Bruno Delor, président de la FFAM et la loi « drone »

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Bruno Delor, président de la FFAM et Frédéric Theurel, responsable du GTC voilure tournante à la FFAM.

La proposition de loi qui émane du Sénat a été adoptée le 13 octobre après les amendements apportés par l’assemblée Nationale. Elle devrait donc être promulguée (ce texte) d’ici à la fin de l’année, et son application entrera en vigueur d’ici à juillet 2018 et janvier 2019 selon les articles. Elle a fait couler beaucoup d’encre, classique et électronique. Côté européen, le document « Prototype Regulations » présenté par l’EASA semble quant à lui un couperet pour la pratique de l’aéromodélisme. Un rappel de toutes ces nouveautés concernant la réglementation se trouve ici. J’ai interrogé Bruno Delor, le président de la Fédération Française d’AéroModélisme (FFAM), sur ces sujets…

Frédéric Botton : Bruno Delor, la FFAM a été accusée de ne pas avoir fait grand-chose face aux propositions du Sénat…
Bruno Delor : Il s’est dit beaucoup de choses sur les réseaux sociaux et les forums, le plus souvent par des personnes qui n’ont aucune connaissance des faits exacts. Un petit rappel de la chronologie permet de mieux comprendre comment nous sommes arrivés à cette proposition de loi.

Bruno Delor, président de la FFAM.
Bruno Delor, président de la FFAM.

FB : J’ai le souvenir du colloque international intitulé « Drones civils, les opportunités et les risques » organisé par le Secrétariat Général de la Défense et de la Sécurité Nationale (SGDSN) au Conseil Economique, Social et Environnemental en mai 2015.
BD : Absolument, c’est une étape importante et j’y suis intervenu pour faire valoir notre position. Le rapport du SGDSN (voir ici) a été présenté en octobre 2015. Il contenait presque tout ce qui figure dans la proposition de loi !

FB : C’est donc ce rapport qui a servi de base à la réglementation?
BD : En mars 2016, deux sénateurs se sont saisis du rapport et ont utilisé ses préconisations pour rédiger une proposition de loi. La FFAM est entrée dans les discussions et a proposé au Sénat une note d’avis.

FB : Les choses sont allées assez vite.
BD : Oui. Les événements de Nice ont donné un coup d’accélérateur, le gouvernement a fait pression pour que le calendrier soit accéléré.

Marie Le Vern, députée de Seine-Maritime Crédit photo http://www.marielevern.fr
Marie Le Vern, députée de Seine-Maritime Crédit photo http://www.marielevern.fr

FB : Les amendements de la rapporteure Mme Le Vern à l’Assemblée Nationale sont inattendus !
BD : Les discussions ont été animées. Le rapport du SGDSN préconisait un seuil de masse de 1 kilo, mais des ministères ont demandé à ce qu’il soit de 250 grammes ! Des constructeurs étaient présents, dont Parrot et DJI, chacun avec leurs requis. La rapporteure avait semble t-il envisagé 500 grammes au départ. Elle a regardé ce qui se faisait dans les autres pays. Elle a finalement décidé de ne retenir aucune des valeurs avancées par l’industrie, d’où ce seuil fixé à 800 grammes.

FB : Le texte proposé par le Sénat ne sera finalement complet qu’une fois publiés les décrets d’application…
BD : Oui. Des groupes de travail thématiques ont été (ou vont être à court terme) constitués pour produire des propositions qui serviront à établir les décrets. La FFAM en fait partie, évidemment.

FB : Quelle est la teneur de ce qui constituera les décrets ? On se pose beaucoup de questions sur les dispositifs à ajouter aux aéromodèles!
BD : Il n’y a pour l’instant rien de finalisé, tout est en chantier. La première date de mise en application envisagée était juillet 2017. Elle a été jugée irréaliste, et repoussée à 2018 et 2019, selon les cas, comme la FFAM s’était employée à le faire valoir.

10-10FB : Quelles sont vos propositions, par exemple pour le dispositif d’identification ?
BD : Je m’emploie à éviter la surenchère pouvant conduire à la mise en place d’une « usine à gaz ». J’ai proposé la règle des 10-10. Je m’explique. Il est inconcevable de demander à intégrer des outils coûteux et lourds à bord de nos aéromodèles. J’ai donc proposé de définir un objectif de prix de vente du dispositif à 10 €, et à une masse de 10 grammes. Le but du dispositif est de pouvoir envoyer l’identifiant d’un appareil vers le sol à une distance d’environ 200 mètres. Cela permet, via un smartphone par exemple, de récupérer à distance l’identifiant de l’appareil.

FB : Très bien, mais cela ne présente pas beaucoup d’intérêt pour détecter la présence d’appareils malveillants.
ffamtrouverclubBD : Il faut savoir que ce requis est important pour certains ministères ! Ils refuseront de l’abandonner. J’ai aussi demandé à ce que l’identifiant de la puce puisse être reprogrammé facilement pour être installé sur plusieurs modèles, pour ne pas devoir acheter autant de dispositifs d’identification que de modèles en état de vol !

FB : On vous accuse de vouloir ne vous occuper que de la pratique en clubs…
BD : La pratique est préférable dans un cadre agréé et dans une zone identifiée à cet effet car de nature à minimiser les risques. Ne seront imposées dans ce cadre, pour les appareils de plus de 800 grammes, que la formation du télépilote et l’enregistrement des aéromodèles. Nous avons tenté de faire supprimer cette obligation, mais il nous a été opposé le fait que le vol d’un appareil pouvait conduire à son usage illégal. La rapporteure a indiqué vouloir une traçabilité en cas de vol, de perte et plus simplement de revente. Nous sommes en train de travailler à la reconnaissance d’équivalences de formations et de diplômes.

Le service de geofencing Airmap qui équipe les appareils de DJI, Yuneec, 3DR et Intel.
Le service de geofencing Airmap qui équipe les appareils de DJI, Yuneec, 3DR et Intel.

FB : Ca, c’est pour les clubs. Et sur une « zone non identifiée à cet effet » ?
BD : Il faudra en plus de la formation et de l’enregistrement un dispositif de signalement électronique ou numérique. C’est pour ça que j’ai proposé la règle des 10-10. Il faudra aussi un dispositif de signalement lumineux, il n’y a pas encore de spécifications définies à ma connaissance. Un dispositif de signalement sonore sera également nécessaire. Nous avons tenté de le déconseiller en argumentant auprès de la rapporteure, mais elle n’a pas suivi notre avis. Enfin, un dispositif de limitation de capacité sera requis. Les demandes ministérielles concernent principalement la hauteur et à terme le « geofencing » sur des zones sensibles.

FB : Je pose la question à nouveau, que répondez-vous à ceux qui vous accusent de ne rien avoir fait ?
BD : Nous sommes impliqués dans les consultations et les recommandations parce que nous nous appuyons sur nos réseaux qui nous ouvrent des portes. Il est extrêmement compliqué d’être associé à des discussions interministérielles. Il faut comprendre que si la FFAM était partie en guerre contre la volonté de l’Etat, il se serait tout simplement passé de nous. J’ajoute également que les intérêts d’autres parties prenantes peuvent être différents, comme ceux de la Fédération Professionnelle du Drone Civil.

grand-foamieFB : Les aéromodélistes estiment, à juste titre, que les dispositifs de signalement lumineux, sonore, électronique, sont impossibles à inclure sur certains appareils. Ce serait encore pire si le seuil de masse devait être encore baissé…
BD : Les précisions seront apportées par décrets. Si les groupes de travail ne parviennent pas à faire des propositions satisfaisantes, par exemple à des conclusions qui ne permettent pas à des industriels de proposer leurs solutions, les décrets ne seront pas publiés, tout simplement.

FB : La lecture du « Prototype Regulation » de l’EASA fait frémir. Il faut signer les pétitions en ligne ?
BD : Les pétitions sont une forme de contestation, mais il y a peu de chances qu’elles soient entendues par la commission européenne. Comme pour la réglementation en France, le processus de création de la proposition suit un long cheminement. easa-assemblee-nodronenoassLa complexité est supérieure, notamment parce que les projets successifs sont assez différents. C’est le cas du « Technical Opinion » publié en décembre 2015 et du « Prototype Regulations » d’octobre 2016. Notre méthode d’approche est un peu différente pour l’EASA, nous nous appuyons sur la DGAC. La raison est simple, c’est l’article 15 du « Prototype Regulations » qui nous intéresse.

FB : Dites-nous en plus !
BD : Cet article permet d’envisager de traiter l’aéromodélisme dans la catégorie « Specific », sur la base d’accords d’organisations avec l’autorité nationale. Autrement dit, c’est la DGAC qui les délivrera.

FB : Même hors des zones non identifiées à cet effet ?
BD : Ce n’est pas mentionné dans le texte, cela fait partie des nombreux sujets pour lesquels nous devrons nous faire entendre.

50 commentaires sur “Bruno Delor, président de la FFAM et la loi « drone »

  1. « Les événements de Nice ont donné un coup d’accélérateur, le gouvernement a fait pression pour que le calendrier soit accéléré. »
    O.o ??? Quel rapport avec une attaque terroriste par camion ?
    Nos hommes politiques résumés en une seule ligne.

  2. « Elle a finalement décidé de ne retenir aucune des valeurs avancées par l’industrie, d’où ce seuil fixé à 800 grammes. »
    DJI recoit la récompense du coup de chance de l’année, avec un Mavic à 795gr qu’il va vendre à des millions d’exemplaires.
    Le Mavic est un bon drone, et limiter le poids d’une manière ou d’une autre peut avoir un sens, mais il faut arrêter d’essayer de cacher le poids des industriels, c’est ridicule.
    On dirait les bébés qui ont du chocolat sur toute la figure, mais non en fait c’est pas eux 🙂

  3. Estimons nous heureux, on va quand même pouvoir voler mais on sera fliqué. Notez que si Mme Levern était de droite, la législation serait encore plus dur! C’est fou comme ce combat est déloyale depuis le début.
    Aucune doléances n’a étaient prise par nos politiciens. Et les consultations faites n’ont servies à rien étant donné que rien n’a été pris en compte. D’un côté la FPDC avec ses innombrable relation politique à tendance de droite, de l’autre la FFAM… Bref on se fait entuber!

  4. Le plus pénalisant dans ce texte c’est l’Art. L. 6214-5 et son dispositif d’alerte de « perte de maîtrise de la trajectoire ».

    Ce dispositif me parait totalement inapplicable dans la mesure où une machine n’a absolument pas les compétences pour déterminer si la trajectoire commandée n’est pas voulue.

  5. Dommage que cet interview laisse une impression de « Je ne sais rien, mais je vous dis tout … »
    avec une petite pincée de  » Oui, ça sert à rien, mais faut le faire quand même… »
    Bref, ça avance comme ça….
    Heureusement, le dernier échange de cet interview finit sur un « clin d’oeil » positif….

  6. Comme dans beaucoup d’autres domaines, cette réglementation ne servira et sera contraignante que pour ceux qui voudront la respecter… la plupart des utilisateurs récréatifs n’en auront rien à faire… Legalize it ! 😉

  7. Aucun interet pour moi de me faire connaitre aupres de l administration pour mon p3… Certains vont sans doute critiquer ma decision… Je ne souhaite pas etre flique.. Je continuerais a voler de maniere discrete et raisonnee… Je pense qu a partir du moment ou la machine sera enregistree il sera facile de controler ces dernieres et voir si elles sont en conformites….

  8. ils peuvent se la mettre bien profonds leur loi, ça changera pour notre bande de pote qui volent dans les champs depuis des années, et ça changera pas de si tôt

  9. Enfin ! Bravo pour une fois un truc fonctionne en France, ça fais longtemps qu’on attend ça nous les pro ! Plus de vols illégaux par des mecs immatures et irresponsables ! Alléluia

  10. @Anonyme > Parce-que les mecs immatures et irresponsables seront bien évidemment ceux qui auront le plus à coeur d’être en règle vis-a-vis de la législation… logique 🙂 (au cas ou.. c’est ironique hein…)

  11. @Fabien +1 évidement que les mecs qui volent sans respecter quoi que ce soit continueront toujours ^^ et puis les « pro » me font bien marrer quand tu vois le boulot de salopes que certains font…

  12. Cela fait 25 ans que je fais de aéromodélisme de façon respectueuse, j’ai fait parti de la FFAM, aujourd’hui j’ai monté une association pour du vol en salle avec une cotisation ridicule pour ne pas pénaliser de nouveaux venu car il faut bien dire que bien que le matériel est devenu de plus en plus abordable cela reste un budget. Cette loie vas en décourager beaucoup au risque de ne voir que des professionnelles utiliser ce qui faisait le bonheur de passionnés ou bien encourager des « terroristes » de la passion du vol de model réduits.
    A quand les puces, l’immatriculation, la détection a distances, les dispositifs de signalisation des ballons de foot, rugby et autres., ça vole aussi et ça tombe là ou ça peut si mal maîtrisé…..

  13. @ Fabien : Ben, j’ai hésité, mais ils ont leur PPL, ils sont présents dans la liste de la DGAC, ils font leur pub sur le web, il appartiennent à la principale fédération, donc je n’ai pas mis de guillemets 🙁

  14. Pas la peine de rager, vous devez juste comprendre qu’une filière qui peux apporter des emplois à long terme se doit d’être privilégiée par rapport à des mecs qui volent pour le loisir, quand même c’est assez logique non ? Et puis quoi vous allez me dire que vous allez mettre leur puce débile et arrêter de voler dans des champs ? Faites moi rire !
    En revanche je vois bien le fric que je perd à cause des fdp qui volent illégalement et font des prestations au black, alors si cette loi permet de faire un peu plus peur aux illégaux j’en suis pour a 100%

  15. « Anonyme » j’entends bien cette position mais si il faut brider des passionnées pour créer des emplois je ne la comprend pas, c’est un peu la prohibition non?

  16. @ Anonyme : Concernant les emplois à long terme, ceux qui vivent de la vente au grand public te remercient d’avance.
    Dommage, opposer les professionnels aux pratiquants de loisirs est pour moi la pire des stratégies, parfaite pour niveler par le bas, parfaite pour faire croitre les rancoeurs, parfaite pour laisser du champ à ceux qui veulent imposer plus de règles.

    En parlant de champs, ce n’est pas interdit, contrairement à ce que tu laisses croire.

    Malheureusement cette loi ne changera rien à ceux qui pratiquent de manière illégale, pas plus qu’à ceux qui auraient l’intention de pratiquer des vols malveillants. Le seul point positif que j’y vois est l’obligation de suivre une formation, et la distribution de la notice avec les appareils – mais évidemment il a fallu que les politiques aillent jusqu’à demander cette distribution pour des pièces détachées. Les professionnels apprécieront la démarche pour s’acheter des hélices et des cônes d’hélices…

  17. L’article m’a laissé plutôt indifférent, mais qu’est ce que je me marre dans vos commentaires xD
    En tout cas ca me rassure de voir que je ne suis pas le seul à penser que toutes ces lois sont « bullshit »… et qu’on va continuer dans tous les cas à s’amuser en respectant nos règles de bon sens 🙂

  18. Mon 250 « home made » continuera de voler (fpv) LIBRE dans les champs !
    Grace à la joie simple que ce LOISIR m’apporte (en parfait accord avec les règles fondamentales de sécurités, de bon sens !! ) Et ce, sans faire comme la majorité d’entre nous tous, une once de mal au pros qui en font leur fond de commerce.
    Je pense que chaque chose doit effectivement rester à sa place. Mais alors la faute à qui ? Les constructeurs ? Les kékés ? les  » pour une fois… » ? le Père Noel ?
    Il en faut pour tout le monde mon cher @Anonyme. Quand à la création d’emplois dans votre secteur qui à un bel avenir devant lui, je pense que le segment Grand Public, de ces machines, en génèrent d’avantage…
    Oui pour pour une réglementation CONSERTE (j’ai hélas bien des doutes, malgré le combat acharné de certains acteurs, qui ont toute ma gratitude! ) ce, afin de vous protéger aussi, vous les pros.
    NON, à ces ronds de cuirs qui ne font que continuer de monter les individus les uns contre les autres !
    Il y a bien plus urgent à légiférer dans ce pays, mais là, je sors du sujet…
    Bon vol.

  19. Effectivement @anonyme créer des emplois a petite échelle en se cachant derrière des lois ne peu que détruire l’emploi de masse car ce type de loi détruit toute créativité lié à tous ceux qui ont une passion. Après la prohibition c’est la lobotomisation que tu proposes dans tes termes.
    N’oublie pas que l’outil que tu utilises pour gagner de l’argent est le fruit de gens passionnés.

  20. Tout comme Fred pour moi le seul point positif c’est la formation. Ça ne mange pas de pain et puis comme ça tu ne peux pas dire que tu n’es pas au courant qu’il ne faut pas voler en ville ou autre règle (qui sont pour le coup logiques).

    @Anonyme c’est vrai que le loisir n’amène aucun emplois ni business ni rien du tout en fait … Non mais c’est bien connu qu’il n’y a ni publication, ni site internet, ni boutique (physique ou en ligne), ni conception de modèle, ni quoi que ce soit d’autre qui serait susceptible de créer des emplois pour le loisir. Bref il serait temps d’enlever tes œillères !!!
    Quand au gens faisant actuellement de l’illégal, je ne vois pas en quoi ces lois vont changer quoi que ce soit … Peur ? Mouai, pour le lambda oui, mais pour un mec faisant des vols non autorisés en sa pleine conscience ça ne changera rien.
    Bon je reconnait que les gens qui font du black sont une plaie pour le pro honnête, mais bon encore une fois je ne vois pas en quoi cette loi changera quoi que ce soit (cf mon paragraphe juste au dessus).
    Enfin opposé les pro et le loisir est pour moi la pire des choses à faire !!! C’est ensemble qu’on a le plus de poids pour faire bouger les choses (car actuellement je ne pense pas qu’il y ait tant de pratiquant et de pro que ça). Et puis ça créer des conflit bref rien de bon …

    @Fred une question: est-ce que le long range est prévu dans les discussions des lois futures ou a déjà été abordé ?

  21. +1 @ Barry… Ce que je dit toujours,c’est ridicule d’opposer les pratiquants quelqu’ils soient, c’est ensemble qu’il faut s’opposer à ce qui nous attend. Car pour le grand public, les politiques et pour la maréchaussée, un drone reste un drone et nous seront tous mangés à la même sauce.
    Donc pitié arrêtez vos gamineries de pro pas « pro » . 😉

  22. @ Barry : Excellente question ! Le sujet du long range est très compliqué… Dans les discussions du SGDSN, il n’a pas été abordé à ma connaissance. De ce que j’en ai compris lors de réunions avec la DGAC, il n’est pas prévu de déroger à la règle du VLOS pour tous, comme c’est le cas pour le FPV (il faut un observateur). L’une des idées qui étaient ressorties, c’est que le vol long range s’apparente à de vrais vols (habités) puisque qu’il y plus de chances de pénétrer dans l’espace aérien habité. Donc pourquoi pas le long range, mais assorti de requis aéronautiques comme un brevet costaud, théorique et sans doute pratique, d’un plan de vol, et éventuellement d’un transpondeur – la question des vols long range en montagne VS les hélicos de secours avait été évoquée. Un responsable de la FAA aux Etats-Unis m’a tenu un discours très similaire. Pour l’instant, le long range est illégal au regard de la réglementation, et sans doute un non-problème tant que la pratique est très confidentielle. Mais des appareils comme le Disco de Parrot ou le Mavic Pro de DJI, pour parler d’outils grand public avec une portée vidéo potentiellement longue, risquent d’accélérer les choses. J’ai alerté la FFAM au sujet de l’émergence des vols long range, puisque ce sera un sujet à gérer, tôt ou tard.

  23. @ »Anonyme » : Pas grand chose à ajouter par rapport à ce qui a été dit précédemment : opposer les pros et la filière loisir est d’une grande bêtise.
    Ah si, un petit détail : nous avons fait un certain nombre de choses sympas dans un cadre associatif (pendant nos week-ends), avec des pros, qui eux avaient l’air plutôt heureux qu’on leur apporte notre contribution (bénévolement), pour animer des événements autour des drones, pour les faire connaître auprès du grand public (et peut-être mieux les faire accepter). Que je sache, ils n’ont pas eu l’air de se plaindre de nous… »Anonyme »!!

  24. Mois je dis qu’il faut aller plus loin : n’autoriser qu’Anonyme à voler en France !

    Franchement son discours nombriliste m’a bien fait marrer…

  25. Pour avoir été LE distributeur interviewé par le SGDSN il y a biento deux ans je constate que le texte concerne tous les points sur lesquels j.avais été interrogé de manière spécifique sur les drones ..
    Tout y était deja prévu et visiblement aucune des consultations n a permis de réduire les exigences en terme de sécurité .. Sauf que depuis tous les aéronefs sont concernés ce qui n était absolument pas le sujet à ce moment … Je pense que les fédérations FFAM et FFDC n avaient pas les mêmes objectifs et que le partage du ciel va devenir un enjeux majeur du développement du marché des drones pros .. Cela n est peut être pas neutre dans ce type de décisions .. Un aeronef commercial sans pilote ne pourra pas prendre en charge la rencontre avec un aeromodele .. En limiter l’usage a des plateformes spêcifiques parait pour moi être une raison non avouée de cette loi …

  26. Combien de député, représentant du peuple si mes notions de démocratie sont bonnes, ont fait l’effort d’écouter et donner leur opinion personnel sans écouter les revendications de leur parti.
    Triste démocratie de députés non concernés par les revendications du peuple.

  27. @Jacques guerreau : Oui, Jacques, je sais bien, c’est interdit. Mais si le sujet n’est pas pris en compte dès maintenant, les pouvoirs publics vont se retrouver avec des soucis bien plus sérieux sur les bras : des machines long range et particulièrement bien stealth… J’ai prévenu ceux à qui j’avais accès, tant pis si ça ne bouge pas pour trouver des solutions convenables pour toutes les parties.

  28. @ Jacques guerreau : Il y a eu des exigences encore plus dures depuis le SGDSN, et fort heureusement elles ont fini par être abandonnées. Il ne faut pas oublier, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, que les 50 mètres pour tous ont été à l’ordre du jour dans la rédaction des arrêtés de fin 2015… Faire abandonner cette exigence a fait partie du résultat des consultations.

    Pour le partage du ciel, oui, c’est l’enjeu des drones pros… et du coup des drones de loisir !

  29. Tout ça me rappel l airsoft ,au début on s en procurais dans les mag de modélisme c étais des maquettes qui tirais des billes,puis sont venus les modèles tout montés électrique full auto de vrai répliques mais horriblement cher donc une niche, puis les chinois sont arrivés ont rendu le marché accessible à la masse et la les ennuis sont arrivés avec interdiction sur le territoire puis soumis à déclarations puis encadrer par les assis ect ect
    Moralité en 20 ans d airsoft je n ai jamais eu d ennuis non pas parce que je respecte scrupuleusement la loi mais le bon sens oui !!! La c est pareil peu importe ce qu’ils nous pondront à nous de faire preuve de bon sens et ça ira !!!!

  30. Je pense qu’avec un minimum de bon sens et de respect des autres, il y a quand même moyen de voler tranquillement dans son coin. Pour ma part je prendrai mes responsabilités et ne me soumettrai pas aux dispositions de cette loi.

    Les raisons sont simples :
    Dans la pratique, le trio infraction/contrôle/sanction est simplement impossible à appliquer dans la vie de tous les jours. Je crois que les forces de l’ordre n’ont pas spécialement envie de faire du zèle et de partir à la chasse aux aéromodélistes. Elles sont déjà débordées par le manque d’effectifs et de moyens. Qu’ils aient les outils légaux pour allumer le petit connard qui va voler en ville au mépris de tous, ça ne me pose pas de problème. Pour le reste c’est simplement du fantasme de politiciens. Nos politiciens qui, comme toujours, sont en total décalage avec le principe de réalité.

    Pour que la répression devienne vraiment problématique pour notre activité, il faudrait la création d’un service de police ou de gendarmerie dédié, un peu comme les contrôles anti-pollution à Paris, ou les radars mobiles. IL faut aussi que le jeu en vaille la chandelle en terme d’enjeux, de santé publique ou de retour contraventionnel sur investissement. A moins de croiser des drones à chaque coins de rue, c’est pas demain la veille.

    Dans mon métier, je passe mon temps au contact des policiers ou des gendarmes, je peux vous assurer que à l’égard des drones, ils sont plutôt curieux et bienveillants. Il y a fort à parier que si vous les croisez en rase campagne ils auront beaucoup plus envie d’essayer les lunettes et le FPV que de vous verbaliser. A vous d’être aimable et diplomate.

  31. @Anonyme : rien que votre pseudo, ça en dit long ! A vous lire, une seule chose vous intéresse : pognon, pognon et pognon.

  32. @Fred merci pour ta reponse. Effectivement assortir le vol long range de brevet et prerequis plus type vol « grandeur nature » serait une solution que je trouverai logique. Bon apres a condition de ne pas se retrouver avec des prerequis completement idiot.
    Par exemple le vol ulm me paraitrais etre une tres bonne base (a adapter pour des « drones »)
    Enfin une chose de sur comme tu le dis le probleme va tres rapidement se poser. Les systemes ayant des portees de folie deviennent de plus en plus facile d’acces …

    @Jacques guerreau je trouve un peu dommage de dire interdit pis c’est tout … Certains pratiquent et aiment le long range et ils aimeraient bien un cadre legal 😉

  33. apres 30 ans je rends ma licence FFAM, aucun interet de continuer à engraisser des clowns pareils

  34. … et d’apres ce que j’entend je ne suis pas le seul.

    Alors bientôt fini les locaux en plein paris et les bouffes aux resto pour ces fonctionnaires, au sens le plus péjoratif qui soit

  35. Aha Dede le hater, c’est un certitude n’a jamais payé de cotisation nulle part surtout pas à la ffam ! Tu es demasqué et pas credible!

  36. combien tu paries ? j’ai même encore celle des PTT obligatoire à l’époque pour émettre. Ce que je vois c’est que cette association – comme d’autre – vieillit mal, que les responsables actuels sont des gl…deurs qui ne sont là que pour prendre un salaire mais qui n’ont aucune passion ou envie liée a notre hobby

  37. Ah MDR j’adore l’humour de Dede je suis presque sur que Tu es belge. Lol x10 ! Encore !

  38. @ gerardesbois : Pourquoi tout de suite l’éternel image gauche/droite… (pour autant que cela veuille encore dire quelque chose !) c’est vrai que ce gouvernement, socialiste, donc théoriquement proche des attentes citoyennes est un exemple parfait de dialogue, concertation, concensus…. A faire passer les lois à coup de 49.3 à la pelle …
    Mais comme dit plus haut à plusieurs reprises, seuls les utilisateurs respectueux et responsables seront pénalisés, car il respecterons la loi. Pour les autres, aucun changement, voir de la provocation en plus !
    C’est vrai par exemple que l’utilisation des armes à feu est très réglementée…. Il suffit de voir voir le respect de cette réglementation à Marseille notamment ! – No comment !
    Vive les politiques totalement déconnectés des réalités de la vraie vie et qui pourtant sont tous convaincus, du fait de leur narcissisme, de leur apport personnel à l’HISTOIRE …..

  39. Et moi, je ne comprends toujours pas la définition de l’espace public et de l’espace privé. Paris, ok, c’est interdit. Je franchis le Périph et en théorie, j’ai le droit de voler dans mon tout petit jardin de 50m2 à 150 mètres d’altitude max. Je vole donc dans un tube rikiki avec le risque de dériver dans la rue…(sans filmer la voisine etc, etc..). En revanche, sur le canal de l’Ourq, je n’ai pas le droit, alors que s’il se plante, c’est dans l’eau et qu’il n’y a pas de voisine. En fait, ma question est simple. En île de France, où peut-on donc voler? Parce que même le champ que je pourrais trouver à 30 kms, il appartient bien à un maraicher? Donc, j’ai juste l’impression qu’on ne peut plus voler nulle part…

  40. On parle toujours des drones que l’on veut interdire et réserver aux « pros ». Pour des raisons de sécurités évidentes et business on serait tous d’accord. Sauf que …

    En attendant il y’a beaucoup plus d’ULM et d’avions de tourisme qui se crash et on en fait pas une loi ?? Parce que ce sont les mêmes qui font les lois pour se protéger eux même.

    Quand un « pro » fait des acrobaties au dessus de ma baraque en avion de tourisme sous le plafond des 200 mètres avec les risque des pannes moteurs, je devrais appeler la gendarmerie ? Suis-je bête c’est sans doute un ami d’un ami et on fera rien.

    Quand un avion de chasse passe au plus bas que l’on peut distinguer les rivets, faut-il s’inquiéter ?

    Un exemple parmi tant d’autres http://www.lexpress.fr/actualite/societe/fait-divers/deux-morts-dans-le-crash-d-un-petit-avion-en-savoie_1824221.html

    Le pilote était expérimenté ! Fort heureusement il ne s’est pas crashé sur une maternelle, une école, on serait très loin des dégâts d’un drone. (Étrangement on n’en parle que très peu dans la presse, on veut pas enlever ce loisir de riche voyons)

    L’accident de drone lors du slalom rappelez vous, un pro ! Je me marre.

    Alors oui il faut encadrer, éduquer, interdire des zones et des comportements dangereux et ceci est aussi valable pour les « pros »

    Alors le « pro » anonymous, tu m’a bien fait rire.

  41. @ Eurekam : Si tu franchis le périph’ et que tu ne vas pas trop plus loin, tu n’as pas le droit de voler du tout, même dans ton jardin, il y a la zone R275 qui te l’interdit. En imaginant qu’elle ne soit pas là, tu aurais aussi la CTR parisienne qui te contiendrait à 50 mètres. Mais bon, c’est pinailler pour rien 🙂

    La réglementation n’est pas très claire sur le sujet de la propriété privée, et donc de l’espace privé. Normalement, le survol d’une propriété privée n’est pas interdit tant qu’il n’y a pas atteinte à la vie privée. Donc au-dessus d’un champ où le propriétaire n’est pas présent, il n’y a en théorie pas d’interdiction (sinon toute l’aviation serait en difficulté). Ce qui est interdit, c’est de décoller et atterrir (et par extension se crasher) sur un domaine privé sans autorisation du propriétaire, puisqu’on y pénètre au sol. En campagne, pour décoller et atterrir, il faut en théorie être sur sa propriété, ou sur une propriété avec l’accord du propriétaire, ou sur l’espace public (et hors agglomération). Mais tout ça, là encore, n’est que du pinaillage qui ne se traduit par rien dans la réalité. Sauf si bien sûr il y a bataille d’avocats suite à un différent.

    J’ai suggéré à la DGAC de donner un dizaine d’exemples de vols autorisés dans différentes situations, pour sortir des habituels « pas le droit de ». C’est à l’évidence bien plus compliqué que le « pas le droit de » 😉

  42. Juste un petit détail. La pétition mise en ligne au mois d’octobre vient de permettre à l’International Drone Racing Association (l’IDRA) d’avoir un rendez vous à Cologne avec l’EASA afin de discuter de la « Prototype Regulation ». Donc, je ne suis pas d’accord sur le fait qu’une pétition de sert à rien. Elle permet au moins d’être remarquée, après c’est à l’EASA de nous entendre et surtout de nous écouter !

  43. @Fred, merci pour tout ces éclaircissements. Qui sont bien plus limpides que toutes les docs… J’ai déjà un vieux drône que j’utilise comme simple ascenseur de prise de vue chez des clients (grandes zones privées). Mais ma commande du Mavic me donnait d’autre velléités d’amusant etc etc. Et il est bien vrai que même en se renseignant, rien n’est clair. Et effectivement, je n’arrive pas à savoir comment aller s’amuser en région parisienne. Le survol d’un champ est donc bien autorisé, mais le drône doit bien décoller de quelques part! Et on ne trouve pas forcément de panneaux « espace public »! Ajouté à celà que quand on possède la même petite machine pour faire des images et qu’il faut d’un côté passer le brevet ULM et de l’autre rien? Ca donne méchamment envie de poser une ligne de devis avec « prise de vue en drône: offert » et de rattraper son coût ailleurs. Sans compte qu’obtenir les autorisations, c’est d’une lenteur qui fait que ton film est bouclé depuis longtemps quand tu la reçois! Bref, je trouve que toutes ses réglementations gâchent méchamment le plaisir des malheureux urbains! Peut être faudrait il se tourner plutôt vers des « drônes homologués fait pas mal quand il tombe » plutôt que batailler sur des zones obscures… Mais que l’on se rassure, même quand on fait des films sans drône, les autorisations sont tout aussi compliquées à Paris: sont autorisés sans demande préfectorale « les news » (normal), les films d’étudiant (normal) et… Les films de mode! Donc, si tu fais pas une pub sur des robes, et que tu fais un clip pour des handicapés (mon cas dernièrement), autorisation préalable… Bref, tout va bien.

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