Chamonix : crash sur la gendarmerie

Crédit photo : Google

Les vols en agglomération sont interdits, ce qui n’a pas empêché un pilote de crasher son drone en plein cœur de Chamonix. En règle générale, les forces de l’ordre ont toutes les peines du monde à retrouver le pilote. Pas chance pour celui-ci, l’appareil a fini sa course… dans la cour de la gendarmerie. Pas de chance pour lui bis, ce pilote est venu spontanément se présenter aux gendarmes pour récupérer son appareil. Lequel a été saisi et détruit – on peut supposer que l’appareil était trop endommagé pour être réparable. Pour le survol de personnes, le survol de l’espace public en agglomération, la perte du drone de vue directe, le pilote, un touriste, encourt une peine maximale de 1 an de prison et 75.000 € d’amende. Ce ne sont jamais les peines prononcées, il est fort probable qu’après son passage au tribunal prévu le 10 février 2020, la peine en reste à une amende de 500 €, une somme qui a été consignée sur le moment.

Source : Le Dauphiné Libéré

Chamonix sur Geoportail ?

Ville de Chamonix sur Geoportail Drones

Sur la carte Geoportail, la ville est indiquée à juste titre comme agglomération. S’ajoutent à cela deux hélistations qui interdisent ou limitent la hauteur des vols, centrés l’un sur l’hôpital de Chamonix, l’autre sur la base hélicoptères de la Sécurité Civile. Geoportail ajoute une immense zone rouge qui couvre tout le massif du Mont-Blanc jusqu’aux frontières suisse et italienne. Il faut aller sur les cartes OACI ou sur Mach 7 Drone pour en savoir plus au sujet de cette zone.

Le SIA ?

Massif du Mont-Blanc sur Mach 7 Drones

Il s’agit de la R 30 B Mont-Blanc, dont il faut chercher les détails sur le site du Service de l’Information Aéronautique (SIA). Cliquez sur « eAIP France« , puis sur la dernière eAIP en vigueur, cliquez sur « ENR 5 Avertissements à la circulation » dans la « Partie 2 En Route« , puis sur « ENR 5.1 Zones interdites, réglementées et dangereuses« . Là, faire une recherche sur « R 30 B ». On y apprend que cette zone n’est active que du 1er juillet au 31 août. Une période qui correspond aux vacances, pendant laquelle le trafic aérien des hélicoptères de secours est le plus dense. Bien que cette zone soit toujours indiquée en rouge sur Geoportail, elle n’est donc pas active du 1er septembre au 30 juin, et les vols n’y sont pas interdits.

MAIS…

Les services de secours travaillent toute l’année et la nature de leurs opérations les contraignent à voler très bas à proximité des reliefs, et de faire vite. Même quand la R 30 B est inactive, il est de bon sens de s’interdire de voler, ou de contraindre son vol à une enveloppe très réduite en distance et en hauteur, par exemple avec l’aide des outils logiciel si votre drone en possède, comme DJI GO 4, DJI Fly, Yuneec Pilot, Freeflight 6, etc. Le but est d’être en mesure de maitriser et poser son drone en urgence à l’approche d’un hélicoptère – car l’engin non habité doit en toute circonstance laisser la priorité à l’engin habité. La notion de « voir et éviter » appliquée en aéronautique est à compléter, dans ce cas, par « entendre »…

Pour conclure

Il est recommandé de visionner cette vidéo de prévention réalisée par la Société de Prévention et de Secours en Montagne (la Chamoniarde) et la Gendarmerie. Pas de sensationnalisme, elle exprime tout simplement les craintes des secours qui ont croisé des drones d’un peu trop près. Si la vidéo ne s’affiche pas dans votre navigateur, cliquez ici.

https://www.facebook.com/chamoniarde/videos/2010176629038826/

7 commentaires sur “Chamonix : crash sur la gendarmerie

  1. Très intéressant et complet, comme souvent/toujours, merci 😉 Grâce à un fait divers incongru !
    Il y a heureusement peu d’énergumènes de cette espèce…

  2. La vidéo date de quelques années, une bonne piqûre de rappel ne fait pas de mal!

    Quand au pilote qui a crashé son multi sur la Gendarmerie et qui ensuite va le récupérer, a mon avis
    il n’à pas l’eau et l’électricité a tous les étages!!

  3. @azbloc: au contraire … c’est du civisme … on fait une connerie on assume est on va chercher son appareil et vérifier ce qu’on a causé … sinon c’est délit de fuite … Quand on fait une connerie, et ça arrive à tout le monde, il faut assumer que ce soit à la gendarmerie ou pas. C’est comme quand on tape une voiture sur un parking, ça arrive, on assume et on met un mot et ses coordonnées, on s’enfuit pas comme une grosse merde. Et encore c’est un cas qui n’est pas grave dans cet exemple…

  4. @khancyr: Quand on enfonce une voiture sur le parking, c’est effectivement du civisme de laisser ses coordonnées pour que l’assurance du conducteur maladroit rembourse.
    Quand on va volontairement sur le lieu du crash du drone pour vérifier qu’il n’y a pas de blessés, c’est du civisme aussi, pour que l’assurance du pilote maladroit rembourse le blessé.
    La news nous apprends surtout que l’honnêteté et le civisme sont sanctionnés si l’on a pas respecté la loi en premier lieu (voler en agglomération ici).
    Donc dans ce cas, le terro… pilote aurait dû assumer son illégalité jusqu’au bout et s’enfuir.
    Sinon on pourrait créer une app où on se dénonce soit même (oh j’ai dépassé la vitesse de 2km/h hier !) et on recoit automatiquement une amende.

  5. @Alfred
    La dépénalisation de l’erreur existe depuis un moment dans le milieu aéronautique. Mais quand un step est franchi (un crash en agglomération par exemple, ayant mis en jeu la sécurité des personnes et des biens), cela ne marche plus.
    Si un télépilote était amené à voler dans une zone interdite par mégarde ou par méconnaissance, et qu’il en rende compte (via les outils de remonté des évènements à disposition), il ne risque normalement pas grand chose.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

×