Autel Robotics vs DJI (encore)
La hache de guerre est déterrée depuis plusieurs années déjà entre les constructeurs Autel Robotics USA LLC et DJI. L’avant-dernier épisode date de septembre 2018 (voir ici). Le dernier épisode est beaucoup plus récent, il date du 2 mars 2020. L’histoire se répète de la même manière : la société Autel Robotics reproche à DJI d’avoir enfreint l’un de ses brevets, ce qui selon elle va à l’encontre d’une loi de 1930 sur l’importation de marchandises au Etats-Unis. Comme en 2018, la requête de Autel Robotics est simple : faire stopper immédiatement la vente des drones de DJI aux USA. La bataille a été menée par un grand cabinet d’avocats, Steptoe.
En quoi consiste ce brevet ?
Il s’agit d’un système d’accrochage, de serrage et de blocage facile des hélices, daté de 2016. Un brevet de Autel Robotics ? C’est plus compliqué cela. Ce brevet a été déposé en 2013 par la société américaine Draganfly Innovations, Inc. En décembre 2017, il est passé sous drapeau Autel Robotics USA LLC. La plainte de Autel Robotics a été déposée en 2018. En septembre 2019, le brevet est repassé chez Draganfly. La demande du cabinet d’avocat sera examinée par un juge de la United States International Trade Commission (ITC), qui déterminera si elle est recevable. L’ITC est une agence fédérale aux USA en charge de l’expertise des litiges en commerce international.
Le risque pour DJI ?
Selon le cabinet Steptoe, forcément optimiste dans sa démarche, la plainte peut aboutir à l’obligation du retrait d’une partie des appareils DJI du commerce aux Etats-Unis, et ce dès juillet 2020. Sont concernés les Mavic Pro, Mavic Pro Platinum, Mavic 2 Pro, Mavic 2 Zoom, Mavic Air, and Spark. Autel Robotics a aussi demandé à ce que les Phantom 4 et Inspire soient inclus dans cette liste. Ce serait évidemment un coup dur pour le constructeur chinois. Mais c’est à nuancer, bien sûr, puisqu’une bonne partie des appareils mentionnés dans la liste n’est plus en production, et parce que la précédente n’a pas abouti. Il est à noter que le président des Etats-Unis dispose d’une période de 60 jours pour désapprouver la plainte. On suppose que Donald Trump n’interviendra pas en faveur de DJI – à moins d’un retournement de situation, qui n’est pas impossible.
USA vs DJI ?
Sommes-nous en train d’assister à une nouvelle démonstration de force des Etats-Unis pour écarter le constructeur chinois DJI au profit d’industriels locaux ? Pas si sûr. Car si Autel Robotics USA LLC est bien une société nord-américaine, elle est détenue par la société chinoise Autel Intelligent Technology basée à Shenzhen. A suivre…
Source : Steptoe
Les chinois ont très bien compris les manœuvres de Trump et consorts alors ils ont racheté bcp de sociétés americaines….Comme cela ils se prémunissent des surprises du genre….
De toute manière les USA n’appartiennent plus à eux-même: La Chine a elle seule détient 17% (1150 milliards) de la dette américaine possédée par le reste du monde (6500 milliards en tout). La Chine est en tout détentrice de 7% des titres du Trésor américain…