YupiF4 : interview de François Dufourniaud

Peut-être en avez-vous entendu parler récemment : les contrôleurs de vol YupiF4 ont une excellente réputation chez leurs acquéreurs. A l’occasion de la sortie de la version YupiF4 mini, j’ai interrogé l’un des créateurs, François Dufourniaud.

Frédéric Botton : Dis-nous qui sont les créateurs de la YupiF4 !
François Dufourniaud : C’est la start-up Copperyu SAS, constituée de Thierry Gaiffe, fondateur de Rcnet, et moi-même. Une carte de vol avait été réalisée par la communauté Rcnet en 2012. En s’appuyant sur cette expérience, nous réalisons nos propres prototypes depuis 2014. Lui est plutôt ingénieur en informatique, moi dans l’électronique. On se complète !

YupiF4 Race

FB : Depuis quand bossez-vous sur la YupiF4 ?
FD : C’est difficile à dire, on n’y travaille pas à temps complet. Mais je pense qu’il y eu environ 6 mois de développement pour parvenir à la YupiF4. La production en elle-même est rapide, moins d’un mois. Nous travaillons sur de petits volumes pour les premières séries. Cela permet de faire évoluer le produit rapidement.

FB : L’un des arguments est le « made in France »… C’est vraiment ça ?
FD : Absolument. Nos choix de composants se sont portés sur des approvisionnements en France. Le montage robotisé est également fait ici, nous l’avons confié à une société près de St Etienne. C’est un choix qui privilégie la qualité, nous visons un taux de rebut minimum pour ne pas se retrouver dans la situation de constructeurs qui souffrent de retours de leurs cartes.

YupiF4 Mini

FB : Ce n’est pas difficile de faire face à la concurrence chinoise ?
FD : Si, bien sûr. Mais nous tenons à nous différencier en réalisant l’ingénierie nous-même, sans copier un design.

FB : C’est ce qui distingue votre carte de ses concurrentes ?
FD : De certaines de ses concurrentes, principalement les cartes chinoises issues de copies, oui. Mais nous avons aussi un objectif de fiabilité, d’où la recherche de composants de qualité. Les personnes faisant de la copie n’ont pas de prototypes à financer. Ce que font aussi certains constructeurs chinois, pour tirer fort sur les prix, c’est de racheter des stocks de composants de qualité inférieure, par exemple ceux qui n’ont pas satisfait aux contrôles qualité. Parfois même leur technique consiste à dessouder des composants sur des cartes invendues pour les réutiliser. Il suffit de comparer le prix des composants principaux, tels que le F4 ou le gyroscope, par rapport au prix de certaines cartes disponibles en chine pour s’en convaincre.

YupiF4 Race

FB : Pourtant les cartes chinoises fonctionnent bien !
FD : Oui, ces pratiques ne sont pas utilisées par tous et il y a bien évidemment des produits fabriqués en Chine qui fonctionnent très bien. C’est une question de fiabilité et de durée de vie. Elles peuvent moins bien tenir lorsqu’elles sont sollicitées et leur durée de vie peut être réduite. Cela ne veut pas dire qu’elles ne fonctionnent pas, évidemment ! Nous avons notamment développé nous-même la partie alimentation, cela nous semblait important.

FB : Est-ce que cela permet aussi d’éviter les copies chinoises de la YupiF4 ?
FD : Oui, nos sous-traitants travaillent avec une clause de confidentialité. On ne pourrait pas avoir les mêmes garanties avec la Chine.

FB : Pouvez-vous détailler un peu les composants importants de la carte ?
FD : Pour le gyroscope, nous utilisons un composant de la toute nouvelle gamme d’InvenSense. Il est présenté comme le remplaçant du célèbre MPU-6000. Il a pour avantage de pouvoir fonctionner à 32kHz et d’être beaucoup plus sensible, pour une meilleure réactivité. En mode 32kHz, le gyroscope filtre moins les valeurs qu’il mesure, il est du coup plus sensible aux vibrations.

FB : Quels sont les moyens de limiter les parasites dus aux vibrations ?
FD : Il y a les solutions mécaniques. Nous conseillons de monter la carte en utilisant des soft mounts pour amortir au mieux les vibrations, et de ne pas trop les serrer au montage. Il y a aussi les moyens logiciels. Ce sont, dans ce cas, les réglages des filtres Betaflight qui sont utilisés. La fonction de filtrage dynamique, disponible dans Betaflight 3.2 permet un ajustement automatique du filtrage du gyroscope.

YupiF4 Race

FB : La YupiF4 est totalement compatible avec Betaflight ?
FD : Oui, nous sommes contributeurs au code de Betaflight. Par exemple, nous utilisons un beeper différent de ceux généralement utilisés, imposants et fragiles. Nous utilisons une technologie plus simple. Ce type de beeper a nécessité un code spécifique qui est intégré à Betaflight depuis la version 3.2.0.

FB : Le choix s’est porté sur un processeur F4…
FD : Oui, c’est le bon compromis du moment. Le processeur F7 n’est pas encore au point et, surtout, il n’est pas encore exploité à 100 % par Betaflight. Le code Betaflight pour le F4 est désormais fiable. Par ailleurs, il est possible d’overclocker le F4 pour exploiter le gyroscope à sa fréquence maximale de 32kHz. Nous avons également contribué à l’intégration de l’overclocking dans Betaflight.

YupiF4 Mini

FB : Quelles sont les versions de la YupiF4 ?
FD : Il y a la YupiF4 Race, complète avec une plaque de distribution, PDB, incluse, et l’OSD. Nous venons de sortir la YupiF4 Mini. Elle est semblable à sa grande sœur, mais réduite en taille pour le montage sur des appareils plus petits.

FB : Il y a forcément des différences !
FD : Oui, absolument. Nous avons du laisser de côté la PDB, le beeper intégré, la sortie 12V. L’OSD est toujours présent, en revanche. C’est une carte destinée aux racers de type 130 et moins. On peut tout de même brancher un beeper classique sur la carte et l’alimenter directement à partir de la batterie.

YupiF4 Mini

FB : Et la suite ?
FD : La prochaine carte sera la YupiF4 Navigation. Elle sera destinée à accueillir le firmware iNav plutôt que Betaflight. Pour satisfaire les besoins de pilotes d’ailes volantes et avions. Elle sera équipée d’un baromètre altimétrique, et de prises pour brancher un magnétomètre et un GPS. Nous travaillons également sur des cartes avec des F7 et plusieurs autres prototypes mais rien de tout ça ne sera commercialisé en 2017.

FB : D’où vient le nom YupiF4 ?
FD : A l’origine c’était Youpi32, un prototype F4 avec un gyroscope à 32kHz. Le 32kHz n’était à l’époque pas encore possible dans les versions officielles de Betaflight, d’où le nom Youpi.

Les cartes YupiF4 sont disponibles dans la boutique Copperyu. Elles sont aussi référencées par les principales enseignes : All-Drone-Racers, Drone FPV Racer, FPV4Drone, Studiosport

 
 

20 commentaires sur “YupiF4 : interview de François Dufourniaud

  1. Elle me plait bien cette FC, c’est le seul composant électronique qui me lâche sans arrêt, j’avais trouvé mon bonheur avec la LUX V2 de Lumenier, elle est parfaite mais trop sensible aux chocs j’en suis déjà à la quatrième, j’ai essayé sans satisfaction une Revolt (Skitzo edition), un FC Kiss et différentes FC chinoises… j’ai bien envie d’essayer Yupi F4 même si elle n’est pas donnée non plus. Son branchement est intuitif et assez proche de la Lumenier.
    Me resistera-t-elle ? ça c’est une autre question 😉

  2. Franchement, elle est bien, buzzer intégré, pas de soudure de pontage puisque les entrées SBus et PPM sont séparées… à tester, et parfaitement compatible à Betaflight (l’essentiel pour moi), je sens que je vais me laisser tenter 🙂

  3. Je ne connaissais pas Copperyu à qui je souhaite une très longue vie. Une info pour ma part très interessante et à laquelle je souscris pleinement. J’ai passé commande de la YoupiF4 pour un futur projet de racer mais j’attends avec impatience la sortie de la version Navigation.

  4. Il ne me manque qu’une chose pour que je puisse craquer, malgré le prix : Un current sensor !

    Je ne peux plus me passer de ça, et c’est juste ce qu’il manque à cette carte pour qu’elle soir parfaite à mes yeux !

    En tout cas ça fait plaisir de voir qu’on peut faire du made in france, même si le prix est plus élevé. La qualité est au rendez-vous, et j’aime mon pays… Alors svp, un current sensor please ! 😉

  5. Ha zut, je n’avais pas vue que la boutique Copperyu en vendait aussi – Et quasiment au même prix.
    Désolé pour le bruit …

  6. @Franck BERNIERE c’est quoi que vous appelez le current sensor ? Car si c’est le retour du voltage par télémétrie… c’est le VBAT qui s’en charge comme sur mes LUX v2… sinon +1 j’ai passé commande chez DFR comme dab 🙂

  7. Une super carte, vraiment rien à dire! Pratique à utiliser, et pour faire des builds propres, c’est parfait!
    Je l’utilise sur deux de mes machines, à la perfection.
    La troisième est en commande…
    Et lorsque l’on cumule le prix d’une bonne FC F4 et d’une bonne PDB, et d’un OSD, on arrive pas si loin du prix de la YuPiF4.
    Et fabriquée en France!

  8. @Bob Arctor, VBat et Current sensor ce n’est pas pareil ? je demande car effectivement sur la LUX y avait les deux… pour la mesure de la tension je n’ai jamais utilisé autre chose que le VBat, et sur cette carte il y est…

  9. @fabienst, le current sensor te donner la consommation en ampers, pour savoir ce que les moteurs tirent en pic ou la consommation en mA pour savoir quand atterrir.

  10. @Bob Arctor, ok ça peut être intéressant en effet, il faut une sonde particulière ? ou ça se branche directement sur la batterie ? car normalement l’ampérage se mesure par induction. Le principal reste quand même la tension, au voltage tu sais ce qu’il te reste en autonomie, mais c’est vrai que pour du long range ça peut être intéressant, en proximity c’est surtout pour préserver les Lipo des seuils fatidiques sinon on s’en tamponne un peu de l’autonomie restante.

  11. @fabienst:
    le current sensor est généralement en entrée de la pdb.
    L’intérêt contrairement à la tension qui varie, c’est que le mAh est fiable. Quand tu as ta batterie qui annonce 1300mAh pour une 1550, tu sais qu’elle a sa dose, pas besoin de voir si le V va remonter 😉

  12. Ok merci pour vos précisions, c’est vrai qu’à force de cramer des PDBn j’ai opté une basique alimentation en pieuvre gainée sur mon derniers racer, et tous le matos est à large spectre de tension.
    Pour limiter les risques je stoppe mon drone dès que la tension se stabilise vers 14 v (4S)… sur mon 210 (5″) le voltage est assez stable (pourtant je bourrine pas mal avec de bons brushless TBS), mais c’est vrai que sur le 3″ de mon frère, il y a de fortes variations de tension en vol.

  13. Bonsoir, à quoi sert et où doit se placer le gros condensateur de 560 µF 35 V qui accompagne la FC dans son sachet ? Merci par avance.

  14. @fabienst
    sur le + et – où tu soudes les gros fils lipos.
    direct avec les pattes du condo ou tu le déporte avec du fil.
    ça aide a gérer les pics de courants en quelques sortes.

  15. Bon j’ai monté ma carte, elle fonctionne du premier coup impeccable, juste la télémetres en s.port que je n’ai pas réussi à récupérer en TX1… je vais essayer un autre port. Sinon l’osd fonctionne top, il est entièrement paramétrable depuis bêtaflight ce qui est nouveau pour moi, sinon le racer répond bien… ce qui est dommage c’est que la carte soit une 38×38 du coup sur mon realacc x210 la foxeer tape dessus et m’oblige à un angle de 30° mini… du coup je pense que je vais changer de châssis 😉

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