Drone et l’IS

Screen shot 2014-08-25 at 2.32.57 PM.JPGL’IS dont il est question est l’Islamic State, anciennement ISIS (Islamic State of Iraq and Syria), un groupement jihadiste mené par des sunnistes en Iran et d’autres pays du Moyen Orient. Que l’on peut considérer comme la relève d’Al Qaeda. Une vidéo est apparue sur YouTube le 23 août, montrant des scènes de lectures de versets du Coran entrecoupées d’explosions. Bref, une vidéo de propagande jihadiste de 14 minutes comme il y a en a beaucoup trop sur Internet.

Oui mais…

Cette vidéo proposait environ 25 secondes inédites : des images aériennes de qualité médiocre, qui semblent avoir été tournée avec un Phantom FC40 de DJI. Ce qui apparait sur les images est la base militaire 93 de l’armée syrienne, près de Raaq dans le nord de la Syrie. La vidéo, qui a été effacée par YouTube, indiquait « From the drone of the army of the Islamic State ». Les explications données par les spécialistes du Moyen Orient sont les suivantes : les images tournées avec le FC40 ont permis aux jihadistes d’évaluer les forces présentes sur la base pour de l’attaquer avec succès, le 7 août, en utilisant des kamikazes au volant de camions d’explosifs. Les drones avaient mauvaise presse avec les frappes américaines et israéliennes. isis-03Voilà que les drones jihadistes vont encore en rajouter. Et avec des drones de loisirs, qui plus est ! Une autre vidéo montre un Phantom voler au-dessus d’une foule d’hommes, armés pour la plupart, et atterrir (avec difficulté), accueilli par des « Allah Akbar ».

La presse se déchaine déjà…

« ISIS détient des drones de surveillance sophistiqués pour lancer ses opérations militaires », assure Peter Bergen, analyste sécurité nationale chez CNN. « Ce groupe est plus proche d’une armée organisée et entrainée que d’un groupe de rebelles », indique Vocativ qui titre « la terreur vient d’en haut ». La plupart des médias plongent dans le piège de l’amalgame entre les drones armés militaires et le Phantom FC40 utilisé dans la vidéo. Et IBtimes de déclarer que l’on pourrait « imaginer la création d’une sorte de convention de Genève qui mette en place une loi internationale pour sanctionner l’usage de drones armés en dehors de zones de guerre, ce qui permettrait d’éviter la vente ou le transfert de technologies à des acteurs comme ISIS ». Le Huffington Post UK cite Colin Clarke, un spécialiste d’ISIS : « bien que le drone n’ait pas eu un rôle déterminant dans la prise de cette base, il a donné aux militants une analyse de la situation dont ils n’auraient pas pu bénéficier autrement ». Le Point titre « Syrie : l’EI conquiert une base grâce à un drone à 450 euros ».

Les commentaires…

isis-02… des lecteurs ne sont pas en reste ! « Interdisons les drones », demande l’un, « Les américains les ont équipés high-tech », assure l’autre. Le constat est amer : les drones risquent fort de continuer à trainer une réputation sulfureuse. Les appeler autrement, comme par exemple multirotors, ne servira à rien. Johnny Dronehunter va sans doute être appelé à la rescousse, parce qu’il va falloir trouver une solution valable pour shooter les « mauvais » drones avant qu’ils ne transmettent leurs images. Interdire les drones ? Il faut se rappeler, à toutes fins utiles, que ces engins proviennent de pays à qui on va avoir toutes les peines à interdire quoi que ce soit… Oui, même ceux estampillés « France » et « USA » viennent de là-bas. La solution ? Il va falloir « faire avec »… C’est-à-dire intégrer le fait que des appareils sont susceptibles de voler n’importe où, n’importe quand, avec n’importe quoi à bord, et être prêt à cette éventualité. Pour de la surveillance, de l’information, des actes terroristes, ou simplement pour le buzz sur les réseaux sociaux (une technique que maîtrisent bien les jihadistes, d’ailleurs). Peu importent les lois en vigueur, même les plus restrictives, parce que ceux qui poursuivent des buts malins ne s’embarrassent pas des lois, évidemment.

La vidéo

Non, pas de vidéo

D’autres photos

Non plus.

 

6 commentaires sur “Drone et l’IS

  1. Ah non ! si les militaires nous piquent les drones dans nos magasin de modélisme que nous restera-t-il pour faire joujou ?

    Mais dans un autre genre nous pourrions mettre nos joujou high-tech au service de la communauté, si le besoin se présente, et montrer que cela peut aussi servir à bon escient si besoin est !

  2. Comme si notre loisir n’avait pas déjà assez de détracteurs 🙁

    Mais bientôt, un nouveau métier : Pilote de drone de chasse, destinés à abattre les drones espions !

    Patou

  3. De toute façon on va arriver, à mon avis à plus ou moins long terme vu les intérêts en jeu, à une cote mal taillée qui imposera pour longtemps une réglementation extrême. Du fait de la complexité de réglementer une technologie trop puissante et accessible.

    Tous les drones officiels devront être identifiés (licence du propriétaire) et localisés en vol. Restera les drones non officiels qui selon les zones de survols devront être neutralisés. A mon avis on a pas fini d’en parler … difficile d’être angélique sur ce sujet. La responsabilité de chacun est bien trop importante pour qu’il n’y ai pas de garde fou sévère. Et de contrôle aérien étendu. La technologie est bien trop accessible à présent. C’est les industriels de l’armement qui se frottent les mains dans tout cela.

  4. Oui ce de l’article NON !
    Mais je parlais des nôtres car la France manque de drones (et n’a plus les moyens….:(

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