AirMap, bien placé pour gérer les vols de drones ?

U-Space, c’est un ensemble de services et de procédures destinés à faciliter l’insertion de drones dans l’espace aérien. A l’origine, il concernait principalement la zone comprise entre le sol et 150 mètres (500 pieds), mais il a évolué pour être désolidarisé des notions de volume, ceci pour permettre des vols d’appareils sans pilote à bord, autonomes ou télépilotés, dans tout l’espace aérien. Le principe est donc de définir des outils numériques capables d’assurer la sécurité de tous les appareils volants, habités ou non. U-Space concerne tous les vols, depuis les missions d’opérateurs spécialisés dans les prises de vues jusqu’aux vols d’appareils avec passagers mais sans pilote, en passant par les engins de surveillance longue distance pour la veille des infrastructures.

AirMap ?

Le fournisseur de services nord-américain AirMap commercialise des données de geofencing, c’est-à-dire des Nofly Zones (NFZ), à de nombreux constructeurs. C’est le cas de DJI et Yuneec, par exemple. Il propose, notamment via une webapp et des apps pour iOS et Android, de créer des plans de vols en indiquant les éventuelles restrictions ou interdictions, et à indiquer en temps réel que le vol est en cours. A quoi ça sert pour le moment ? Pas à grand-chose dans la mesure où ces données ne sont pas exploitées. Mais on imagine facilement le but d’AirMap : centraliser les informations concernant tous les vols de drones. Une sorte de service collaboratif d’échanges de données sur les mouvements d’appareils non habités à l’échelle mondiale, depuis la préparation jusqu’aux informations en temps réel.

Une avance sur la concurrence ?

Les responsables d’AirMap viennent d’annoncer un accord avec Skyguide, qui assure les services de navigation aérienne en Suisse. Il concerne le déploiement du U-Space européen en Suisse, avec une phase pilote qui débutera en juin 2018 pour mettre en route l’outil AirMap UTM, l’usage opérationnel étant prévu pour 2019.

Les points forts évoqués par Airmap ?

Selon ses responsables, le service Airmap-UTM repose sur une base de données distribuée (« blockchain ») pour sécuriser les données et éviter leur centralisation, propose un geofencing dynamique et des autorisations de vol en temps réel, diffuse des alertes pour les pilotes et des données live pour les services de navigation aérienne, offre des outils de communication entre les pilotes et ces services, et propose de manière globale des outils qui permettent l’insertion de multiples vols non habités dans l’espace aérien.

Une autre avance sur la concurrence ?

AirMap a annoncé un partenariat, cette fois-ci noué avec la FAA nord-américaine (l’équivalent de la DGAC française). L’application AirMap sera utilisée pour soumettre les requêtes d’autorisations de vol, avec une réponse en temps réel. Elle est intégrée au programme Low Altitude Authorization and Notification Capability (LAANC), mis en place par la FAA. Notez que ce n’est pas un partenariat exclusif, d’autres fournisseurs de services sont mis en concurrence. La mise en place des outils d’autorisation sera échelonnée sur plusieurs mois, entre fin avril et mi-septembre 2018. Le LAANC englobe pour le moment 46 aéroports, mais ce seront 500 sites majeurs qui seront pris en charge avant la fin de l’année 2018.

Partie gagnée par AirMap ?

Ce n’est pas certain. Bien que la société semble avoir séduit plusieurs pays, tous n’ont pas encore indiqué leurs choix pour le U-Space en Europe. AirMap semble être bien implanté chez les constructeurs comme DJI, Yuneec, Intel, 3DR, et des éditeurs de logiciels. Mais il s’agit principalement d’inclusion de cartes et de NFZ, il manque encore l’intégration des outils décisionnels connectés. Or DJI, par exemple, dispose de ses propres procédures via le service GEO.

Et les vols de loisir dans tout ça ?

L’aéromodélisme sera sans doute épargné par les autorisations de vol… mais uniquement sur les terrains autorisés par les autorités, et il y a fort à parier que cela ne dure pas. Le SGDSN, en France, a montré son volonté de pouvoir connaître la position des appareils en vol – cela s’est pour le moment traduit par la loi d’octobre 2016 qui a posé les bases d’une identification en temps réel. A terme, l’U-Space régulera très probablement tous les vols télépilotés et autonomes en Europe, pas uniquement les vols commerciaux. Le LAANC opèrera aux Etats-Unis.

C’est un souci ?

La question mêle des notions de sécurité, de libertés individuelles, de commerce, et de politique. Elle promet des débats houleux ! Mais imaginez qu’une gestion efficace des plans de vol puisse permettre les pratiques long-range pour le loisir, lesquelles vont de développer dans les mois à venir, avec les progrès de la technologie, que les autorités l’acceptent… ou pas. Ok, on peut toujours rêver…

Sources : PRNewsWire, et encore PRNewsWire 

7 commentaires sur “AirMap, bien placé pour gérer les vols de drones ?

  1. Un bon coup de Lobbying de Porsche , Audi, Airbus, Ehang, et tous les gros constructeurs qui voies la
    un marché s’ouvrir et l’histoire sera réglée.

    C’est pas un hasard toutes ces choses qui se passe en même temps!

  2. L’espoir est permis !
    AirMap est partenaire de grosses entités car son BizPlan semble bien ficelé…
    la concurrence / l’exception française a du boulot !
    😀

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