L’Ukraine pose officiellement des questions à DJI, et DJI y répond

Les guerres v2.0 se livrent désormais sur le terrain du numérique, avant, pendant et après les confrontations physiques. Le conflit en Ukraine l’illustre parfaitement, à tel point que les réseaux sociaux sont devenus à la fois des zones de e-combats et de e-négociations. Pour preuve cet échange (ou passe d’armes, c’est selon) entre le gouvernement ukrainien et DJI…  

La lettre de l’Ukraine à DJI

Mykhailo Fedorov, vice-premier ministre d’Ukraine et ministre de la transformation digitale a twitté une longue lettre adressée à Frank Wang, le fondateur et dirigeant de DJI, qui s’achève par « ce n’est plus une question de business, c’est une question de paix et de vie » (voir ici). Le résumé ?

  • Il demande à Frank Wang que DJI cesse ses relations et son business avec la Russie jusqu’à ce que le conflit soit terminé. 
  • Il assure que l’armée russe utilise une version étendue d’AeroScope récupérée en Syrie. 
  • Il assure que les produits de DJI sont utilisés en Ukraine dans le but de guider des missiles pour tuer des civils, et indique disposer de preuves de cela qu’il peut apporter.
  • Il désire obtenir le nombre d’appareils de DJI en fonctionnement en Ukraine, leur ID, où et quand ils ont été achetés et activés.
  • Il désire une carte des régions d’Ukraine indiquant les appareils de DJI en fonctionnement.
  • Il demande s’il y a un souci d’activation d’un nouveau produit DJI en Ukraine.
  • Il demande à ce que la fonction AeroScope soit activée pour les ukrainiens.
  • Il demande à ce que soient bloqués tous les drones de DJI en fonctionnement en Ukraine qui n’ont pas été achetés ni activés en Ukraine.
  • Il demande à ce que soient bloqués tous les drones de DJI qui ont été achetés et activés en Russie, en Syrie et au Liban. 

La réponse officielle de DJI

Elle a été publiée en commentaire sur Twitter par le compte officiel DJIGlobal (voir ici). Ce qu’il faut en retenir ?

  • Les produits de DJI sont destinés à un usage civil et ne sont pas conformes aux exigences militaires. L’usage d’AeroScope pour des missions militaires n’est pas approprié.
  • La fonctionnalité AeroScope présente dans tous les drones récents de DJI ne peut pas être désactivée.
  • DJI n’a pas modifié de quelque manière que ce soit les fonctionnalités d’AeroScope en Ukraine, et de nombreuses unités AeroScope en Ukraine fonctionnent toujours.
  • La vente et les services de DJI en Ukraine sont opérationnels et inchangés.
  • DJI ne peut pas obtenir de données de vol de ses utilisateurs à moins qu’ils les communiquent volontairement. Nous n’avons pas la possibilité d’identifier et de vérifier la position d’un utilisateur, et par conséquent nous ne détenons pas les données que vous demandez.
  • Si le gouvernement ukrainien formule une demande officielle pour que DJI mette en place des géobarrières en Ukraine, nous le ferons en accord avec notre politique. Ceci s’appliquerait à tous les drones de DJI en Ukraine, indépendamment de leur pilote, mais il se peut que cela n’arrête pas tous les vols. Gardez à l’esprit que les géobarrières peuvent être hackées, et que si l’utilisateur ne se connecte pas à Internet pour mettre à jour les géobarrières, elles ne prennent pas effet sur son drone.

Un commentaire sur “L’Ukraine pose officiellement des questions à DJI, et DJI y répond

  1. A force de vouloir sécuriser ceci, sécuriser cela, à tel point qu’une technologie se retourne contre vous. C’est quand même dingue qu’une technologie civile puisse être utilisé en conflit grâce et à cause des outils qui servent à la sécuriser.

    Pour quelques images et délits mineur qui ont poussé vers ces évolutions « sécuritaire », on se retrouve avec des morts et une techno « militaire ».

    Un bon vieux naza lite…..

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