Flyboard Air : le rapport du BEA concernant l’accident de Franky Zapata en mai 2022

Le Flyboard Air, c’est une version aérienne du Flyboard aquatique. Elle est développée par Zapata Air, une société dirigée par Franky Zapata, qui est aussi le pilote d’essai. Le 28 mai 2022, lors d’un de vol de démonstration, Franky Zapata a chuté dans le lac de Biscarosse suite à un problème technique. La présence de drones pendant l’événement avait un temps été suspectée d’être la source du problème. L’enquête, menée par le Bureau Enquêtes Accidents (BEA) en collaboration avec Zapata Air, a décrit une autre raison, développée dans son rapport. Ce rapport permet aussi d’en savoir un peu plus sur le fonctionnement du Flyboard Air – dommage qu’il ne donne pas les références des composants utilisés.

Comment ça fonctionne ?

La poussée est assurée par 5 réacteurs, dont le contrôle est directement lié à la gâchette de la radiocommande du pilote, sans prise en charge par les contrôleurs de vol (il y en a 3). Pourquoi ? « Ce choix historique résulte du manque de fiabilité des premiers FC ». Le lacet (yaw) est géré par la rotation du poignet du pilote, une information transmise aux contrôleurs de vol. Cette radiocommande est finalement assez proche du contrôleur de mouvements de DJI (le premier modèle). Le roulis (roll) et le tangage (pitch) sont en revanche assurés par le déplacement du centre de gravité par le pilote. Ces mouvements sont amortis et assisté par une stabilisation par les contrôleurs de vol, traduits en orientation de 4 des 5 tuyères. 

Que s’est-il passé ?

Pour faire simple : une nouvelle procédure concernant l’usage d’une batterie auxiliaire pour alimenter le GPS et les contrôleurs de vol pendant l’attente avant le décollage a conduit à un défaut d’armement des contrôleurs de vol. Le pilote a pu décoller, mais l’appareil était incontrôlable sur le yaw, le roll et le pitch puisque les contrôleurs de vol n’étaient pas armés. Si les réacteurs avaient été dépendants des contrôleurs de vol, le pilote n’aurait pas pu pousser les gaz. Il semble que l’affichage de la télémétrie n’incluait pas l’état d’armement des contrôleurs de vol.

Prise de décision rapide

Franky Zapata a donc décollé, mais il est parti dans une rotation qu’il n’a pas pu interrompre. Le Flyboard Air était à ce moment incontrôlable sauf sur les gaz. L’expérience des quelques 1300 précédents vols de Franky Zapata avec son Flyboard Air lui a permis de jouer sur le centre de gravité pour diriger l’appareil vers le lac. Le pilote a préféré prendre un peu de hauteur au-dessus de l’eau plutôt que déclencher un crash plus bas mais sur la terre ferme et à proximité du public. Il a pour cela déplacé son corps latéralement à chaque tour du Flyboard Air sur lui-même. Impressionnant, sachant qu’il devait être en état de stress intense. 

Le crash

Franky Zapata est monté jusqu’à 31 mètres puis est redescendu de manière contrôlée jusqu’à 15 mètres. Sans doute en raison de la rotation rapide (15 tours en moins de 20 secondes), il a senti qu’il allait perdre connaissance et a coupé les réacteurs à 15 mètres au-dessus de l’eau. Il était inconscient lorsque les sauveteurs l’ont récupéré, maintenu à la surface par son gilet de sauvetage. Le rapport mentionne des « blessures graves ». Franky Zapata est un dur à cuire, il indiquait dès le lendemain de l’accident « Je vais bien ». 

Ce que décrit le rapport ?

Il pointe un excès de confiance du pilote après plus d’un millier de vols sans problème qui a mené à un défaut de protocole d’essai suite à un changement de configuration (de la batterie auxiliaire). Il regrette l’absence de briefings avant-vol pour l’équipe. Il relève aussi une mise à jour incomplète des manuels d’exploitation associés au laisser-passer provisoire délivré par la DGAC. Bref, il met en évidence des manquements à la sécurité des vols.

Les recommandations ?

Le BEA demande aux DSAC de renforcer les contrôles des sociétés opérant avec un laisser-passer provisoire. Elle demande à Zapata Air de mettre à jour sa documentation et ses procédures. D’une manière plus générale, elle demande à Zapata Air d’améliorer sa gestion de la sécurité. Le message était déjà passé de manière brutale. D’ailleurs Franky Zapata avait déclaré après son accident : « Ca nous rappelle qu’on n’est pas des oiseaux et que si on n’est pas excellent, c’est la gravité qui gagne ». Depuis l’accident, Zapata Air a présenté deux autres engins volants, le JetRacer et le EZ-Fly

Une vidéo de l’accident

4 commentaires sur “Flyboard Air : le rapport du BEA concernant l’accident de Franky Zapata en mai 2022

  1. Ah zut, ce n’est pas un drone qui est à l’origine de l’accident (presque mortel) comme cela a été cru au début… Cela aurait permis enfin de régler définitivement le problème des drones de loisirs et les risques graves qu’ils font courir à la nation – depuis le temps que l’on nous le dit !

  2. « C’est en faisant n’importe quoi qu’on devient n’importe qui » , ça pourrait être signé Zapata.

    Pour quelqu’un qui vante sur tout les toits l’avancé technologique et la sécurité du système… C’est un joli désaveu public de la part d’expert…fini les je suis un génie croyez moi…

    Heureusement pas de mort mais quelle prise de risque … Perso, le « je bouge mon cul a chaque rotation pour empêcher de tombé sur la foule » ça sens la justification bidon pour pas dire qu’il n’avait aucun contrôle…
    3 contrôleurs de vol et tout est en manuel avec une radio rc??? Un armements possible sans les autopilots ? On se moque du monde…

    Bref un jolie 1 avril

  3. L avion civile… Toujours aussi inutile..!!!! Et comme la gendarmerie prodigue son socialisme incontournable ,.. les seuls fonctionnaires qui savent à 35ans combien ils vont avoir de retraite au centime près, dans leur régime spécial.!!
    C’est génial.,…. non..!!!!

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