Entretien avec Chris Anderson, 3DR

chris-anderson-intw-02-600[English version is available here]

Chris Anderson, le PDG de 3Drobotics, nous a accordé un long entretien exclusif. Il travaille aux Etats-Unis, mais il était en visite en France en tant qu’intervenant de l’événement USI 2015 à l’initiative d’Octo Technology qui s’est tenu à Paris. Vous pouvez d’ailleurs visionner son intervention ici. Il a accepté de répondre à nos questions, dont voici la transcription complète !

Frédéric Botton : Chris Anderson, vous étiez en charge du magazine Wired. Pourquoi vous êtes-vous positionné sur le marché des drones ? Ce sont deux choses totalement différentes !
Chris Anderson : C’est amusant, parce que je ne viens pas des médias à l’origine. Ma formation est la physique numérique. Le souci, quand j’apprenais la physique numérique, il y 20 ans ? C’était trop compliqué ! Il n’y avait pas assez de laboratoires de physique, alors j’ai dû me tourner vers autre chose. Je me suis lancé dans les medias, j’ai écrit au sujet de la technologie plutôt que de la pratiquer. Mais pendant ces 20 années, la technologie est devenue plus facile. Les smartphones, en particulier, ont permis de placer les capteurs, les GPS, les caméras et les processeurs rapides à la portée de tous. Vers 2007, j’ai réalisé qu’il était désormais possible de mettre à profit mes centres d’intérêt, ma formation à la physique numérique, mais sous la forme de robots volants. Je me suis amusé avec des capteurs et un GPS. J’ai en fait essayé de réaliser quelque chose d’intéressant pour mes enfants, pour les intéresser à la robotique. Ils n’étaient pas passionnés par les robots roulants, ils n’étaient pas intéressés par les trucs qui volaient. Mais des robots volants, c’était déjà beaucoup plus captivant.

Dsc_0169-600FB : Sur quel matériel avez-vous fait vos essais ?
CA : C’était à l’origine un jeu de Lego Mindstorms, et seulement plus tard sur de l’Arduino. 2007 a été l’année-charnière. C’était l’année où toutes les pièces du puzzle se sont mises en place : l’impression 3D, l’Arduino, le mouvement « Maker ». Pour les capteurs, il y avait les manettes de la Wii et les Lego Mindstorms. J’ai compris que je pouvais enfin réaliser des trucs sympas, alors j’ai démarré une communauté appelée DIYdrones. Cette communauté a bien pris, et elle a abouti à la création d’une société, 3Drobotics. A un certain moment, il est devenu évident que la passion était devenue une industrie. La société est déjà assez importante à ce moment, j’ai donc quitté une société pour en gérer une autre.

FB : 3Drobotics n’est pas très connue en Europe, à la différence de la marque française Parrot ou de DJI. Est-ce que le Solo que vous venez d’annoncer va être accompagné par un changement significatif dans la stratégie commerciale de 3DR ?
CA : Oui, absolument. 3DR est la plateforme leader sur le marché des drones si on excepte DJI. Mais en tant que société, nous avons principalement vendu nos produits à des développeurs, et nous les avons uniquement vendus aux Etats-Unis en raison des règles de la FCC et de la réglementation. Nous n’avons pas passé les processus de certifications européennes, jusqu’à ce que nous proposions un produit pour le grand public. Ce produit, c’est le Solo !

FB : L’Iris n’est pas un produit grand public ?
CA : L’Iris est un outil pour les développeurs. Le Solo est le premier produit que nous avons soumis au processus de certification européenne. Je pense qu’il sera disponible courant septembre en Europe. Et la France va être notre premier marché. Un gros marché !

Dsc_0170-600FB : Pourriez-vous nous décrire cinq fonctions, et seulement 5, qui sont disponibles sur le Solo et sur aucun autre appareil ?
CA : Il y a deux choses en particulier. La première est smart [intelligent], l’autre est Gopro. Je sais que ça ne fait que deux alors que vous en avez demandé cinq, mais je vais m’expliquer. Smart est très important pour ce que nous voulons faire. Smart signifie l’autonomie. Le Solo n’est pas un jouet radiocommandé, c’est un drone entièrement autonome. Il ne vous permet pas uniquement d’utiliser cette autonomie de mouvement pour faire de belles photos, il peut réaliser des mouvements cinématographiques et des prises de vues que vous ne pourriez pas faire à la main.

FB : Donc le Solo n’est pas un appareil radiocommandé ?
CA : C’est un drone totalement autonome. C’est une plateforme de prises de vues.  La première chose que nous avons faite, c’est de créer un appareil volant. Ca n’a pas été facile, mais nous y sommes parvenus. Ensuite nous avons placés des caméras dessus. Le pied, une caméra volante ! Mais nous nous sommes aperçus que réaliser de belles prises de vues aériennes était une tâche bien plus complexe que de simplement placer une caméra dans les airs. Il faut respecter une trajectoire, vous devez savoir comment suivre une personne, comment gérer la vitesse de la rotation, et toutes ces choses que Hollywood sait ! Celles qui font que les images sont belles à l’écran. C’est très difficile de le faire manuellement, vous n’avez pas assez de pouces. Vous devez contrôler 3 axes sur le drone, 3 axes sur la nacelle de stabilisation, cela fait 6 axes que vous devez gérer simultanément pour obtenir une image fluide. Les humains ne s’en sortent pas, mais les robots y parviennent facilement. Smart, pour nous, c’est de dire « voilà la scène qu’il faut obtenir, suis le chemin du point A au point B de telle manière qu’il rende bien, en utilisant les compétences de Hollywood ».

Solo_Air_1-600FB : Vous mettez un SDK à disposition des développeurs pour parvenir à ces résultats ?
CA : Oui, mais à vrai dire, nous proposons 3 SDK, basés sur la plateforme Android. Si vous allez sur http://dronekit.io, vous les verrez. Ils sont appelés Air, Ground et Cloud. Vous pouvez faire tourner votre code à n’importe quel niveau, et même simultanément pour distribuer vos taches de calculs.

FB : Contrairement à DJI ou Yuneec, vous ne proposez pas de caméra « maison »…
CA : Ce qui fait la différence, c’est la Gopro. Nous adorons Gopro, un produit de la Silicon Valley, nous pensons qu’il s’agit d’une excellente marque. Le problème avec Gopro, c’est que puisque ce n’est qu’un boîtier fermé, il est difficile de le contrôler aussi bien qu’un drone. Nous avons par conséquent établi un partenariat avec Gopro pour avoir accès au connecteur de la caméra qui se trouve à l’arrière de la caméra. Vous verrez que la nacelle prévue pour le Solo n’est pas uniquement connectée au contrôleur de vol pour faciliter son orientation, mais vous pouvez aussi l’éteindre, l’allumer, changer son mode, la démarrer, l’arrêter. Vous faites passer le signal vidéo via la nacelle que vous enregistrez sur le smartphone mais aussi à bord en haute résolution.

FB : Gopro s’apprête à lancer son propre drone…
CA : Gopro a évidemment parlé de lancer un drone, mais ce sera pour l’année prochaine. En attendant, ils sont notre partenaire et nous travaillons en étroite collaboration pour être certains que notre drone puisse offrir la meilleure expérience avec une Gopro.

Solo_White-Front-Above-600FB : Le Solo embarque une énorme puissance de calcul. A quoi va-t-elle servir ?
CA : Il y a 14 processeurs, mais le principal est le contrôleur de vol qui est appelé le Pixhawk 2. C’est un système redondant, il y a en fait 2 contrôleurs de vol. Ils disposent d’un amortisseur de vibrations, ils sont très avancés. Mais ce n’est que la partie contrôleur de vol. Il y a aussi un ordinateur sous Linux, qui constitue un niveau supérieur de préparation de mission et d’itinéraires.

FB : Il est à l’intérieur du Solo ?
CA : Oui, à bord, en l’air !

FB : Que pouvons-nous en attendre ?
CA : La première chose dont vous allez profiter est la gestion des itinéraires. Imaginons quelque chose de simple : vous volez et soudain vous vous trouvez en difficulté. Vous avez plusieurs options. Vous pouvez retourner au point de départ si vous êtes un bon pilote… mais la plupart des gens ne le sont pas. Vous pouvez appuyer sur le bouton de retour automatisé au point de départ, bien sûr, mais l’appareil va revenir tout droit vers vous au risque de percuter quelque chose. Ou alors vous pouvez « rembobiner le vol ». Le Solo mémorise l’intégralité du trajet qu’il effectue pour être en mesure de le refaire en sens inverse.

chris-anderson-intw-07-600FB : Ce qui permet d’éviter les arbres et les obstacles ?
CA : Absolument. Ensuite, vous avez des technologies comme la vision numérique. Nous proposons la fonction « Follow-me », nous avons été les premiers sur le marché avec une version commerciale de cette fonction. Pour le moment, elle est basée sur le GPS. Mais nous disposons de la vision numérique à bord. Cela signifie que nous pouvons réaliser une fonction « Follow-me » optique, ou mieux, combiner l’optique et le GPS. Dans ce cas, si la réception GPS n’est pas correcte, le drone vous reconnait et vous garde en vue.

FB : Ces applications seront réalisables par qui le veut ?
CA : Nous sommes exactement comme Android. Un smartphone Android repose sur un système d’exploitation réalisé par Google. Son hardware est créé par de nombreux constructeurs, la plupart des sociétés chinoises, DJI mis à part. Walkera, HobbyKing, Yuneec, et tous utilisent notre logiciel.

FB : Vous avez peut-être entendu parler des vols au-dessus des centrales nucléaires et au-dessus de Paris, à l’évidence illégaux. Les lois sont en train d’être durcies. Que pouvez-vous faire en tant que constructeur pour aider les pilotes ?
CA : Nous pourrons faire beaucoup ! L’une des caractéristiques que j’ai mentionné est smart. Cela signifie savoir quand voler en sécurité. L’appareil est connecté au Cloud, tout le temps, de manière automatique. Supposons que vous ne soyez pas animé de mauvaises intentions. Vous ne savez pas s’il est permis de voler. Parce que l’appareil est connecté au Cloud, nous pouvons fournir quatre éléments pour assurer un vol sécurité. Lorsque vous démarrez l’engin, et parce que vous êtes en ligne, il envoie 4 informations : Qui, Quoi, Où et Quand. Qui est le pilote ? Au début, nous ne savons pas grand-chose au sujet du pilote mais nous mémorisons son expérience en vol, son expérience avec le simulateur de vol. Comme dans un jeu vidéo, lorsque vous passez des niveaux de compétence, vous obtenez plus de fonctions. Où ? Cette information nous est donnée par le GPS. Quoi ? Il s’agit du type d’appareil que vous pilotez. Nous savons quand vous pilotez, évidemment. Nous envoyons toutes ces informations dans le Cloud.

>>>> La seconde partie de l’interview de Chris Anderson se trouve ici !

26 commentaires sur “Entretien avec Chris Anderson, 3DR

  1. Très belle article/interview et cela me laisse pas mal de questions sur l’orientation que va prendre la discipline « Donc[Sans internet] vous pourrez voler, mais pas aussi loin et privé de fonctions majeures. »

    L’homme qui a développé la machine qui dit que l’homme n’est pas assez intelligent pour accéder aux fonctions
    majeures de son application… !

    intéressant

  2. On dirait une conférence Sony : plein de processeurs, plein de puissance de calcul, et on est les plus grands et les plus forts.

    Désolé, mais tout ça n’est pas bien fun.

  3. C’est amusant je ne le percoit pas comme toi pour moi le gars a tous compris il donne aux pro ce qu’il veulent : voler sans piloter. Ceux qui veule du pur fun ont d’autre machine. Et puis ce qui se prépare pas chez 3dr mais chez des développeur via les Sdk 3dr, ça va changer la donne. Enfin c’est mon avis! L’avenire le dira ! 😉

  4. pourtant c’est bien un SOLO qui c’est crashé dans les
    gradins pendant un match lors de l’US OPEN…

    ce cloud, ces autorisations, etc, etc, ça fait horriblement peur, par ou passera la plaisir de piloter son multi pour
    faire la belle image, la nôtre, celle qui est mieux que les autres???

  5. J’aime ce discours ! dronecode aussi ! merci pour nous faire sortir toutes ces infos intéressante Fred ! ( Parrot pionnier, badass ! )

  6. Je trouve ce passage trés révélateur ainsi que la question et réponse précédant:
    « FB : Mais les administrations diront qu’elles représentent la loi, pas vous.
    CA : En fait, les gouvernements nous encouragent en ce moment à imaginer la réglementation sur la base des réalités industrielles »
    On pourrait presque le corréler avec l’article sur Amazon et son espace aérien et aprés…….

    Tout se développe dans une optique des pros régient par des industrielles.
    Par contre c’est sure que certaines techno et innovation à l’heure actuelle hors de portée d’une application loisir, financièrement, finirons avec le temps par être accessible et adapté, ce coté à du bon

    Moi je veux bien voler dans les nuages (sens poétique) mais grace au et dans le cloud, j’ai un peu plus de mal.
    Open source, c’est bien TOUT le monde peut dévellopper, cela serait bien qu’il y’ai quelque part feu.

  7. @azbloc : Le crash à l’US Open illustre sans doute mieux que tout la nécessité d’empêcher les pilotes « rookie » de voler quand ils n’ont pas le droit de le faire. La fonction n’est pas encore implantée dans le Solo, mais Chris Anderson laisse entendre que ça va venir vite. L’incident accélérera peut-être les choses 😉 C’est la même voie que suivent DJI, Yuneec et Horizon Hobby autant que je sache.

  8. @BryanFury75 : Si tu oublies le discours marketing (il est inévitable dans une interview d’un dirigeant), il y a des prises de position intéressantes je trouve et une vision d’un partie du business des appareils volants. Il le dit clairement, ce n’est pas aux radiomodélistes qu’il s’adresse, mais aux faiseurs d’images…

  9. @Norman : Remarque qu’il ne dit pas que l’homme n’est pas assez intelligent, il dit qu’il n’a pas assez de pouces 😉 😉

  10. Autre façon d’expliquer que grâce à mon application, vous allez voler responsable…Et surtout très bien surveillé…et de très près par les administrations de surveillance du monde entier grâce à mon « solo » Cloud ! Et avec leur bénédiction en prime…Amen…

    Sacré Mister Anderson, le parfait discours d’un industriel sans complexes dont les codes de développement, d’ailleurs, pour le bien de tous les civils…pourraient comme par le plus grand des hasards, se retrouver un de ces jours, dans des applications militaires de destruction massive.

    Si ce n’est pas déjà fait ???…C’est clair Chris, tu vises Hollywood…Mais ce que tu nous offres, c’est un scénario à la « SKYNET » bien réel…Et alors là, ça sera plus du tout du « cinéma » !

  11. @PLANCHON : Skynet est le risque. Mais quelles sont les autres solutions pour empêcher le quidam d’aller voler n’importe comment n’importe où avec une machine de un kilo ? 🙂

  12. la solution viens par la formation, on apprend bien à conduire un scoot a 14 ans, une voiture a 18, sans faire dans de l’aussi
    lourd, il y à certainement une solution à creuser, d’ailleurs
    Anderson l’évoque dans ton interview.

  13. Sous prétexte de technologie et d’activation ds peurs, le monde des drones se promet un avenir qui mettrait tout le monde dans la rue dans plein d’autres domaines – et un contrôle en temps des masses par le « cloud », directement piloté par quelques industriels, ou régulateurs (bienveillants)…

    Bientôt dans toutes vos voiture, loisirs, alimentations, gadgets technologiques, etc…

    Je ne sais pas si l’on doit en rire ou en pleurer.
    Cela fait froid dans le dos dans les étapes d’après.

    > Mais quelles sont les autres solutions pour empêcher le quidam d’aller voler n’importe comment n’importe où avec une machine de un kilo ?

    Faire des machines de moins de 1 kilo qui se désintègre au moindre choc, ou avec des éléments protégeant complètement les éléments pouvant blesser (comme les hélices) ?

  14. Est-ce que les trois lois de la robotique d’Isaac Asimov seront inclus dans les programmes d’IA des drones ? Comme elles le sont dans tous les progrès de robots incluant une IA auto-evolutive qui existent déjà ….

  15. Les mécontent doivent profité que 3dr fait de l’open source, vous pouvez forké le code et faire une solution sans tracker d’activité ou cloud. C’est un des avantage de l’open source et on peu y faire quelque chose avant d’être abrutis.

  16. @Minisapin : J’adorerais que les robots avec une IA auto-évolutive suivent ces 3 règles. Mais comme l’armée s’y intéresse, ce n’est juste pas possible. Malheureusement 🙁

  17. @Gilbert : Tu crois vraiment qu’on va pouvoir créer des appareils tels que tu les décris ? Je ne suis pas confiant 😉

  18. La physique numérique, c’est la convergence de trois sciences : les mathématiques, la physique et l’informatique ! La physique fournit les problèmes, les mathématiques les algorithmes pour modéliser les problèmes et l’informatique l’outil pour faire les calculs!

    Elle permet de simuler des expériences qu’on ne peut pas ou veut pas faire en vrai, mais aussi à tester des idées et d’apprendre des concepts.

    Et bien moi fred, je te propose de découvrir la réalité non conceptuelle : C’est la convergence de trois évidences : la fausse croyance, le mensonge feint et l’appât du gain.

    La fausse croyance de dire que les drones sont des dangers pour nos semblables…Le mensonge feint de nous faire croire que nous en sommes les responsables et un bon business qui va encore rapporter plus en faisant travailler les autres (les développeurs amateurs).

    Elle permet de manipuler subtilement son auditoire et de lui faire miroiter quelques « Chimères High Tech », mais aussi de piquer volontairement des idées à ceux qui auront cru innocemment que « l’Open Source » était entièrement gratuit et sans conséquences.

    C’est aussi ça simuler des expériences que l’on ne peut pas faire que par soi-même, mais qui rapportent toujours très gros et vraiment pour de vrai !

    Et bien sûr toujours aux mêmes… Bien au-delà d’une science, un simple fait.

    Tu as fait une excellente interview Fred (comme d’hab…) mais le ressenti pour ma part est très mitigé sur ce « big boss » bien trop intelligent pour nous donner de paisibles réponses sincères…parfois un peu trop gouvernementales !

  19. @PLANCHON : « La fausse croyance de dire que les drones sont des dangers pour nos semblables… » -> Je ne partage pas l’une de tes 3 « évidences » ! Le reste ne fonctionne plus, du coup 😉

  20. Là, je parle des drones « civils » et plus particulièrement ceux que peuvent se procurer le grand public comme le phantom ou encore un fpv racer 250 par exemple…En moins de 3 ans, le côté fun de voler avec ces engins même en pleine ville s’est transformé en chasse à l’homme impitoyable…Jusqu’à la menace quasi terroriste du survol de centrales nucléaires.

    Médiatiquement Fred, tu analyses ça comment !

    Ces « jouets » n’ont jamais été un danger pour la sûreté de l’état ; mais comme par le plus grand des miracles, ils le sont devenus en moins de temps qu’il ne faut pour le dire…

    C’est ça que j’appelle la « fausse croyance » relayée par toute une batterie de textes de lois bien obscurs…

    Puisque les drones GRAND PUBLIC sont SI dangereux alors pourquoi ne sont-ils toujours pas interdits à la vente ?

    Voilà une question simple que tu aurais pu poser à ton industriel…

    Et le fait de proposer un code de développement au plus grand nombre pour des engins (« Grand Public » soient-ils ?) donc potentiellement menaçants pour nos concitoyens d’après toi…
    Ce n’est pas, là aussi, susciter « l’interdit » ou le « dérapage terroriste » latent. Voilà une autre question bien sympa à poser à tonton Chris.

    Pour info maintenant, il me semble que 3drobotics offre déjà ses services à quelques agences gouvernementales…Je dis ça mais j’ai rien dit.

    Tiens donc du coup ton interview « Grand Public » prend soudainement une autre tournure :

    J’adore qu’un scientifique nous rappelle que ses drones sont avant tout pour les professionnels ; mais qu’il les met tout de même en vente sur internet pour le quidam du coin. C’est quoi l’idée derrière tout ça…Hein Fred ???

    Ah! oui le cloud…Encore une vieille invention militaire ressortie du placard pour le geek local…comme internet d’ailleurs…Y a pas de doute, c’est loin d’être un abruti notre monsieur Anderson…On voit qu’il a « l’oeil dans le ciel ».

    « Eye in the Sky » de Philip k.Dick.Il est parfois bon de relire l’avenir…tu sais.

  21. @PLANCHON : Je crois que tu es définitivement trop conspirationniste pour moi 😉 Je parle de sécurité toute simple des multirotors, et ça inclut tous les endroits habités d’une part et protégés d’accès d’autres part. Ca inclut les centrales nucléaires, les aéroports, les villes, mais aussi les parcs naturels qui sont des endroits moins militaro-gouvernementalo-surveillés (Oh mais… à moins que bien sûr « on » ne nous dise pas tout… Les terriers de marmottes sont-ils vraiment des terriers de marmottes, hmmm ?).
    Donc oui, le Cloud est une invention militaire, tout comme Internet, les connexions sans fil, le cryptage des données, le sac à dos, les antibiotiques, l’électricité…
    Et sinon, les drones rêvent-ils de marmottes électriques ?

  22. Cher Chris, puisque tu es capable d’affirmer une telle ineptie :
    « En tant que constructeur, nous pouvons vous interdire de voler lorsque le Cloud dit « rouge », et nous le ferons. Ce sera la fin des survols de centrales nucléaires. »
    Comment peux-tu dire que ce sera la fin des survols de sites sensibles ?
    Ce n’est probablement vrai qu’avec ton drone tel que l’as imaginé.
    Je reste perplexe sur ta vision de l’avenir… Attends de voir si ton drone vole bien avant de croiser les datas dans le cloud 😉

  23. @edk : Il parlait uniquement de ses machines et de celles de constructeurs qui adopteraient le même principe. Ce n’est pas une ineptie, du coup, ça peut devenir une réalité ! Note que je ne défends pas ses idées, pas plus que je ne les condamne 😉
    Le contre-coup ? S’il y a encore des survols, les pilotes de machines DIY seront montrés du doigt… Pour l’instant, c’est plutôt l’inverse !

  24. J’attire juste l’attention du plus grand nombre sur le fait que le « militaire » se cache parfois dans des projets civils anodins. Et aujourd’hui, le fait de parler de DRONE AUTONOME montre à quel point l’ambition technologique n’est plus juste de faire plaisir aux simples passionnés…

    Mais bien de conquérir des marchés plus vastes et plus pointus.

    Le passionné ne sert que de cobaye (béta testeur) pour affiner des programmes informatiques déjà bien avancés ; et ainsi notre société anonyme peut les revendre avec cette valeur ajoutée quasi gratuite mais si importante.

    Je sais bien que ce n’est pas ton rôle Fred de jouer au « Blade Runner » du temps présent…Mais tu ne peux nier que ces gars là visent bien plus qu’un simple « joujou high tech » pour le geek du coin.

    je ne suis pas « conspirationniste » mais plutôt de plus en plus méfiant envers des gens qui nous parlent de notre bien tout en arguant le fait qu’ils sont mandatés indirectement par des états.

    Et à ce titre Monsieur Anderson tient exactement les mêmes propos qu’un yann arthus Bertrand pour prendre un cas d’école à la française sur le fond…

    « je parle d’un monde meillleur « ENSEMBLE » et j’encaisse derrière mon chèque du plus gros pollueur de la planète »… ou d’un gouvernement quelconque d’ailleurs…

    Tu avoueras que c’est pas très « clean » comme situation tout de même surtout qu’il n’est pas de bon ton dans les médias de critiquer ces gens-là…ouvertement !

    Alors j’utilise la tribune libre de ce site mais je te rassure…Je ne milite pour aucun parti…et n’attends aucun écho de ces paroles.

    Juste parce que je pense que le Drone est un outil fabuleux de recherche et d’expérimentation (et qu’on en est au tout début) et qu’à ce titre le civil devrait toujours pouvoir avoir accès à l’ensemble de ces données dans le futur proche.

    c’est sûrement très idéaliste, mais j’y crois encore pourtant…

  25. J’avais une bonne image de 3DR et de cette interview jusqu’à ce contrôle de vol. On nage en plein délire. Une connection internet? Et je fais comment quand je pars en Papouasie et que y a pas de signal: une zone parfaitement exploitable, pas de risque mais pas de possibilité de voler car pas d’internet ???

    Passe encore le On est les meilleurs, les plus forts, pour un produit qui n’est toujours pas sorti. Une petite touche de on est ouvert bla bla bla. Franchement, il faudrait expliquer aux gros bétas comme ce gugusse que le libre c’est justement moins de contrôle. Si on doit éviter que des rookies fassent des conneries, qu’on les forme pardi!! Plus le temps passe, plus je regrette mon investissement. Les limitations des possibilités sont franchement un frein et surtout on oublie l’essentiel: pourquoi l’anti-collision n’a pas été déployée sur les produits actuels? Même chose pour le parachute. Bref, on sent que les acteurs industriels veulent encore se remplir les poches. Gageons que la prochaine version y aura un chouiyya d’anti-collision primaire, puis dans 2 ans un semblant de parachute et dans 3 des hélices rétractables…

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