DJI Agras T10 et T30 (pour la Chine)

Le constructeur DJI a présenté le 9 novembre 2020, lors d’une conférence de presse qui s’est tenue à Shenzhen en Chine, deux nouveaux drones de la gamme Agras destinée à l’agriculture. Les T10 et T30 sont deux gros porteurs capables de diffuser des graines, des fertilisants et des pesticides. Pour en savoir plus, il faut aller consulter le site de DJI en version chinoise… Les deux modèles sont livrés avec une nouvelle radiocommande dotée d’un écran intégré de 5,5 pouces et d’un logiciel spécialement prévu pour les besoins de vols en milieux agricoles.

Agras T30

Le T30 est un appareil capable de porter un réservoir de 30 litres, avec 16 buses, qui profite d’un système de pompes pour diffuser des liquides en contrôlant le débit. Il est capable de voler pendant 1 heure avec une batterie de 29 000 mAh, et sa conception permet une résistance IP67. Plié, il mesure 117 x 67 x 82 cm. Une fois ses bras dépliés, il passe à 286 x 269 x 77 cm. Pour automatiser les vols, le T30 s’appuie sur un système de GPS RTK, sur un radar sphérique, deux caméras FPV pour une vision avant et arrière et une lampe pour les vols de nuit.

Agras T10

Le T10 est un modèle plus petit, pliable, capable d’un emport de 10 litres, également IP67 et équipé en GPS RTK. Il repose sur 4 buses pour diffuser 2,4 litres par minutes. Son aide au pilotage permet d’éviter les obstacles pour s’accommoder des particularités d’un terrain. Un chargeur ultra rapide permet de le rendre opérationnel en… 7 minutes ! DJI propose aussi une station de charge de type groupe électrogène pour plus d’autonomie.

Outils pour la surveillance

DJI a développé un système permettant d’agréger les données en provenance des T10 et T30, mais aussi d’autres appareils de DJI, avec ou sans outils multispectraux, pour réaliser des cartographies de terrains. Avec l’aide de fonctions qui reposent sur des modules d’intelligence artificielle, DJI promet la surveillance efficace de champs, l’identification de l’état des cultures, la détection de l’apparition de maladies et d’insectes nuisibles. 

En France ?

Selon DJI, ce sont déjà 70 000 drones de la marque qui ont été déployés dans les exploitations agricoles chinoises. L’usage des drones pour l’agriculture est encore peu développé en France. Il est confronté aux requis de la réglementation concernant l’usage des drones en Activités Particulières. La pulvérisation de produits phytosanitaires est encadrée et pratiquée principalement sous la forme d’une expérimentation dans certaines conditions (voir l’arrêté du 25 août 2019 à ce sujet). DJI n’a pas communiqué au sujet d’une disponibilité des Agras T10 et T30 en Europe, ni des outils logiciels qui les accompagnent.

19 commentaires sur “DJI Agras T10 et T30 (pour la Chine)

  1. NEED ?

    Moi ce qui me chagrine chez nous en France, c’est que nous avons une telle complexité législative que cela coupe les pattes à beaucoup de créativité et d’innovation et de voir les asiatiques s’engouffrer dans la moindre brèche à force de nouveautés me désole. Je ne parle même pas du retard qu’on ne comblera plus ?

  2. Bullshit … la législation ne coupe rien du tout … c’est juste que les entreprises françaises ne sont pas prêtes à investir dans de la R&D et surtout dans les drones … la majorité se contente d’utiliser de l’open source sans le maitriser … se crashe lamentablement et se plaint. Ceux qui sont sérieux réussissent … les autres se plaignent que la législation leur demande des preuves que leur système fonction en sécurité et pas sur la bonne fois de « gens qui s’y connaissent parce que ça fait 10 ans qui font ça »

  3. A ce stade c’est plus des mini-hélicos que des drones de loisirs, et je trouve ca super interessant !
    Dans 15 ans, le fermier cliquera et un nuage de bidules se déploiera pour s’occuper des tous ses champs…

  4. @ khancyr : Non, pas bullshit, par expérience. Je discute régulièrement avec les agriculteurs près de mon terrain. Ils ne sont pas prêts à faire appel à un professionnel pour des raisons de coût et de réactivité. Ils ne sont pas prêts à passer du temps à se former aux règles de l’air pour finalement créer des scénarios sur un backoffice et ne jamais piloter. Ils ne sont pas prêts à se rajouter de la paperasse administrative. La plupart laissent tomber et investissent dans des outils technos au sol, certains volent illégalement et en toute connaissance de cause.

  5. Sacré machines!!
    je suis du même avis que FPV_67, la complexité de nos réglementations freine l’envie d’investir dans la recherche de nos entreprises qui malheureusement ne sont pas subventionné par l’état comme la Chine fait avec DJI.

  6. @fred est-ce un problème de réglementation ou de matériel clé en main qui n’est pas dispo ? Pour l’agriculture c’est pour la plupart du temps le deuxième cas. La réglementation est assez souple mais demande des garanties surtout pour les vols automatiques et c’est normal ! C’est aux fabricants de proposer des solutions pas aux utilisateurs … mais bon c’est tellement simple de dire que c’est la faute de la législation. Alors certes dans la majorité des cas, on demande une formation de télépilote mais ce n’est pas systématique.

    @azbloc … du grand n’importe quoi … regarde dans les « grandes entreprise de drone française » combien elles touchent en CIR ou projet RAPID, projet Horizon2020, ou FUI, JEI et revient dire que la France ne subventionne pas … aprés, controler ce qu’on subventionne c’est un autre débat parce que niveau gaspillage d’impots dans les drones, la on est bon !

  7. En France tout ce qui vole tombe sous le coup de… je vous renvoie aux nombreux et excellents articles de ce site. Heureusement pour les passagers des avions et les gens qui habitent dessous. Un drone est un objet volant dont le pilote est à terre et il doit respecter les règles de survol de notre territoire au même titre qu’un pilote embarqué. Donc acte.
    En France on sait faire des drones depuis plus de trente ans, mais on ne sait pas les vendre, pire, on les achète aux autres en crachant dans notre soupe. Le groupe Sagem commercialisait déjà des drones militaires dans les années 80 ! Je ne reviendrais pas sur tout ce qu’on peut lire à propos de Parrot ni ne vous parlerai du véritable espionnage industriel de nos boites en la matière, mais que j’ai vu. Sur l’imagerie construite par drone pour assister les fermiers, Parrot a construit son offre pro depuis des années, mais qui en parle ? Par contre faire l’autruche c’est plus facile…
    Pour revenir à ce que dji propose ici, il faut cesser de le regarder comme un gros jouet auquel on ajoute des fonctions pour les agriculteurs. Son poids et ses dimensions ne sont du reste pas du tout ceux d’un jouet. Le cinéma et la télé ont utilisé des hélicoptères pour filmer et maintenant ils utilisent des « drones » pilotés par des pros et ça ne pose pas de problème, mais il n’a jamais été demandé aux caméramen de savoir piloter un hélico ou un drone. Il faut se dire que c’est pareil pour les agriculteurs, ils ne vont pas se transformer en télépilotes d’un claquement de doigts, ce n’est pas leur métier. A part l’amateur éclairé, exit donc le fermier télépilote. Vu la taille de nos parcelles, ils faisaient rarement appel à un hélico pour épandre leurs traitements, sauf dans quelques grandes et rares étendues briardes; ils ne sont donc pas habitués à ce mode de travail. Et quand je vois la taille des réservoirs sur les tracteurs, la taille du drone pour emporter une telle charge serait bien celle d’un hélico à l’échelle 1. Par contre, pour partager des coûts, nombre d’entre eux sont rassemblés en coopératives et c’est par ce biais que ces nouveaux systèmes d’épandages pourraient entrer dans nos fermes, mais avec des personnes (télépilotes) formées. Mais pour quoi faire ? Pour moi le dji agras n’est qu’un produit marketing pour faire parler de la boite. A la limite, sa place serait dans les champs difficiles d’accès, comme les rizières en terrasse ou les vignes très fortement escarpées, mais avec toujours ce problème de la charge à emporter. Même sur ces terrains un homme est beaucoup plus efficace pour emporter un pulvérisateur de 20 litres.
    A propos de la réglementation, que ce soit un hélico ou un drone il faudra toujours respecter l’espace aérien, c’est donc au faux problème; ce qui l’est pour ce drone c’est pour quel usage et avec quel business model.

  8. @ khancyr : Justement, on demande une formation de télépilote systématiquement ! L’usage par un agriculteur, ce n’est pas du loisir ou de la compétition, c’est par conséquent une Activité Particulière. On monte dans les tours quand il s’agit de shooter en dehors du spectre du visible, avec des autorisations qui tardent à arriver ou, plus « amusant » qui sont annulées par décision préfectorale sans motifs et sans préavis – et tant pis pour l’investissement, tant pis aussi pour les faons bien planqués avant le passage d’une machine (j’ai vu et je n’ai pas apprécié). Bref.

  9. @fred, faux ! sur les drones automatiques pas besoin de formation de télépilote ! un formation au système suffit ! C’est d’ailleurs ce qu’il y a aussi dans la réglementation EU ! Plus de détails en PM si tu veux ;-P

  10. @Marcury tout a fait.

    Les agriculteurs « industriel » ont déjà choisi des surfaces facile à exploiter au sol : plaine, …
    Les surfaces compliqué en montagne sont plutôt utilisés pour de petites exploitation qui se tourne vers le bio, aoc, … pour valoriser leur travail.
    Je ne pense pas qu’ils gagneraient avec ces drones…

    Quand à la gestion du savoir français, je trouve que c’est une catastrophe. On était à la pointe de pas mal de techno, mais on sait pas valoriser nos techno et on se retrouve à la traîne et perdre notre R&D…

  11. Pour voir le problème dans un autre domaine ,comme dit @mercury ,le problème est :
    Primo/un industriel veut une marque est un produit qui durent dans le temps ,quitte a prendre un truc un peu vieillot mais qui a fait c’est preuve !
    Secundo/ Y a des gars dans le secteur drone ,qui sont pas des ingénieur ou technicien , qui essaye de vendre des produits (qui on des valeurs « ajouté » ),notamment flagrant dans le domaine du drone militaire ,c’est une honte !
    Tertio/l’utilité réel ,actuellement dans les drone petit format <25Kg , tant que c'est inférieur a l'heure de vol ,bon ,trop de contrainte logistique .
    Quarto/ pour d'autre application ,des solution existe https://www.myfarmstar.com/fr/la-technologie/

    Conclusion : y a un plafond de verre actuellement pour plusieurs raisons ,énergétique ,logistique ,utilité .

    Maintenant je comprend pas le non développement de drone roulant type tracteur personnellement .

    @alpha Niveau télécom ,y a 15-10 ans ,la France était leader , tout a était brader au chinois.

  12. @khancyr le problème de la réglementation , y a des choses très bien et nécessaire ,mais cela a était fait par des juristes de plus en plus ,et y a des exemples qui n’ont ,ni queue ,ni tête . Est dans l’évolution des technos actuelles ,complétement dépassé dans 3 ans .Des lois ridicules ne seront jamais appliqué ,sans parler de les faire appliqué .

  13. Le problème c’est la quantité de produit embarqué. Mon frère est agriculteur producteur de pommes de terre. Il a un pulvérisateur avec environ 3500/4000l de capacité et une rampe de jets de 36M avec aussi un système RTK (cela permet de couper les jets pour le pas mettre 2 fois du traitement au même endroit).
    Il doit faire dans les 60/100Ha par jour. Je pense pas que ce genre de drone est adapté pour les grandes surface. Il faudrait un temps fou pour traiter 100Ha ! En plus du fait qu’il faut amener le drone prêt de chaque champs … remplir énormément de fois le réservoir. Changer la batterie…

    Bref, c’est une vitrine technologique, pas plus.

  14. Pour info c’est déjà une realité en Suisse pour les traitements fongicides dans les vignes en pente raide. En Suisse c’est faisable grace à la reglementation trés souple (facile faire de derogations en trés peu de temps et pour plein de choses) et dans le cadre du remplacement de l’application faite par hélicoptere (qui est toujours autorisée). Pour mon job je fait de la recherche là dessus et je peux vous dire qu’il y a beucuop d’agri qui sont déjà formés et equipés avec ce genre d’engins. Moi je vole avec un T16 (modele d’avant) pour faire des tests d’efficacité et je peux vous dire qu’on est trés loin de voir les agri français s’en acheter pour plusieurs raison: legislation, cout, efficacité du traitement (il faut compenser avec des application traditionelles au sol), etc etc

  15. @ Jean : DJI met en avant les surface difficiles d’accès pour justifier l’usage de ce type de produit. C’est le cas des cultures en terrasse ou à forte pente, pour lesquelles la pulvérisation par des moyens conventionnels est compliquée.

  16. @ Khancyr : « @fred, faux ! sur les drones automatiques pas besoin de formation de télépilote ! un formation au système suffit ! C’est d’ailleurs ce qu’il y a aussi dans la réglementation EU ! »

    Peux-tu me préciser très sources réglementaires (simplement ) ???

  17. Jadis j’ai fait de l’épandage aérien par ULM, je crois que depuis les épandages aériens sont interdits en France depuis pas mal d’années déjà. Pour le volume embarqué, la technique c’est de faire de « l’ultra bas volume », on remplace l’eau ou une partie par de l’huile (les micro goutelettes s’évaporent moins vite avant d’atteindre le feuillage) et on concentre la solution en matière active. Le choix de la matière active est importante aussi, certain produit avec peu de gouttelette sur la plante rentre et diffuse dans la plante (produit systémique) ce qui rend plus efficace le traitement (cas du Roundup par exemple). La précision des vol drones et la difficulté de traiter (en agri conventionnelle ou bio) des parcelles de vignes très pentues ou autre, rendrais cette technique très adapté.

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