Michael Dickson : Genesis, des images FPV en jeux de lumières

La séquence d’ouverture de cette vidéo est particulièrement splendide, avec des jeux de lumière et d’ombres, de nuages et de montagnes. Une invitation à poursuivre ce voyage dans des décors magnifiques – et magnifiés par l’auteur. Le titre de la vidéo, « 1st year of FPV« , interroge ! Est-ce vraiment ce à quoi le pilote est parvenu en moins d’un an de pratique ? J’ai posé la question à Michael Dickson, l’auteur de cette vidéo. Voilà ce qu’il m’a dit…

Helicomicro : Comment est-ce que tu as débuté le FPV ?
Michael Dickson : J’ai commencé à m’y intéresser fin 2021, sans vraiment le considérer. À la base, ça me paraissait bien trop complexe et inaccessible. Ce sont plusieurs vidéos associant le paysage et le FPV qui m’ont convaincu de franchir le pas, d’autant que je prévoyais un voyage en Islande début 2022. J’y ai vu toutes les possibilités qu’offrait le FPV en termes de prise de vue et je pense qu’encore aujourd’hui, c’est un domaine sous-exploité. 

HM : Tu es donc parti de zéro ?
MD : C’est ça, j’ai passé un bon mois à apprendre chaque composant d’un drone, les différents modèles, options et marques de moteurs, d’électronique, les différentes technologies de transmission et autres. C’est un gros investissement quand on débute, mais on peut trouver absolument toutes les informations nécessaires sur internet. Aussi, la communauté autour du FPV est une des meilleures à ma connaissance, en termes d’entraide et de conseils. 

HM : Tu as monté ta propre machine ? 
MD : Oui, j’ai construit mon premier drone et fait mes premiers vols en décembre et janvier 2022. Mon voyage en Islande était prévu pour fin-février, autant dire que je n’ai eu que très peu de vols de préparation. Mes premiers vrais vols se sont déroulés sur place ! J’ai tout shooté en 2022 avec le même drone assemblé en début d’année : un 5” avec une GoPro.

HM : Comment est-ce que tu as progressé aussi vite en pilotage ?
MD : Je pense que c’est avant tout un énorme investissement en temps, à apprendre, comprendre et expérimenter chaque aspect du FPV, de la vidéo et du montage. Niveau drone par exemple, le fait d’avoir pris le temps de comprendre parfaitement le fonctionnement et le tunage d’un drone m’a permis d’avoir une machine fiable et bien réglée dès le départ. Quand on monte soit même son drone en choisissant chaque composant selon ses propres critères, forcément on évite pas mal de soucis en aval. 

HM : La photo, c’est ton métier ? 
MD : Exact, mais j’ai décidé d’orienter davantage mon activité vers la production vidéo, avec forcément une spécialisation dans l’utilisation de drones. Pour tout ce qui est de l’édition vidéo, comme pour le drone, internet regorge de ressources pour apprendre absolument tout ce qu’il y a à savoir là dessus. Dernier point pour la progression, j’avais déjà un gros background en photo de paysage, ça m’a forcément influencé dans ma façon de travailler autour des paysages et d’appréhender la lumière.

HM : Tu conseillerais des ressources sur le net ?
MD : Pour la vidéo, la première étape est d’avoir des bases solides sur un logiciel de montage performant. Pour ça, j’aime conseiller DaVinci Resolve. BlackMagic, l’éditeur, propose gratuitement sur son site une sélection complète de vidéos pour se former et maîtriser correctement le programme. Par la suite, YouTube se chargera de vous apporter toutes les réponses et inspirations nécessaires. Pour le drone, j’ai deux ressources en tête : Joshua Bardwell, sur YouTube. Il a déjà traité quasiment tous les sujets possibles sur le FPV. Et le site d’Oscar Liang, son alter ego au format texte.

HM : Les conditions de tournages
MD : Pour la vidéo de paysages, un des aspects qui fait le plus de différence, en termes de qualité des plans, c’est la lumière. La grande difficulté étant de composer avec la météo, souvent capricieuse en montagne, et d’avoir l’organisation appropriée pour être là au bon moment. Ça demande une logistique et un investissement en temps très important. Pour preuve, je pense pouvoir dire que pour environ 95% des shots de mes vidéos, j’étais seul sur place à ce moment-là. Et surtout, il faut bien réaliser que je n’ai pas cette lumière à coup sûr, forcément. 

HM : Donc tu passes beaucoup de temps sur le terrain ?
MD : Oui, le plan d’ouverture de la vidéo par exemple, ce n’est pas moins de 4 essais, donc 4 matinées ou soirées au même endroit avant d’obtenir le résultat souhaité. Côté logistique, je travaille avec un 4 x 4 aménagé pour être autonome à 100 %, y compris niveau électricité. C’est ce véhicule que j’ai fait transporter par ferry du Danemark jusqu’en Islande pour mon périple là-bas, durant lesquels j’ai passé 2 mois seul sur place.

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