L’AG100 d’Agrodrone : 50 kilos de charge utile pour les tâches agricoles
Des drones pour accompagner les agriculteurs dans leurs tâches ? C’est ce que propose Agrodrone, une société bordelaise qui propose un engin capable de porter 50 kg de charge utile. Voici ce que m’a confié Patrice Rosier, co-gérant d’Agrodrone…
Helicomicro : Qui est Agrodrone ?
Patrice Rosier : Agrodrone est une startup créée en mars 2023. Elle émane de Reflet du Monde, une société basée à Bordeaux. Il s’agit en fait d’un projet interne devenu une startup, soutenue par la Région Nouvelle Aquitaine, Aquiti Gestion et la BPI. Notre société est en train de mettre en service un drone dénommé AG100. Il est déjà opérationnel et a effectué de nombreux essais en vol.
HM : 100… comme 100 kilos ?
PR : Oui. Ce drone est inédit en France puisqu’il présente une masse de 100 kg au décollage dont 50 kg de charge utile. Il avait été présenté en statique lors du dernier salon UAV show.
HM : Etes-vous parti d’une feuille blanche, ou d’une base existante ?
PR : Nous assemblons des briques technologiques, et partons avant tout de composants ou machines existantes, lorsque c’est possible. Notre équipe est composée de techniciens et ingénieurs, et nous savons créer nos propres briques. Ici nous sommes partis d’une base existante.
HM : L’exploitation d’un drone de plus de 25 kilos est hors des scénarios français et européens !
PR : Nous avons travaillé sur le sujet pendant près d’un an avec la DGAC. Il a nécessité la réalisation d’une analyse SORA. Nous venons de recevoir la validation de notre dossier générique ouvrant la voie à l’utilisation de ce drone en France.
HM : Quelles sont les étapes restantes pour être utilisable dans une exploitation agricole ?
PR : Il faut, au-delà de l’analyse SORA, prévoir tous les cas d’usage, tous les contextes d’utilisation, en établissant ce qu’on a appellé des fiches mission. Par exemple, on prévoit avec ce drone un usage soit en zone totalement rurale, soit en zone périurbaine.
HM : Un drone de plus de 25 kilos nécessite une immatriculation, accompagnez-vous vos clients dans la démarche ?
PR : L’AG 100 sera effectivement immatriculé. Notre modèle économique, que ce soit avec Reflet du Monde ou Agrodrone, a toujours consisté à accompagner nos clients de A à Z avec les drones. Agrodrone est donc là pour accompagner les agriculteurs vers une transition agro-écologique grâce au drone.
HM : A qui ce drone est-il destiné ?
PR : Ce drone sera utilisé en agriculture de précision chez les clients d’Agrodrone partout en France, puis en Europe. Ce sont les grandes coopératives agricoles et les agro-fournisseurs. Il permettra de semer de l’engrais vert sur les grandes cultures, de blanchir les serres agricoles, de recouvrir les bâtiments agricoles de peinture blanche pour protéger les animaux d’élevage lors des canicules, ou encore pulvériser des produits de biocontrôle. Notre entreprise était déjà pionnière en France du semis de graines par drone en 2017.
HM : Et demain ?
PR : Agrodrone poursuit rapidement son développement. Nous avions procédé à une première levée de plus de 200 k€ pour démarrer en 2023. Nous sommes en cours de recherche d’investisseurs pour accélérer ce développement et une deuxième levée de fonds est prévue en 2024. Par ailleurs, nous sommes à la recherche de commerciaux en CDI pour rejoindre notre équipe et étendre nos activités…
Crédit photos : Agrodrone