Cheerson CX-205 / SH 6057, le test

Dsc_0008-600C’est une bestiole bizarre, une sorte de pingouin déguisé en œuf qui sait déployer ses ailes pour s’envoler. L’apéro était un peu trop arrosé chez Helicmicro ? Pas du tout ! Il s’agit du CX-205 de Cheerson, également connu sous le nom de 6057 Flying Egg par SH (San Huan). Il y a un petit peu d’un Kinder Surprise ou d’une matriochka dans cet engin : le quadricoptère se cache dans un œuf… Le look est définitivement celui d’un jouet. Mais le reste ?

Qui, de l’œuf ou du quadri…

L’œuf en question mesure 11,5 cm de haut, 8 cm à son diamètre le plus grand. L’habillage de notre exemplaire représente un pingouin. Plus ou moins. L’œuf s’ouvre en 3 parties. Dsc_0070-600A vrai dire, l’une d’entre elles, la base, se sépare facilement du reste. Elle laisse apparaître les pieds à extrémités rouges et les hélices, disposées à la verticale. La partie intermédiaire est plus casse-pieds à retirer, il faut un peu forcer pour qu’elle libère la partie supérieure. Pourquoi 3 parties ? Mystère, d’autant que ce n’était pas nécessaire, l’appareil aurait pu être constitué de 2 parties seulement. La partie centrale est pénible à retirer, elle est tout aussi énervante à remettre en place ! Pour libérer totalement le quadricoptopingouin, il faut encore retirer une plaque qui maintient les pieds et les hélices. Facile, il suffit de tirer dessus… Les pieds se déploient, les bras des moteurs pendouillent, et ne se mettent à l’horizontale que si vous retournez la bestiole. Le principe est le suivant : en mettant les gaz, les bras se soulèvent, se mettent en place et le CX-205 décolle… Le poids ? 38,8 grammes sans la batterie, 48,9 grammes avec (donc en ordre de vol). Et 80,6 grammes en mode œuf.

Avant de décoller

Dsc_0065-600Il faut recharger la batterie du CX-205, une Lipo de 3,7V 350 mAh. Celle qui était livrée avec notre exemplaire était boursouflée et ne prenait aucune charge. Qu’à cela ne tienne, nous avons utilisé une autre batterie de mêmes caractéristiques. Le chargeur est de type USB qui alimente un bloc capable d’accueillir deux batteries simultanément. Il faut patienter 1 heure et 20 minutes pour obtenir une pleine charge. La radiocommande adopte un look très… rond. Paraît-il que sa forme doit évoquer un hibou. Soit. Mais cette radiocommande est un peu déconcertante. La bonne nouvelle, c’est qu’elle fonctionne en 2,4 GHz, ce qui assure un fonctionnement en intérieur comme en extérieur. Il faut 6 piles AA pour l’alimenter, via une trappe à l’arrière. A l’avant figure une autre trappe qui se révèle… vide. Sur des appareils concurrents, elle cache pourtant un pratique câble de recharge du quadricoptère qui permet d’être autonome, même sans port USB. Ici, rien de rien.

Premier décollage

Dsc_0104-600Allumez la radiocommande, branchez la batterie, la diode du CX-205 clignote, clignote. Mais rien ne se passe. Est-ce simplement sur notre exemplaire ? Pour appairer les deux appareils, il nous faut brancher la batterie d’abord, puis allumer la radiocommande. Ce qui n’est pourtant jamais recommandé en radiomodélisme. Dans ce cas, la diode du CX-205 s’arrête de clignoter, la radiocommande bippe 3 fois, l’appareil est prêt à décoller. Poussez les gaz doucement : les bras des moteurs, comme prévu, se soulèvent pour venir se placer à l’horizontale. Poussez encore les gaz et l’engin décolle. Première constatation : il a une sacrée pêche ! Seconde constatation : il dérive beaucoup, il faut corriger le mouvement avec les commandes pour conserver le contrôle et se poser sans encombre. Quand les gaz sont baissés, les bras moteurs retombent. Il ne reste plus qu’à régler les trims. Classique.

Sauf que…

Dsc_0067-600Sous les deux joysticks se trouvent les boutons de trims. Bizarre, il n’y en a que 4 au lieu des 6 habituels, 2 sous la manette de gauche, 2 sous la manette de droite. Il manquerait la possibilité de trimmer l’une des commandes ? Direction le manuel, une feuille A5 qui s’exprime… en chinois. Qu’à cela ne tienne, l’expérience Ikea permet de déchiffrer les dessins et comprendre que les trims sont présentés de manière très inhabituelle sur cette radiocommande. Sauf que… soit les dessins sont erronés, soit Ikea a finalement mal préparé à l’expérience d’une documentation picturale chinoise. Ce sont les essais et les erreurs qui permettent de comprendre comment la radiocommande fonctionne. Les deux trims sous la manette de droite servent bien à régler la translation.

Mais…

Dsc_0065a-600Les deux trims sous la manette de gauche… n’est sont pas ! Le bouton le plus à gauche ne sert à rien, du moins rien qui soit perceptible au pilotage. Le bouton à droite est celui qui permet de changer de mode. Une pression déclenche un double bip, vous êtes en mode Expert. Une nouvelle pression, un seul bip, vous voilà de retour en mode Débutant. Mais alors, comment peut-on trimmer la rotation ? Nous n’avons pas trouvé de moyen de le faire – contrairement à ce que laissent supposer les petits dessins du manuel. Et les autres trims ? Il est possible de régler l’avance et le recul. Il faut pour cela faire tourner une molette située à l’avant droit de la radiocommande. L’autre molette, à l’avant-gauche, permet de régler le trim de la manette des gaz. Etonnant, puisque cela ne sert à rien ! Cela ressemble à une erreur de conception, tout simplement. Tant qu’à bidouiller sur la radiocommande à la recherche des trims perdus, on s’aperçoit qu’une pression sur le joystick de droite allume une diode verte sur le CX-205 et déclenche un bip anxiogène. Il s’agit de la fonction Voltige, que nous verrons plus tard. Une pression sur la manette de gauche ne donne rien. Cette radiocommande est définitivement bizarre…

En vol

Dsc_0158-600Après avoir fait quelques sauts de puce pour régler tant bien que mal les trims disponibles, il est temps de piloter réellement. Une chose est certaine : on sait que l’appareil est en l’air, il produit un bruit fort de vibration, probablement les bras des moteurs qui bougent contre la coque. Impossible de passer inaperçu avec cet engin. Le vol stationnaire est facile à obtenir, avec très peu de pilotage pour le maintenir. Hasardez-vous à faire quelques manœuvres. Le CX-205 réagit plutôt bien, rapidement, mais avec peu d’amplitude. C’est largement suffisant pour voler en intérieur, de manière « pépère ». L’appareil a un comportement inhabituel sur l’avance et le recul. Soit l’avance est super nerveuse et le recul mou, soit l’inverse, le réglage pour obtenir l’un ou l’autre comportement étant lié à ce que vous faites de la molette de trim. Bizarre, encore une fois. Pour corser un peu les choses, passez en mode Expert (avec une pression sur la manette de droite). Le quadricoptère devient subitement beaucoup plus nerveux, probablement un peu trop pour les vols en intérieur…

En extérieur ?

Dsc_0779-600Même avec un peu de vent, le CX-205 se révèle stable et contrôlable. Le mode Expert permet d’accélérer de manière impressionnante : il s’agit d’un comportement surprenant pour un appareil au look très jouet. Nous en avons fait l’expérience, il est même capable de tenir tête à un vent fort (mais constant). Il faut pour cela jouer avec la molette de droite pour que l’appareil avance plus vite. Sans trop de vent, il est très maniable, capable de prendre de l’inclinaison dans les virages pour réaliser des cercles et des spirales serrées. Une pression sur la manette de droite permet de réaliser des figures de voltige, en donnant une direction avec la manette. Les loopings et tonneaux sont réussis à tous les coups, à moins d’être vraiment trop près du sol, puisqu’ils sont entièrement automatisés. C’est facile à faire, donc, mais on s’en lasse très vite aussi… Il est possible de lancer le CX-205 en l’air, moteurs coupés, et de pousser les gaz : les moteurs démarrent, les bras se soulèvent, il vole !

Les points faibles et les points forts

Les bras des moteurs ne se relèvent pas toujours quand vous mettez les gaz. La faute aux picots qui permettent de refermer l’œuf. Le résultat, c’est que le CX-205 verse sur le côté au lieu de décoller. Ca n’arrive que rarement, mais c’est très agaçant. L’autonomie en vol atteint 5 minutes… pile. Ce n’est pas beaucoup. Bon point tout de même, la cage de la batterie est ouverte sur l’arrière, ce qui permet d’y insérer des batteries de capacité supérieure – pour peu qu’elles soient plus longues mais pas plus épaisses ni plus larges. La radiocommande porte assez loin, mais nous avons expérimenté des pertes de liaison à 30 mètres environ. Ce qui n’est pas trop grave, puisque ces 30 mètres constituent aussi la limite à partir de laquelle on ne voit plus bien l’appareil. Dommage que la radiocommande ne soit disponible qu’en mode 2 (gaz à gauche). Lorsque vous décollez, le CX-205 est super nerveux, notamment pour prendre de la hauteur. Mais il perd cette nervosité au bout d’une minute à peine. Ensuite, les montées sont plus douces. C’est à prendre en compte si vous essayez d’enchaîner les pirouettes : il faut suffisamment de reprise pour freiner l’appareil avant qu’il ne touche le sol. Et la résistance aux chocs ? Les bras articulés semblent fragiles. Pourtant, notre exemplaire a pris des coups à répétition et encaissé des crashs durs. Il s’en est sorti sans égratignure, pas même une hélice à changer ! Le canopy absorbe sans doute une bonne partie des chocs. Epais et de forme arrondie, il est très résistant. Et en l’ôtant ? Il suffit de retirer 4 vis pour le retirer. Dans ce cas, la carte mère est à nu, mais l’appareil ne pèse plus que 32.5 grammes sans sa batterie, 42,6 avec. L’autonomie y gagne quelques secondes : elle atteint, en tout, 5 minutes et 30 secondes.

Faut-il l’acheter ?

Dsc_0063-600Pourquoi pas ? Le look de ce CX-205 est vraiment inédit, et l’idée d’un engin protégé par une coque pour le transport est plutôt bonne. Le pilotage facile en mode Débutant, agressif en mode Expert, permet de bien s’amuser. Dommage que la conception de l’œuf soit décevante : il faut trop batailler pour le refermer… Le CX-205 est-il un jouet pour les enfants ? Le look le laisse supposer, mais ce n’est pas le cas. Pas du tout, même : les hélices lancée à grande vitesse peut blesser – nous l’avons appris à nos dépends. Malgré sa solidité, l’appareil n’est pas prévu pour être malmené ni subir des crashs à répétitions. Notez qu’une vidéo de présentation du constructeur montre l’appareil passer dans l’eau et repartir. Sachez qu’il n’est pas du tout amphibie. Et que si vous vous amusez à faire la même chose, le vôtre y laissera probablement son contrôleur de vol… Le prix est correct : nous l’avons acheté environ 30 € chez Banggood, mais il est maintenant à moins de 25 € (avec le port mais sans les taxes). Dans la boîte sont fournis la radiocommande, un jeu d’hélices de rechange, un tournevis, la batterie, un chargeur et un câble USB pour la recharge. Plus un manuel en chinois. Un manuel en anglais est disponible en téléchargement – mais ses explications sur les trims sont toujours erronées. L’appareil est disponible en look pingouin (notre exemplaire), en look gris métallisé et en look abeille manga.

La vidéo

Des vols en intérieur et en extérieur, ainsi que les bras des moteurs au ralenti.

D’autres photos

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10 commentaires sur “Cheerson CX-205 / SH 6057, le test

  1. 😉

    Je suis un peu déçu par cet appareil … notamment par la durée de vol car l’appareil à trop manger de chocolat à pâques 🙂

  2. Profite des vacances scolaires pour réviser ta grammaire 🙂 (« à trop manger » –> « a trop mangé »). Les diplômes d’enseignant, vous les recevez dans des Kinder Surprise ??? Attention : si on gagne des diplômes, à trop mangER de chocolat on perd la foi… 😀

  3. Pour le maître capello de service, je ne suis pas prof de français …:). Il était 4h30 du matin …., l’erreur est humaine. Mea culpa

  4. Bonne nouvelle : la nano télécommande du CX-10 permet de piloter l’oeuf !!
    Plus besoin de sa télécommande encombrante et moche + 6 piles 😉
    Je n’ai pas testé toutes les fonctionnalités (accrobaties et mode expert) mais ça fonctionne très bien (trim y compris).
    Résultat : je me suis régalé avec ce petit oeuf ! très stable… répond très bien…

  5. Le joujou perd souvent la tête en cas de crash !!
    Donc la procédure d’initialisation du gyro est : les 2 manches en bas à gauche et attendre que les leds clignotent en rouge (c’est presque immédiat), puis garder cette position quelques secondes et c’est OK.
    Toujours un régal !!!
    Il est même plus silencieux que le nano CX-10 !

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