Un multirotor pour Fukushima ?

fuku01Difficile d’accéder à la centrale de Fukushima, partiellement détruite suite au tremblement de terre du 11 mars 2011, qui a déclenché un raz de marée dévastateur. Pour surveiller l’état des installations, pratiquer des mesures de radioactivité, les japonais emploient des avions et des hélicoptères, qui évoluent en altitude – au-delà de 300 mètres – pour des raisons de sécurité. Pas question de reproduire le scénario de Tchernobyl, où des soldats et des civils ont participé au nettoyage du site. Des martyrs, puisque sur les 500 000 engagés entre 1986 et 1990, on dénombre 20 000 morts et 200 000 invalides. Mais ce sont des chiffres qui augmentent tous les jours, et qui sont probablement sous-estimés puisque la cause des décès n’est pas toujours attribuée à ce travail.

Le survol en multirotor ?

fuku02La proposition d’aide émane de 3 chercheurs de l’Université de Bristol, en Angleterre, qui ont mis au point un multirotor semi-autonome destiné à mesurer la quantité de radiations sur un théâtre d’accident nucléaire. Jim Drury de Reuters est allé les interroger à ce sujet. On y apprend que l’appareil sera capable d’évoluer à basse altitude au-dessus des installations de Fukushima, en décollant 6 kilomètres de là, ce qui permet d’éviter d’être soumis à de fortes radiations. De quoi limiter les vols habités au-dessus de la zone, assurent les chercheurs universitaires. Mais ils n’indiquent pas comment ils comptent protéger leur engin des radiations, très fortes à cet endroit. L’un d’eux explique même que les radiations ne sont fortes qu’au sol. Ce serait oublier que les radiations, à Fukushima comme à Tchernobyl, sont extrêmement fortes au sommet des bâtiments des réacteurs. Or les circuits électroniques non protégés sont sensibles aux radiations.

Fortes interférences

fuku03A Tchernobyl, les tentatives de déblaiement avec des robots radiocommandés et autonomes s’étaient soldées par des échecs au bout de quelques heures de travail seulement : les appareils devenaient incontrôlables et finissaient par être bloqués ou tomber des bâtiments. La vidéo de présentation de l’hexacoptère sur lequel planchent les chercheurs ne montre aucune modification des composants sensibles : moteurs, ESCs, batteries. Même en imaginant des vols très furtifs, la prise de mesures de radioactivité au sol et sur le faîte des bâtiments les condamne à des dysfonctionnements rapides. En supposant, d’ailleurs, que les émissions vidéo nécessaires pour le pilotage à distance fonctionnent correctement lorsqu’elles sont exposées à de fortes radiations. Il reste du temps pour résoudre ces problèmes : l’équipe de chercheur se donne jusqu’en 2015 pour que son multirotor soit opérationnel… Trop long, trop loin ? Pas vraiment : le plan de démantèlement de la centrale est estimé par les experts à… 40 ans !

Source : Reuters – Merci à OncleFly pour le lien !

La vidéo de Reuters

 

9 commentaires sur “Un multirotor pour Fukushima ?

  1. En l’état actuel des choses c’est du buzz !

    Les rayons gamma auront vite fait de dégommer le contrôleur de vol.

  2. Vous souvenez des films argentiques pris à coté de la centrale de Tchernobyl (la vile de Prepiat de mémoire)?

    Le niveau de radioactivité était tellement fort qu’elle entrainait un effet de neige sur les images.

    Florent, je crois qu’on affaire à un florilège de types de rayonnements.
    L’électronique devra être protégée comme pour une sonde spatiale qui doit résister aux rayons cosmiques, du pain sur la planche…

  3. tout à fait, il y a déjà des machine et robot au cœur d’une central, pourquoi pas des Quads .

  4. Il y a en quand… ça ne merdouille pas… A Fukushima, même les robots ont des bras en trop après une génération 😎

  5. Ce qui m’étonne un peu, c’est que le matériel utilisé pour le moment est tout ce qu’il y a de plus banal, un APM 2.5, une radio Turnigy 9x, des moteurs NTM, tout ce qu’on peut trouver, et pour pas cher chez un célèbre site de RC (les rois dans ce passe-temps).
    Rien de spécifique, de vraiment pro, je me demande combien ils vont faire payer le ‘service’ pour aller déposer un déchet de plus dans la zone.
    Allez, je rajoute un grillage autour de mon quadri pour faire une cage de faraday et je vais faire un petit tour à Fukushima… :o)

  6. Reste ici, ça vaut mieux…
    Ou si tu veux, il y a moins loin, la centrale de Sellafield en Angleterre semble merdouiller aujourd’hui 😎

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