur dos … On aurait pas évolué plus que ça dans nos corps d’armée … Pauvres stratèges
Par contre qui pourrait nous dire si c’est normale des avions de chasses ou entrainement, avions de tourisme qui font des acrobaties au dessus de nos baraques c’est normale et sur un plafond inférieure a 500 mètres ?
J’imagine que sur un pâté de maison ça doit faire amplement plus de dégâts qu’un drone de 2 Kgr.
Attention je ne cautionne pas les vols de drones interdit mais juste qu’il serait bien que notre ministre balaye devant sa porte et rappeler que l’aviation civile n’appartient pas qu’aux riches et aux copains.
Débile comme idée d’utiliser des rapaces.
Les Aigles sont des animaux protégés en France, il est même interdit d’en détenir sans autorisation.
Encore un Animal de plus qui sera sacrifié par les idées de sombres cons!!
Je suis d’accord, utiliser les rapaces c’est potentiellement cruel.
Un aigle contre un Yunec Breeze ok, mais contre un quad de 600 à hélices carbones, faut faut qu’il se rate le rapace sinon il va avoir mal aux papattes.
L’argent public encore « bien » utilisé.
Si il leurs reste quelques millions à dépenser, ils pourraient mandater un cabinet conseil qui pourrait sous-traiter à une demi-douzaine de bureaux d’études une mission de faisabilité pour une éventuelle modification des Javelins, pour leur ajouter la capacité de frapper des Phantom en milieu urbain !
On aurait le résultat des études préliminaires vers 2019 ça serait bien.
https://www.youtube.com/watch?v=jIlROqW0fnc
Bientôt une vidéo de Mr steele vs aigle pour voir si il se fait attraper xD
ça serais trop bien.
En plus ils l’ont passé à TF1 ce soir aux informations..
A voir le reportage, ils ont un problème grave avec nos machines 🙂 🙂 entre canon à brouiller les ondes et les GPS , aux faisceaux aveuglants pour caméra vidéo… ils craignent une invasion du troisième type :-*
Bien daccord avec vous pour ces pauvres bêtes.
Je voulais juste en remettre une couche sur le signalement électronique… Comme si ceux qui vont faire des voles illégaux ou du terrorisme serai trop bête pour trouver un moyen de désactiver le bazar et même dans le cas ou se serai inviolable ça changerai rien… c’est un peu comme le port d’arme interdit en France c’est juste pour rassurer la populace car les criminels ils s’en moque des lois.
@ Kibuko : Le discours du SGDSN, c’est de dire : si les forces de l’ordre n’obtiennent pas d’identification, alors c’est un drone malveillant, et il faut neutraliser. D’où la nécessité d’avoir un système d’identification qui fonctionne à distance, c’est-à-dire interrogeable jusqu’à 300 mètres.
A ma question, au forum du conseil du drone civil « mais là où seront implantés des systèmes de détection, toute intrusion est à interrompre, malveillante ou par erreur ou perte de contrôle, la question ne se pose pas », j’ai eu droit à un magistral retourné d’épaule de la part des militaires. La grande muette est donc aussi experte dans le retourné agacé…
Je me permets de mettre un lien vers un article qui complète largement celui de Fred.
Ici on décrit les autres modes de neutralisation … moins écolo qu’un aigle 😉
http://drones.blog.lemonde.fr/2016/11/18/repetition-generale-anti-drones-a-villacoublay/#xtor=RSS-32280322
L’article en entier est intéressant mais l’on peut lire le paragraphe suivant:
De la présentation des trois projets, on peut tirer trois enseignements principaux.
Le premier est que, contrairement à ce que pouvaient suggérer les démonstrations, il est visiblement plus facile de repérer un petit drone que de le neutraliser. Tous les intervenants en conviennent : rendre inopérant un drone est très difficile car ils peuvent évoluer en vol programmé par GPS, sans qu’il soit donc nécessaire d’établir une liaison radio avec le télépilote. Dans ces conditions, le moyen le plus efficace est de perturber la liaison GPS. Ou d’installer un brouillage permanent mais de faible portée autour d’une centrale nucléaire. Or, le recours à cette technique est, sur le plan juridique, très strictement encadrée car elle induit des effets collatéraux sur les nombreux utilisateurs de liaisons GPS, à commencer par les avions et les services de secours.
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