Retour sur la FPV Race 28, édition 2016
La FPV Race 28, première édition, avait marqué les esprits : c’était la toute première course de FPV racing d’ampleur, regroupant plus de 100 pilotes venus de toute la France et des pays limitrophes. Un point de départ qui a lancé une discipline devenue planétaire ! Pour sa deuxième édition, la FPV Race 28 était face à un challenge. Comment faire aussi bien que la course de Dubaï et sa dotation record, celle du FPV Air Show et ses pilotes internationaux, ou les multiples événements un peu partout dans le monde ? Réponse : difficile de rivaliser sans sponsors avec un carnet de chèque bien rempli et disposés à les signer. Bénédict Croquet a relevé le défi ! Il a choisi d’en faire un événement où la bonne humeur est privilégiée. Avec un parcours innovant, aussi !
Au chââââteau !
L’événement se tenait sur le domaine du château des Boulard, une belle bâtisse du 18e siècle au cœur d’un grand domaine. Le parcours faisait face au bâtiment, sur une grande pelouse à deux niveaux. Une particularité exploitée par Bénédict pour ajouter un peu de piment aux vols. A cela s’ajoutait une gate placée à plusieurs mètres de hauteur, à négocier… selon le niveau des pilotes. Les plus expérimentés passaient sur le dos, les débutants tournaient et descendaient comme ils le pouvaient. Le parcours réservait une autre embûche, le passage en forêt. C’était une promesse de Bénédict, là encore, qui a été tenue – une sorte d’hommage aux vidéos sylvestres d’Airgonay. Et puis, souvenir d’il y a un an, aux plantes en pots qui avaient donné du fil à retordre aux compétiteurs de la première FPV Race 28.
Ce qu’en ont pensé les pilotes ?
Le circuit était inventif, avec de jolis runs rapides où il fallait tout de même gérer son altitude, des virages serrés. La gate en hauteur a été appréciée par tout le monde… même ceux qui sont venus s’y encastrer ! Le passage en forêt n’a pas remporté autant de suffrages. De nombreux pilotes se sont plaints de mal voir le tracé à cet endroit. Il est certain que l’alternance d’une forte luminosité et de passages sombres est un challenge pour les caméras FPV. Mais qui s’est déjà frotté au sacro-saint NCS à Argonay sait que la difficulté fait partie du jeu.
Le déroulement des courses
Pas de Connex ProSight d’Amimon pour des retours vidéo en HD et se débarrasser des interférences. Il n’y avait pas non plus le nouvel émetteur Tramp HV d’ImmersionRC avec sa baguette magique qui permet de configurer les fréquences en un clin d’œil. Il fallait simplement être en Raceband. 6 pilotes prenaient part à la compétition, simultanément. Le samedi, les vols n’ont réellement débuté qu’en fin de matinée, et l’organisation des runs s’est révélée un peu chaotique. Il manquait sans doute un « race marshall ». Le dimanche, les qualifications ont repris pour faire passer les 107 pilotes inscrits et présents, puis laissé la place aux éliminatoires et à la finale. Le classement était géré par Rotormatch, à consulter ici.
Les surprises de la finale
Les grands favoris comme Dunkan Bossion ou Julien Letève, cette liste n’est pas bien sûr pas exhaustive, ne sont pas parvenus jusqu’au dernier run de 6 concurrents. La compétition réserve souvent des surprises ! Le jeune pilote belge Maximilien Pellichero (MaximilienP) est monté sur la première marche du podium. Une belle victoire ! Est-ce dû à la chance ? Certainement pas, car il a signé le 4e meilleur temps de tous les pilotes, à 6 secondes du plus rapide, Benjamin Lavayssière, et à 4 secondes du second, Julien Letève. Il était talonné par Raphaël Rousseau (RaphX), monté sur la deuxième marche du podium et Valentin Sauvage (Flatox) qui est arrivé troisième de la compétition. Derrière se trouvaient le belge Vincent Delcommene (Vincbee), Christophe Bayardin (Krys) et Benjamin Lavayssière (BLS). Les récompenses ont été distribuées par Miss Nationale 2016…
Vu de l’intérieur !
L’ambiance entre pilotes était très détendue, même si évidemment il y avait un petit enjeu – la compétition. Mais ce n’était pas Dubaï, la pression était bien moins importante. Il reste que les vols sur un événement d’une centaine de participants sont toujours très impressionnants, aussi bien pour les pilotes débutants que pour ceux qui ont déjà plusieurs compétitions derrière eux. Autant voler avec ses amis est « simple », autant se frotter aux meilleurs pilotes français sur un parcours imposé et plutôt difficile constitue l’assurance de sueurs froides, de buée dans les lunettes d’immersion et d’une belle tremblote pour certains…
La difficulté ?
En l’absence de système de chronométrage automatisé, il est compliqué de gérer les courses, surtout lorsque qu’il y a contestation de pilotes. Les vidéos filmées à haute vitesse sur un smartphone ont du être confrontées à celles des caméras embarquées pour déterminer, par exemple, qui était arrivé troisième de la compétition. Le décompte vocal original, « 3 2 1 Go » utilisé pour les départs de chaque run a aussi été critiqué comme générateur de faux départs. La méthode a été modifiée pendant la compétition pour devenir un « Armez les moteurs » suivi d’un unique « Go » plus opérationnel. Bien qu’il y ait eu de nombreuses courses organisées, chaque nouvelle compétition promet aux encadrants de se retrouver confrontés à de nouveaux défis.
La réglementation et la sécurité
Les organisateurs ont pris très à cœur la sécurisation de la course, notamment parce que l’événement accueillait du public. La présence des filets et leur hauteur étaient donc en conformité avec les requis réglementaires, il s’agissait de filets mis à disposition de l’organisation par la FFAM. Bénédict Croquet avait d’ailleurs renforcé la sécurité avec des filets plus résistants et plus hauts aux endroits stratégiques. Les arbres jouaient aussi un rôle de protection naturelle… qui a bien fonctionné malgré des assauts sévères. J’ai pu suivre la gendarmerie lorsqu’elle est venue procéder au contrôle des installations. Pas de souci… pourtant cela ne suffisait pas. L’un des quadris est allé s’aventurer au-dessus des paddocks, suite à la perte de contrôle de son pilote – ce qui lui a valu être disqualifié, conformément au règlement.
Le principal ?
C‘est qu’aucun incident n’ait été à déplorer. Cela dit, les passages inopinés par dessus les filets constituent une expérience dont il faudra tenir compte dans de futures courses. Lorsque les appareils prennent de la hauteur ou lorsque leurs pilotes sont débutants, mieux vaut augmenter sérieusement la hauteur des protections. Notons aussi que les pilotes étaient sans doute placés trop proches de la grande ligne droite. Il a suffit qu’un racer vienne s’échouer mollement à ses pieds, de l’autre côté des filets, pour que Laurent Lombard perde le signal vidéo du sien, crash à la clé. Une dizaine de mètres entre la piste et les pilotes permet d’éviter cela, même si ce n’est pas facile à gérer en tenant compte de la topographie des lieux.
Stands et animations
Le château hébergeait les stands d’exposants. De quoi discuter à bâtons rompus avec Drone FPV Racer, Mon Drone, M4R, EPS, System D, FPV4Drone, All Drones Racers, XFlyCopter, The 3D Brain et tous les autres, qui ont pour point commun la passion de ce qu’ils entreprennent. L’équipe de Nano Racing était présente à l’extérieur du château, sur le balcon qui donnait vers une belle pelouse parfaite pour des essais de Nano Racers et les étangs. D’ailleurs un Nano Racer a tenté de vivre la vie d’un sous-marin, sans succès – il y est resté. On pouvait aussi voir et essayer le nouveau simulateur de Nano Racing ainsi qu’une mini aile prototype ! Le samedi soir, après le diner de gala, y a été tiré un feu d’artifice offert par les Nano Racing. Il y avait aussi un chouette circuit LED pour des vols de nuit (en Nano), mais le châtelain ne l’a pas entendu de cette oreille, l’électricité a été coupée trop tôt… Le Monde du Loisir (MDL) avait mis à disposition l’infrastructure qui a permis à l’équipe de FPV-Passion, Adrien et Frédéric, d’assurer un des courses et des interventions avec les différents acteurs de la journée. Ils m’ont d’ailleurs gentiment invité sur leur plateau. CRT informatique proposait aussi une représentation du circuit avec les positions de chaque racer en temps réel, l’équipe avait pour cela disposé un maillage d’antennes sur le parcours.
Le public
La FPV Race 28 a accueilli des visiteurs (payants) qui ne pratiquaient pas le pilotage, mais qui m’ont tous dit être très intéressés, beaucoup avaient entendu parler de l’événement sur les Champs-Elysées. Plusieurs m’ont demandé si « le petit anglais » était là. La déception était de courte durée quand ils apprenaient que les 4 pilotes français de Paris s’affrontaient Chartres ! Une bonne nouvelle puisque la discipline commence à être connue. Ils étaient là un peu par hasard et par curiosité, et le spectacle semble leur avoir plu. Mais ils ont clairement préféré jouer avec les Nano Racers qui pouvaient être pris en mains qu’attendre le départ des courses. Il y a sans doute un effort à fournir de ce côté. Comme pour la plupart des autres événements de FPV racing, le public s’impatiente vite. Les courses sont intenses mais très courtes, un peu trop sans doute pour que les spectateurs patientent jusqu’à la suivante. Ce qu’il manque ? Des animations qui permettent de captiver le public pendant les intercourses.
Ce qu’on en retient ?

La FPV Race 28 deuxième édition était un très agréable rassemblement de pilotes, qui se sont affrontés sur un parcours assez inhabituel, suffisamment en tous cas pour déstabiliser les favoris. Il a permis le « networking », c’est-à-dire à tous de se rencontrer autrement que par le biais de Facebook. On attend les prochaines courses pour savoir si les pilotes qui ont brillé à Chartres confirmeront leurs performances. On a aussi noté le vol de démonstration 3D de Dunkan Bossion avec un racer de Graupner. Le monde des hélicos 3D est venu piétiner les plates-bandes de celui du racing avec une prestation d’une rare intensité, des tics-tocs, une longue chute maîtrisée sur le dos, des retournés… Dunkan est un pilote d’exception, tout simplement. Je termine ce retour sur la FPV Race 28 avec un petit mot de remerciement pour les bénévoles qui ont accompagné Bénédict et son équipe, Cyrille, Sébastien et Alexis, dans sa tâche ! Le site officiel de la FPV Race 28 se trouve ici.
Le run de la finale
Vu depuis le racer de Valentin Sauvage (Flatox), 3e de la compétition.
L’album photos
Bonjour Fred,
En vu d’étudier la faisabilité d’une course de Racer sur Mimizan 40 l’été prochain,peut tu me fournir les textes des requis réglementaires (hauteur des filets,distances du publics enfin tous ce qui pourrais valider le projet.)
Je n’arrive pas à trouver l’info
Merci
Bravo pour ton site
A+
Fred
0680084250
Beaux catalogue de photos souvenirs / Bravo aux organisateurs
=> Un seul souhait : que la profession se féminise un peu 🙂
Bravo, le tracé a l’air vraiment top, j’adore quand il faut jouer avec les hauteur (on a des objet volant rappelons le, pas des tondeuses)! et l’ambiance sympathique. Bravo à Maximilien également!
Pour le public non averti, ce qui fait le sel des racer, c’est quand même de se retrouver dans le « cockpit »! Il faudrait des floppées de lunettes ou des « stands » avec une XXaine de postes et la possibilité de switcher entre les pilotes pour acceuillir le public (un peu comme les course de motorball pour lesquelles l’analogie est flagrante!). Le temps de l’intercourse : changement des participants, ceux qui sorte la banane aux lèvres racontant comment ils ont vécu le crash, le dépassement, l’arbre, la gate, faisant baver ceux qui entre et qui attendent, et hop la prochaine course commence!
Un/des ecran(s) c’est bien, mais on n’agit sur rien et c’est moins immersif, il faudrait leur faire vivre le fpv et pas seulement le multirotor.
Mais pour cela il faut des sponsors…………. Le monde est tel qu’il est!
Oh p****.. on est vendredi \o/
Merci Fred pour ce bel article, et ces belles photos !! 😉
Ha oui merci ! Tu mas boudiné expres sur la photo !!! Chuis grooos. Serieusement, merci pour ce feed back.
Super article résumant parfaitement ce week end d’anthologie !
Je crois qu’il y a une coquille : vincbee c’est Vincent Delcommene, pas Boisselier (il me semble)
@ Michel P 29 : Oh mais oui 🙁 🙁 Mes plus plates excuses à Vincbee et à Starz91 !!
Je suis content d’avoir participer à l’organisation cette année. Bien sûr, il y a des aspects à améliorer mais comparé à l’année dernière, je trouve que c’était cent fois mieux. Le public avait le nez dans les stands contrairement à l’année dernière où les pilotes étaient invisibles, plusieurs écrans pour suivre les courses, plus de boutiques, plus de visibilité sur le circuit.
C’était un très bon week-end, fatiguant pour les organisateurs et les bénévoles mais tellement riche en rencontres que je re-signerais avec plaisir en 2017.
@ Giacomaggi Frederic : Ce doit être mon objectif Tamron 😉
Merci @Fred pour ces belles images !
Team GreSquad [ Grenoble ] #WasHere 🙂
Pas pu venir cette année, j’avais assisté en tant que « reporter » spectateur à la 1ére édition qui était bien sympa avec un esprit « a l’arrache » et oui effectivement cette édition plus structurée permettait de voir les pilotes ça c’est une bonne idée 🙂
j’avais eu la chance de voir les qualifs de l’année dernière de près j’aurais aimé pouvoir être la cette année en tout cas BRAVO pour ce beau rendez vous .
petit reportage de l’année dernière https://www.youtube.com/watch?v=G11pS9dH524
chouette retour 🙂
perso sous chrome j’ai du texte sur les photos sur la MEP. mais pas toutes :p (paragraphes stand et public)
Salut Fred,
Comme je te l’ai déjà dit de vive voix : encore un grand merci pour tout tes articles sur le monde des multirotors.
Ces évènements permettent également de voir de près des frames montées et configurées et d’avoir l’avis de ceux qui les ont utilisées. Pour choisir son prochain modèle, c’est quand même plus agréable de les avoir en main.
Les courses avaient un bon rythme et le parcours semblait effectivement plus compliqué qu’à celles que j’ai vu les années précédentes, par contre, pour la sécu, c’est vrai que les filets étaient pas très hauts par rapport à Plerguer ou Gourin, où ils utilisaient des nacelles pour les tenir.
Magnifique freestyle de Dunkan Bossion qui a secoué le publique autant que son drone; ça serai bien d’en voir plus sur ce genre de compétitions!
Il y a beaucoup de pilotes qui ont progressés mais il y a certains petits jeunots dont le pilotage a laissé plus d’un « moustachu » la bouche ouverte; Le niveau vas être dur à rattraper pour les prochaines compétitions, il va falloir ce sortir les doigts de la pelouse et arrêter les vols en « mode Stihl » 😉
Ah cool merci Fred pour ce joli retour sur un super beau week end!