Boscam RX-LCD5802, le test

Les vols FPV, ça vous tente, mais le prix des lunettes vous semble d’une part beaucoup trop élevé, et d’autre part vous n’êtes pas très rassuré de vous retrouver en vraie immersion ? La solution consiste à adopter un écran grand format. Nous avons passé plusieurs semaines avec le RX-LCD5802 de Boscam, qui nous a été confié par la boutique en ligne Banggood. C’est une habitude : n’hésitez pas à nous dire si vous pensez que cela a influencé notre test.

Tour du propriétaire

Cet écran cumule plusieurs fonctions. Tout d’abord c’est… un écran ! Sa dalle LCD affiche une diagonale de 7 pouces, mesurée par nos soins à 17,3 cm. Cet écran est aussi un récepteur de signal vidéo en 5,8 GHz. Avec une particularité, celle d’être en mesure de capter l’intégralité des 32 canaux sur lesquels les émetteurs vidéo sont susceptibles de fonctionner. Dernier atout majeur : l’appareil est dit « Diversity », c’est-à-dire qu’il est doté de deux modules qui lui permettent d’optimiser la réception. Les dimensions sont de 17,5 cm de largeur, 11,7 de hauteur et 4,8 cm de profondeur. Ces dimensions incluent le petit cache d’écran – normal, il est solidaire de la coque et ne peut pas être retiré, mais elles ne tiennent pas compte des antennes. Ce sont deux modèles à bâton qui sont fournis dans la boîte. Le poids (avec les deux antennes bâton) est de 463 grammes. C’est important, cette notion de poids ? Oui si vous désirez fixer l’écran sur votre radiocommande. Ce qui est chose possible, puisqu’à l’arrière on trouve une glissière maintenue par des vis, prête à être fixée sur un support à visser de 5 mm de diagonale.

Suite du tour…

On trouve aussi deux haut-parleurs sur la façade arrière. Sur la tranche droitr, rien, pas plus que sur la tranche avant. En haut figurent les deux connecteurs pour des antennes – vous pouvez remplacer les modèles bâton par d’autres. Il faut simplement savoir que le connecteur côté écran (femelle) est de type SMA (avec un trou). Du côté de l’antenne (mâle), c’est donc un SMA aussi, avec la pointe au milieu. Sur la façade avant, on trouve 3 diodes qui indiquent l’activité des deux récepteurs et l’état de la recharge de la batterie. Y figurent aussi les boutons Power, Menu, Search, Source, Group et Channel. Sur la tranche gauche, on trouve les connecteurs pour la recharge de la batterie, une entrée vidéo, une sortie vidéo Diversity, une sortie récepteur A et une sortie récepteur B, les connecteurs vidéo étant des jacks 2,5 mm.

Blanc neige ou bleu uni ?

Le RX-LCD5802 repose sur un circuit doublé capable de recevoir 32 canaux en 5,8 GHz (8 canaux sur 4 plages de fréquences). Ce que cela signifie, c’est qu’il est capable de capter les flux émis par la totalité des émetteurs 5,8 GHz du marché. Ce que ce soit ceux du constructeur Boscam, mais aussi de tous ses concurrents, y compris ImmersionRC. Comment ça marche ? Une pression longue sur le bouton Power allume le récepteur, qui affiche de la neige à l’écran. C’est la première excellente nouvelle. Quoi ? De la neige, mais quel intérêt ? L’explication, c’est que tous les écrans ne se comportent pas de la même manière lorsqu’ils ne captent pas de signal. Certains affichent un écran bleu dès que la réception devient mauvaise. D’autres affichent ce qu’ils reçoivent, avec de la neige à l’écran (comme sur les vieux téléviseurs d’avant la TNT). Le problème des appareils « à écran bleu » ? Lorsque le signal faiblit, l’image est remplacée par un bleu uni… qui ne laisse aucune chance pour tenter de discerner quelque chose. Alors qu’avec de la neige, certes l’image est brouillée, mais on peut espérer voir des détails, le temps que la réception s’améliore. Autre qualité de cet écran : sa forte luminosité, que la documentation décrit à 450cd/m2. La valeur ne nous « parle » pas vraiment. Ce qui est plus évident, c’est que l’écran reste visible même en plein soleil, avec peu de reflets. Evidemment, il vaut mieux être à l’ombre pour en profiter… La résolution de l’écran est de 800 x 480 pixels. C’est plus que ne diffuse le signal vidéo des émetteurs du moment, donc largement suffisant.

A, B, ou les deux

Le bouton Source permet de choisir ce que vous voulez voir apparaître à l’écran. Soit l’image reçue par le premier récepteur noté A, soit l’image reçue par le second noté B, soit celle de la fonction Diversity qui choisit la meilleure image détectée par le circuit électronique de l’appareil, soit la source AV IN qui affiche ce qui entre par la prise jack AV IN. C’est un peu compliqué ? Pas tant que cela. AV IN, cela permet tout simplement d’afficher un signal vidéo en provenance d’une autre source. Un autre récepteur, un baladeur vidéo, une platine DVD… Diversity vous permet de capter le signal d’un émetteur vidéo de manière optimale.

A et B en même temps ?

Si vous aimez les choses compliquées, sachez que vous pouvez recevoir deux signaux vidéo en même temps avec le RX-LCD5802. Par exemple nous avons allumé le combiné caméra-émetteur TX5805 de Walkera (testé ici), fixé sur le canal D-7 (5860 MHz), puis le mini kit 200mW (testé ici), fixé lui sur le canal C-8 (5945 MHz). Nous avons d’abord choisi la source vidéo A à l’écran, puis appuyé sur la touche Search. Une touche magique puisqu’elle balaie les canaux jusqu’à trouver un signal. Celui du TX5805, en l’occurrence. Ensuite, nous avons appuyé à nouveau sur la touche Source pour passer sur le récepteur B. Une pression sur Search permet à l’écran de partir à la recherche d’un signal. Et voilà l’image du kit 200mW qui apparaît. Nous avons ensuite inséré un câble vidéo dans la prise RF A AV OUT sur le côté de l’appareil, pour connecter un écran secondaire. Magie, c’est l’image du TX5805 qui s’affiche. Le récepteur est donc capable de gérer deux signaux vidéo en même temps ! Ca sert à quoi ? A avoir, par exemple, deux points de vue en embarquant 2 caméras et 2 émetteurs à bord de votre multirotor ! Mais évidemment, ce n’est certainement pas l’usage premier de ce récepteur Diversity.

Vive la diversité !

L’intérêt, c’est le mode Diversity qui choisit automatiquement la meilleure réception entre le récepteur A et le récepteur B. Une diode bleue indique quel récepteur est utilisé. A quoi ça sert ? Si vous décidez de remplacer l’une des antennes, ou les deux, par exemple pour mettre d’un côté une antenne à fort gain directionnelle et de l’autre une antenne de type PinWheel, Cloverleaf ou Spiro, vous pouvez vérifier leur comportement en temps réel. C’est bien beau, tout ça, mais quel est le gain en qualité et en portée ? Avec un récepteur Uno de ImmersionRC, nous avons perdu l’image à 60 mètres de distance, au sol donc dans des conditions de réception difficiles, en réception depuis un TX5805 de Walkera. Avec le RX-LCD5802, l’image était encore parfaite à 60 mètres, puis a commencé à être remplacée par de la neige à partir de 80 mètres. L’image a été perdue à 115 mètres. Avec un récepteur RC305 et une antenne bâton, nous avons reçu l’image du mini kit 200mW jusqu’à 165 mètres de manière quasi-parfaite, puis l’image s’est rapidement dégradée jusqu’à 180 mètres, distance à laquelle le signal a disparu. Avec l’écran en mode Diversity, l’image était encore très correcte à 165 mètres, pour se dégrader puis disparaitre à 210 mètres. En remplaçant les antennes bâtons par des PinWheel de TerryBuild, l’écran a permis d’aller jusqu’à 290 mètres ! Là encore, au sol, donc dans des conditions de réception difficiles. En l’air, nous avons atteint 250 mètres avec le RC305, et près de 450 mètres avec le Diversity et les PinWheel. Le bénéfice du Diversity est donc réel, et fort appréciable.

Autonome

Le RX-LCD5802 est doté d’une batterie Lipo intégrée de 7,4V 2500 mAh, qui lui assure une autonomie de 2 heures et 45 minutes en mode Diversity et luminosité par défaut. C’est tout à fait satisfaisant, parfait pour de longues séances de vol ! Comment charger cette batterie ? Le constructeur est un peu chiche : on ne trouve dans la boîte qu’un connecteur avec une prise JST rouge pour une batterie 2S. Le souci, c’est qu’aucune de nos batteries n’a permis de charger celle de l’écran. Le témoin de charge ne s’est jamais allumé. Mais lorsque la batterie interne était vide, brancher une batterie externe a permis d’allumer l’écran. Pour recharger cette batterie interne, il nous a fallu utiliser un chargeur secteur multiformat, en prenant soin de bien vérifier la polarité de la prise. Dans ce cas, la diode de charge s’allume en rouge pendant 4 heures, puis passe au bleu pour indiquer la fin de charge. Mais à plusieurs reprises, cette diode est restée au rouge, alors que la batterie était pourtant bel et bien rechargée. Bizarre.

Les menus

La touche Menu permet d’obtenir la liste des réglages de l’appareil. L’interface est simple à prendre en main. Elle permet d’augmenter ou réduire la luminosité, le contraste, la couleur, la netteté, de renverser l’image (si votre caméra est placée à l’envers sur le multirotor par exemple), de contrôler le volume sonore, et de choisir la langue de l’interface. Choix un est bien grand mot, puisque celui qui vous est donné n’offre que l’anglais et le chinois. Mais les termes employés sont simples, pas besoin de recourir à un dictionnaire. Notez que la source et le canal 5,8 GHz sont toujours indiqués à l’écran, ainsi que la capacité de la batterie (avec 3 barres seulement).

Recherche de canaux

La fonction Search a permis de détecter toutes les sources vidéo dont nous disposions. Elle est d’ailleurs extrêmement pratique pour capter le signal vidéo d’appareils en vol, sans que leur pilote ne le sache ! Il y a un usage plus intéressant de cette caractéristique : avant de brancher votre émetteur vidéo, vous pouvez balayer les 32 canaux pour vérifier qu’il n’y a pas déjà quelqu’un qui en utilise et qui est en l’air. Car par expérience, se faire subtiliser une émission vidéo par un émetteur plus puissant sur la même fréquence, en l’air avec des lunettes d’immersion, est une expérience très désagréable, surtout quand on ne dispose pas d’un retour automatique au point de départ ou d’un pilote efficace en mode écolage. Notez qu’il n’est pas nécessaire de faire appel à la fonction Search automatisée, vous pouvez sélectionner l’un des 32 canaux « à la main », avec les touches Group et Channel.

Ca fonctionne avec tout ?

Seul un émetteur a refusé de fonctionner correctement avec le RX-LCD5802. Il s’agit de l’ImmersionRC 600mW. Le symptôme ? Au lieu d’une image nette, elle est distordue par endroits, trop pour que la qualité soit acceptable. Nous n’avons pas été en mesure de comprendre ce qui se passait – et d’autres possesseurs de l’écran rapportent des expériences similaires sur les forums de RCgroups. Notre hypothèse ? Les émetteurs ImmersionRC utilisent un canal audio pour diffuser des informations numériques (la position par exemple). Ce canal provoque-t-il des interférences ? D’ailleurs, même avec le volume sonore coupé (sur 0), l’écran s’entête à diffuser une douce mélopée que les plus de 40 ans associeront immédiatement au briuuiiiiiuuuiiiiiiiit des modems du siècle dernier, probablement la matérialisation de ce canal audio. Ce souci, précisons-le si nécessaire, n’est survenu qu’avec l’émetteur ImmersionRC 600mW (nous n’avions que celui-là de cette marque). Aucun des autres émetteurs que nous avions sous la main, que ce soit le kit 200mW, le TX5805 de Walkera, le X4 FPV de Hubsan ou les TS832 et TS362 de Boscam, n’ont montré le même souci.

Faut-il l’acheter ?

Vous l’aurez compris à la lecture de cette chronique, nous avons adoré la simplicité d’usage de cet écran, la luminosité de la dalle LCD, le fait qu’il ne passe pas à un écran bleu lors de la perte du signal, et la qualité de réception qu’il assure en mode Diversity. Regrettons tout de même qu’il ne soit pas fourni avec un chargeur secteur, et qu’il soit à éviter pour les possesseurs d’émetteurs ImmersionRC. Le prix ? Là encore, il y a de quoi être séduit. Banggood le propose à moins de 120 € (port compris, mais hors taxes). Ca se passe ici. L’écran est fourni avec 2 antennes bâton, un câble d’alimentation pour batterie à prise JST, 2 connecteurs jack 2,5 mm vers Cinch, un chiffon antistatique et une documentation (en anglais).

Les vidéos