Crash de drone en Australie
Vous avez certainement eu connaissance de cette actualité qui a fait le tour du web : un drone s’est crashé pendant un événement sportif en Australie, blessant une joggeuse. L’article original se trouve ici, suivi le lendemain par celui-là. Partout sur la planète, on apprend dans des actualités que l’athlète a été sérieusement blessée à la tête. L’édition française de 20 Minutes (ici) indique que les secours ont retiré un morceau d’hélice de la tête de Raija Ogden, la victime.
Que s’est-il passé ?
Les faits ne sont pas très clairs. Lors du « Endure Batavia Triathlon » qui s’est tenu dimanche 6 avril à Geraldton en Australie, le drone de Warren Abrams a effectué un vol pour réaliser des prises de vue de l’événement.
Le pilote a soudain perdu le contrôle de son appareil, qui est tombé. Voilà pour les faits que personne ne conteste. Le problème, c’est que l’athlète, Raija Ogden, a été blessée à la tête sans qu’il ne soit possible, pour l’instant, de savoir comment l’accident s’est déroulé. Selon elle, l’appareil l’a touchée à la tête en tombant. Mais selon Warren Abrams, le multirotor est tombé directement au sol, sans la toucher. Il explique que l’athlète s’est blessée en tombant, par effet de surprise. De nombreux magazines en ligne se sont surpassés avec des effets de titres plus racoleurs les uns que les autres. « Une rivière de sang après qu’un drone frappe une athlète australienne » a titré par exemple le Sydney Morning Herald (ici). Voilà qui n’est pas très encourageant pour la cause des multirotors, surtout que le mot drone, généralement lié aux opérations militaires, est associé à l’affaire…
Le point de vue de Raija Ogden
L’athlète explique qu’elle a été heurtée alors qu’elle entamait son second tour de course. Le multirotor l’a touchée directement à la tête. Elle a déclaré : « je souffre de lacérations à la tête à cause du drone, et l’équipe de secours a retiré un morceau d’hélice de mon crâne », ajoutant « mes cheveux étaient rouges de sang. Je ne suis pas tombée. Je me suis assise parce que j’ai senti que j’allais m’évanouir ». Les secouristes l’ont évacuée sur un brancard à l’hôpital de Geraldton, où elle a reçu trois points de suture. Plusieurs témoins confirment la version de Raija Ogden. Nous lui avons posé quelques questions via Facebook, et elle a accepté de nous répondre : « L’événement est désormais en cours d’investigation par la Australian Federal Government Civil Aviation Safety Authority, je préfère donc les laisser faire leur boulot. Je sais qu’ils sont en train d’obtenir des déclarations de témoins. Cela dit, je voudrais souligner que j’ai été touchée à la tête pendant que je courais. Je ne suis pas tombée au sol. Quand j’ai réalisé que je risquais de m’évanouir, je me suis assise sur le sol, puis je me suis placée dans une position horizontale. Nous devrions tous nous estimer heureux que l’hélice du drone n’a pas atteint mon œil et que le drone n’a pas touché un enfant ».
Le point de vue de Warren Abrams
Le propriétaire du drone n’a pas donné la même version de l’accident. Warren Abrams est le dirigeant d’une petite société appelée New Era Film and Photography. Est-ce qu’il évoluait ce jour-là pour le compte de son entreprise ? Il ne l’a pas dit. Etait-il autorisé comme opérateur de drone professionnel ? Lui assure que c’est le cas, indiquant qu’il est enregistré sous le numéro 819 640. Il a même précisé : « J’ai obtenu mon certificat d’opérateur en février 2013, et à cette époque, il m’a été dit que j’étais la troisième personne en Australie à l’avoir ». Mais Brad Mason, un porte-parole de l’Australian Certified UAV Operators (ACUO), a affirmé que New Era Film and Photography n’était pas un opérateur détenteur d’un certificat de pilote, appelé là-bas UAV Operator Certificate (UOC) délivré par la Civil Aviation Safety Authority australienne (CASA). Il a expliqué que le numéro avancé par Warren Abrams ne correspondait pas un certificat, mais à un simple numéro de ticket utilisé pour la correspondance avec la CASA. « Le numéro d’un certificat de pilote est une combinaison de lettres et de chiffres », a-t-il précisé. L’affaire est prise au sérieux par l’ACUO, l’équivalent australien de notre Fédération Professionnelle du Drone Civil. Le porte-parole de l’ACUO a indiqué que Warren Abrams n’avait jamais été en contact avec eux, malgré une médiatisation de ses travaux aériens. Bizarre.
Touchée ? Pas touchée ?
Comment Warren Abrams a-t-il décrit l’accident ? Lui a réfuté, le jour-même, la version de la coureuse Raija Ogden, indiquant que le drone était tombé directement au sol, sans toucher l’athlète. Il a expliqué ses blessures par une chute, attribuée à l’effet de surprise. Il a d’ailleurs précisé qu’il disposait d’une vidéo montrant que Mme Ogden regarde derrière elle le drone qui approche, prend peur, et tombe toute seule. Vidéo qui n’a pas été rendue publique. Mais le lendemain, Warren Abrams a déclaré qu’il n’était pas en mesure de savoir si l’athlète avait été touchée ou pas, et qu’une enquête en cours allait le déterminer. Bizarre, là encore.
Piratage ?
Le drone dont il est question est d’un F550, un hexacoptère de taille imposante, suffisamment en tous cas pour blesser sérieusement quelqu’un. Il semblerait que le contrôleur de vol soit un Naza-M, mais l’information reste à confirmer. Pourquoi le pilote a-t-il perdu le contrôle de son engin ? Il faut tout d’abord préciser que Warren Abrams n’était pas le pilote ce jour-là ! Lui en est simplement le propriétaire et l’opérateur. Mais alors, qui était le pilote, et était-il autorisé à voler ? Selon plusieurs sources, le responsable de New Era Film and Photography a refusé de répondre.
Il a en revanche indiqué à ABC Radio qu’il était persuadé que la liaison radio entre le pilote et le drone avait été piratée. Il a expliqué que le drone était en stationnaire à 10 mètres de hauteur. Ses conclusions sont les suivantes : « nous avons perdu le contrôle de l’appareil après que quelqu’un ait brièvement hacké la connexion. Je ne sais pas qui a pu faire cela, déterminer qui dans la foule a pris le contrôle va être difficile, surtout que des smartphones peuvent facilement être utilisés pour une telle attaque ». L’explication a fait, elle-aussi, le tour des médias. Il faut dire que le hack de drones a été déjà été évoqué à plusieurs reprises (voir ici). Seulement voilà : que ce soit un contrôleur de vol de type Naza-M , ce qui est le plus probable, ou un MultiWii, un Ardupilot, un Pixhawk, un Naze32, un CC3D, on ne connait pas de vulnérabilité qui soit exploitable depuis un smartphone. Rien n’est impossible, bien sûr, mais la probabilité d’un hack depuis un smartphone, ou même un ordinateur portable, est tout de même extrêmement faible… Cette thèse du hacking ressemble furieusement à une tentative de se dédouaner d’une erreur de pilotage, beaucoup plus plausible. Nous avons interrogé Warren Abrams, également sur Facebook : il n’a pas répondu à nos questions.
Conclusions ?
Une enquête est menée par la CASA pour déterminer les circonstances de l’accident. L’athlète semble de bonne foi, son témoignage et ses explications sont crédibles. Beaucoup plus que celles de l’opérateur du drone, avec des déclarations qui semblent fausses (le statut d’opérateur), inventées (le hacking), à vérifier (la chute sans toucher l’athlète). Quoi qu’il en soit, la loi australienne est formelle : il est interdit de voler à moins de 30 mètres de personnes d’une part, d’être détenteur d’un certificat d’opérateur d’autre part. Deux conditions qui n’étaient semble-t-il pas remplies par Warren Abrams ou son pilote. La vidéo qu’il évoque permettra peut-être de tirer cette affaire au clair. Ce qu’il faut en retenir ? La sécurité en vol est primordiale. Que le drone soit tombé sur l’athlète, ou qu’il l’ait fait chuter parce qu’il s’est crashé trop près, la leçon à retenir est la même : il ne faut pas voler au-dessus de personnes, et toujours maintenir une distance de sécurité. En France, sauf autorisation spéciale, il est interdit de survoler des rassemblements de personnes. Cet accident australien est une parfaite illustration de la nécessité de se conformer à ce requis de la loi. Qui est dicté, par ailleurs, par le bon sens…
On ne peut vraiment pas faire confiance aux pros quand il s’agit des conditions de sécurité! 😉
Qu’elle qu’en soit la raison (blessure par contact direct ou non), sans tirer de conclusion sur le résultat de l’enquête, moi je retiens à ce stade que:
– La victime est bien l’athlète, pas l’opérateur du drone
– A première vue, la mauvaise foi semble clairement pencher plus d’un coté que de l’autre
– L’athlète était, malheureusement, surement en « meilleure » position que l’opérateur (vol à vue, à qu’elle distance du crash, en FPV?) pour comprendre ce qui s’est passé
– L’athlète a nettement moins de raison de raconter de sornettes pour se dégager de ses responsabilités que l’opérateur
Je constate également que:
– Dans la majorité des cas les blessures les plus importantes sont dues aux hélice.
Malgré l’impact de protèges hélice sur les performances de nos appareils, il serait peut être temps de se pencher sur la question.
Vue la puissance des contrôleurs de vols et des moyens techniques à notre disposition, il devrait y avoir moyen rapidement de mettre en place des protections du type radar anti-colision, système de limitation de hauteur (pas altitude) minimum. Bref, à qu’en des capteurs laser ou ultrason à bord de nos gains? Ceci pourrait au moins, hors cas de bugs, prémunir des erreur de pilotages ou autre pertes de contrôle.
Donc rien de bon pour que l’image de notre activité soit mise en valeur dans cette affaire.
Effectivement, encore une piqure de rappel à tous pour voler responsable en pleine conscience des conséquences que peux avoir notre activité sur la sécurité des personnes. Même si le risque existe quand je fais du vélo, que je conduis ma voiture ou que je cours dans la rue, le phénomène ‘drone » focalise toute l’attention des médias trop heureux de vendre du sensationnel.
Bons vols!
Énorme la photo où l’athlète est par terre et le mec derrière ramasse son multi, peinard, genre « j’espère que j’ai des hélices en rab dans mon sac à dos » 😀
Oups, c’est dimanche et j’ai pris congé de l’orthographe. Désolé, je ne me suis pas relu avant!
Oui, clairement! De là à penser qu’on a à faire à un gros « c…n », y a pas loin!
Non mais ça ressemble à un mec de l’organisation (t shirt blanc de l’événement…)
Oui, probable. Difficile de juger d’après une photo, mais que le drone soit ramassé avant la pauvre athlète…
Aller, on va penser qu’il sécurisait la zone de l’accident!
Clairement il ment !!!
Il dit que le drone arrivais derrière la coureuse elle se serais retourné pour voir le drone (mastoc !) qui la poursuis visiblement et tombe ! donc elle pouvais pas tombé sur le drone
Il dit le drone en stationnaire (tien ! je croyais qu il suivais la coureuse ?!) à était « hacké » (lol il a lus comme tout le monde dans le journal que pendant une rencontre underground on avait réussi a « hacké » un drone …) ! au vus des différents protocole de codage d’un émetteur a l’autre (on peut pas utilisé une radio Spectrum avec un récepteur walkera par exemple) et au vus de la puissance utilisé, le hacking à partir d’un smartphone et pratiquement impossible ! ! il faudrait assai de puissance pour passé au dessus de la puissance de la radio réussir à se « bindé » dessus, se qui va provoqué une rupture dans le signal émetteur/récepteur qui devrais déclenché un retour à sont point de départ …
Il dit avoir un numéro d’opérateur mais la Civil Aviation Safety Authority australienne (CASA) à répondus de suite que non et que le numéro ne correspond pas au numéro d’opérateur attribué !
En gros VINCENT-DR221 a tout à fait raison ! 🙂 on est en plein dedans 😉
Par contre se que je trouve encore plus répugnant c’est les « pseudo-journaleux qui se permette de dire N’IMPORTE quoi …
ANDRE @ Ne rejette pas la faute sur les VRAIS pro ! se mec n’est qu’un simple menteur qui à voulu se faire du pognon facilement !!!
Bien amicalement
En discutant de cette actualité avec des amis on ne voyait pas comment le version du professionnel était possible.
Au moins la nana aura était plus médiatisé que son mari pourtant 2ème de l’épreuve :p
J’ironisais… Je ne sais pas ce qu’est un VRAI pro par rapport à un FAUX pro.
Mais on voit bien que pros ou amateurs, certains respectent la sécurité des gens et d’autres, non.
Accessoirement, on peut se demander si le fait d’être « pro » ne conduit pas parfois à des prises de risques plus grandes, au motif qu’en tant que pro, il « sait » ce qu’il doit faire contrairement à ces irresponsables « amateurs »?… L’attitude du « pro » dont il est question me fait penser à cela…
A nous tous d’être responsables, n’attendons pas une loi,pour voler avec des protections d’hélice!
La perte de performance est négligeable par rapport au gain en sécurité.
Une action facile à mettre en application, et qui fera beaucoup pour la tolérance de notre hobby par tous.
Nan mais 3 points de suture et ca pleure !!
Ok ok je déconne.
Version super louche, ca sent la perte de controle et un version élaborée à la va vite pour se raccrocher aux branches !
A suivre merci Fred
être responsable c’est de volé loin des gens et des habitations protection d’hélice ou pas ! 🙂
nous sommes d’accord 🙂 mais je préférais le dire pour évité que certains « pro » viennes encore dire que les « amateurs » ne les aimes pas 😉 alors que nous ne sommes nullement en conflit avec eux .
Encore une affaire qui ne fait pas notre affaire.Je pense qu’un gros travail de sécurité est a faire ?aussi bien sur les machines ,mais surtout sur les hommes qui commande c’est machines.Donc il y a encore du boulot pour notre image sur le grand publics.Un grand merci a hélico micro pour cet espace de parole.En espérant que ceux-ci ne va influencer la prochaine législation.Un dernier mot soyez responsable de vos actes(pas comme ce dénommer Warren Abrams) et ça vos pour les pro et les non pros.
à mes yeux aucune barrière électronique, à la merci de bugs ou piratages, ne vaudra jamais la moindre protection physique telle que ce qu’on peut mettre sur les petits hubsan par exemple.
Moi je dis les deux! Ou alors il faut que le HW et le SW soient certifiés DO254 / DO178. Mais là, on va payer nos multirotors un peu plus cher! C’est d’ailleurs peut être le chemin que prend la législation pour les drones de (très) grosse taille (type watchkeeper).
Les protections d’hélice ne sont pas là pour permettre de transgresser les règles de sécurité. C’est une protection au cas ou pas de chance, le seul promeneur à 100km à la ronde passe par là (ce qui m’est déjà arrivé, ça attire les curieux). Puis c’est pour nos doigts aussi 😉 Néanmoins, je suis en train d’y réfléchir sur un Sky Hero Spyder ou les protections sont à se faire avec son petit cerveau et une imprimante 3D…. 🙂
Oui, merci a Fred d’avoir pris le temps de bien documenter cette prise de parole sur cet évènements.
Le hack du signal pour ce genre de transmission radio doit être minutieusement préparer, et faire sa tentative sur un évènement sportif mineur ça me fait doucement rire, le mec a merder et plutôt qu’assumer il ment !
Même un A2 monter par le meilleur des pro n’est pas infaillible! No pain no gain
Ils ont oubliez de faire calibration et de réglez gains c’est gros boulet
C’est mes arrivez même chose avec phantom en statio ,il est tomber d’un coup …
…En devenant incontrôlable ,exactement comme décrit le mytho .
fly-away… vive dji et son Naza ! héhé haha hihi hoho ^^
ça doit quand même êtres chaud avec toute les cameras et téléphone portable qui tourne… il doit y avoir des interférence de ouf…
Tout a fait d’accord sur le respect des règles, et du bon sens, reste le pilote lui même qui se trouve obligatoirement dans l’espace d’évolution, souvent accompagné, sans compter la possible perte de contrôle. La protection d’hélice offre cet avantage d’être globale, pas aléatoire et indépendante des événements extérieurs.
Oui c’est un accident ça arrive mais la c’est le bonheur pour les médias…..
Suffit de voler en IOC sans s’en apercevoir, ça fausse tout, c’est la panique, le truc se gamelle, et le pilote accuse le Naza de tous les maux alors que c’est lui qui a merdouillé… Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres 😉
Si tout le monde avait ton orthographe… 😉
🙂
« je souffre de lacérations à la tête à cause du drone, et l’équipe de secours a retiré un morceau d’hélice de mon crâne »
Mouais… on ne retire pas une hélice d’un crâne autre part que dans un bloc op hybride ou sous scan avant de toucher à quoi que ce soit…
3 points de suture?
Juste une petite coupure alors! L’épaisseur de la peau suf le crâne n’excède point quelques millimètres …
Au vu de la taille du drone, si elle l’a vraiment reçu sur le coin de la g****e, elle a eu beaucoup de chance de n’avoir rien d’autre!
L’exagération est sur les 2 parties à mon humble avis, mais ça n’engage que moi.
Salut,
Même réflexion, on se demande ce qui compte le plus: un humain, ou un drone?
a première vus le pilote avais déjà eu un problème de perte de contrôle de sont multi plutôt dans la journée …
un éclat planté dans le cuir chevelue n’est pas une chose grave au point de faire de la micro chirurgie 😉 il est vrais que les termes utilisé sont un peut exagéré, sa n’enlève rien au faite que le multi lui est tombé dessus .
il pourrait au minimum même des protections d’hélice, il est possible de mettre ceux du phantom sur son 550
Bah le drone ! quelle question…