Centre pénitentiaire de Saint Quentin Fallavier : livraison de 1 kg de cannabis avec un drone

Les faits-divers relatant des survols de prisons avec des drones se succèdent. Le vendredi 10 mars, un appareil est venu se poser devant un surveillant à l’intérieur de l’enceinte du centre pénitentaire de Saint-Quentin-Fallavier en Isère.

Les conditions ?

Selon un communiqué de l’Union Fédérale Autonomie Pénitentiaire (UFAP), le drone a été signalé par le mirador. Le surveillant semble avec été confondu avec un détenu puisque l’appareil est venu se poser devant lui. Il transportait 1 kilo de cannabis – il faut un drone suffisamment puissant pour une telle charge ! Le centre pénitentiaire ne semble pas équipé d’un système de détection – ou alors il ne fonctionnait pas correctement. Le pilote, opérant à distance, n’a pas été interpellé.

L’endroit est-il vraiment interdit de vol ?

  • C’est un espace public en agglomération
  • Il se trouve dans l’emprise de l’aérodrome de Lyon St-Exupéry. Le centre pénitentiaire ne figure pas dans l’ENR 5.1 de l’information aéronautique, mais dans l’ENR 5.7-1 qui répertorie les « établissements portant des marques distinctives d’interdiction de survol à basse altitude ». C’est la zone 540, Centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier. Le survol de telles zones est explicitement interdit par l’Art. 4.3 de l’arrêté du 3 décembre 2020 relatif à l’utilisation aérien par les aéronefs sans équipage à bord. 
  • C’est une ZICAD : il est interdit de prises de vues aériennes (voir ici) – et le pilotage à distance repose sur le retour vidéo de la caméra.

Donc oui, l’endroit est interdit de vol en catégorie Ouverte. Le site de la prison propose un rappel très bref de cette réglementation.

L’endroit est-il inaccessible aux drones de DJI ?

Oui, la carte DJI GEO indique qu’une « Restricted Zone » protège le centre pénitentiaire avec les drones de marque DJI. Sauf si évidemment une demande a été faite auprès de DJI, ou s’ils sont hackés pour retirer les NFZ. Les drones d’autres marques ne sont pas équipés de barrières virtuelles qui les empêcheraient de pénétrer dans cette zone.

La solution ?

Selon le communiqué, « l’UFAP UNSa JUSTICE invite nos autorités prises de vitesse à se saisir immédiatement de cette problématique. La sécurité du personnel et des établissements sont une priorité qui ne permet pas d’attendre ! ». Ce fait-divers rappelle que les outils de signalement électronique à distance pour les appareils de plus de 800 grammes, imposés aux frais des pilotes, sont totalement inutiles dans ce type de survol. En revanche, l’Etat pourrait, s’il débloquait un budget pour cela, accélérer l’acquisition et la mise en place de systèmes de détection de drones… A défaut, les prisons seront malgré elles des laboratoires d’expérimentation de livraisons en drones.

Source : UFAP UNSa JUSTICE

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