Un near-miss drone et hélicoptère, ça ressemble à quoi ?

Le « near-miss », c’est une collision évitée de justesse, que l’on appelle parfois aussi « quasi-collision ». Les signalements sont de plus en plus nombreux. Comment savoir s’il s’agit de faux-positifs ou d’incidents réels ? En l’absence de caméra, c’est difficile à dire. Un drone qui passe à quelques mètres ou dizaines de mètres d’un aéronef habité, le pilote peut-il le voir, ou l’action est trop furtive ?

A bord d’un hélicoptère

La vidéo ci-dessous a été filmée par un pilote d’hélicoptère basé à Sydney, en Australie, le 8 juillet 2017. On y voit une quasi-collision avec un multirotor, clairement indentifiable comme un Phantom de DJI. D’après le rapport du pilote, il volait à ce moment à 200 km/h à une hauteur de 500 pieds, soit 152 mètres, au-dessus de l’eau à hauteur de Shark’s Point, avec 5 personnes à bord. Il s’agit d’un espace aérien contrôlé, assure le pilote. La Civil Aviation Safety Authority (CASA), l’équivalent de la DGAC française en Australie, impose à tous les drones une hauteur de vol maximale de 400 pieds, soit 120 mètres. Il est donc vraisemblable que le vol du drone ait été illégal. Ni les NFZ ni le système GEO de DJI ne protègent cet endroit par une barrière électronique via le GPS.

Furtif ?

La question qui se pose souvent : un pilote d’avion peut-il vraiment voir et identifier un drone à la vitesse à laquelle vole son appareil, lors d’une quasi-collision ? Dans cette vidéo, l’hélicoptère volait à 200 km/h. On constate que l’on distingue très bien le drone à l’image. En imaginant un avion commercial qui pratique une approche à 250 nœuds puis réduit sa vitesse pour un atterrissage à environ 140 nœuds, on obtient des vitesses entre 300 et 460 km/h. Au double de la vitesse de l’hélicoptère, on peut supposer que l’on voit encore très bien un drone comme celui de la vidéo. Donc oui, un pilote d’avion peut voir un drone s’il passe à proximité de son appareil. La vision est furtive, bien trop rapide pour envisager une manœuvre d’évitement. Même l’évaluation de la distance avec le drone est difficile à estimer correctement. Dans le cas de cette vidéo, par exemple, le pilote indique qu’elle était de 3 mètres… 

Petite piqûre de rappel : respectez les hauteurs de vol, et faites en sorte d’être capable, à tout moment, d’anticiper le passage d’un appareil habité. Une relecture du décryptage simplifié de la réglementation française est aussi une bonne idée…

Si la vidéo ne s’affiche pas, cliquez ici !

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13 commentaires sur “Un near-miss drone et hélicoptère, ça ressemble à quoi ?

  1. en plus les pilotes Avions, hélico ont une vue bien affûtée et habituée a voir des choses que nous
    ne verrions pas.
    la grace a la vidéo on s’aperçoit bien que c’est un Phamtom et que 200 km/h en vitesse sa défile très vite!!

  2. Le Phantom volait un peut haut (trop) et l’hélico un peu (trop) bas aussi 🙁 .. Si les deux se sont croisés à 3m.
    Pourquoi l’hélico filmait-il la scène ? Peut-être pour s’intéresser par ailleurs à la côte qu’il survolait d’assez près 🙂

  3. l’helico était a 152 mètres, le drone a moins, tout va bien dans le meilleur des mondes, je vois pas ou est le problème si tout le monde respecte la réglementation. Ici c’est en Australie, mais si cela était en France les règles seraient respectés (zone non urbaine 150 mètres maxi et les avions ou autres engins au dessus)

  4. Il n’y pas que les pilotes de drones qui font les cons ou ne respecte pas les règles, j’ai vu des petits avions voler trop bas au endroits ou ils devraient voler beaucoup plus haut !

  5. Sérieusement, une collision DJI phantom contre un hélico à pleine vitesse… le Phantom vole en éclat et l’hélico subit une rayure. Je ne vois pas réellement de danger même si je ne cautionne pas de ne pas respecter les règles et la prudence. Ou alors il y a quelquechose que je n’ai pas compris ?

  6. Attention, on peut trouver des avions et des hélicos à moins de 150 mètres en toute légalité, là où volent des drones jusqu’à 150m. Il faut garder les yeux ouverts !

  7. @Pierre : tout dépend de l’endroit de l’impact, même si qqpart je partage ton point de vue :
    J’ai connu une histoire de Pilatus Porter qui a pris dans l’hélice de son turbopropulseur un planeur de vol libre, il a du atterrir d’urgence car le « pet » dans l’hélice engendrait de telles vibrations que l’avion n’était que difficilement maîtrisable => Une hélice à changer …
    Donc un drone dans les pales d’un rotor risquerait d’entraîner des effets similaires ou pires 🙁

  8. Cela me fatigue ces histoires de drones… et ces near miss, comment se tirer une balle dans le pied en commentant tous les moindres faits divers hypothétiques, potentiels, …
    Aujourd’hui j’ai encore vu une poussette se faire froler à moins de 10 centimètres sur un passage clouté par une voiture. Et personne n’en a parlé dans la presse automobile spécialisée. Et pourtant il y a des dizaines de mort en France par an à cause de cette technologie, sans que personne s’en émeuve. Je ne comprend pas cette obstination y compris pour des sites sérieux comme ici à alimenter cette paranoïa du moindre fait…

  9. @ Ellie : Tu penses vraiment ce que tu dis quand tu affirmes qu’il y a des morts en France à cause des voitures et que personne ne s’en émeut ? Ca fera plaisir à tous ceux qui se battent pour améliorer la sécurité, chez les constructeurs, dans les associations.

    Pour moi, l’idée est de ne surtout pas faire l’autruche puisque le problème des near-miss est réel, et les technologies pour éviter les accidents sont à la traine, contrairement au domaine de l’automobile…

  10. @Fred

    c’est clair
    https://violenceroutiere.fr/w/
    http://www.victimes.org/fr/actualites
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_contre_la_violence_routi%C3%A8re
    les aménagements en ville qui donnent la priorité aux piétons et augmentent la sécurité
    etc

    comme tu dis , ce n’est pas en faisant l’autruche qu’on améliore la situation et qu’on évite les futurs accidents . Informer , anticiper , créer des relations avec les différents organismes , s’impliquer est la bonne attitude et évite que certains choisissent bêtement des solutions à la place des utilisateurs de drone .

  11. Les lois seront rédigé en priorité en fonction de l’impact commercial des secteurs concernées et seulement ensuite sur le bon sens (la sécurité, la liberté a chaque de photographier…).

    Je suis convaincu que de mettre les efforts dans l’éducation, l’information, la sensibilisation, suffisent par rapport au lois= »outils de répression ». (je rêve…)

    Chaque loi nous prive un peu plus chaque jours de nos libertés. (sic.)

  12. La vitesse de 200 kmh et la hauteur de croisement semblent cohérentes. A cette vitesse, si l’impact à lieu de front dans la verrière, bien sûr le Phanthom est pulvérisé, mais les débris traversent le plexiglas et peuvent atteindre le visage du pilote. J’ai vécu des heurts de volatiles, moins lourds qu’un drone, à cette vitesse sur hélicoptère, c’est impressionnant!
    Sur hélicoptère, le bulbe (le nez de l’hélicoptère) est en polycarbonate, quasiment indestructible, mais les verrières sont presque toujours en plexiglas, matériau qui ne s’opacifie pas sous les UV (défaut du polycarbonate transparent) , mais qui reste très fragile à l’impact.
    C’est la raison pour laquelle les pilotes d’hélicoptères qui évoluent en vol tactique (sous le sommet des obstacles), en vol très basse altitude (du sommet des obstacles à 50 mètres/sol) ou en vol basse altitude (de 50 à 150 m/sol) abaissent les visières intégrées à leurs casques de vol dans ces tranches d’espace. C’est le cas des pilotes de combat, mais aussi des pilotes de la Gendarmerie, de la Sécurité Civile, d’EDF ou des SAMU dans leurs misions de surveillance ou de sauvetage.
    Fred à raison, la tranche d’espace du sol à 150 m/sol, ne nous est pas réservée. D’où l’importance de la consultation des sites d’information aéronautique…
    Bons vols à tous, et…prudence!
    Un pilote multi-aéronefs (avion-hélico-drone).

  13. Dans la vidéo, on le voit bien le drone, malgré la qualité médiocre de la vidéo.

    Donc, même à 200km/h, je pense que le pilote pouvait tout à fait envisager une manœuvre d’évitement 🙂

    Je vois ça plus comme une  »bonne nouvelle », car ça montre que les drone ne sont pas si dangereux que ça et que les hélico peuvent les éviter.

    En plus, 200km/h en hélico…Il a vraiment bourriner le gars. En général, ça dépasse pas les 160km/h.
    Puis, ayant déjà fait un baptême en hélico, je peut dire que la visibilité et la maniabilité est vraiment excellente, même à pleine vitesse.

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