Radiomaster Pocket : le test d’une radiocommande ELRS compacte à prix léger

Les radiocommandes petit format ? C’est une tendance forte, qui accompagne les nano racers faciles à balader partout. Elle reprend aussi les fondamentaux du moment : la compatibilité avec le protocole ExpressLRS, la possibilité d’accueillir d’autres protocoles, un petit écran et le système d’exploitation EdgeTX, des boutons peu fragiles, un chargement en USB-C, une compatibilité avec les simulateurs de vol… Le tout pour un prix vraiment léger. Cette radiocommande vaut-elle le coup ? Réponse dans cette chronique…

Tour du propriétaire

La radiocommande Pocket est un modèle compact, qui mesure 15,7 x 6,5 x 12,5 cm pour un poids de 373 grammes avec ses deux batteries 18650. Elle a beau être petite, elle tient bien en main avec une épaisseur suffisante. Les parties extérieures arrière sont incurvées pour faire office de poignées, avec du caoutchouc pour faire grip.

Ce qui surprend ? C’est l’habillage translucide de la radiocommande, qui laisse deviner ses entrailles. J’ai acheté la version transparente. L’aspect fait un peu cheap, mais la structure est solide et ne craque pas quand on la comprime. L’écran est petit, avec une diagonale de 38 mm, monochrome. Mais plutôt agréable à lire (plus que celui d’une Tango 2), rétroéclairé et parfaitement lisible même en plein soleil. 

A l’ouverture de la boite ?

La radiocommande est presque prête à l’emploi. Presque parce qu’il manque son alimentation : il lui faut 2 piles rechargeables 18650, non livrées. Pour les installer, il faut retirer les grips en caoutchouc à l’arrière de la radio. Ils sont faciles à remettre – ce n’est pas toujours le cas avec des radios concurrentes.

Ces grips sont aussi creusés de telle sorte qu’ils puissent héberger les joysticks pour le transport. Avant d’utiliser la radiocommande, il faut les visser dans les gimbals. Ce n’est pas aussi pratique que les joysticks pliables de la Tango 2 de TBS, mais cela permet de transporter la radiocommande dans un sac sans risquer d’endommager les joysticks… ou le sac ! Les gimbals en question sont à effet Hall, donc raisonnablement précis.

Pratique pour le transport ?

Outre les joysticks amovibles, Radiomaster a adopté des boutons et des interrupteurs en plastique qui dépassent peu plutôt que de longs inters en métal. C’est une excellente idée ! Certes ils semblent de moins bonne qualité et fragiles… mais c’est en fait tout le contraire. Ils sont nettement moins exposés aux chocs et susceptibles d’être endommagés pendant le transport, ou un faux-mouvement, ou une chute. Il y a 2 boutons à 3 positions, 2 boutons à 2 positions avec un témoin lumineux, un bouton momentané et une molette.

A cela s’ajoutent 2 boutons pour accéder aux réglages de la radiocommande  (SYS) et des profils (MDL), 4 boutons et une molette pour piloter les menus de l’interface. Ainsi que 2 boutons à 5 directions pour les trims et un bouton on/off. 

2 connecteurs USB-C

Sur le dessus de la radiocommande se trouve l’antenne en T, pliable et qui peut être tournée à 90° dans le sens des aiguilles d’une montre. Elle est suffisamment solide pour servir de poignée ! On trouve aussi un connecteur Jack 3,5 mm Trainer et un connecteur USB-C destiné à accéder au contenu de la radiocommande et de sa carte mémoire.

En dessous la radio, il y a connecteur casque Jack 3,5 mm, un connecteur USB-C pour la recharge des piles 18650, et une trappe pour une carte mémoire microSD. La bonne nouvelle ? Cette carte mémoire est non seulement livrée, mais aussi préparée pour que la radiocommande soit opérationnelle à l’allumage.

Fin du tour

A l’arrière de la radiocommande se trouve une pièce en plastique qui protège les connecteurs pour un module d’extension au format JR. A savoir : la radiocommande dispose d’un support pour un tour de cou, et elle tient en équilibre si elle est posée à la verticale. Dans la boite sont livrés une pochette de transport (pas vraiment pratique), 4 ressorts de gimbals de rechange, un film de protection de l’écran et un câble USB->USB-C. 

Les réglages ?

La radiocommande Pocket s’appuie sur le système d’exploitation EdgeTX, un dérivé d’OpenTX. Il est un peu compliqué à prendre en main si vous n’avez aucune expérience préalable de l’un ou l’autre.

Mais si vous avez déjà pratiqué EdgeTX ou OpenTX avec une autre radiocommande, vous serez en terrain connu. Les principaux réglages sont déjà effectués, mais vous pouvez modifier les paramètres de la radiocommande à votre guise. C’est-à-dire les sons et le volume sonore, la langue, les avertissements batterie, le rétro-éclairage de l’écran, l’écran d’accueil, la durée d’allumage et d’extinction, le calibrage des gimbals, etc.

Mode 2 et mode 1 (et les autres ?)

Par défaut, la radiocommande est en mode 2 (gaz à gauche). Mais il est possible de la passer en mode 1 (gaz à droite) ou leurs variations les modes 3 et 4. Il y a plusieurs manipulations à réaliser. Il faut retirer les grips en caoutchouc, les piles 18650, et utiliser les 2 vis de réglage pour activer et désactiver le retour au neutre des joysticks. D’autres vis permettent de régler la dureté des gimbals.

Il faut des tournevis fins et longs pour accéder à ces vis, ou alors ouvrir la radiocommande (c’est plutôt simple et rapide). Après la modification matérielle, il faut indiquer à la radiocommande le mode dans lequel elle doit opérer. Profitez-en pour modifier si besoin l’ordre des voies (AETR, TAER, etc).

Version ExpressLRS ?

La radiocommande Pocket est disponible en versions ExpressLRS (c’est celle que j’ai testée) et CC2500. ExpressLRS assure la compatibilité avec le matériel ExpressLRS 2,4 GHz. CC2500 permet le multiprotocole, et donc de piloter des appareils équipés de récepteurs en FrSky, Flysky, Futaba S-FHSS, Radiolink, Graupner HoTT, etc. A vous de choisir la version à l’achat.

Mais vous n’êtes pas limité au(x) protocole(s) intégré(s) : le connecteur à l’arrière permet d’installer des modules pour obtenir d’autres compatibilités, y compris Crossfire et Tracer de TBS. Radiomaster permet aussi de choisir à l’achat la version FCC (puissance et plages de fréquences conformes aux normes nord-américaines) ou LBT (conforme à la réglementation européenne). En France, les revendeurs sont en revanche contraints de proposer uniquement la version LBT, qui plafonne par exemple la puissance ExpressLRS à 100 mW.

Bloqué en LBT ?

Non, le module ExpressLRS, commun aux radiocommandes Zorro et TX12 Mark II, peut être modifié de manière logicielle pour passer en mode FCC. Comment ? Il faut installer le logiciel ExpressLRS Configurator disponible sur PC Windows et Mac OS X. Connectez la radiocommande en USB-C et sélectionnez « USB Serial (VCP) » dans le menu qui s’affiche.

Lancez ExpressLRS Configurator, choisissez « Radiomaster 2.4 GHz » dans la catégorie, « RadioMaster Zorro 2.4GHz TX » dans Appareil, « EdgeTxPassthrough » dans la méthode de mise à jour. Laissez les options inchangées, mais cochez « Regulatory_domaine_ISM_2400 » pour activer le mode FCC. 

Et la Binding Phrase ?

Profitez-en pour indiquer votre Binding Phrase : cela permet à la radiocommande de se connecter automatiquement à tous vos récepteurs configurés avec cette Binding Phrase. Cette méthode permet de se passer de procédure d’appairage. Terminez en cliquant sur « Mettre à jour ». La mise à jour devrait être assez rapide. Une fois réalisée, votre Pocket est prête !

Les scripts LUA intégrés ?

Radiomaster a intégré plusieurs scripts LUA accessibles avec le bouton SYS. Le premier est ExpressLRS : il permet de modifier les paramètres du module ExpressLRS interne ou externe. Ce sont par exemple le Packet Rate, la puissance (jusqu’à 250 mW) et le mode Dynamic, le joystick Bluetooth, etc.

L’avant-dernier script est TBS Agent Lite pour gérer un module Crossfire externe. Le dernier script est Wizard Loader pour simplifier la création d’un profil d’appareil, que ce soit un multirotor, un avion, une aile, un hélico, etc. Tous les autres scripts intégrés sont… des jeux ! Leur intérêt est limité, mais sait-on jamais, il permettent de passer le temps pendant la charge des LiPos, dans la salle d’attente d’un médecin, aux toilettes… Il y a Breakout, Pong, Snake, Tetris, Asteroids, etc.

A l’usage ?

Après avoir longtemps utilisé une Taranis X9, puis une X7, puis une petite Jumper TX12, puis une Tango 2, puis une BetaFPV Lite Pro, j’ai rapidement adopté la Pocket. La principale raison ? Elle est compacte mais tient bien en mains et ne prend pas de place dans un sac. C’est important quand on part en balade avec un petit drone et que, finalement, c’est le casque HD le plus volumineux. Elle offre les fonctions de toutes ses concurrentes, y compris l’ajout d’un module externe et sa sensibilité est très correcte.

Mais évidemment, elle n’offre ni le confort ni la précision d’une radiocommande haut de gamme faite de composants de meilleure qualité. Lors de mes essais, la précision était tout-à-fait suffisante pour réussir des vols précis. Je n’ai expérimenté aucun souci de portée en 100 mW. Elle a fonctionné avec tous les simulateurs que j’ai essayé, sur PC et Mac : TrypFPV, Uncrashed, Liftoff, Quadcopter-Redux. Il suffit de la brancher en USB-C et de choisir l’option « USB Joystick (HID) ». 

Les points faibles ?

Les joysticks à visser sont une bonne idée sur le papier pour faciliter le transport, mais en pratique on se lasse de visser et dévisser lors de sessions de vol. J’ai fini par laisser les joysticks en place et les protéger avec des accessoires en caoutchouc. L’insertion d’un module externe ExpressLRS 868 MHz de BetaFPV n’a pas posé de souci, et fonctionne correctement.

En revanche, le module Crossfire de TBS que j’ai essayé ne reste pas correctement en place. Le résultat, c’est qu’il n’est par moments plus alimenté, auquel cas la liaison est interrompue. Je ne sais pas si c’est dû au module ou à la conception de la baie arrière de la radiocommande. Dommage, j’aurais aimé remplacer totalement la Tango 2 ! La charge est possible lorsque la radiocommande est allumée, ce qui permet d’éviter la panne de batterie.

Les accessoires ?

C’est un bon point : Radiomaster propose de nombreuses pièces détachées pour la Pocket. Il y a celles importantes qui permettent de réparer facilement la radio en cas de souci : carte mère, module ELRS, module CC2500, gimbals X5, support antenne, écran LCD, haut-parleur, boutons, grips caoutchouc, joysticks (courts et longs). La Pocket de base est livrée avec une façade translucide blanche (celle que j’ai testée) ou noire. Mais parmi les accessoires figurent des façades colorées, translucides, pour un look plus acidulé : orange, rose, jaune, bleu… Sympa !

Le prix ?

C’est le point fort de cette radiocommande ! Elle est moins chère que la quasi-totalité de ses concurrentes. A 78 € en France chez Drone-FPV-Racer (chez qui je l’ai achetée) ou chez studioSPORT, en version ExpressLRS, elle est moins chère que les Taranis de FrSky, que la Zorro et les TX de RadioMaster, que la Commando 8 de iFlight, que la FPV.Ctrl d’Orqa, que la LiteRadio 3 Pro de BetaFPV. Les LiteRadio 3 « simples » de BetaFPV sont un peu moins chères de quelques euros, mais elles sont dépourvues d’écran ! 

Faut-il l’acheter ?

Oui si vous avez besoin d’une première radiocommande, oui si vous désirez remplacer une vieille et imposante radiocommande, oui si vous comptez évaluer la pertinence d’un équipement de vos drones en ExpressLRS, oui si vous désirez une radiocommande petite et compacte, oui si vous avez envie d’une radiocommande qui puisse être jetée sans ménagement dans un sac à dos, oui si vous avez envie de rester sous la barre des 100 € pour une radiocommande. 

Si en revanche vous préférez les radios massives qui tiennent bien dans les mains, passez votre chemin. Ce n’est pas le bon choix non plus si vous utilisez exclusivement du Crossfire ou du Tracer. Réfléchissez-y à deux fois si vous demandez à la radiocommande d’être ultra-précise, la Pocket n’est pas un modèle haut de gamme. Je ne sais évidemment pas encore si cette radio va bien vieillir avec un usage fréquent, mais la disponibilité d’accessoires de rechange est rassurante pour la continuité du produit. Et puis, à ce prix, elle peut facilement être acquise en deuxième radiocommande, celle qui sauve une session de vol si votre radio principale venait à flancher…

D’autres photos

8 commentaires sur “Radiomaster Pocket : le test d’une radiocommande ELRS compacte à prix léger

  1. Hello,
    Elle me fait de l’œil cette pocket. Mais je voulais vraiment conserver la compatibilité crossfire.
    Pourquoi ne pas l’a retourner si tu as un souci. Et voir si avec une nouvelle ça fonctionne mieux…
    En tout cas merci pour la review très complète comme toujours… Vivement le flylens 85 😄

  2. Merci Fred pour ces revues toujours aussi plaisantes à consulter 👍👌
    Je vois que tu as apporté une touche de personnalisation à ta Tango 2. Je voudrais savoir où se procurer se grip rouge qui le plaît beaucoup, pourrais tu me renseigner stp 🙏
    Merci pour tout ce contenu FPV que tu nous apportes 🫶
    🤝💪🤝

  3. @ Olive : Comme les modules ELRS 868 et 2,4 de BetaFPV tiennent parfaitement, je suppose que le fautif est plutôt le module Crossfire (que j’ai très peu utilisé jusqu’à présent). Et comme plus ça va moins j’ai de machines en Crossfire, je n’ai pas fait jouer le SAV.

  4. @ many jay : Thxxx 🙂
    Oh, c’est un skin qui date de 2020 ! J’en parlais ici – et je viens d’updater la news avec le site mis à jour. Il propose aussi des grips pour la Pocket, d’ailleurs 😉

  5. Salut
    Pour le modules crossfire faut vraiment forcer pour le mettre après zero soucis 😉

  6. @ Corbeaufpv : Ah ben tu penses que j’ai essayé… Mais il ressort toujours, plus ou moins vite – trop vite pour que ce soit secure.

  7. Bonjour,
    j’ai bidouiller la carte SD et maintenant tout marche sauf que la Pocket n’émet plus. Je suis en CC2500. Je pense qu’il faut flasher la radio mais la procédure la radio mais la procédure n’est pas la même que ma Tx16S. Rien sur le site de Radiomaster, mais je comprends très peu le Novlangue Comment la Pocket se flash? Merci

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