ZeroMark : la promesse d’un viseur adaptable sur des armes existantes pour abattre efficacement des drones
ZeroMark est une startup américaine spécialisée dans la lutte anti-drones (LAD) réalisée avec des armes conventionnelles. Car parmi les outils destinés à stopper un drone en vol, il y a la méthode « à l’ancienne » : le tir sur la cible avec une arme à feu.
Mais son efficacité dépend des performances de l’arme, de celles du tireur, de celles du drone à abattre. En cas d’échec du tir, le risque de dégâts collatéraux est très élevé. Le conflit entre l’Ukraine et la Russie a montré que, avec leur arme de terrain, les efforts de riposte de soldats visés par des drones FPV étaient le plus souvent vains.
La promesse de ZeroMark ?
Joël Anderson, PDG de ZeroMark, présente sa société ainsi : « Notre mission est de doter chaque soldat d’une solution de lutte anti-drone abordable et hautement portable qui offre des performances inégalées. Avec le soutien de nos investisseurs, nous sommes prêts à déployer cette capacité critique et à garantir que nos défenseurs conservent un avantage décisif sur le terrain ».
S’il parle d’investisseurs, c’est parce que ZeroMark a annoncé dans un communiqué de presse avoir procédé à un tour de table à hauteur de 7 millions de dollars auprès des sociétés de capital risque Ground Up Ventures et Andreessen Horowitz.
La promesse de ZeroMark, c’est un outil pour qu’une arme « ne manque jamais sa cible ». Ou encore un « dôme de fer portable », en référence au système de défense aérienne mobile israélien.
Comment ça fonctionne ?
ZeroMark n’a pas encore dévoilé publiquement le fruit de ses développements. Mais son PDG a distillé des informations, notamment sur Conversations@Haus. « Nous construisons une plate-forme qui vous permet d’interpréter et de cibler des drones pour une interception cinétique avec des balles projetées par des armes légères bon marché. C’est un système de contrôle de tir qui vous aide à viser de manière automatisée ».
Toucher un drone en vol est difficile, même par un tireur expérimenté : la surprise, la vitesse, la distance, la fatigue, le stress sont autant de facteurs qui réduisent l’efficacité d’un humain. Joël Anderson explique que son outil permet de fournir un système de visée nourri par l’IA pour optimiser les chances de toucher la cible.
En pratique ?
« Il y a deux pièces que vous devez monter sur une arme à feu classique de type M16 ou AR15 ». Joël Anderson laisse entendre que son dispositif permet de toucher un drone à 180 mètres qui vole à 160 km/h : « dans cette situation, il faut viser à 22 mètres devant le drone et être capable de prévoir sa trajectoire. Les humains sont très médiocres dans cette discipline, alors que les ordinateurs y excellent ».
Et la dimension humaine de cette arme ?
« L’un des courts métrages de science-fiction les plus horribles jamais réalisés était Slaughter Bots [voir ici], qui parle de drones autonomes capables de cibler et de tuer des populations spécifiques. C’est terrifiant. Nous construisons un outil qui peut aider une personne à se défendre contre quelque chose comme ça », assure Joël Anderson.
« Cette technologie nous donne une chance de lutter efficacement contre les machines autonomes, car c’est ce vers quoi nous allons […] J’essaie de créer une plateforme et un outil qui aident les gens à se défendre efficacement contre cela ». Il indique aussi que c’est une arme uniquement destinée à un usage militaire : si elle est volée, elle ne fonctionne plus à moins d’être réactivée.
ZeroMark n’est pas la première société à s’intéresser à l’optimisation de la visée de drones, je vous avais parlé de Smart Shooter, en 2022 (voir ici).
Source : ZeroMark
Crédits photos : ZeroMark
