PNJcam AEE MD10, le test

Dsc_0832-600Avec sa petite taille, la MD10 d’AEE se démarque des habituels format Gopro pour s’approche de celui de la Mobius ou de la Dimika. Elle filme en Full HD, se pilote en Wifi… Parfaite pour être embarquée sur un multirotor ? Nous l’avons essayée pendant quelques jours, elle nous a été prêtée par le distributeur français PNJcam. Comme d’habitude, dites-nous si vous pensez que le test a été influencé par ce prêt.

Tour du propriétaire

La caméra mesure 5 cm de hauteur, 3,3 cm de largeur et 2,5 d’épaisseur, soit un volume sensiblement le même que celui de la Mobius. Côté poids, en revanche, la MD10 affiche 49,7 grammes sur la balance, alors que sa concurrente directe ne dépasse pas 39 grammes. La caméra se présente à la verticale, avec une base plate, mais un sommet arrondi. Sur le côté droit figure un bouton glissière qui permet de sélectionner la fonction « Off », « Vox » et « Pwr ». Dsc_0816-600C’est-à-dire l’extinction de l’appareil, le mode d’activation à la voix et l’allumage. Juste aussi dessus se trouve un bouton avec un logo Wifi : c’est celui qui permet d’activer et d’éteindre la fonction sans fil. Encore au-dessus, c’est le bouton pour les prises de vues (photos uniquement). Au sommet, on trouve le bouton de déclenchement d’enregistrement d’une vidéo ainsi que deux diodes. Sur le côté gauche, un protection-languette de plastique cache deux connecteurs : un mini USB pour la recharge et la connexion à un ordinateur, et un mini HDMI pour profiter d’une sortie vidéo numérique. Sous l’appareil se trouve une autre languette, destinée à protéger la trappe pour une carte mémoire de type MicroSD. Sur la façade arrière ? Rien. Sur la façade avant se trouvent l’objectif, de petite taille, et un écran monochrome destiné à piloter les fonctions de la caméra. Et la batterie ? Elle est intégrée, non amovible. La documentation indique qu’il s’agit d’une Lipo de 1000 mAh. Nous n’avons pas vérifié, il aurait fallu ouvrir le boîtier. Ce qui n’est pas chose facile, et c’est bien compréhensible : il est à la norme IP66, c’est-à-dire résistant à la poussière et aux projections d’eau.

Les caractéristiques

Dsc_0830-600La caméra est capable de filmer en Full HD 1920 x 1080 pixels à 30 images par seconde, en HD Ready 1280 x 720 pixels à 50 images par seconde et en WVGA 848 x 480 pixels à 100 images par seconde. Ces valeurs sont pour du NTSC, remplacez par des multiples de 25 pour la cadence en PAL. L’angle de vision maximal est de 136°, noté « Wide ». Il peut être réglé pour du « Medium », « Narrow » et « Small »… mais les valeurs des angles ne sont pas indiquées par le constructeur. Le débit peut être « Fine » ou « Normal » : la compression est plus forte en « Normal », ce qui se traduit par des blocs de pixels disgracieux sur les images avec beaucoup de mouvements. Parmi les fonctions intéressantes, notons la possibilité de tourner l’image à 180° : c’est très pratique lorsque la MD10 est placée dans sa protection étanche, pendue par le dessus. Ou bien la prise de vues à intervalles réguliers, entre une demi-seconde et 20 secondes – c’est le mode time-lapse, bien pratique pour laisser la caméra prendre des photos toute seule, en continu, pendant un vol. Du côté des photos, justement, la résolution maximale est de 8 mégapixels (3200 x 2400 pixels, avec deux modes supplémentaires, les 5 mégapixels (2592 x 1944) et 3 mégapixels (2048 x 1536). L’un des points forts de cette caméra, c’est son module sans fil Wifi… mais nous verrons ça plus tard.

Premier essai

Dsc_0810-600Allumez la caméra en passant l’interrupteur-poussoir sur « Pwr » : elle bippe deux fois, la diode rouge s’allume, l’écran affiche brièvement le logo AEE, puis attend vos instructions. Le petit écran affiche un logo de caméra, qui indique que le mode vidéo est sélectionné, la résolution de la vidéo, 1080P-25 par défaut. En-dessous est indiqué le nom du fichier enregistré. En plus petit, une indication très pratique : la durée d’enregistrement restante sur la carte mémoire, accompagnée par l’état de la batterie. Si vous appuyez sur le bouton cerclé de vert sur le dessus, l’enregistrement d’une vidéo démarre, avec pour témoin une diode verte qui clignote. La durée d’enregistrement est affichée en grand. Une nouvelle pression sur le bouton vert stoppe l’enregistrement. C’est aussi simple que ça ! La prise de vues est tout aussi simple : appuyez sur le bouton Photo sur le côté droit de la caméra. Cette prise en mains est encourageante…

Réglages

Dsc_0826-600Pour accéder à tous les modes de prises de vues, la caméra s’appuie sur une interface simplifiée, un peu comme les Gopro. Pour y accéder, il faut une pression longue sur le bouton vert. Ensuite, il faut être rapide : les menus sont pilotés avec les touches Photo et Wifi sur la droite de l’appareil, et la touche verte pour valider. L’ergonomie n’est pas vraiment le fort de ces réglages, malgré le petit écran LCD monochrome qui permet de visualiser les choix. Il faut être habile, rapide et persévérant pour s’en sortir. Pour les habitués de la Gopro, c’est à peu près semblable, sauf qu’il faut agir vite : quelques secondes de trop et la caméra sort tout seule des menus… C’est un point faible pour cette caméra ? Oui. Mais peu importe car il y a… le Wifi !

Sans fil

Img_0773Le module Wifi intégré dans la caméra permet deux fonctions : les réglages d’une part, le retour vidéo d’autre part. Commencez par télécharger l’application dédiée à la caméra MD10 sur votre smartphone. C’est ici sur l’Appstore pour les appareils iOS, et là sur Google Play pour les machines Android. Par défaut, le Wifi n’est pas activé. Nous allons le voir, c’est une excellente chose ! Pour le mettre en route, il faut appuyer sur la touche Wifi sur la droite du boîtier. Il faut attendre quelques secondes que le réseau soit opérationnel : la MD10 bippe et affiche un logo Wifi sur l’écran. Sur votre smartphone, dans les réglages du Wifi, vous devriez voir apparaître un réseau noté AEE Magicam. Un code vous sera demandé à la première utilisation (« AEE12345 », en tenant compte des majuscules) – et uniquement à la première. Une fois connecté, lancez AEE App. Vous obtenez une image en temps réel et… en timbre-poste. Touchez l’image : le retour vidéo en temps réel est stoppé. Zut. Touchez encore, il revient. Ouf. Pour passer en plein écran, touchez l’icône à droite de l’image. Pour en profiter réellement, il faut basculer le smartphone en mode paysage. Mais les icônes correspondants aux différents réglages disparaissent. Donc pour simplifier : le retour vidéo s’effectue avec le téléphone en mode paysage, les réglages en mode portrait.

Sans fil, suite

Img_0775L’interface, en portrait ou en paysage, indique le temps d’enregistrement vidéo restant (sur la carte mémoire) et l’état de la batterie. Vous pouvez démarrer et arrêter l’enregistrement d’une vidéo. Passez en mode portrait pour avoir accès à toutes les options. Video, prises en rafale, time-lapse. Et deux lettres, « T » et « W », qui ne disent pas grand-chose au premier abord. « W », c’est pour zoomer, « T », c’est pour dézoomer. Amusant, mais il s’agit d’un zoom numérique : la qualité de l’image est dégradée en zoomant. En cliquant sur l’icône la plus à droite, on accède à tous les réglages. Le choix de la résolution de la vidéo, de l’angle de vue, de la résolution des photos, du débit : tout est là. Et à la différence de l’interface pilotée avec le petit écran LCD, elle est facile à prendre en mains !

Gestion de la mémoire

Dsc_0828-600Pour récupérer les fichiers stockés sur la carte mémoire, trois solutions. La première est la plus facile : depuis l’interface sur votre smartphone, demandez à transférer les photos et les vidéos sur votre appareil mobile. C’est pratique puisque la liaison est sans fil, mais il faut de l’espace, beaucoup d’espace, sur votre smartphone ou votre tablette. La seconde méthode consiste à retirer la carte mémoire et à la lire sur un ordinateur. C’est la méthode la plus efficace : pas besoin de câble USB ni de liaison Wifi. Notez que la languette qui cache la trappe mémoire se révèle particulièrement difficile à soulever. L’onglet ne suffit pas, il faut s’aider d’une épingle ou de la pointe d’un couteau. La troisième méthode consiste à brancher la caméra sur votre ordinateur via le câble USB. Ce sont deux disques qui sont « montés ». L’un affiche une capacité de 8 Mo, qui contient les réglages – c’est une mémoire interne qui ne sert pas au stockage des données multimédias. L’autre correspond à votre carte mémoire, à laquelle vous pouvez librement accéder : lire, copier, effacer, etc.

Les points forts et les points faibles

Photo 2592 x 1944 pixels
Photo 2592 x 1944 pixels

Quid de la qualité de l’image ? Avec une bonne lumière, le rendu est très bon, avec suffisamment de détails pour oublier qu’il ne s’agit pas d’une Gopro avec son piqué impressionnant. Lorsque l’éclairage est moins fort, les images restent très correctes. Mais lorsqu’il y a trop de contraste, avec des surfaces très claires et très sombres, la caméra est à la peine. Les réglages de la balance des blancs, du contraste, du type de lumière ? Ils sont aux abonnés absents, la caméra gère tout automatiquement… avec plus ou moins de bonheur, donc. L’interface pour smartphones permet de gérer tous les réglages ? Vraiment tous ? Non. Impossible de trouver, par exemple, l’intervalle de temps entre deux clichés en mode Time-lapse.

Extrait vidéo en 1280 x 720p
Extrait vidéo en 1280 x 720p

La force de cette caméra, c’est son autonomie record. Mais c’est à vrai dire fort heureux puisque la batterie n’est pas amovible. Il nous a fallu 2 heures et 10 minutes pour obtenir une pleine charge avec un câble USB. Un détail qui se révèle finalement assez important : il est possible de changer le mot de passe du micro réseau Wifi créé par la caméra. Pratique pour éviter que n’importe qui ne se connecte facilement… Notons enfin que la traduction française de l’interface sur smartphone souffre de fautes d’orthographe…

Pas pour l’immersion

Dommage que le retour vidéo pendant l’enregistrement ne concerne que le mode 1080p. En 720p et en 480p, vous ne pouvez cadrer qu’avant de déclencher l’enregistrement. Le processeur peine sans doute à gérer les 60 ou 120 images par seconde en simultané avec l’envoi de l’image vers le smartphone. En parlant de ce retour vers le smartphone, sachez que la portée indiquée sur les fiches techniques, 100 mètres, est très optimiste ! Au-delà de 15 mètres, l’image devient très saccadée et le flux vidéo est interrompu. La portée est trop faible pour envisager des vols en immersion, donc. IMG_0772Mais elle n’est pas seule en cause. La vidéo, même à reçue à une distance quelques centimètres à peine, souffre d’un temps de latence trop important, de 460 millisecondes au mieux (une demi-seconde). Il faut aussi être prudent avec la technologie 2,4 GHz. Le flux du retour vidéo occupe la bande passante, à tel point qu’il perturbe le contrôle avec une radiocommande en 2,4 GHz. Attention donc, la plupart des appareils radiocommandés risquent de voir leur comportement perturbé. La solution ? Préparer le cadrage en Wifi au sol pour vérifier que tout est correct, que les hélices ne sont pas dans le champ par exemple, puis couper le Wifi avant de décoller. Sauf avec des radiocommandes en 5,8 GHz, comme celles de certains modèles de Phantom de DJI, elles ne seront pas perturbées par la MD10. Notez que la sortie miniUSB ne semble pas diffuser de signal vidéo, ce qui empêche la caméra d’être utilisée avec un émetteur vidéo pour l’immersion.

Faut-il l’acheter ?

Dsc_0843-600Pourquoi pas. Elle est plus petite et plus légère que la Gopro 3 White, mais il faut aussi attendre moins du capteur sous peine d’être déçu. Elle est plus lourde à volume égal que la Mobius ou la Dimika, mais elle offre le Wifi en plus et le mode 120 images par seconde. Si ni l’une ni l’autre de ces caméras ne répondait à vos besoins, peut-être que la MD10 le pourra ! Ce qui est toutefois important à savoir : parmi les 4 caméras citées, côté couleur et contraste, la Gopro 3 arrive en tête, suivie par la Dimika, puis la Mobius et seulement la MD10… Reste à connaître son prix exact en France : elle sera distribuée par PNJcam, mais ni la date de disponibilité ni le prix n’ont été dévoilés. En attendant, il est possible de se la procurer en Chine (env. 120 € hors port et taxes). Notez qu’un caisson étanche, qui pèse 46,8 grammes, est d’ores et déjà disponible. Il est muni d’une broche à 3 dents pour la fixation avec des accessoires AEE.

Les vidéos

La caméra MD10 d’AEE comparée avec la LDLC Touch C1 (équivalente à une Gopro 2).

Quelques vols avec la MD10 montée sur un pocket DYI sans stabilisation ni amortisseurs.

Une vidéo timelapse à partir de photos en 3 mégapixels prises à intervalles de 2 secondes.

D’autres photos et captures d’écrans

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16 commentaires sur “PNJcam AEE MD10, le test

  1. Super article comme d’habitude !

    Attention 46ms ça ne fait pas une demi-seconde (500ms) 😉

  2. Quel est la distance que l’on peut avoir avec la wifi ?
    Y a t’il des interférences avec les télécommandes ?
    Merci

  3. Pour avoir un retour efficace, 20 mètres au plus. Au-delà, l’image est saccadée. Même le paramétrage peine à cette distance.
    Oui, il y a des interférences avec les radiocommandes en 2,4 GHz. Je n’ai rien ressenti avec un Phantom 1, mais j’en ai eu avec une Devo8S et un récepteur Orange, une Devo 7 et un RX701.

  4. Domage pour retour video et le FPV, mais à l’instar de la möbius, peut être il faut un cable spécial ?

  5. Bonjour.
    Très bon article, comme d’habitude.
    Quelqu’un serai-t-il combien de poids fait une camera Mobius de type keychain 808#16 ?
    Merci

  6. J’ai essayé des combinaisons sans obtenir de signal… Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas possible, mais que je n’ai pas réussi 😉 😉

    Ceci dit, un constructeur m’a dit que le câblage analogique était rare, puisque le composant HDMI est plus simple à intégrer. Ce qui est dommage, c’est qu’il n’existe pas encore de convertisseur HDMI->Analogique de petite taille et à petite consommation électrique. Sauf un qui je n’ai réussi à faire fonctionner qu’avec un Nexus, ce qui limite l’intérêt…

  7. Thanx 🙂 🙂
    18 grammes pour la 808 #16. 6 grammes sans la batterie, 24 grammes avec batterie et câbles d’immersion…

  8. Super, merci Fred !
    C’est toujours utile d’avoir pleins de tests pour se faire une idée et choisir le matos qui correspond vraiment à nos besoin 😉

  9. Bonjour je voudrais savoir si on peut partir l enregistrement video qu’en pesant sur bouton vert ou on doit activer un bonton on/off et puis apres peser le bouton vert?

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