Fimi Mini 3, le test d’un petit drone caméra à moins de 250 grammes, de classe C0

Le constructeur Fimi, filiale de Xiaomi, est spécialisé dans les drones à prix léger. Son Mini 3 ne laisse planer aucun doute : il est positionné en face des Mini de DJI au point de copier… le nom de l’un d’entre eux !

Même conception petit format avec des bras pliables, même poids plume, mêmes hélices pliables, aussi. Le but est d’obtenir un drone de prises de vues qui puisse être baladé facilement. Taille et poids ne suffisent pas, il faut aussi qu’il soit autonome, avec une durée de vol suffisante d’une part, et rechargeable facilement d’autre part.

Je m’attendais à un appareil d’entrée de gamme un peu décevant. Pourtant le Mini 3 de Fimi est un concentré de fonctions… Mais sont-elles efficaces ? Réponse dans cette chronique…

La vidéo

Si vous désirez évaluer vous-même des séquences vidéos, des photos et des panoramas shootés avec le Mini 3 de Fimi, vous pouvez en télécharger ici.

Quel est son poids ?

Le Mini 3 avec ses hélices, mais sans batterie, pèse 160 grammes. Il faut lui rajouter 84,4 grammes de batterie, pour un total en ordre de vol de 244,4 grammes. C’est donc un poids plume sous la barre des 250 grammes.

Le plastique fait « cheap » – sans doute la contrepartie pour obtenir un poids plume et un prix léger. Cela lui permet aussi d’être un appareil de classe C0 européenne (voir à la fin de cette chronique l’impact réglementaire de cette classification).

Les dimensions ?

Le Mini 3 mesure 13,9 x 7,5 x 5,7 cm lorsque ses bras sont repliés. Les hélices pliables viennent se placer sur le carénage central, elles ne dépassent pas. L’avantage ? Vous pouvez glisser le Mini 3 dans un sac sans craindre de l’endommager, d’autant que sa caméra est protégée par une bulle amovible, plutôt facile à ôter et remettre.

Avant de décoller, il faut déplier les bras, d’abord les 2 à l’avant, puis les 2 à l’arrière. Déplié, le Mini 3 mesure 20 x 14,2 x 5,7 cm. Comme pour les autres appareils à bras pliables, les bras avant jouent le rôle de fusible, ils absorbent une partie de l’énergie en cas de choc.

Moteurs et hélices ?

Fimi ne communique pas sur les caractéristiques des moteurs. Ce sont des brushless, très semblables à ceux des DJI Mini et X8 Mini de Fimi.

Les hélices sont faites de 2 pales indépendantes. Elles ne profitent pas d’un mécanisme de fixation simplifiée et rapide : il faut un tournevis pour les retirer et les réinstaller.

Les capteurs ?

Ils sont en nombre limité : il y a sous l’appareil une caméra verticale pour assurer le positionnement horizontal et la détection d’un tapis d’atterrissage, et deux capteurs pour mesurer la hauteur par rapport au sol. Pas de capteurs à l’avant, pas de capteurs à l’arrière, pas de capteurs sur le dessus, et pas de capteurs sur les côtés.

La batterie ?

C’est un bloc de type propriétaire, c’est-à-dire avec une forme et un connecteur qui sont spécifiques au Mini 3. La fiche technique décrit une Li-ion de 8,8 V (2S) de 2200 mAh. A l’intérieur du boitier, non accessible à moins de retirer 4 vis, il y a deux batteries plates : ce ne sont pas des piles type 18650.

Elle est équipée d’un connecteur USB-C qui est destiné à la recharge. Voilà qui est intéressant pour être autonome : pas besoin de prise secteur pour la charge, un connecteur USB suffit, celui d’une Powerbank par exemple. Pas besoin non plus que la batterie soit dans le Mini 3 pour la recharge, puisque le connecteur USB-C est sur la batterie, pas sur le drone. Un câble USB vers USB-C est fourni dans la boite.

Le temps de charge ?

Fimi explique que la charge est rapide avec une source qui délivre 9V/3A au format QC2.0. En pratique, la batterie ne charge pas du tout avec une source un peu trop puissante !

C’est pénible, puisqu’elle n’est pas compatible avec les chargeurs récents, notamment ceux de protocole PD ! Il faut entre 1 et 2 heures pour obtenir une charge complète. Pendant la charge, une unique LED blanche s’allume. Elle s’éteint en fin de charge.

Pour installer la batterie, il suffit de la pousser dans la trappe arrière du Mini 3, jusqu’à entendre un clic de fixation. Pour la retirer, il faut pincer le bas de la batterie et tirer le haut – c’est simple une fois qu’on a compris le principe. Il n’y a pas d’indicateur de l’état de charge de la batterie.

Pour savoir si elle est chargée, il faut l’insérer dans le Mini 3. Une pression simple sur le bouton d’allumage, sous l’appareil, permet de visualiser l’état de la charge avec 4 LED blanches.

Le panneau arrière ?

A l’arrière du Mini 3, on trouve une trappe pour insérer une carte mémoire. Elle est facile à insérer. La retirer est facile… si la batterie n’est pas installée. Si elle l’est, il est recommandé d’utiliser une pince à épiler. Juste à côté se trouve un connecteur microUSB. A quoi sert-il ?

Probablement à réaliser des mises à jour du X8 Mini, puisqu’une fois branché sur un ordinateur, allumer le drone « monte » une unité de stockage appelée « FC_UPGRADE » et une autre appelée « FC_BLACKBOX ». La première sert sans doute à réaliser des mises à jour, mais je n’ai jamais eu à l’utiliser : toutes les mises à jour se sont déroulées via l’app de Fimi sur smartphone. La seconde contient les journaux de vol, mais dans un format propriétaire à Fimi. Peu importe là aussi, puisque les journaux de vol sont disponibles sur l’app.

Enfin on trouve un petit interrupteur. Sur le X8 Mini, poussé vers la droite, il permettait de rendre l’appareil détectable par un smartphone, en wifi, pour piloter uniquement avec ce smartphone. Mais lors de mes essais, cela n’a pas du tout fonctionné sur le Mini 3.

La radiocommande ?

Elle adopte le même boitier que celle du X8 Mini : c’est un modèle petit format, qui pèse 263,6 grammes. Elle est spartiate : il y a les deux joysticks, un bouton d’allumage, un bouton de RTH, un bouton d’enregistrement, un bouton de choix photo/vidéo et une molette. C’est tout !

A l’avant, on trouve un connecteur USB-C destiné à la charge et à la liaison avec le smartphone. Il y a aussi deux encoches qui permettent de stocker les manches des joysticks. Un principe très fortement inspiré de celui utilisé par DJI ! C’est pratique : la radiocommande est compacte pour le transport.

Pour piloter, il suffit de visser les deux joysticks, cela ne prend que quelques secondes. La tension du retour au neutre est assez forte. C’est un bon point, puisque cela évite de dériver pendant une prise de vue avec une pression involontaire sur les joysticks.

La radiocommande ? (suite)

Il y a deux longues antennes à l’avant de la radiocommande, à déplier. Le plat des antennes est à orienter vers le drone pour optimiser la liaison radio (et vidéo). Une pression sur le bouton d’allumage permet de visualiser l’état de la charge de la batterie de la radiocommande. La batterie intégrée est une 1S de 3500 mAh, non amovible.

La radiocommande est prévue pour accueillir un smartphone. Elle joue le rôle d’une mâchoire, qui s’étend lorsqu’on tire de part et d’autre de la radio. Elle permet de glisser des smartphones qui mesurent jusqu’à 17 cm en position paysage. A titre d’exemple, mon Huawei P20 Pro mesure moins de 16 cm avec une coque épaisse.

La radiocommande ? (fin)

La connexion entre la radiocommande et le smartphone est filaire. Fimi fournit 2 câbles dans la boite, dont l’une des extrémités est en USB-C, à insérer dans le connecteur à l’avant de la radiocommande.

De l’autre côté, Fimi fournit une prise USB-C (pour Android et une prise Lightning (pour iOS). Le câble passe sur le côté droit de la mâchoire, dans une encoche.

Attention, j’ai essayé des câbles d’autres appareils : ils ne fonctionnent pas avec le Mini 3 ! Ni ceux de DJI, ni les câbles simples, ni les câbles OTG. Un conseil ? Veillez à ne pas perdre ces câble, sous peine de ne plus pouvoir connecter la radiocommande et le smartphone… et donc perdre l’usage du drone ! Cela m’est arrivé, et j’ai terminé mes tests avec un iPad, faute de câble pour Android.

La mâchoire de la radiocommande est parfaite pour la plupart des smartphones. Mais on ne peut pas insérer de tablette. Il existe des accessoires pour rehausser la mâchoire (comme celui-ci), mais attention, les câbles sont très courts.

Allumer le Mini 3 ?

Fimi a repris à son compte la « méthode DJI » d’allumage : il faut une pression courte sur le bouton, puis une pression longue, aussi bien pour le drone que pour sa radiocommande. Même principe pour l’extinction.

Le son qui témoigne de l’allumage est assez fort, un peu nasillard, sans doute à volume un peu trop élevé pour le haut-parleur intégré.

L’application pour piloter ?

Il s’agit d’une app appelée tout naturellement Fimi Navi Mini. Elle est disponible pour iOS (sur l’AppStore) et pour Android (sur GooglePlay). Je n’ai pas eu de souci avec un iPhone et un iPad récents, n i sur un Huawei P20 Pro.

La première surprise, c’est la richesse de l’application ! Elle n’est pas là pour faire de la figuration, mais pour proposer un nombre impressionnant de fonctions !

La seconde, c’est son air de famille évident avec DJI Fly… La troisième surprise, c’est que Fimi Navi Mini est entièrement traduit en français. Et de manière très correcte, même s’il subsiste des tournures un peu bizarres.

Acquisition des satellites

L’application Fimi Navi Mini affiche une fenêtre Vérification avant le vol qui récapitule les informations importantes au décollage, en indiquant en couleur celles qui posent éventuellement problème. Elle indique par exemple s’il y a des interférences magnétiques, si le positionnement GPS est opérationnel, si la température est trop élevée, si la batterie est faible.

En extérieur, il suffit d’attendre que tous les avertissements disparaissent pour décoller en sécurité. Le positionnement GPS repose sur le GPS américain, sur Glonass (russe), sur Beidou (chinois) et sur Galileo (Europe). La vitesse d’obtention du fix GPS est correcte, sans plus. Comptez 30 secondes environ en espace dégagé, parfois un peu plus. Il est possible de décoller sans fix GPS, en intérieur par exemple.

Décollage avec la radiocommande

Fimi propose deux méthodes pour décoller. Vous pouvez utiliser la fonction automatique de l’application, à valider à l’écran. Avec le GPS opérationnel, le Mini 3 démarre les moteurs et décolle pour se positionner théoriquement en stationnaire à 4 mètres de hauteur (dixit la fenêtre d’information de l’app). Sans fix GPS, il monte à 1,2 mètre et reste en stationnaire. J’ai noté que l’appareil avait tendance à se décaler de 1 à 2 mètres de distance de son point de décollage, souvent vers la gauche.

L’autre méthode consiste à armer les moteurs vous-même en croisant les joysticks vers le bas, là encore « à la DJI ». C’est à vous, dans ce cas, de pousser les gaz pour décoller. Le Mini 3 maintient son vol stationnaire, mais il oscille un peu même lorsqu’il capte correctement les GPS.

Les sensations en vol ?

Le Mini 3 est plutôt nerveux avec ses réglages d’usine. La bonne nouvelle, c’est qu’il réagit au quart de tour aux commandes du pilote. Les débutants seront peut-être un peu surpris de sa réactivité, qui nécessite d’être doux sur les joysticks. Mais nous allons voir qu’il est possible de régler la nervosité de l’appareil…

Comme les drones récents de DJI, le Mini 3 pratique une assistance au pilotage de tous les instants. Si vous tournez en yaw, le drone ajoute automatiquement du roll pour prendre de l’inclinaison et mieux accrocher dans les virages. La stabilité de l’appareil est agréable, y compris lorsqu’il doit se battre contre des bourrasques de vent.

Une seule détection : vers le bas !

Le seul capteur du Mini 3, c’est celui qui mesure la hauteur à la verticale. Il permet à l’appareil de gérer correctement le maintien de la hauteur et ajuste le vol en conséquence, mais uniquement pour des mouvements lents. Si vous volez vite et que vous freinez fort, il aura tendance à monter ou à descendre. Il détecte lorsqu’il s’approche du sol et ralentit puis déclenche un atterrissage.

La détection du sol pour l’atterrissage est perturbée par la brume : lorsqu’elle est épaisse et que vous descendez, le Mini 3 détecte parfois le sol par erreur et enclenche l’atterrissage automatique. Il n’y a pas de risque de chute, mais il faut interrompre l’atterrissage en donnant un coup de joystick pour remonter. Sinon le drone part dans une descente très ralentie, et donc très longue.

Il est par ailleurs totalement dépourvu d’outils anticollision à l’avant, l’arrière, en haut, à droite et à gauche. C’est donc au pilote de veiller à ne pas s’approcher d’obstacles.

La gestion de la hauteur

Le Mini 3 s’efforce de rester à une hauteur constante et y parvient plutôt bien, même s’il oscille parfois avec une amplitude qui peut atteindre 50 cm (en extérieur). En intérieur, elle varie beaucoup moins. Mais attention pour les vols en intérieur : la mesure de la hauteur peut mener à un vol chahuté… Si vous passez au-dessus d’une table, le Mini 3 va monter pour conserver une hauteur constante par rapport à ce qui se trouve sous lui ! La méthode peut coller le drone au plafond si vous n’êtes pas très attentif.

L’interface de Fimi Navi Mini

La surface de l’écran est principalement occupée par le retour vidéo en temps réel. On trouve un radar en bas à gauche de l’écran, qui indique le cap pour le retour. Il peut se transformer en mini carte, voire en maxi carte qui prend l’intégralité de l’écran.

La télémétrie est affichée sur le pourtour de l’écran : vitesses horizontale et verticale, hauteur, distance, état du GPS, de la liaison radio de la batterie du Mini 3. Une barre graphique permet de visualiser d’un coup d’œil l’autonomie restante estimée par l’app. Les outils photo et vidéo se trouvent sur le côté droit et bas de l’interface. Une interface très efficace !

Un point positif : un H indique le point de décollage sur l’écran, pour faciliter le retour.

Accès rapides pour certains réglages

La plupart des données de télémétrie sont cliquables, ce qui permet d’accéder directement aux réglages qui les concernent. C’est une bonne idée, parce que des réglages, il y a en a beaucoup. Vraiment beaucoup, surtout pour la partie photo et vidéo. A tel point que parfois on ne s’y retrouve plus.

L’accès à la définition vidéo est rapide, mais il faut pianoter pour modifier le réglage du mode, par exemple pour passer du mode Général au Vif ou F-Log. Il faut un peu de temps pour mémoriser tous les réglages, et c’est une bonne idée de le faire avant de partir voler…

A quelle vitesse peut-il voler ?

Par défaut la vitesse horizontale est de 8 m/s, soit 28,8 km/h. Il est possible de la réduire à 3 m/s (10,8 km/h) ou de l’augmenter jusqu’à un maximum de 18 m/s (64,8 km/h). La réglementation européenne permet d’aller jusqu’à 19 m/s, mais le Mini 3 reste bloqué à 18 m/s.

Jusqu’à quelle distance peut-il aller ?

Par défaut, la distance horizontale maximale est limitée à 1000 mètres. I est possible de la réduire à 10 mètres seulement pour se créer une bulle de vol sécurisante, ou de pousser jusqu’à 5000 mètres, ou même de la désactiver totalement pour ne pas être limité en distance. Gardez en tête que la réglementation européenne n’impose une distance chiffrée : le vol doit être opéré en vue directe du pilote, pendant toute sa durée.

Jusqu’à quelle hauteur peut-on aller ?

Par défaut, la hauteur de vol maximale est de 120 mètres. Il est possible de la réduire à 30 mètres. La classe C0 impose au constructeur une limite de hauteur à 120 mètres au-dessus du point de décollage, il n’est par conséquent pas possible de pousser la hauteur au-delà des 120 mètres.

Jusqu’à quelle altitude peut-on aller ?

La fiche technique du Mini 3 indique que l’appareil fonctionne jusqu’à une altitude de 4000 mètres. Au-delà, la portance est sans doute insuffisante pour assurer un fonctionnement correct. Ne confondez pas altitude et hauteur : pour faire simple, la hauteur est mesurée à partir du sol, l’altitude par rapport au niveau de la mer. A noter qu’une option Débutant permet de limiter volontairement la hauteur de vol à 50 mètres et la distance à 100 mètres.

Réglages fins des commandes

Nous l’avons vu, le Mini 3 est assez nerveux. Mais Fimi Navi Mini permet de régler avec finesse l’expo pour adoucir ou au contraire raidir les commandes selon la course des joysticks. Il est possible de régler aussi la sensibilité du mode ATTI (vol sans GPS), du freinage quand on lâche les commandes, et de la rotation du drone (yaw). Une excellente initiative !

Le RTH ?

Le Mini 3 propose une fonction de Failsafe, c’est-à-dire la conduite qu’il doit adopter en cas de perte de liaison radio ou à la demande (via le bouton sur la radiocommande ou l’icône de l’app. Par défaut, c’est un « Retour à la maison » (RTH). Sa hauteur est réglable entre 30 et 120 mètres. Vous pouvez choisir entre un retour au point de décollage, ou à la position du smartphone du pilote. Petit réglage intéressant : il est possible de laisser le Mini 3 modifier en temps réel la position du point de retour dans le cas du suivi.

Excellente idée : si vous êtes en train de dévaler une pente, vous n’avez pas vraiment envie qu’il retourne au point de décollage ! Vous pouvez préférer lui demander, en cas de perte de liaison radio, de rester en vol stationnaire là où il se trouve (« Vol stationnaire »), pour vous rapprocher jusqu’à récupérer la connexion. Ou atterrir là où il se trouve (« Atterrissage »). La méthode de Failsafe est à choisir en fonction de l’environnement de vol.

A noter qu’il est possible de couper les moteurs en vol en combinant le joystick gauche vers le bas droite et une pression sur la touche RTH.

L’atterrissage précis

C’est une option qui n’est pas activée par défaut. Quand elle l’est, le Mini 3 filme vers le sol à l’atterrissage. Si vous utilisez un tapis de décollage, généralement avec un H inscrit à l’intérieur, il va le détecter et ajuster sa position pendant la descente pour atterrir au centre.

En pratique ? Ca fonctionne plutôt bien, le Mini 3 détecte presqu’à chaque fois le tapis que j’utilise et réussit son atterrissage en se posant dessus.

Et sans l’atterrissage précis ?

La précision de l’atterrissage est très variable. Souvent le Mini 3 est venu se poser au bon endroit, avec moins d’un mètre d’erreur. Mais il m’est arrivé qu’il se trompe d’une bonne dizaine de mètres, alors que la réception GPS était très bonne.

L’indicateur de drone (LED)

Le nom de la fonction Indicateur de drone n’est pas très parlant : elle permet d’éteindre l’unique LED du Mini 3 située à l’arrière de l’appareil. Si vous filmez ou si vous photographiez en intérieur et en faible luminosité, cela permet de ne pas polluer les images avec la couleur de la LED.

Perturbations magnétiques

Dans l’onglet Drone, on trouve l’indication Quantité d’interférences magnétiques. Sa symbolique sur 3 barres indique si le Mini 3 détecte des interférences magnétiques. Ce sera probablement le cas si vous cherchez à décoller d’une surface métallique (une bouche d’égout par exemple), ou avec des objets magnétiques à proximité (une surface aimantée par exemple).

Si le drone vous demande un calibrage de la boussole électronique (Calibrage de la boussole), jetez d’abord un coup d’œil aux éventuelles interférences magnétiques. La calibrage de la boussole, s’il vous est demandé, s’effectue en 3 étapes rapides pendant lesquelles vous faites tourner l’appareil sur ses axes.

Les modes Sport et Basse vitesse ?

Il faut aller dans les réglages, onglet Drone, pour activer le mode Sport (S). Ou bien toucher l’icône en bas à droite. Le mode Sport permet de voler jusqu’à 18 m/s (64,8 km/h).

De la même manière, il est possible de choisir le mode Basse vitesse (C). Il limite la vitesse à 6 m/s (21,6 km/h), avec la possibilité de la réduire encore à 3 m/s (10,8 km/h).

Réglages de la radiocommande

Il est possible (et recommandé) de la calibrer pour éviter une légère dérive du drone. Le mode de pilotage par défaut est le mode 2 (gaz à gauche), mais il est possible de choisir le mode 1 (gaz à droite) ou le mode 3.

Réglage de l’alarme batterie

L’onglet Batterie affiche des informations intéressantes, comme la capacité restante en pourcentage et en mAh, le nombre de cycles, la température, le nombre de décharges ! Les réglages permettent d’indiquer le seuil à partir duquel il vous prévient que la batterie est faible. Il est réglé à 30 % par défaut, peut être réglé jusqu’à 50 % (mais pas en-dessous de 30 %).

Les autres réglages

Le dernier onglet des réglages permet d’accéder aux journaux de vol, de choisir entre la notion impériale et métrique. Dommage qu’il ne soit pas possible de préférer des km/h aux m/s. Il donne les versions du firmware des composants du Mini 3, la possibilité de les mettre à jour, de vérifier les données des capteurs du drone et de sa nacelle.

Les journaux de vol ?

Le Mini 3 mémorise l’intégralité de vos vols et de la télémétrie associée. Par défaut, les données restent à l’intérieur du drone. Mais si vous choisissez de les synchroniser avec le Cloud, vous pouvez consulter vos journaux de vol. Cela permet de visualiser les tracés, voir la position des joysticks sur la radiocommande, la vitesse, le cap, l’état de la batterie, etc. Notez que Fimi n’indique pas où sont stockées ces données.

Je n’ai en revanche pas trouvé de moyen d’exploiter ces données avec des applications comme Google Earth.

Les NFZ ?

Fimi utilise-t-il des NoFly Zones (NFZ) ? Oui, des NFZ sont intégrées dans le firmware du Mini 3. Mais en revanche, il semble qu’il n’y ait aucune NFZ hors de Chine continentale. Notez que la réglementation européenne n’impose pas de géovigilance pour les drones de classe C0.

La caméra ?

Elle repose sur un capteur CMOS de Sony 1/2’’ de 48 mégapixels – c’est un 12 mégapixels avec un traitement de type Quadbayer. La lentille offre un FOV de 79° avec une ouverture f/1.6. La caméra est montée sur une nacelle stabilisée sur 3 axes par des moteurs brushless.

Dans les réglages, il est possible de calibrer la nacelle, ce qui permet généralement de la mettre d’aplomb. C’est à effectuer au sol, en l’absence de vibrations et bien à plat. La vitesse d’inclinaison de la nacelle est réglable, de 1 à 100 % (la valeur par défaut étant 50 %). Le Mini 3 permet d’aller plus loin encore, avec le gain et l’ajustement manuel si la nacelle penche même après un calibrage (ce qui ne m’est jamais arrivé pendant mes tests).

Le stockage des images s’effectue sur une carte microSD, de norme U3 et jusqu’à 256 Go selon la fiche technique de Fimi. Il n’y a pas de mémoire interne dans le Mini 3 : n’oubliez pas votre carte mémoire avant de partir voler…

L’interface pour les réglages photo et vidéos ?

Autant l’interface de l’application est très efficace pour les réglages du comportement du drone, autant elle est moins agréable pour les photos et les vidéos. En effet, certaines options se trouvent dans le menu des réglages (normal), d’autres dans le menu des fonctions de vol (pourquoi ?), d’autres en bas de l’écran (pour un accès rapide). L’ergonomie est un peu déroutante, et il faut un peu de temps et de pratique pour s’y retrouver.

Les réglages communs aux photos et vidéo ?

Le Mini 3 permet de procéder aux réglages de la balance des blancs et de la couleur – laquelle est en fait un choix entre un réglage basique (Général), aux couleurs saturées (Vif), noir et blanc (N&B) ou flat en (F-log).

Il permet aussi de choisir la méthode de mesure de la luminosité en pointant à l’écran (Spot), au centre (Centre) ou avec une moyenne sur l’écran (Moyenne). Il est aussi possible d’afficher des lignes de visée pour faciliter le cadrage des prises de vues.

Des réglages rapides photo et vidéo sont accessibles en bas à droite de l’écran. Il y a l’exposition (EV) et la définition, en mode Automatique. En mode Manuel, on obtient la possibilité de régler les ISO (de 100 à 3200) et la vitesse d’obturation (de 1/30s à 1/8000s).

Ce qui manque aux réglages ? Dommage qu’on ne trouve pas la fonction zébras qui permet de mettre en évidence les zones surexposées, ni la fonction histogramme pour visualiser l’exposition.

Le choix des fonctions photo et vidéo

On y accède par l’icône sous le bouton d’enregistrement à l’écran. En photo, on peut choisir le mode Normal (cliché simple), Time-lapse (clichés successifs à intervalles réguliers). En vidéo, on peut choisir Normal, Super Night et Lapse (pour des Time-lapse automatisés). Ce sont des réglages accessibles au sol. Les autres sont QuickShot et Panorama, qui ne sont disponibles qu’une fois en vol.

Les caractéristiques photo ?

En mode photo, il est possible de shooter en 12 mégapixels (4:3 en 4000 x 3000 pixels) ou en 8 mégapixels (16:9 en 3840 x 2160 pixels). Ou en mode 48 mégapixels (4:3 en 8000 x 6000 pixels). Un mode HDR permet de « déboucher » les photos avec des zones sombres. Ce qu’il manque ? Le Mini 3 ne shoote qu’en Jpeg, il ne propose pas de prendre des photos en RAW. Dommage !

La qualité des photos

fimi mini3 test 00050 — A gauche : 12 Mpix. A droite : 48 Mpix.

Le capteur du X8 Mini m’avait surpris positivement, et c’est aussi le cas pour le Mini 3. Les photos sont plutôt réussies pour un appareil d’entrée de gamme, avec des couleurs assez fidèles à la réalité même si elles sont souvent un peu trop claires à moins d’intervenir sur les EV. L’appareil se débrouille plutôt bien en contrejour. Mais il peine à offrir du contraste dans les zones claires, comme les nuages par exemple. Les données Exif des photos stockent les coordonnées GPS et l’altitude (pas la hauteur). A noter que l’EXIF indique « FIMI X8 Mini »…

Je n’ai pas été séduit par les photos en 48 mégapixels. Certes elles offrent une meilleure définition, mais les couleurs ne sont pas correctes et la compression est forte au point d’ajouter un effet impressionniste. J’ai par ailleurs noté un effet fantôme à l’horizon.

Les fonctions de panoramas

Il faut être en vol pour shooter des panoramas, et avec le GPS opérationnel. Le Mini 3 propose 3 versions des panoramas : horizontal en 7 photos, vertical en 4 photos et grand angle en 12 photos. Il n’y a pas de mode à 360°.

Vous pouvez laisser l’application Fimi Navi Mini réaliser l’assemblage : il suffit de passer dans la galerie des photos et de lancer le téléchargement.

Mais j’ai été déçu. Car si les panoramas semblent correctement assemblés par l’app de Fimi à en juger par l’image résultante montrée à l’écran, le résultat stocké sur la carte mémoire n’est pas un panorama mais l’une des photos qui le compose ! A l’évidence, c’est un bug, souci de firmware, puisque cette fonction était parfaitement opérationnelle sur le X8 Mini. Fort heureusement, le Mini 3 stocke les suites de clichés, ce qui permet d’assembler les images avec un logiciel spécialisé – j’ai utilisé PTGui pour PC Windows et Mac.

Les caractéristiques vidéo ?

En vidéo, il est possible de shooter en 4K Ultra (3840 x 2160 pixels) à 50 et 60 fps, en 4K (3840 x 2160) à 24, 25 et 30 fps. Ou en 2,7K (2716 x 1524) à 24, 25, 30, 50 et 60 fps. En 1080p (1920 x 1080), on peut obtenir du 24, 25, 30, 50, et 60 (le 90 fps du X8 Mini a disparu). Il n’y a pas de mode 720p.

L’encodage des vidéos est automatique, en H.264 pour tous les modes, sauf pour le 4K Ultra impérativement en H.265. Le débit peut être choisi, mais pas de manière chiffrée. C’est le réglage Qualité vidéo, par défaut fixé à Moyenne. Il est possible de préférer Normal ou Elevée. Pour une vidéo 4K/30 en qualité Elevée, le débit de 60 Mbps environ. Il passe à 95 Mbps environ en 4K Ultra qualité Elevée.

La qualité des vidéos ?

J’ai réalisé la plupart de mes prises de vues en 4K à 30 images par seconde. Les séquences en 2,7K / 60 sont réussies dans le sens où elles s’affranchissent des saccades lors de scènes un peu rapides. Le mode 4K / 60 fps permet en théorie des images fluides, comme pour le 2,7K / 60. Mais en pratique, elles sont étrangement saccadées lorsqu’il y a du mouvement, comme s’il ne s’agissait pas d’un vrai mode à 60 images par seconde… Le FOV reste le même, quel que soit le mode vidéo choisi.

L’option Timelapse côté vidéo crée automatiquement une séquence vidéo, à la différence du Timelapse côté photo qui produits des séries de photos (à assembler vous-même pour réaliser une séquence vidéo). L’intervalle est réglable entre 0,5 et 60 secondes. La définition vidéo est à choisir, de 1080p à 4K… Sympa en 2,7K et 4K !

Et même un impressionnant 8K !

Le timelapse 8K produit des vidéos en 8000 x 6000 pixels, une définition très élevée. La promesses est sympa, mais le résultat ne l’était pas lors de mes essais.

Les vidéos timelapse en 8K / 30 n’étaient pas exploitables : les dégradés, dans le ciel par exemple, souffraient de bandes disgracieuses, comme s’il manquait des couleurs… Sans doute est-ce un bug qui devrait être corrigé ?

Les vidéos en mode Portrait

Par défaut, les vidéos sont filmées en mode Paysage. Il est possible de choisir le mode Portrait pour filmer en vertical pour satisfaire les besoins de Tik Tok et des réseaux sociaux à consulter sur smartphone. L’option se trouve dans les réglages de la caméra : Vert. (ce n’est pas très intuitif). La caméra ne s’incline pas, l’image est l’originale 16:9 coupée pour du 9:16. Le 3840 x 2160 devient par conséquent de 1216 x 2160 pixels. C’est suffisant ? Oui, sur smartphone, c’est suffisant !

Les vidéos et les couleurs…

fimi mini3 test 00046 — Couleur : Général, Vif, N&B, F-log.

Le réglage Vif permet d’augmenter la saturation (et probablement la vibrance) des séquences. Le résultat est souvent un peu trop flashy avec de l’herbe presque fluo et des couleurs pétantes. Mais lorsque la couverture nuageuse fait perdre les couleurs, la fonction donne de bons résultats pour rehausser les images. Puisque l’effet est visible dans le retour vidéo, vous pouvez choisir de l’activer ou pas selon le résultat à l’écran.

Le réglage N&B n’a pas grand intérêt : mieux vaut ajouter un effet noir & blanc en post-production. Le mode F-log est beaucoup plus intéressant ! C’est un mode flat qui produit un résultat fade, mais c’est normal: il n’est pas fait pour être visualisé directement. Les séquences sont à retoucher dans un logiciel de montage vidéo, avec des LUT ou avec des réglages manuels. Ce qui est dommage ? Les images en F-log ne sont pas stockées sur 10 bits pour profiter de plus d’informations.

La stabilisation des vidéos ?

Sur les drones à prix léger, la stabilisation est souvent médiocre, sur 1 ou 2 axes seulement. Ce n’est pas le cas avec le Mini 3 ! Les images sont stabilisées mécaniquement sur 3 axes, probablement avec une stabilisation numérique ajoutée.

Le résultat est convaincant : les images sont dépourvues de vibrations, de Jello, même en cas de pilotage agressif ou de bourrasques de vent. Je n’ai pas non plus noté d’inclinaison parasite quand on fait tourner le drone sur lui-même, comme c’est souvent le cas sur des appareils d’entrée de gamme.

Sans faille, cette stabilisation ? Non, malheureusement. Si vous accélérez fort, la nacelle a tendance à s’abaisser par paliers. Si vous l’inclinez à 90° vers le bas, que vous avancez et que vous lâchez les joysticks, elle va se relever de quelques degrés. Dommage.

Contrôle de la nacelle avec la molette ?

Vous pouvez piloter l’inclinaison verticale (pitch) de la nacelle avec la molette de la radiocommande. Par défaut les mouvements sont un peu brusques, mais les réglages permettent d’obtenir un comportement très souple avec de l’inertie. La caméra peut être orientée vers le haut de 10° seulement. Dommage, ce n’est pas assez pour réaliser des panoramas à (presque) 360° comme ses concurrents – et c’est sans doute la raison pour laquelle le Mini 3 ne propose pas de panoramas de type sphère.

Le zoom ?

Fimi propose un zoom… 12x sur le Mini 3 ! C’est assez impressionnant sur le papier. En pratique, c’est un zoom exclusivement numérique qui introduit une pixellisation très forte. Impossible de distinguer des détails avec ce zoom.

Dommage, d’autant que la stabilisation de la caméra pendant le zoom est assez réussie. Le zoom se contrôle à l’écran, en touchant la loupe en bas de l’écran, puis en réglant le curseur qui s’affiche. Et ce n’est pas très pratique. Au final, ce zoom ne tient pas du tout ses promesses. Par ailleurs, il n’est pas opérationnel dans de nombreux modes : le 4K / 60, le timelapse 8K, etc.

Le retour vidéo ?

L’image affichée sur l’écran du smartphone, en temps réel, est d’une définition plutôt satisfaisante, avec un nombre d’images par seconde très correct, ce qui permet de réussir les cadrages. Mais j’ai noté des arrêts sur image, très courts, mais nombreux, ce qui entraine un manque de fluidité.

Quelle est la latence du retour vidéo ? Fimi promet 120 millisecondes. Mais en 4K, je l’ai mesurée à 260 millisecondes en moyenne. C’est assez élevé. Suffisant pour cadrer efficacement pendant un vol, mais pas assez pour piloter en immersion.

La portée radio ?

Le Mini 3 utilise son propre protocole radio, appelé SoLink par Fimi (et différent celui du X8 Mini). Il fonctionne sur des plages de fréquences entre 2400 et 2483,5 MHz, et 5725 et 5825 MHz. Ce qui n’est pas indiqué par Fimi, c’est la puissance d’émission. Le constructeur promet une portée de 9 km. En oubliant de préciser que c’est beaucoup moins en Europe puisque la puissance radio y est limitée. Je n’ai pas testé cette portée maximale, parce qu’elle dépasse très largement l’obligation de vol en vue directe de la réglementation européenne.

Ce qu’il faut retenir ? Le retour vidéo tient parfaitement pour le vol à vue, y compris avec un peu d’obstacles. La liaison a fonctionné jusqu’à une distance de 2 kilomètres en vue directe (essai réalisé au sol, ce qui permet d’être ok côté réglementation et corse les conditions de test). C’est donc une portée largement suffisante…

L’autonomie ?

Fimi promet 32 minutes de vol. Comme d’habitude avec les constructeurs, il fait preuve d’excès d’optimisme.

En réalité, en vol tranquille, le Mini 3 prévient qu’il est recommandé de se poser au bout de 21 minutes environ. Il est possible de pousser jusqu’à 26 minutes, après quoi l’appareil entame une descente automatique.

Il est possible de contrer la descente automatique pour rester en vol. Mais ne le faites pas ! Car si la batterie tombe à 0 %, il chute brutalement coupure des moteurs ! Par ailleurs, il est fort probable que vous ne puissiez plus recharger la batterie du tout : la diode clignote, signe d’une erreur. C’est ce qui m’est arrivé, et c’est très désagréable puisque la batterie est inutilisable.

Edit : une mise à jour force l’atterrissage à 10 % de batterie, ce qui évite de la vider totalement !

Au final, l’autonomie est en deçà de la promesse du constructeur, mais elle est tout de même très correcte.

Les QuickShot

Ce sont des séquences de vol préprogrammées, disponibles uniquement en vol, dans le menu qui permet de choisir entre photo et vidéo. Le nom de la fonction est le même qu’avec l’app DJI Fly ! Sans surprise, les fonctions sont assez semblables.

On trouve Vol plané pour une élévation à la verticale, Dronie pour un selfie, Orbite pour une rotation autour d’un sujet, Spirale pour une rotation avec prise d’altitude. Ces fonctions sont basées sur la reconnaissance du sujet, elles peuvent être utilisées sur des personnes, des bâtiments, des véhicules. Il suffit de toucher les + à l’écran lorsque le logiciel reconnait des cibles, ou de tracer un rectangle autour du sujet lorsqu’on préfère choisir la cible, de s’assurer que la cible a été correctement identifiée et de lancer la fonction en indiquant la distance, entre 20 et 40 mètres.

Ca fonctionne ? Oui, plutôt bien. Les séquences sont en revanche limitées à du 1080p / 30. Après les séquences, le Mini 3 revient automatiquement à son point de départ. Mais parfois pas exactement au bon endroit, et pas pour la fonction Spirale. Il est recommandé de tester les QuickShot dans un environnement dégagé pour comprendre leur fonctionnement. C’est important dans la mesure où le Mini 3 ne détecte pas les obstacles… J’ai noté aussi des mouvements parasites, sorte d’à-coups légers mais perceptibles, lors des QuickShot.

Les Vols Intelligents

Les fonctions Vol Intelligent sont disponibles en touchant une icône en bas à droite de l’écran. Parmi les fonctions proposées, il y a Point de passage, Suivi intelligent, Vol sur un point, Orbite, Spirale, Cinématique pour ajouter de l’inertie aux commandes, le mode Trépied pour des mouvements très lents, le mode Verrouillage de cap pour piloter le drone sans se préoccuper de son orientation, le mode Aile fixe pour simuler un avion avec inclinaison dans les virages, et le mode SAR (Search And Rescue) qui affiche la position géographique du drone.

Certaines de ces fonctions sont généralement absentes des drones d’entrée de gamme. C’est une excellente initiative que d’avoir ajouté ces fonctions au Mini 3… A noter que toutes les fonctions peuvent être interrompues à tout moment en appuyant sur une croix à l’écran. Elles sont également interrompues, mais de manière automatique, quand la batterie est faible.

La fonction Points de passage

C’est un module qui permet de planifier un itinéraire basé sur des waypoints. Il suffit d’indiquer chaque point de passage à l’écran sur une carte, avec une hauteur à choisir à chaque point de passage ainsi qu’une éventuelle action (si la caméra n’est pas déjà en train d’enregistrer). Les limitations ? Le parcours ne peut pas aller au-delà de 1000 mètres (rappel, la loi impose des vols en vue directe), et le bitrate est limité aux réglages Medium et Normal.

Avant de lancer le vol, vous pouvez faire une ultime vérification sur la carte, vérifier la distance totale du vol, choisir d’effectuer un parcours ou plusieurs. Vous pouvez aussi choisir une vitesse, lancer l’enregistrement d’un timelapse vidéo (automatique) ou photo (à monter vous-même). Et ça fonctionne ? Oui ! L’outil est assez basique mais il est efficace. Une fonction intéressante est la mémorisation de l’historique des parcours pour pouvoir les refaire plus tard. Dommage en revanche qu’il ne soit pas possible de lancer l’enregistrement vidéo avant d’initier le vol : il faut le démarrer, puis lancer l’enregistrement.

Le mode SAR

Search And Rescue permet d’afficher les coordonnées géographiques (latitude, longitude) de la position du drone. Intéressant !

Les modes Orbite et Spirale

Il existe déjà des fonctions Orbite et Spirale dans les Quickshot. Ceux-ci font… à peu près la même chose, mais sans reconnaissance de la cible. Pour les lancer, il faut venir placer le drone au centre du mouvement, puis l’écarter pour indiquer le rayon de la fonction. Le résultat est correct, mais comme pour les fonction Quickshot, on note des mouvements parasites.

Les modes Verrouillage de cap et Aile fixe

Avec le mode Verrouillage de cap, si vous poussez le joystick pour avancer, il suivra toujours ce cap, même si vous changez l’orientation du drone avec une rotation. Cela permet de voler dans une direction tout en faisant tourner le Mini 3 sur lui-même. Intéressant pour les pilotes débutants, mais c’est une fonction d’assistance qui empêche de progresser en pilotage. Le mode Aile fixe fige le Mini 3 dans un vol semblable à celui d’un avion, en avance automatique, avec inclinaison dans les virages.

Les modes Suivi intelligent

Comme leur nom l’indique, ce sont des modes de suivi : Suivi. est un suivi classique, Profil. est un suivi de côté et Verrouillage. fixe la caméra sur un sujet.

Pour les utiliser, il faut dessiner un cadre à l’écran pour indiquer le sujet. Une fois accroché, il suffit de toucher l’icône Go. Suivi. suit le sujet par l’arrière. Le Mini 3 se verrouille sur son sujet et maintient le suivi. Sauf si bien sûr la cible passe derrière un obstacle ou s’éloigne de trop. Le verrouillage sur le sujet repose uniquement sur la reconnaissance des formes. A noter qu’il faut cocher une case pour autoriser le Mini 3 à reculer pendant un suivi. Profil. fixe le drone sur le côté de sa cible et s’évertue à la maintenir au centre de l’image. Verrouillage. joue le rôle d’un cadreur qui cible son sujet, pendant que vous pilotez le drone de manière libre.

Et ça fonctionne, les modes Suivi intelligent ?

Oui ! Le suivi est opérationnel, les mouvements de caméra plutôt souples et fluides. Mais on atteint très vite les limites de la fonction : dès que la vitesse du sujet dépasse les 30 km/h, le Mini 3 commence à peiner. Au-delà de 40 km/h, il est vite distancé par sa cible.

Le suivi d’un sujet qui marche ou qui court fonctionne bien. Mais il décroche lorsqu’il suit une voiture, un vélo ou un véhicule un peu rapide. Attention, en l’absence d’évitement des obstacles, il faut être prudent et ne lancer la fonction Suivi intelligent qu’en environnement dégagé.

Attention au suivi en montée ! Le drone n’adapte pas sa hauteur de vol : il finit par être à la même hauteur que son sujet et se lance dans des embardées impressionnantes qui peuvent aller jusqu’à toucher sa cible. Vous, en l’occurence, si vous êtes la cible ! En l’absence de détection d’obstacle, il faut être sur le qui-vive !

Ce que j’ai regretté ?

Si vous laissez l’appareil au sol, il chauffe très vite. Il n’y a pas de ventilateur à l’intérieur, l’aération est uniquement assurée par des ouvertures grillagées dans le carénage, et ne fonctionne qu’en vol. Si vous ne décollez pas rapidement après l’allumage, le Mini 3 met la caméra en rideau pour cause de surchauffe. Mais si vous décollez, les choses rentrent dans l’ordre.

Dommage qu’il ne soit pas possible de recentrer la nacelle autrement que manuellement – il manque un bouton ou une fonction qui automatise cela.

Même en réglant le Mini 3 pour être plus doux, ses réactions manquent de souplesse par rapport à un Mini de DJI, et la nacelle n’offre pas une inertie qui permet des inclinaisons souples sur le tilt.

Enfin, j’ai noté qu’au bout d’une dizaine de vols, les hélices finissaient par taper sur les bras moteurs au décollage et à l’atterrissage. Ce sont en fait les vis des hélices qui se desserrent toutes seules. Il faut par conséquent veiller à les serrer très régulièrement.

La minute réglementaire

Le Mini 3 est un drone de classe C0. Voilà un résumé de ce qu’il faut savoir :

Il est opéré en catégorie Ouverte, sous-catégorie A1.
Il faut s’enregistrer en tant qu’exploitant UAS sur AlphaTango et apposer votre numéro d’exploitant UAS sur le Mini 3 avec une étiquette (sans les 3 caractères de contrôle).
Il n’est pas obligatoire de suivre la formation A1/A3 en ligne, ni de passer et réussir l’examen en ligne – mais je vous recommande tout de même de le faire pour prendre connaissance des bases de la réglementation.
Le Mini 3 est verrouillé à 120 mètres de hauteur par rapport au point de décollage par son constructeur, par obligation réglementaire. Vous devez par ailleurs vous assurer que vous volez toujours à moins de 120 mètres de distance par rapport au point le plus proche de la surface de la Terre (c’est à surveiller en montagne si vous décollez d’un point en hauteur).
Il faut voler en vue directe du pilote.
Il est interdit de voler de nuit.
Vous pouvez voler au-dessus des zones résidentielles, commerciales, industrielles et récréatives en Europe. Mais attention, vous ne pouvez PAS voler en agglomération au-dessus de l’espace public en France. Pas question, donc, de voler sur une place, dans un parc, un stade, une fleuve, s’ils se trouvent en agglomération !
Il est théoriquement possible de voler en agglomération au-dessus de l’espace privé, avec l’autorisation de l’occupant des lieux et s’il n’existe pas d’autres interdictions à cet endroit (attention, Geoportail ne permet pas de statuer).
Vous pouvez survoler des personnes.
Il est interdit de survoler un rassemblement de personnes.
Le largage de charge est interdit.
Il faut respecter les restrictions ou interdictions de vol dans les espaces aériens à statut particulier (zones R, D, P et temporaires ZRT, ZDT, ZIT), à consulter sur le Service de l’Information Aéronautique (SIA).
Il faut respecter les zones interdites de vol, comme les parcs nationaux, certaines réserves naturelles, certains biotopes, les hôpitaux, prisons, sites industriels protégés, etc.
Il faut respecter les interdictions ou restrictions de vol dans les emprises des aérodromes.
Il est interdit de voler dans les zones d’évolution des services de secours.
Il faut respecter les zones interdites de prises de vue (ZICAD).
Il ne faut pas ajouter d’accessoires qui ferait passer le drone en ordre de vol au-dessus de la barre des 250 grammes. Car dans ce cas il perdrait sa classe C0, et ne serait plus autorisé à voler en catégorie Ouverte.
Ce n’est pas un appareil destiné à des vols en catégorie Spécifique, parce que sa classe est C0 d’une part (ce qui lui interdit les scénarios européens), parce qu’il est dépourvu d’identification à distance d’autres part (ce qui l’oblige à l’ajout d’une balise d’identification pour les scénarios français).

Fin de la minute réglementaire.

Batterie Standard ou batterie Pro ?

La version du Mini 3 que j’ai testée était équipée de la batterie Standard, qui pèse 84,4 grammes pour 2200 mAh. Fimi propose aussi une batterie Pro avec une capacité un peu supérieure, 3100 mAh, mais un poids de 104,8 grammes. Ce qui fait passer le Mini 3 à 160 + 104,8 = 264,8 grammes. C’est plus que les 250 grammes autorisés en classe C0.

Attention : équipé de la batterie Plus, le Mini 3 perd sa classe européenne, et ne peut plus être utilisé en catégorie Ouverte – ce qui équivaut à une interdiction de vol en Europe. J’ai testé cette batterie, qui était offerte lors de l’achat du Mini 3. Pas de regrets, elle n’offre pas une autonomie vraiment supérieure, sans doute en raison du surpoids.

En résumé ?

Le Mini 3 de Fimi est finalement très proche du X8 Mini, dont il se démarque peu. Il est complet, efficace, le tout dans un encombrement réduit et pour un poids plume. Sa batterie et sa radiocommande se rechargent en USB : pratique quand on est en vadrouille ! Mais c’est le nombre impressionnant de fonctions qui m’a le plus séduit. Des fonctions globalement efficaces et réussies.

Le comportement en vol de l’appareil n’a pas grand-chose à envier à celui de ses principaux concurrents. Il offre plus de fonctions de vol avec assistance, notamment la fonction de points de passage très intéressante que l’on ne trouve pas sur les Mini d’entrée de gamme de DJI. Côté photo et vidéo, il se défend plutôt bien !

Que du bon ?

Non, évidemment, cet appareil n’est pas exempt de défauts. L’ergonomie du logiciel est inversement proportionnelle à sa richesse, le mode de suivi ne vaut que pour des évolutions lentes, l’autonomie est correcte, mais pas folle. Il chauffe beaucoup, ce qui pourrait gênant par forte chaleur et réduire la durée de vie de l’appareil.

Son mode vidéo 4K à 60 fps m’a déçu, et j’attendais du F-log en 10 bits ainsi que des photos en RAW et une meilleure qualité en 48 mégapixels. Si les prises de vues des fonctions de Panorama étaient opérationnelles, la reconstruction des images ne l’était pas.

Mais le plus gênant, c’est l’expérience du SAV. Suite à un crash, le Mini 3 indiquait une multitude d’erreurs de capteurs avec une impossibilité de décoller. J’ai donc contacté le SAV, qui m’a répondu assez rapidement. Il ont étudié les journaux de vol, puis m’ont demandé de renvoyer l’appareil en SAV.

La procédure est ensuite la suivante : il faut envoyer le drone en Chine, via un service autre que les transporteurs internationaux habituels comme Chronopost, DHL, UPS. La raison ? Fimi indique qu’il faut déclarer une valeur très faible, et qu’ils refusent les colis avec une taxe douanière. Donc s’il est taxé, il est refusé, et il risque fort de se perdre entre la France et Shenzhen dans un hypothétique retour à l’expéditeur.

Dans mon cas, le colis est arrivé à bon port via Colissimo après 15 jours de voyage, sans surtaxe, et donc pris en charge par Fimi. Il a ensuite fallu 10 jours pour que Fimi me propose un devis, correct puisqu’il était de 50 € environ. Si vous refusez ce devis, Fimi renvoie le drone endommagé… à vos frais ! Pour ma part, j’ai accepté le devis et payé la réparation. Nouvelle attente de 15 jours pour recevoir le colis, reçu sans taxe douanière. Au final ? Le coût du SAV est correct, mais le service est d’une part aléatoire et d’autre part très long. On est loin, très loin de l’efficacité du SAV de DJI !

Le prix ?

Le Mini 3 est positionné à $350 sur la boutique de Fimi (hors taxes). Il profite régulièrement de promotions qui le placent à $300 – c’est à ce prix que je l’ai acheté. Soit environ 276 €.

Ca vaut le coup face aux Mini de DJI ? Ceux dont il se rapproche le plus sont le Mini 4K, que l’on trouve à 299 € et le Mini 2 SE à 279 €. Les deux modèles profitent de la fiabilité, de la qualité de la nacelle et de la caméra DJI, des photos en RAW, des fonctions panorama dont la Sphère à 360°, et du SAV de DJI. Mais il leur manque les fonctions de suivi et de points de passage…

Faut-il l’acheter ?

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on pourrait préférer le Mini 3 de Fimi à un appareil concurrent chez DJI : le nombre de fonctions, le prix et… parce qu’on refuse d’acheter DJI.

Concernant les fonctions, le Mini 3 de Fimi est assez complet, mais ces fonctions ne sont pas aussi abouties que celles proposées par DJI. Tout dépend de vos attentes concernant ces fonctions.

Concernant le prix, il est à peine supérieur chez DJI, mais finalement semblable lorsqu’on prend en compte les taxes. Le SAV de Fimi est en revanche très exotique – loin, très loin de ce que propose DJI.

Concernant le refus d’acheter DJI… c’est un choix qui se comprend et se défend ! Mais pour ma part, je n’ai pas trouvé au Mini 3 de Fimi suffisamment de qualités face à ses concurrents de DJI pour le recommander…