Hexo+, premières impressions

Dsc_0089-600Notez que cette présentation comportant beaucoup de photos est coupée en 3 parties pour alléger les pages.

Vous vous souvenez sans doute de l’Hexo+, ce multirotor destiné aux prises de vues aériennes capable de suivre ses cibles pendant une activité sportive. C’était un projet de financement participatif sur la plateforme Kickstarter qui avait remporté un énorme succès. Au terme de la campagne, l’Hexo+ avait acquis plus de 1,3 million de dollars. Et puis ? Les campagnes Kickstarter présentant d’autres multirotors se sont succédées, avec des projets plus ou moins viables, avec plus ou moins de réussite. Il y avait de quoi douter du projet Hexo+, malgré des apparitions de l’appareil lors d’événements outre-Atlantique. Mais le suspens a pris fin : les premiers « backers » de Kickstarter sont livrés ! En retard ? Oui, comme souvent avec les projets de crowdfunding. Mais pas de beaucoup : les livraisons étaient prévues en mai 2015…

La première série

Dsc_0119-600Il s’agit d’appareils DIY, le premier pack proposé lors de la campagne Kickstarter. Une version bien évidemment destinée aux utilisateurs avertis bricoleurs et capables de monter un multirotor eux-mêmes. Ce sont des early-adopters en mesure de traquer les erreurs de conception. D’ailleurs Vincent Padiolleau, pilote prototypiste chez Squadrone System, la société à grenobloise qui l’on doit l’Hexo+, est clair : « nous comptons bien profiter de l’expertise de nos clients DIY. Ils vont certainement détecter des bugs qui nous auront échappé, malgré les bancs d’essais industriels que nous avons fait passer à notre contrôleur de vol. Ils sauront aussi proposer des scénarios de prises de vues que nous n’avons pas envisagés ». Des clients qui jouent le rôle de beta-testeurs ? « Il s’agit d’une volonté de leur part, c’est une communauté qui nous suit et nous aide à faire évoluer l’Hexo+ depuis le début de la campagne Kickstarter », explique Matthieu Giraud, en charge de la communication chez Squadrone System

Et la série suivante ?

Dsc_0086-600Ce seront les premiers exemplaires de l’Hexo+ dans sa version prête à voler, à la sortie de sa boîte. J’ai eu la chance d’être invité par Squadrone System pour découvrir plusieurs unités opérationnelles de l’appareil en situation, à la montagne, avec des sportifs de haut niveau. Antoine Level, le dirigeant de Squadrone System, nous a résumé la philosophie de l’Hexo+ en quelques mots : « c’est une caméra volante, qui évolue sans qu’il soit nécessaire de la piloter ! ». Sachant qu’il s’adresse à un pilote de multirotors, il s’amuse de préciser : « il n’y a pas de radiocommande, un simple smartphone suffit pour prendre le contrôle de l’Hexo+ ».

Comment ça marche ?

Le principe est très simple : l’Hexo+ communique en Bluetooth avec votre smartphone. Vous choisissez un type de prise de vue parmi celles qui apparaissent dans l’interface du logiciel Hexo+. Une pression sur une touche suffit pour que l’engin décolle et vous attende. Il sait où vous êtes, avec précision : c’est le GPS de votre smartphone qui le renseigne. Vous pouvez lui demander d’effectuer un tour complet, à 360°, en pointant toujours la caméra dans votre direction. Dsc_0212-600A bonne distance, soit environ 30 mètres, ou à courte distance, 7 mètres. Vous pouvez aussi lui demander de vous suivre, en lui intimant l’ordre de vous filmer par derrière ou sur les côtés : c’est vous qui choisissez l’angle de prise de vues. 30 mètres, c’est une distance très courte ? « Peut-être », concède Antoine Level, « mais il faut se dire qu’être filmé à plus de 30 mètres par une Gopro, c’est apparaître à l’image comme une tête d’épingle ». Matthieu Giraud ajoute : « la liaison Bluetooth a été validée techniquement jusqu’à une distance de 100 mètres. La portée de 30 mètres est donc volontairement limitée, nous la débriderons probablement par la suite ». Une autre fonction ? Le fameux dronie : l’appareil part en arrière en gardant la caméra vers vous. Facile quand les conditions de vol sont réunies avec un multirotor classique. Mais c’est une manipulation difficile lorsqu’il y a du vent, lorsqu’on se trouve dans une position inconfortable. Avec l’Hexo+, tout est automatique !

La version RTF

L’Hexo+ dans sa version prête à voler est un hexacoptère de 1,8 kilo, animé par une batterie Lipo 3S2P de 5000 mAh. Un engin assez imposant par rapport aux autres appareils que nous avions pilotés avec un smartphone jusqu’à présent, l’AR.Drone et le Bebop étant les plus gros. Peut-on faire évoluer une telle machine en confiance avec un smartphone ? Dsc_0260-600« Mais oui », assure Vincent Padiolleau, « nous avons beaucoup travaillé sur le contrôleur de vol de l’Hexo+. A la base, c’était un Pixhawk, mais nous avons écrit notre propre code ». En cas de perte de liaison, que se passe-t-il ? « L’Hexo+ détecte la perte de liaison Bluetooth, il se place alors en mode stationnaire pendant quelques dizaines de secondes. C’est généralement le temps qu’il faut pour qu’un sportif revienne suffisamment près pour être à portée. Si la connexion n’est pas rétablie, l’appareil se pose là où il est ». Pas de retour au point de départ ? « Ce n’est pas prévu dans la version actuelle du logicielle », explique Matthieu Giraud, « nous étudions les différents comportements possibles lors d’un déclenchement de failsafe. Ils sont très différents selon les situations, les usages ».

Les points de détail

Dsc_0153-600Lors de la prise en mains de l’Hexo+, il apparaît que la qualité des prises de vues tient beaucoup à la précision du positionnement GPS du smartphone. Mieux vaut éviter de le cacher au fond d’une poche, et préférer le glisser dans une pochette attachée au bras. Pour que l’Hexo+ soit capable de voler en suivant la pente du terrain, il faut impérativement un smartphone doté d’un capteur barométrique. C’est le cas de la plupart des modèles récents, sous iOS ou sous Android. L’appareil est capable de suivre un sujet qui va vite, jusqu’à 70 km/h. Lors d’un vol de présentation, il a suivi un champion de mountain bike, Trifon, le créateur du Bike Park de Verbier en Suisse. L’appareil a réussi à conserver le sportif dans le cadrage de la Gopro malgré les accélérations et freinages sur la piste à flanc de montagne. Impressionnant et quasiment impossible à réaliser avec un drone sans l’aide d’un pilote expérimenté et d’un matériel de retour vidéo costaud.

La réglementation ?

En Suisse, là où se déroulait la présentation, la réglementation est très favorable aux multirotors, avec peu de contraintes. Mais en France, les textes sont plus durs. L’Hexo+ y est-il autorisé ? « Notre caméra volante est destinée à un usage hors agglomération, pour les sportifs. Elle n’est pas vouée à voler en ville, ni au-dessus de personnes étrangères à l’activité », explique Antoine Level. Dsc_0264-600Et ajoute : « Nous avons présenté notre technologie à l’administration française. Nous sommes confiants, les premiers retours indiquent que la DGAC considère le smartphone comme un moyen opérationnel de prendre contrôle de l’appareil à tout moment ». C’est effectivement l’un des requis de la réglementation française. Vincent Padiolleau distille quelques informations complémentaires. « Sur le smartphone, il est possible d’interrompre une manœuvre. Il y a même moyen, pour les situations d’urgence, de couper totalement les moteurs en vol. L’appareil tombe, mais cela évite qu’il ne devienne incontrôlable ».

>>>> La suite de la découverte de l’Hexo+ se trouve ici !

22 commentaires sur “Hexo+, premières impressions

  1. Ben c’est exactement ce qu’il me faut moi je pilote parle que j’ai pas le choix et clairement je préférerait appuyer sur une touche et mon concentrer sur ce que je fais. Le problème c’est que tout les modélistes me disent que je suis un hérétique qu’un Multi ça ce pilote sinon c’est dangereux. Ouais mais un mauvais pilote c’est quant même plus dangereux qu’un Multi qui sait voler tout seul ! Moi je crois à fonds à ce type d’appareil pour demain, celui la ou l’airdog ou le solo. Bonne Nouvelle pour la loi aussi de toute façon elle peut pas lutter contre le progrès sinon elle se fait dépassé de partout ! Je suis impatient de voir la version finie parle que c’est un investissement quant meme…

  2. assez prometteur pour cette première version.
    reste beaucoup a faire !
    on voit bien que la seule possibilité de faire une camera volante de qualité est de passer en plus du GPS par un puissant traitement d image live, pour le cadrage, la stabilité voir éviter les obstacles.
    vu l’explosion de ce domaine dans l automobile, dans 5 ans on y sera avec les drones grand public, alors au boulot!

  3. Bravo aux concepteurs, leur Hexo+ tient bien la route, mais je crains que l’espace de jeu en montagne ou en mer soit vite saturé par des drones en orbite autour de leur maître. De la casse en perspective.

  4. La perche a selfie ultime en quelque sorte… impressionnant tout de même. Chapeau aux concepteurs…

  5. On peut en savoir plus sur les specs de l’engin?
    Taille, masse, moteurs, hélices (APC visiblement, mais la taille), le système embarqué, le code qui a servi de base etc?

    merci

  6. Impressionnant !

    Moins cher qu’un Phantom 3 (oui, je sais, on ne devrait même pas établir de comparaison…).

    Une chose sympa : Squadrone System (FR) est à 11mn de chez moi… à pieds (Grenoble) ! Vous cherchez à élargir votre team 😉

    —-

    Peut-être ais-je mal compris mais peut-il rester à la vertical du sportif (admettons que ce dernier fasse une pause) pour effectuer une prise de vue pure-verticale (type selfie-dronie) ???

    Si oui,
    doit-on lui donner l’ordre de positionnement au préalable (via smartphone) ou peut-il détecter tout seul l’arrêt provisoire du sportif et se positionner seul à sa verticale ?

  7. Aujourd’hui chez les plus jeunes, la perche à selfies est devenue incontournable… Fun, ridicule, encombrante?

    Je me demande quel avenir ont nos drones quand chacun aura un gros insecte au dessus de la tête…

    La lois ne va certes pas s’assouplir…

  8. Belle machine. Je serais curieux de comprendre pourquoi le code du Pixhawk, Arducopter, a du être réécrit.
    Comme il est fait mention de Parrot dans ce billet, je me demande toujours pourquoi le BeBop ne dispose pas d’une fonction follow me… Le hardware est là (GPS dans le BeBop, GPS dans le smartphone ou tablette), alors pourquoi ? Cela ferait un petit drone léger et transportable à bas prix pour du follow me en vacances.

  9. Vivement la livraison 🙂 La petite déception vient de la nacelle 2D présentée au départ comme une bonne solution mais finalement visiblement pas au niveau des attentes (j’ai d’ailleurs « upgradé » ma commande). La bonne nouvelle c’est que les craintes des plus sceptiques semblent infondées ( https://www.helicomicro.com/nouveau-sondage-2/ ).

    Vivement Septembre (euh non quand même pas…) ! Pas pour faire des selfies (sans intérêt) mais juste pour permettre aux amateurs de s’amuser à faire leur propre film avec des moyens qui se rapprochent de ceux des pros. Cette aventure Hexo+ est passionnante. Merci à Helico Micro pour cette découverte déjà ancienne 😉

  10. Après un nouveau report de livraison j’ai pu enfin prendre en main mon drone début décembre. L’objet est assez bluffant (mais c’est mon premier drone) mais la société Squadrone Systeme est très décevante. Certaines fonctions prévues sont absentes et quand le forum s’en fait l’écho alors plus personne ne répond… Coté pièces détachées elles sont en vente depuis quelques semaines mais après commande plus d’info et il semble y avoir un problème de disponibilité. Coté politique commerciale j’ai aussi plein de griefs, mais bon on va laisser à leur équipe le temps de corriger le tir avant d’être encore plus critique… Espérons que tout cela n’est du qu’à une période de rodage.

  11. Bonjour

    Commander depuis le mois de octobre 2015 est toujours pas de nouvelles sur la livraison pas sérieux

  12. Il suffit de jeter un œil sur le forum Hexo+ pour se rendre compte du naufrage en cours. Pour ma part, j’attends toujours depuis mi-décembre mes hélices (mais ne pas voler m’évite surement des soucis cependant). Coté communication c’est le désert… Avec certes un reportage sur la TV Française lors du salon de Vegas mais une communication en direction des backers quasi inexistante et fuyant systématiquement les problèmes. J’ai honte pour eux et pour l’image donnée de la technologie française et du service client. Une caricature cette histoire 🙁

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