Objectif Drone : comment les drones Chronos ont obtenu la conformité à la classe C5

Société française spécialisée dans les appareils destinés à des travaux de nettoyage de bâtiments, démoussage de façades et toitures, et désinsectisation, Objectif Drone est la première à proposer des drones de classe C5. 

A quoi sert cette classe européenne ? 

Elle est indispensable pour pour évoluer en catégorie Spécifique, sous scénario européen STS-01. La gamme constituée du Chronos et du Mini Chronos Plus est décrite par Objectif Drone comme conforme aux requis de la partie 16 du règlement 2019/945, celle qui caractérise la classe C5. L’évaluation de la conformité a été menée selon un processus de contrôle interne de la fabrication, le module A indiqué dans la partie 7 du règlement 2019/945. La procédure méritait quelques questions que j’ai posées à Olivier Careau, fondateur d’Objectif Drone.

Helicomicro : Obtenir la conformité à la classe C5, c’est difficile ?
Olivier Careau : Oui, c’est un dossier lourd et complexe. Il faut suivre à la lettre les exigences mentionnées dans le règlement 2019/945, et c’est ce que nous avons fait pour que notre dossier technique réponde sans discussions possibles à tous ces requis. En pratique, ce que ça représente en temps, c’est monstrueux ! Ca coûte cher, aussi. Mais c’est possible ! 

HM : Combien de temps ?
OC : C’est un travail de l’équipe d’Objectif Drone, réalisé en interne avec l’un de nos collaborateurs spécialiste des questions réglementaires. Nous avons débuté les travaux en août 2023, la procédure s’est achevée en décembre 2023. Nous sommes familiers avec la rédaction de documentations techniques, et notamment les homologations de type françaises S-2 et S-3. A ce propos, pour permettre l’utilisation de nos drones à tous les télépilotes quelle que soit leur formation, en cursus français ou européen, l’ensemble de notre gamme est également homologué et utilisable selon les scénarios français, et ce jusqu’à fin 2025.

HM : Et le coût ?
OC : Les travaux pour réaliser le dossier technique ont nécessité beaucoup de vols d’essais et de validations. Nous devons apporter la preuve de ce qu’on avance avec des vidéos et des logs. Il y a aussi des parties réalisées en laboratoire. Tout cela a un coût non négligeable.

HM : Tout n’a pas été effectué en interne ?
OC : Pas tout, non, il y a des tâches qui ont été confiées à des laboratoires spécialisés, comme par exemple les mesures de la puissance acoustique et des émissions radio.

HM : Il vous a fallu ajouter une balise d’identification directe à distance ?
OC : Oui. Nos appareils étaient déjà équipés d’une balise de signalement électronique à distance, nous avons ajouté un second module pour l’identification directe à distance. Ils sont développés en interne.

HM : La déclaration de conformité est-elle disponible pour consultation ?
OC : Elle est fournie à nos clients, avec mention au numéro de série de leur drone. Le processus mis en place par l’EASA exige que nous fournissions la déclaration de conformité à la DSAC. D’ailleurs, la nouveauté est que désormais chaque déclaration de conformité, suite à une livraison effectuée, devra être systématiquement envoyée à la DSAC. Les premières déclarations de conformité sur les drones C5 livrés ont été envoyées ce mardi. Bien évidemment, nous nous tenons à la disposition de l’autorité nationale pour des demandes de précisions.

HM : Y a-t-il encore des interrogations sur la procédure ?
OC : Peu. Mais par exemple la réglementation française sur la réduction de l’impact en cas de chute indique un seuil exprimé en Joules. Le règlement 2019/945 se contente de parler de réduction de l’effet de la dynamique d’impact, sans valeur chiffrée.

HM : C’était important d’être les premiers à proposer un drone de classe C5 ?
OC : A vrai dire, je suis un peu surpris que nous soyons les premiers ! Evidemment, nous ne nous en cachons pas, Laurent Baudet le directeur général d’Objectif Drone et toute son équipe, sommes très fiers de ce travail. Même si, au final, le plus important n’est pas d’être les premiers, mais bien d’y être parvenus..

HM : Disposer d’un drone de classe C5, cela va permettre de proposer des formations pratiques pour le scénario STS-01 !
OC : Oui ! Des formations STS-01 et STS-02 ! Nous sommes historiquement un centre de formation de télépilotes et nous sommes également membres de la FPDC. Nous formons chaque année plus de 250 stagiaires et ce cursus européen est très attendu ! Nos drones sont également utilisés en dehors des missions de nettoyage de bâtiments et désinfection, et plusieurs centres nous ont déjà contacté. Sur le sujet de la formation, nous imposons une formation pratique aux acquéreurs de nos drones à usage de nettoyage de bâtiments. C’est pour nous une question de bon sens et de sécurité ! Cela nous est parfois reproché,  ce requis est mentionné dans nos conditions de vente et nous ne transigeons jamais avec cette règle. Il n’est pas question pour nous de laisser des pilotes pratiquer des vols avec des drones imposants à proximité de bâtiments sans une formation adaptée. Reste que pour les formations STS-01 et STS-02, nous ne connaissons pas encore les exigences de l’autorité nationale pour déterminer qui seront les premiers formateurs autorisés…

HM : Et demain ?
OC : Les dossiers de conformité aux classes C5 et C6 pour les drones Ares et Atlas sont eux aussi bouclés, le temps d’imprimer les étiquettes et les premiers exemplaires seront livrés en début d’année ! C’est une nouvelle aventure qui commence, car si l’Europe impose de nouvelles contraintes, elle permet également d’ouvrir un marché !

Crédits photos : Objectif Drone

Retrouvez les drones avec indication de classe européenne sur cette page.

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