Autel Drone France a présenté l’Alpha et montré les Titan et Dragonfish en vol

Autel Robotics est l’un des rares constructeurs capables de tenir tête à DJI. Il propose des drones à destination de tous les marchés, mais il a récemment annoncé abandonner les appareils grand public pour se concentrer sur des solutions pour l’entreprise et les forces de sécurité. Ce qui signifie que les Evo Nano, Evo Lite et les premiers Evo II, destinés au grand public, ne seront plus disponibles une fois les stocks existants épuisés. 

Autel Drone France a organisé une présentation de ses gammes, tout particulièrement les nouveaux modèles Evo Max 4T, Evo Max 4N, Dragonfish. Et, pour la première fois en France, les Evo Titan, Evo Alpha et Evo Nest. L’événement s’est déroulé sur l’ancienne base aérienne 217 de Brétigny-sur-Orge, devant une assemblée composée exclusivement de forces de sécurité. 

Autel Robotics était représenté par Karim Cosslet, UK & EU Enterprise Channel Sales Manager chez Autel Robotics. Les gammes de produits ont été dévoilées par Gontran Onraedt, fondateur de Sky Dimensions et consultant expert en Déploiement Opérationnel de Drones (DOpsD). Il est entré dans les détails de chaque appareil et de chaque usage, et a réalisé des présentations en vol.

Focus sur Autel Mesh

A-Mesh est une fonction de maillage de drones. En d’autres mots, elle instaure une communication entre 2 à 6 drones Autel. A quoi ça sert ? Il y a plusieurs usages de la fonction A-Mesh…

Imaginez un drone qui se positionne au-dessus d’une colline, puis un second drone qui passe derrière cette colline. Pour éviter de perdre sa liaison radio, ce second drone est connecté au premier, qui fait office de relais ! La technologie permet d’envisager des vols longue distance et derrière des obstacles.

Un autre usage de plusieurs drones connectés simultanément consiste à obtenir une redondance des liaisons radio pour les sécuriser – c’est un point fort en environnements radio dégradés. 

Le A-Mesh permet à un pilote de contrôler plusieurs drones, et aussi de passer le contrôle de drones à un autre pilote pendant le vol. 

Une dernière fonction est le mapping à plusieurs drones simultanément : on prépare un plan de vol sur une zone à modéliser, on lance automatiquement non pas un mais plusieurs drones pour réaliser la mission. Chaque appareil évolue en tenant compte des autres, et les données sont regroupées. Le résultat est une mission réalisée beaucoup plus rapidement.

Focus sur SkyCommand

SkyCommand est un logiciel qui officie comme centre de communication déployé sur le terrain. Il fonctionne en réseau local, chiffré. Il permet le planning de missions, la transmission vidéo en temps réel avec un broadcast de plusieurs sources (drones) simultanément en 1080p avec une latence de 200 millisecondes. Il permet le contrôle des appareils, en mixant les types. Il s’occupe aussi du stockage des données, notamment le déploiement des mises à jour.

Focus sur les mises à jour

Sur les drones d’Autel Robotics, les mises à jour ne sont pas obligatoires ni bloquantes pour décoller. Les mises à jour proposées sont réalisables en ligne mais aussi offline. « Pas besoin de liaison Internet en wifi, 4G, ni de se connecter à un compte entreprise, c’est du no-log », indique Gontran Onraedt, « parce que cette notion de sécurité des données est au coeur des préoccupations d’Autel Robotics ». 

Focus sur Autel Mapper

C’est un outil de mapping 2D et construction d’objets 3D qui fonctionne en local ou sur le cloud. Sa particularité ? Il utilise des techniques de deep learning pour améliorer ses résultats. 

C’est-à-dire ? Gontran Onraedt explique que le logiciel produit « des nuages 3D, des orthophotos, des modèles numériques d’élévation, toutes ces fonctions des outils de photogrammétrie. Mais il est capable de détecter le formes pour améliorer sa précision et son rendu. S’il détecte un bâtiment, il va produire des côtés carrés et des surfaces planes, il va reconnaitre un vélo, une fenêtre. Il a une fonction intéressante, le Quick Stitching. Elle réalise un mapping 2D pendant le vol, en gérant les recouvrements d’images en temps réel ». 

Pratique pour des vols dans des environnements de catastrophes où la rapidité d’établissement de cartes vues du ciel est primordiale pour organiser les missions de secours. Autel Mapper fonctionne sur PC Windows, le logiciel est disponible en libre téléchargement et fonctionne pendant 3 mois en version démo (voir ici).

Focus sur les Evo Max 4T et Max 4N

La gamme Evo Max 4 est composée de deux modèles, « mais ils partagent la même plateforme, avec deux capteurs différents, 4T comme Thermal et 4N comme Night », assure Gontran Onraedt. « Les payloads sont interchangeables, Autel Drone France propose d’ailleurs un pack composé d’une seule machine et de deux capteurs. La changement de nacelle se fait sur le terrain, il suffit d’enlever deux vis ». 

Sur l’Evo Max 4T, la caméra zoom repose sur un capteur CMOS 1/2’’ de 48 mégapixels, pour un zoom optique 10x en 8K, un zoom numérique 160x. Elle est accompagnée par une caméra thermique 640 x 512 pixels avec un FOV de 42°. Sur l’Evo Max 4N, la caméra principale repose sur un capteur CMOS 1/1.28’’ de 50 mégapixels grand angle. Elle est complétée par la caméra Starlight, 2,3 mégapixels, de très haute sensibilité pour des prises de vues dans l’obscurité (0,0001 LUX, 450000 ISO). La dotation de l’Evo Max 4N comprend aussi une caméra thermique 640 x 512 pixels avec un FOV de 61°. Les deux nacelles sont équipées d’un Laser Rangefinder pour mesurer les distances. 

Les Evo Max 4 sont IP43, donc résistants à la poussière et à la pluie. La liaison radio est assurée par le protocole SkyLink 3.0 d’Autel Robotics. Le constructeur assure qu’il permet une portée longue distance, jusqu’à 20 km, en 1080p à 30 fps avec une latence inférieure à 150 millisecondes, avec un chiffrement des liaisons en AES-256 et capable d’exploiter plusieurs plages de fréquences. Et la possibilité, en option, de communiquer en 4G. Le pilote est assisté par une détection des obstacles à 360° associée à un évitement automatique.

Les Evo Max 4 sont compatibles avec le système A-Mesh pour des vols en essaim, chaque appareil étant relais des autres. Une autre fonction importante des Evo Max 4, ce sont les batteries hot-swap, changeables à chaud. « Quand on se pose, on a 30 secondes pour changer la batterie, le drone reste sous tension, on insère une nouvelle batterie, et l’appareil est prêt à repartir ». Cette fonction va plus loin encore ! Si deux drones sont configurés, celui en vol détecte si sa batterie est épuisée. Dans ce cas, le second drone décolle et part rejoindre par le premier. Lequel, à ce moment, retourne tout seul à son point de décollage pendant que le pilote poursuit sa mission.

Pour simplifier et automatiser les vols des appareils Evo Max 4, Autel Robotics propose l’Evo Nest. C’est une station destinée au décollage et à l’atterrissage des drones, de manière automatisée. Fermé avec son tambour monobloc, il protège le drone et le recharge. Il est prévu pour fonctionner même avec une météo difficile, et capable d’évaluer les conditions de vol avec sa station comprenant un anémomètre et une caméra. L’Evo Nest fonctionne avec l’outil SkyCommand pour la gestion centralisée d’une flotte d’appareils.

Focus sur le Titan

C’est un appareil grand format destiné au transport de charges, capable de porter jusqu’à 10 kg. Il est animé par 8 moteurs pour une autonomie qui dépasse 50 minutes avec une charge de 6 kg, 30 minutes avec 10 kg. L’appareil est capable de voler dans des environnements à fortes interférences radio, par des météos difficiles avec un indice de protection IP55, avec un chiffrement des données en AES-256, et des capteurs pour une détection et un évitement des obstacles à 360°. 

Sa caméra 50 mégapixels montée sur une nacelle stabilisée filme en 4K avec un zoom de 25x, en thermique en 640 x 512 pixels, et mesure les distances avec un LiDAR jusqu’à 2 km. Il est capable de voler en suivant des plans préétablis et s’intégrer dans une flotte. L’appareil en vol est plutôt silencieux, avec un bruit assez sourd que l’on n’entend plus une fois qu’il s’est un peu éloigné.

Focus sur le Dragonfish

C’est un eVTOL : il est capable de décoller et atterrir à la verticale, puis de passer en vol de croisière pour une autonomie qui peut atteindre 2h30 selon le modèle. Autel Robotics l’a en effet décliné en version Lite (1,60 mètre d’envergure), Standard (2,30 m) et Pro (3,04 m). Les rotors en extrémités d’ailes s’inclinent pour passer du mode de vol stationnaire au mode de croisière. Il est capable de décoller depuis un véhicule ou un bateau qui évoluent jusqu’à une vitesse de 40 km/h ! 

La nacelle est interchangeable avec des caméras de différents types, notamment un zoom optique 50x et numérique 240x. L’appareil est équipé d’un radar capable de détecter des obstacles à 200 mètres et d’adapter son vol pour les éviter. Il peut aussi émettre en ADS-B pour prévenir les autres appareils de sa présence. La portée radio et vidéo, selon le constructeur, peut atteindre 30 km.

L’appareil en vol est particulièrement silencieux une fois en mode croisière. Avec l’aide de la caméra zoom et des fonctions de tracking, il est capable de pointer une cible pendant que le pilote gère le vol manuellement ou laisse l’appareil en mode automatique. Sa faculté à se poser en mode VTOL permet le décollage et l’atterrissage sur de très petites surfaces.

Focus sur l’Alpha

L’Alpha est un appareil de 4 kg destiné à l’inspection et aux missions de sécurité publique. Sa nacelle stabilisée embarque une caméra avec un capteur 1 pouce de 50 mégapixels capable de filmer en 4K avec un zoom optique de 35x. Il propose aussi des images thermiques en 640 x 512 pixels et un LiDAR pour des mesures précises jusqu’à 2 km.

Comme le Titan, il est prévu pour résister à des environnements radio très perturbés, à une météo difficile avec un indice de protection IP55, un chiffrement de la liaison en AES-256, et des capteurs pour un évitement des obstacles à 360°. Avec ses deux batteries, son autonomie peut atteindre 45 minutes.

Indication de classe ?

Les appareils présentés par Autel Drone France, lors son événement à Brétigny, ne comportaient pas d’indication de classe. « Mais », m’a assuré Karim Cosslet, « la classification européenne est en cours pour les drones chez Autel Robotics ».  

Les drones d’Autel Robotics sont proposés sur le site Autel Drone France, ici.

Une vidéo du Dragonfish et du Titan (statiques et en vol)

D’autres photos de l’Evo Max 4N

D’autres photos de l’Evo Max 4N (dans l’Evo Nest)

D’autres photos du Titan

D’autres photos de l’Alpha

D’autres photos du Dragonfish