RunCam Split, la preview

La méthode wifi…

Il faut acquérir un module wifi sous la forme d’un accessoire. Il vient se brancher sur le connecteur à 10 pins qui se trouve sur le côté de la carte mère. Attention, en l’absence de détrompeur, il y a possibilité de le brancher dans le mauvais sens, ou de sauter une rangée de pins ! Ce module est placé à 90° par rapport à la carte mère. Difficile de le laisser en place sur un multirotor, il occupe un volume trop important. Il s’agit donc d’un outil à brancher le temps de faire les réglages, puis à retirer. Son poids est de 2,5 grammes. Il faut activer le wifi avec le bouton le plus près du bord de la carte mère. Le retour vidéo en temps réel disparaît. Mais il suffit de se connecter sur hotspot wifi créé par la RunCam Split et de lancer le logiciel RunCam pour iOS et Android – c’est le même que celui qui prend en charge les RunCam 2 et RunCam 3.

Retour vidéo et réglages

On profite alors d’un retour vidéo en temps… plus ou moins réel. Il s’agit de wifi, la latence est forte, beaucoup trop pour un usage en immersion, et même pour un cadrage. En revanche, l’interface donne accès à l’intégralité des réglages. On peut choisir la vidéo en 1920 x 1080p à 60 fps, en 1920 x 1080p à 30 fps, ou en 1280 x 720p à 60 fps, avec des débits plus ou moins importants, de retourner l’image, d’activer le mode WDR pour des couleurs et un contraste plus relevés, de modifier le champ de vision.

Déception

Il n’y a pas de mode « timelapse », qui permet d’automatiser le shooting de photos à intervalles réguliers. Un oubli regrettable, que l’on espère voir corrigé dans une prochaine version du firmware ! Dommage, parce que les photos, en 2304 x 1728 pixels, sont très belles. Il y a sans doute moyen de déclencher les prises de vue à distance avec le bon câblage et les bons réglages, mais je n’ai pas tenté l’expérience.

Photo en 2304 x 1728 pixels.

A l’usage ?

Extrait de vidéo en 1920 x 1080 pixels, à 60 fps et 30 Mbps.

L’image filmée par la caméra est très réussie, avec de belles couleurs, un respect des détails que l’on doit à une compression limitée. On apprécie de voir les nuances de teintes dans les nuages, surtout lorsque le mode WDR est actif. Ce n’est pas une qualité GoPro, mais on s’en approche. Notez que l’effet Fish-eye est assez prononcé. La caméra ne propose pas la même image en retour vidéo : elle est étroite avec un FOV de 130°, celle qu’elle enregistre a un FOV de 165°. Le choix de l’angle du champ de vision dans les réglages est celui du retour vidéo, mais il ne modifie pas l’enregistrement sur la carte mémoire. L’image envoyée au sol via la liaison vidéo reste très correcte, notamment en termes de luminosité et de détails dans les nuances de teintes, en tous cas sur les quelques vols pratiqués par Laurent.

Et la latence ?

C’est un facteur important puisque c’est le nerf de la guerre quand on pilote en immersion. Mesurée avec l’écran EV800D, elle varie beaucoup, entre 20 et 90 millisecondes, la moyenne étant autour de 40 à 50 millisecondes. Qu’est-ce que cela signifie ? Que la latence est proche de celles de caméras dédiées au FPV, qui dans les mêmes conditions opèrent en moyenne entre 30 et 40 millisecondes. La différence est assez faible, mais on ressent un petit temps de retard qui risque de gêner les pilotes très rapides qui évoluent en présence d’obstacles, avec un léger effet de flottement, peut-être amplifié par l’écart assez grand constaté entre les valeurs minimales et maximales de la latence. Ce qui est important à noter ? Que l’enregistrement de la vidéo soit en cours ou non, que le nombre d’images par seconde soit de 30 ou 60, la latence est la même.

Intéressant…

Lorsqu’une caméra n’est plus alimentée (à cause d’un choc, d’une panne, etc.), elle arrête d’enregistrer et, généralement, ne stocke pas le fichier en cours. Le résultat, c’est la perte totale ou partielle de la vidéo ! La RunCam Split se débrouille pour stocker le fichier dans sa quasi-intégralité en cas de perte d’alimentation. Elle n’a perdu que les 3 dernières secondes des enregistrements arrêtés « à la sauvage » lors de mes essais. Pas mal ! La caméra est livrée avec deux supports, un en aluminium et un en ABS, pour faciliter son placement dans un multirotor, avec réglage de l’inclinaison. Dans la boite, on trouve aussi un câble microUSB pour une sortie analogique – mais je n’ai pas fait l’essai avec un émetteur vidéo. A savoir : appuyer sur les deux boutons simultanément éteint la caméra.

Faut-il l’acheter ?

Pour répondre à la question, il me manque encore des tests en présence de fortes différences de luminosité, par exemple pour entrer ou sortir d’un sous-bois, des essais en très faible luminosité, et un peu de recul pour juger de la résistance physique des deux composants et de la stabilité du firmware. Il faut bien réfléchir à la manière dont on insère la carte dans une frame. Car il est important d’avoir accès aux 2 boutons de réglages, au connecteur microUSB et, si vous optez pour l’accessoire wifi, au connecteur à 10 broches (et de la place !). Il faudra aussi évaluer la solidité des composants. Notez que la caméra et la carte mère sont disponibles séparément, ce qui permet de remplacer assez facilement une pièce endommagée. La RunCam Split est proposée à un peu plus de 61 € chez RunCam (avec le port mais sans les taxes). Elle est aussi chez Studiosport en France pour 79 € (taxes comprises).C’est très correct si on considère qu’elle remplace à la fois une caméra FPV et une caméra HD ! Sans compter qu’elle pèse moins de 22 grammes… Avec le module wifi, elle passe à 66 €. Vous pouvez opter pour une lentille un peu plus performante, un peu plus longue aussi, pour un surcoût de 2 €.

D’autres photos

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12 commentaires sur “RunCam Split, la preview

  1. Hello. Tu es sur pour l’alimentation en 2s 6s ? Il me semble que c’est 5v 650mah uniquement ce qui peut poser soucis en fonction de carte de vol

  2. @ Legnol : Houla, pourquoi j’ai dit ça, moi, non, pas du tout du tout, c’est du 4,2V ! Merci, j’ai corrigé !!!

  3. 3 choses importants à savoir (j’ai la Split depuis 2 semaines) :

    – Le retour FPS est assez désagréable quand on enregistre à 30FPS.

    – La Split fait facilement du jello en plein soleil, vu qu’elle n’est pas montée « souple » comme la plupart de nos cameras HD.

    – Il n’y a pas de diodes de protection, donc quand on branche le cordon USB cela alimente TOUTE la pile du quad : carte de vol, récepteur, et éventuellement VTX si il est aussi sur le 5V. Cela envoie aussi du 5V « à l’envers » sur la PDB. Runcam a donné une liste de PDB déjà testées qui ont résisté à ce traitement, à priori toute PDB décente est ok, mais perso je ne conseillerais pas de faire cela avec des cartes AIO qui ont des régulateurs 5V souvent plus fragiles.

    https://www.youtube.com/watch?v=Agjk4aK_pMA
    https://youtu.be/Gpssu7_YfEM?t=53
    https://youtu.be/Kcdy8V5Bycw?t=150

  4. Pour l’instant, en dehors de la consommation un peu élevée, ça semble du tout bon !
    Merci pour la preview !

  5. Mon avis (perso) c’est quand même un gros bric-à-brac à embarquer à bord. Fragile et pas aisé pour accéder aux diverses fonctions. A ne mettre en oeuvre que si les autres solutions ne conviennent vraiment pas 🙁

  6. Hello,
    Avez-vous testé avec un osd ?
    l semblerait que mon osd embarqué dans ma pdb Matek HUBOSD8-SE ne soit pas compatible avec la runcam split… je n’ai rien à l’écran… snif
    Si vous avez la solution je suis preneur 😉
    merci pour la review A+

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