Un drone (de livraison) retrouvé dans la prison de Nîmes

Selon le syndicat UFAP-UNSa Justice, un drone a été retrouvé dans la cour de la maison d’arrêt de Nîmes dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 août 2021. Il s’agissait d’une livraison avec à bord des « câbles pour téléphones, de quoi fumer du tabac à chicha et des lames de scies de petite taille ». Selon le syndicat, « il s’agirait d’un drone relativement onéreux, puissant ». Sans doute de plus de 800 grammes. Il est peu probable que ce drone soit un modèle de DJI : la prison est protégée par une zone impénétrable avec le service GEO (sauf s’il s’agit d’un ancien modèle ou d’un appareil bidouillé). Mais ce drone n’a pas été détecté, il n’a pas non plus été neutralisé.

La réglementation et la « sûreté » ?

On se doute bien que les malfrats n’ont pas pris la peine d’indiquer leur numéro d’exploitant UAS sur le drone, ni enregistré leur engin sur AlphaTango, ni apposé le numéro d’enregistrement sur le drone. Ni ajouté une balise pour permettre le signalement électronique à distance. Ces requis de la réglementation européenne et de la loi « dite drones » de 2016 destinée à la sûreté nationale ne servent à rien. Même pas un peu. Parce que si cette livraison a échoué, ce n’est pas à mettre au crédit des outils de lutte contre les drones malveillants mis en place par l’administration.

Pas du tout

La maison d’arrêt de Nîmes marquée comme zone interdite sur le service GEO de DJI.

On doit la connaissance de l’existence de ce drone et sa récupération à… une erreur du pilote. Il est tout à fait possible que les précédentes livraisons aient parfaitement fonctionné, elles, et que d’ailleurs les prochaines soient couronnées de succès. Plutôt de perdre du temps (depuis 2015, rien que ça !) à empiler les requis réglementaires et les ajouts de matériel pour les pilotes qui respectent la loi, il aurait été plus pertinent de privilégier le développement de solutions de détection indépendantes du bon vouloir des pilotes des drones et de la configuration des appareils. Mais ça n’a pas été la politique choisie – et tant pis pour la sécurité des prisons. Il est grand temps de faire machine arrière et par ailleurs de déployer des moyens de détection efficaces, parce que les prisons – et les autres zones sensibles – ont besoin d’être protégées…

Source : UFAP-UNSa Justice

Edit :
J’ai reçu plusieurs mails très remontés où il m’était demandé pourquoi j’accusais les surveillants pénitentiaires de n’avoir rien fait dans le cadre de ce fait-divers. Je dois donc préciser que les gardiens n’y sont pour rien dans l’absence d’outils de détection, ils sont d’ailleurs les premières victimes potentielles de survols de drones. Les choix politiques et ceux de l’administration sont en revanche responsables de l’impunité avec laquelle des drones peuvent survoler des prisons.
Dans d’autres mails, il m’a été demandé pourquoi je m’entêtais à rappeler que le signalement électronique à distance était inutile. Pour mieux comprendre, je propose de relire les scénarios possibles dans le cas d’un survol de prison qui avaient été évoqués dans ce post. Je précise également que je ne critique pas l’apposition du numéro d’exploitant UAS sur les drones, mais bien le signalement électronique à distance.  

8 commentaires sur “Un drone (de livraison) retrouvé dans la prison de Nîmes

  1. Bonne ouverture mais totalement impossible techniquement…
    Donc le choix qui a été fait est le même qu’a peut près partout : on demande de s’enregistrer et ceux qui ne le font pas sont pénalisables.

  2. @khancyr : Ah mais pourtant il existe des solutions qui détectent l’intrusion d’une machine avec une rapidité, une portée et un taux d’erreur satisfaisants, par des sociétés françaises et étrangères. C’est juste une question de coût (comme d’habitude). Les brassages d’air basés sur le coopératif sont utilisés par les communicants politiques pour prouver qu’ils agissent…

  3. Le totalement détectable et naturalisable est impossible techniquement ,et y a beaucoup de business autour , même si globalement ,au vue de la majorité de la flotte actuelle (drone commercial ou même FPV ) ,et niveau technique demandé pour du drone « furtif » ,des solutions efficace existe mais y a des risques de trou dans la raquette . Le solution actuelle du signalement électronique a fait perdre plusieurs années a d’autre solution . Je suis toujours pour une solution d’appli avec un serveur pour indiquer les zone de vol , qui pourrais être coupler avec une passerelle en ADS B in ou autre (c’est pas pour tout de suite mais techniquement réalisable, c’est plus une question de standardisation industrielle ) . Et permettre de connaitre les zone chaude en zone ségréguer (-150m) pour les vol basse altitude (gendarmerie-samu-dragon ). Maintenant outre la CNIL , c’est plus la défiance des gens pour ce type d’applis qui peut poser problème, moins de problème pour les pro a mon avis .Mais techniquement réalisable ,et efficace si utilisé en masse .

  4. @fred, bof pour les solutions actuelles… La majorité sont basé sur la détection radio. Avec une mission auto c’est aveugle… C’est mieux que rien mais au prix ou c’est vendu …en effet, ça ne vaut pas le coup.
    Après on est sur un faux problème a mon avis dans les prisons… Il y a pas 1000 endroits a surveiller qui sont accéssibles par drone, donc le réseau de cameras fixe doit suffir même avec des algorithmes de détection naïfs. Bien moins cher pour le contribuable

  5. Je rajouterai même pour des attentats ou autre cas de malveillance , le drone nécessite quand même un moyen logistique et des problèmes que tu n’a pas avec des moyens beaucoup plus simple . Y a d’autre trucs que le drone qui je pense sont beaucoup plus nuisible .

    @khancyr Alors même avec des mission auto ,y a des trucs qui existe ,après c’est des système qui doit s’empilé avec d’autre couches , et très cher .

  6. Il devrait embaucher des surveillants, plus efficace et moins cher que tous ces systèmes de détection !

  7. Merci @Fred !
    À titre personnel, je ne remet pas en cause via ton article fort intéressant, ta respectabilité envers le personnel pénitencier. L’interprétation légitime de chacun peut des fois porter à confusion.
    Le texte ( Source) de UFAP-UNSa Justice me paraît pragmatique et pertinent. Comme trop souvent, ce sont les premiers concernés qui sont les derniers consultés (Dans bcp de coorporations…) sans oublier un défaut notoire et pérenne des affections budgets jamais credités au bon endroits… Sans parler du gâchis. Mais c’est un autre sujet.
    Respect pour le personnel pénitencier. Un metier que la majorité d’entre nous ignore ( Un officier parmis mes amis) tant leur travail est ingrat et manque sévèrement de reconnaissance des pouvoirs publics…
    Et parmis ces femmes et ces hommes, peut être que certains pratique le modélisme multirotors ( toutes discipline confondues) Un excellent moyen de se vider la tête de cet univers professionnel le temps de quelques batteries. Je leur souhaite bon vol !

  8. Fréd : quand tu vois que je me fais traiter de complotiste parce que je remets en cause la véracité de certaines infos diffusées par certains médias ……… ça ne me surprend pas que tu ais reçu de tels mails …. minables parmi les minables !!!

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